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== Histoire ==
== Histoire ==
=== Historiographie ===
À l'origine, Avranches est une ville romaine  appelée ''Legedia''. Elle est sans doute christianisée par l'apport de reliques dès la fin du 4{{e}} siècle,  et devient normande en 933. Ville fortifiée jusqu'en 1744, elle subit les assauts des Saxons, des Bretons, des Anglais et des Huguenots. Ville épiscopale jusqu'à la Révolution, son histoire est étroitement liée à celle du Mont-Saint-Michel. Avranches s'agrandit et se modernise au 19{{e}} siècle. Le centre ville et le quartier de la gare sont détruits le 7 juin 1944 par de violents bombardements aériens. La ville met presque 20 ans à se reconstruire.


L'histoire d'Avranches et de son ancien diocèse est étudié au XIX{{e}} siècle par de nombreux érudits, parmi lesquels [[Louis Eugène de Castillon de Saint-Victor|Eugène Castillon de Saint-Victor]], [[Édouard Le Héricher]], [[Eugène de Robillard de Beaurepaire|Eugène]] et [[Charles de Robillard de Beaurepaire]], [[Émile-Aubert Pigeon]], [[Félix Jourdan]], [[Étienne Dupont]], Jean Séguin, [[Jean Bindet]], [[Maxime Fauchon|Maxime]] et [[Jacques Fauchon]] et Michel Delalonde.
'''Voir l'article détaillé [[Histoire d'Avranches]]'''
 
[[Daniel Levalet]], ancien étudiant de Michel de Boüard, effectue à partir de [[1970]] une vingtaine de fouilles dans la ville pour faire apparaître l'Avranches antique.
 
[[Fichier:Normandie Manche Avranches1 tango7174.jpg|thumb|Le monument en hommage au général Patton.]]
===La préhistoire===
Quoique peu douteuse, la colonisation préhistorique de la colline d'Avranches n'a pas laissé de traces évidentes. En 2009, est découvert un fragment de silex taillé de 5,5 cm de hauteur, datant du Mésolithique (8000 à 6000 avant J-C)<ref name=nicolasmery>David Nicolas-Méry, ''Avranches, capitale du pays du Mont Saint-Michel'', OREP. ISBN 2815100878.</ref>.
 
Le littoral est investi, pour profiter de la ressource en poissons de la baie, notamment des [[pêcherie]]s à l'âge de Bronze, comme celle de Saint-Jean-le-Thomas<ref name=nicolasmery/>.
 
Durant le premier millénaire avant notre ère, les Celtes étendent leur territoires et s'assimilent aux populations autochtones; une partie du commerce maritime des métaux comme l'étain et le plomb passe par la baie, jusqu'à la fin du Moyen Âge au profit des prieurés de la côte<ref name=nicolasmery/>.
 
Le site de la vieille ville qui s'étend sur 5 hectares, n'est probablement pas un ancien oppidum fortifié à l'âge du Fer comme l'ont cru les antiquaires du XIX{{e}} siècle , mais plutôt un site cultuel gaulois, selon l'avis de l'archéologue Daniel Levalet qui s'appuie sur les nombreuses sources du site, traditionnellement vénérées par les Celtes<ref name=nicolasmery/>.
===L'ère gallo-romaine===
En - 56, les légions romaines de [[Quintus Titurius Sabinus]] affrontent les [[Unelles]], et fortifient une hauteur, peut-être le Châtel, à [[Saint-Ovin]], face à un oppidum gaulois, probablement localisé au Châtelier, au [[Le Petit-Celland|Petit-Celland]]. Pour mettre fin au siège, les armées de [[Viridorix]] attaquent mais sont terrassées par la cavalerie romaine. Un autre oppidum devait être situé au lieu-dit la Ville, aux [[Les Biards|Biards]]<ref name=nicolasmery/>.
 
Avec la romanisation du territoire, naît une nouvelle cité à l'aube de notre ère. Legedia prend place sur un terrain nivelé par les arpenteurs romains, ordonnée par deux axes principaux : le ''cardo'', du nord au sud, sur l'actuel tracé des rues Saint-Gervais et des Chapeliers, et le ''decumanus'', d'est en ouest jusqu'à l'estuaire de la [[Sée]]. Les autres rues quadrillent les îlots d'habitations, proche du plan moderne de la ville. A leur carrefour, au niveau de la place Saint-Gervais et de la basilique, devait s'élever le ''forum''. Legedia devient le centre politique et économique du pays. De nouvelles voies de communications sont ouvertes, et le commerce bat son plein. La toponymie des communes de l'[[Avranchin]] témoignent de la constitution de grands domaines agricoles gallo-romains ([[Bacilly]], [[Poilley]], [[Juilley]], [[Marcey-les-Grèves]]...)<ref name=nicolasmery/>.
 
Legedia est pillée lors des raids saxons à la fin du III{{e}} siècle et décline en termes de pouvoir et de démographie. Une fortification est entreprise par les habitants tandis que le pouvoir romain tente de protéger les côtes par le ''litus saxonicum'', en envoyant dans l'[[Avranchin]] des fantassins et cavaliers originaires de Dalmatie, nommés ''Abrincateni'' dans la Notitia Dignitatum vers 420, placés sous l'autorité d'un préfet militaire qui loge dans un ''castellum'', petit château qui aurait été édifié sur l'actuel [[Jardin Bergevin (Avranches)|jardin Bergevin]]. Stationnés à l'extérieur de la ville, les soldats ont peut-être été cantonnés à Vains, où le grand talus appelé [[Grand dick de Vains|Grand dick]] ou Fossé du Diable, pourrait être le vestige d'un camp fortifié de 250 mètres sur 170<ref name=nicolasmery/>.
===Au moyen-âge===
Au IV{{e}} ou V{{e}} siècle, la cité prend le nom de ses premiers habitants, ''Abrincae'', ville des [[Abrincates]]<ref name=nicolasmery/>.
 
L'évangélisation commence à la fin du V{{e}} siècle et s'appuie rapidement sur un évêque résident qui prend d'autant plus d'importance que l'administration romaine périclite. Le premier évêque d'Avanches, [[Léontius]], semble tenir de la légende. Parmi ses successeurs avérés, on compte Nepus et [[Saint Paterne|Pair]] au VI{{e}} siècle, Rahentrannus et [[Saint_Aubert|Aubert]] au VII{{e}} siècle<ref name=nicolasmery/>.
 
L'[[Avranchin]] est rattaché au duché de Normandie en [[933]] par [[Guillaume Longue-Épée]], fils de Rollon, au dépens du roi breton Raoul qui l'occupe depuis [[867]]<ref name=nicolasmery/>.
 
Rapidement, les ducs marquent leur présence, à travers la fondation aux portes de la Normandie, d'un monastère bénédictin sur le [[mont Saint-Michel]], en [[966]]. Richard I{{er}} remplace le collège de chanoines par des bénédictins menés par l'[[Maynard Ier|abbé Mainard]] qui initie un développement spirituel, intellectuel et économique de la communauté. Le Mont, bénéficiaire de riches donations foncières; il prospère jusqu'à devenir le plus gros pôle économique de l'[[Avranchin]], au détriment du siège diocèsien, qui retrouve vers 990 un évêque, Norgod, après un siècle de tutelle probable par le diocèse de Dol. Ce prélat voit, depuis la fenêtre de sa chambre au palais épiscopal, le [[29 septembre]] [[1007]] après les mâtines, le Mont en flammes. Quand il se rend sur place, il n'en est rien, et l'évêque conclut avec l'abbé Mainard, qu'il s'agit d'une vision liée à la présence de l'archange sur les lieux. Cette légende doit être interprétée comme l’allégorie des négociations qui ont eu lieu entre l'abbaye et l'évêché, probablement à la Roche Torin, sur [[Courtils]], pour que le diocèse s'étendent sur les terres entre la [[Sélune]] et le [[Couesnon]]<ref name=nicolasmery/>.
 
Le premier comte d'Avranches connu est Robert, contemporain de Norgod. Fils illégitime de Richard I{{er}}, il est le représentant du Duc, entre [[1015]] et [[1025]], sur un territoire allant de la [[baie du Mont Saint-Michel]] au [[Mortainais]]. En [[1015]], il lègue à l'[[Abbaye du Mont-Saint-Michel|abbaye]] la terre de ''Thesiacum'', devenu hameau de Tissey à [[Dragey]]. Veuf de Billehilde, il épouse en seconde noces Asceline. Il a trois fils : Guillaume, Robert et Richard, ce dernier devenant le deuxième comte d'Avranches, lui-même remplacé par son cousin, Guillaume Guerlenc. Ces deux comtes sont bannis, le premier pour avoir repris les prieurés de [[Saint-James]] et de [[Saint-Hilaire-du-Harcouët|Saint-Hilaire]], donnés par son père à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, le second pour s'être opposé à Guillaume le Bâtard durant sa minorité. Durant cette période aurait été édifié le [[donjon d'Avranches]]<ref name=nicolasmery/>.
 
En [[1040]], [[Lanfranc]] fonde à Avranches une ''École'' qui fut prestigieuse.<ref> Ch. Lebréton, «  L'école d'Avranches au XI{{e}} siècle : Lanfranc et Saint-Anselme », '' Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches'', éd. Tostain, 1873 [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6558218n/f503.item ''(lire en ligne)'']</ref>
 
Vers [[1050]], Guillaume abaisse Avranches au rang de vicomté, dépendant du comté de [[Mortain]]<ref name=nicolasmery/>.
 
Vers [[1070]], [[Hugues d'Avranches|Hugues Goz dit Le Loup]] est vicomte d'Avranches, comte palatin de Chester, gouverneur du château de Saint-James, conseiller de Guillaume le Conquérant, ami de Saint-Anselme, fondateur de l'abbaye de Saint-Sever.<ref>Texte figurant sur une plaque commémorative sur le site du donjon</ref>
 
En [[1121]] c'est la consécration de la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale Saint-André]] d'Avranches en présence du roi d'Angleterre Henri Ier Beauclerc.
 
En [[1172]] Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, duc de Normandie, comte du Maine et d'Anjou et duc d'Aquitaine, fait pénitence suite au meurtre de [[Thomas Becket]].
 
Après la chute de Château-Gaillard et de la Normandie en [[1204]] aux mains des Français, Avranches et le Mont Saint-Michel sont saccagés et incendiés par les troupes bretonnes de Guy de Thouars, époux de Constance de Bretagne. Le [[Donjon d'Avranches|donjon]], symbole de la puissance ducale, est démantelé. Avranches n'en reste pourtant pas longtemps meurtrie<ref name=nicolasmery/>.
 
Louis IX ordonne la fortification de la place d'Avranches en [[1231]] et rachète la vicomté en [[1236]], faisant relever les murs de la cité. Vingt ans plus tard, il vient se recueillir au [[Mont Saint-Michel]] pour Pâques, partant de Pontoise en mars, traversant la Normandie par Rouen, Caen, [[Carentan]] et [[Cherbourg]], puis rejoignant l'abbaye le [[16 avril]], tout en inspectant les places de [[Pontorson]] et [[Mortain]].
 
En [[1240]], l'évêque [[Guillaume de Sainte-Mère]] installe le nouvel Hôtel-Dieu avec une vaste salle des malades et une chapelle, dans le faubourg de [[Ponts]], pour répondre aux épidémies de peste ravageuses et à l'afflux de [[Pèlerinage au Mont-Saint-Michel|pèlerins]]. Autorisée par le roi en [[1269]] peu avant sa mort, l'édification du [[Palais de justice d'Avranches|manoir épiscopal]] se fait contre l'enceinte de la ville. L'évêché primitif devient le tribunal ecclésiastique, l'Officialité, accueillant aujourd'hui le [[Musée municipal d'Avranches|musée d'Art et d'Histoire d'Avranches]]<ref name=nicolasmery/>.
 
En [[1274]], l'évêque Raoul de Thiéville reçoit le [[manoir de Subligny]] de [[Jean Paisnel]], et entreprend une large restauration avant d'y installer le doyen<ref name=nicolasmery/>.
 
De [[1418]] à [[1450]] c'est l' occupation anglaise de la ville pendant la [[Guerre de Cent Ans dans la Manche|guerre de Cent Ans]].<ref name=DNM-DA>David Nicolas-Méry ''Découvrir Avanches'', éditions Orep, 2013 , ISBN 978-2-8151-01219</ref>Les envahisseurs érigent des fortifications sur l'injonction du roi d'Angleterre qui souhaite résister à toute tentative de reconquête française.<ref>« Restauration du rempart de la fausse-braie : un coup de jeune pour la vieille ville », ''Avranches magazine'', n° 9, juillet 2016</ref>
 
===Avranches du 16{{e}} au 19{{e}}===
En [[1562]], [[Gabriel Ier de Montgommery]] seigneur de [[Ducey]] et chef des protestants du sud de la Normandie, entre dans Avranches et saccage [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|la cathédrale]].<ref name=DNM-DA/>
 
Pendant l'hiver [[1590]]-[[1591]], la ville est assiégée par les troupes de Henri IV parce que l'évêque [[François de Péricard]]  et son frère gouverneur d'Avranches, refusent de reconnaître un roi protestant.<ref name=DNM-DA/>
 
En [[1618]], les [[Couvent des capucins (Avranches)|capucins]] s'installent à Avranches.
 
En [[1639]], c'est la [[Révolte des Nu-pieds]] : les sauniers de la [[baie du Mont Saint-Michel]] refusent la mise en place de la gabelle; s'ensuit une répression sanglante du pouvoir royal.
 
Le [[12 novembre]] [[1793]], l'[[Chouannerie dans la Manche|armée vendéenne]], venant de [[Pontorson]] franchit le [[pont de Pontaubault]] et arrive à Avranches vers midi, poursuivant les troupes républicaines qui fuyaient.Le [[21 novembre]], les républicains se livrent au [[Massacre d'Avranches (1793)|massacre]] de 800 prisonniers vendéens.<ref>[[Félix Jourdan]], « Avranches. Ses rues et places, ses monuments, ses maisons principales, ses habitants, leurs professions, pendant la Révolution (suite) », '' Revue de l'Avranchin'', éd. J. Durand (Avranches), 1906,  p.69 et suivantes[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64304397/f131 ''(lire sur bnf.gallica.fr)'']</ref>
 
Au 18{{e}} siècle les aristocrates bâtissent des hôtels particuliers montrant leur puissance et leur richesse : Hôtel Saint-Pierre (rue d'Orléans), Hôtel de Longraye ( [[Place du Marché (Avranches)|place du Marché]]), Hôtel de Belprey (rue Dame-Jeanne-Destouches), Hôtel Belle-Étoile du Mottet ([[Rue du Docteur-Gilbert (Avranches)|rue du Docteur Gilbert]]).<ref name = DL>[[Daniel Levalet]], ''À la découverte d'Avranches'', Imprimerie SAEP, 1993</ref>
 
[[1776]] voit le percement de la [[rue de la Constitution]] qui place Avranches sur la grande route royale de Caen.<ref name=DNM-DA/>
 
En [[1796]], c'est le premier effondrement de la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale]]. <ref name=DNM-DA/>
 
Après le coup d'état du 18 brumaire an VIII,( 9 novembre 1799) le Consulat nomme un nouveau conseil municipal. Mais par trois fois, le gouvernement doit nommer un maire et un second adjoint, ceux qui sont désignés refusant de siéger avec le premier adjoint André Bournonnet ( né en 1756, ancien chanoine régulier de la Congrégation de France, abdicataire, marié et ancien commissaire près les armées des guerres de Vendée)<ref name=lannoy>François de Lannoy, « Après la Révolution : les débuts de l'Administration préfectorale dans la Manche », ''Annales de Normandie'', vol 39, numéro 39-4, 1989</ref>.
 
===Avranches moderne===
Au 19{{e}} Avranches s'agrandit, s'entoure de boulevards, la disparition de la cathédrale incite à reconstruire des églises (Saint-Saturnin, Notre-Dame-des-Champs, Saint-Gervais). <ref name = DL/>
 
Entre [[1830]] et [[1890]] environ, on constate une vague d'immigration anglaise à Avranches; en atteste le carré anglais du [[Cimetière d'Avranches|cimetière]].<ref name=DNM-DA/>
 
En [[1832]], on inaugure la [[Statue de Valhubert]].<ref name=DNM-DA/>
 
En [[1844]] on inaugure les [[Halles d'Avranches|halles]].<ref name=DNM-DA/>
 
Une [[Usine à gaz d'Avranches|usine à gaz]] fonctionne, rue des Nu-Pieds, à partir du [[2 février]] [[1847]].<ref>« Réminiscences avranchinaises », ''Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches'', Tome XV, éd. Tostain, Avranches, 1902, p. 162</ref>
 
En [[1850]] est construit un nouvel [[Hôtel de ville d'Avranches|hôtel de ville]]; on y aménage au second étage, une [[Bibliothèque du fonds ancien d'Avranches|grande bibliothèque]] destinée à recevoir les livres légués par la Révolution.<ref name=DNM-DA/>
 
En [[1856]], l'architecte François Louvel construit le [[Couvent de Notre-Dame du Mont-Carmel (Avranches)|couvent de Notre-Dame du Mont-Carmel]]
 
La [[gare d'Avranches]] est inaugurée en [[1878]]
 
[[1897]] voit l'achèvement de la construction de la tour de la nouvelle [[Basilique Saint-Gervais et Saint-Protais (Avranches)|église Saint-Gervais]], le plus haut édifice d'Avranches. <ref name=DNM-DA/>
 
En [[1897]], le cinéma arrive à Avranches, deux ans après Paris.
 
En avril [[1907]], une ligne de [[Tramway d'Avranches|tramway]] reliant le centre-ville à la gare, est inaugurée. Elle fonctionnera jusqu’en août 1914.
 
En [[1908]], la clinique du Carmel s’équipe d’une salle d’opération chirurgicale.
 
Si Avranches est éloignée géographiquement des lignes de front des guerres franco-allemandes de 1870-1871 et de 1914-1918, sa jeunesse n’en paiera pas moins un lourd tribut, comme l’indiquent les listes de noms inscrites sur les monuments aux morts [[Monument aux morts de 1870 (Avranches)|du square Thomas Becket]] et [[Monument aux morts d'Avranches|de la place Littré]].
 
===Pendant la Seconde Guerre mondiale===
 
Le [[20 juin]] [[1940]]<ref name = FB>« 20 juin 1940, premier jour de l'Occupation », ''Ouest-France.fr'', 30 septembre 2013, [http://www.ouest-france.fr/normandie/avranches-50300/20-juin-1940-premier-jour-de-loccupation-1362176 ''(lire en ligne)'']</ref>, les troupes allemandes arrivent  à Avranches qui subit pendant quatre ans l'occupation allemande. Dès le [[3 juillet]], l'hôtel de la Croix d'Or est réquisitionné pour recevoir les forces de police allemandes et, le 4, la Kommandantur prend ses quartiers administratifs au [[Collège d'Avranches|collège Littré]] (actuellement Challemel-Lacour). L'Orst Kommandant Pasquali, en résidence à [[Granville]], loge au [[château de Baffé]] lors de ses visites à Avranches<ref name = FB/>.  La ''Kommandantur'' 741 est installée dans la maison « des Quatre Tourelles », boulevard Foch, l'hôtel d'Angleterre est réquisitionné.<ref> David Nicolas-Méry et Emmanuel Villain ''La baie du Mont-Saint-Michel pendant la Seconde guerre mondiale- Granville, Avranches, Pontorson, Dol et Cancale : témoignages photographiques'', Impr. Malécot, Pontorson,  ISBN 978-2-7466-6914-7</ref>
 
En [[1941]], [[Désiré Lerouxel]] organise les premières actions de résistance dans la région d'Avranches.
 
En [[1942]] les familles Mainemer, Rozental et Mendelbaum, victimes du racisme sont, sur dénonciation arrêtées et déportées par les nazis.<ref>Texte figurant sur le petit monument  du square Mainemer</ref>
 
En [[1943]], [[Jean Turmeau]] en provenance de la Bretagne rassemble un groupe FTP d'avranchinais (Louis Renault, coiffeur, Georges Lourdais  artisan peintre, le couvreur Louis Morazin et  le contremaître  Jacques Mansuy) qui mènent des actions de résistance.<ref>« Dernière lettre d’un résistant fusillé, Jean Turmeau (Saint-Lô, mai 1944) », Olivier Jouault,  dans Didac'doc[http://www.manche.fr/archivesDepartementales/details-didacdoc.aspx?card=13198628''(télécharger sur manche.fr)'']</ref>
 
Le [[6 juin]][[1944]] les alliés lancent des tracts sur Avranches demandant aux habitants de s'éloigner de la ville, carrefours et ponts sont bombardés<ref name = OF2016>« Avranches se souvient du 7 juin 1944 », ''Ouest-France'', 9 juin 2016</ref>.
 
Le [[7 juin]] [[1944 ]] un violent bombardement, ayant pour but de couper la route aux renforts allemands, cause d’importantes pertes humaines et rase plusieurs quartiers<ref name=DNM-DA/>. Pendant trois jours les bombes tombent sur la ville, la population se réfugie dans les villages environnants, en particulier à [[Saint-Senier-sous-Avranches]]; on déplore 115 victimes<ref name = OF2016/>.
 
Le [[31 juillet]] [[1944]], c'est la libération de la ville par l'armée américaine du général [[Patton]] qui a réalisé ce que l'on appelle aujourd'hui la [[Opération Cobra (1944)|Percée d'Avranches]].<ref name=DNM-DA/>
 
===La reconstruction===
Le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme créé après la [[Seconde Guerre mondiale]] installe un bureau dans une baraque place Carnot et nomme un architecte en chef, Louis Longuet de Paris, chargé de la reconstruction d'Avranches et [[Saint-Hilaire-du-Harcouët]]. Trois cabinets locaux ([[André Cheftel]], Cornille-Holas et Mahé) assurent les opérations sur le terrain. Le transport des gravats dure un an. La reconstruction commence en avril [[1946]] par le grand immeuble du presbytère. Cinq entreprises ont participé à la reconstruction d'Avranches, employant 120 maçons dont une grande partie de soldats nord-africains démobilisés sur place.<ref> Gildas Le Mintier, cité par Michel Coupard dans ''Le Sud-Manche, chroniques de la Seconde Guerre mondiale'', éd. Sutton, 2003</ref>
 
Le [[31 juillet]] [[1954]], on inaugure le monument de la [[place Patton]].
 
[[1963]] marque l'achèvement officiel de la reconstruction d'Avranches avec l'aménagement du [[Jardin des plantes d'Avranches|jardin des plantes]].
 
===Avranches au 21{{e}} siècle===
En [[2006]] on inaugure le [[Scriptorial d'Avranches|Scriptorial]], musée des [[Manuscrits du Mont-Saint-Michel|manuscrits du Mont Saint-Michel]].
 
En [[2016]], [[Rue de Lille (Avranches)|rue de Lille]], Avranches ouvre un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) de 90 places.


== Démographie ==
== Démographie ==

Version du 2 novembre 2017 à 11:17

Avranches est une commune du département de la Manche. Chef-lieu d'arrondissement, elle porte donc le titre de sous-préfecture.

Belvédère sur la baie du Mont-Saint-Michel, Avranches est un pôle économique et administratif à mi-distance des deux grandes capitales régionales que sont Caen et Rennes. Tournée vers la mer et ancrée dans la ruralité, Avranches vieille de 2000 ans est historiquement liée au Mont-Saint-Michel.

Blason de la commune d'Avranches Coordonnées géographiques de la mairie Logo-Mairie.png
48° 41' 12.82" N, 1° 21' 41.89" W (OSM)
Arrondissement Avranches (chef-lieu)
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Canton Avranches (bureau centralisateur)
Ancien canton Avranches (chef-lieu)
Intercommunalité CA Mont-Saint-Michel-Normandie (siège)
Gentilé Avranchinais(es) ou Avranchin(e)s
Population 10 240 hab. (2021)
Superficie 4,5 km²
Densité 2 276 hab./km2
Altitude 7 m (mini) - 108 m (maxi)
Code postal 50300
N° INSEE 50025
Maire David Nicolas
Communes limitrophes d'Avranches
Marcey-les-Grèves Saint-Jean-de-la-Haize Ponts
Marcey-les-Grèves Avranches Saint-Senier-sous-Avranches
Le Val-Saint-Père Le Val-Saint-Père, Saint-Martin-des-Champs Saint-Martin-des-Champs


Infrastructure et occupation des sols en 2018.

Étymologie

Voir l'article détaillé Avranches (étymologie).

Blason populaire

Costume des environs d'Avranches (début du 19e siècle).

Avranches le pimpant est un surnom couramment donné à la commune [1]. De fait, il a constitué la première partie d'un quatuor de surnoms relatifs à quatre agglomérations de la Manche, qui n'étaient pas tous aussi élogieux :

Avranches le pimpant,
Granville le puant,
Coutances le friand,
Saint-Lô le marchand [2].

Géographie

La commune de 450 hectares a une altitude de 7 à 107 m au rond-point Patton.

Elle est arrosée par la Sée, et les ruisseaux de la Guérinette et de Pivette.

Histoire

À l'origine, Avranches est une ville romaine appelée Legedia. Elle est sans doute christianisée par l'apport de reliques dès la fin du 4e siècle, et devient normande en 933. Ville fortifiée jusqu'en 1744, elle subit les assauts des Saxons, des Bretons, des Anglais et des Huguenots. Ville épiscopale jusqu'à la Révolution, son histoire est étroitement liée à celle du Mont-Saint-Michel. Avranches s'agrandit et se modernise au 19e siècle. Le centre ville et le quartier de la gare sont détruits le 7 juin 1944 par de violents bombardements aériens. La ville met presque 20 ans à se reconstruire.

Voir l'article détaillé Histoire d'Avranches

Démographie

Sous l'Ancien régime

Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants [3], ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.

  • 1713 : 800 feux [4].
  • 1735 : 900 feux (Notre-Dame-des-Champs 800, Saint-Gervais 50, Saint-Saturnin 50) [5].

Depuis la Révolution

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements des communes de plus de 10 000 habitants ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[6]. En 2021, la commune comptait 10 240 habitants.

Évolution de la population depuis 1793  modifier
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
5 8805 4136 1446 4317 2697 6908 2567 9658 9328 702
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
8 5928 6428 1378 1578 0578 0007 7857 8457 3847 360
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
7 1746 5976 8036 8817 1307 5548 0048 8549 77510 136
1982 1990 1999 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
9 4688 6388 5008 2398 2268 1798 0908 0207 9507 915
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 -
7 8907 8137 76610 06810 15510 24610 26410 27710 240-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes. Depuis 2006 : population municipale.
Sources : Cassini [7] et INSEE [8]


Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Les maires

Pour l'histoire des maires jusque sous l'Empire, voir Liste des maires d'Avranches.

Liste des maires
Période Identité Parti Qualité Observations
1815-1830 Jean Auguste de Belle Étoile du Motet
1830-1841 Anatole Olivier propriétaire
1841-1852 Jules-François Bouvattier officier sous-préfet, député
1852-1855 Victor Gauquelin avocat
1855-1861 Jean Jacques Lahougue
1861-1878 Victor Sanson juge
1878-1881 Hippolyte Barbe
1881-1882 Gustave Frémin
1882-1887 Auguste Gautier propriétaire
1887-1895 Auguste Lenoir
1895-1896 Jean Desdouitils
1896-1902 Henri d'Aisy
1902-1902 Léon Oberlin
1902-1923 Maurice Chevrel inspecteur général de l'université
1923-1941 Alphonse Briand
1941-1944 Jean Simonin Nommé par le gouvernement de Vichy
1944-1945 Edmond Laquère
1945-1953 Victor Bindel militaire
1953-1983 Léon Jozeau-Marigné RI avoué sénateur,
président du CG 50
1983-1989 Fernand Le Prieur avocat
1989-2001 René André RPR avocat député
2001-2014 Guénhaël Huet UMP docteur en droit public député
2014-actuel David Nicolas sans étiq. historien
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Mairie

Horaires d'ouverture
Jours Matin Après-midi Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici)
Lundi 8 h 30 - 12 h 15 13 h 30 - 17 h 30
L'hôtel de ville d'Avranches.
L'hôtel de ville d'Avranches.

Adresse : Place de la Littré
50300 Avranches

Tél. 02 33 89 29 40
Fax : 02 33 58 17 90
Courriel : Contacter la mairie
Site internet : Officiel
Commentaire :
Source : Annuaire Service-public
(10 avril 2016)

Mardi 8 h 30 - 12 h 15 13 h 30 - 17 h 30
Mercredi 8 h 30 - 12 h 15 13 h 30 - 17 h 30
Jeudi 8 h 30 - 12 h 15 13 h 30 - 17 h 30
Vendredi 8 h 30 - 12 h 13 h 30 - 17 h
Samedi 9 h - 12 h -


Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

  • Dédicace des églises paroissiales : Saint-André (cathédrale disparue) [9], Notre-Dame(-des-Champs), Saint-Saturnin, Saint-Gervais.
  • Patron (présentation) : respectivement inconnu, le chantre d'Avranches, les chanoines de Braffais et de Saint-Gervais.
  • Fête patronale : ?

Circonscriptions ecclésiastiques actuelles

Lieux et monuments

Rue de la Constitution (1884).

Avranches possède 10 monuments et 42 objets classés ou inscrits au titre des monuments historiques.

Musées

Patrimoine religieux

Patrimoine civil et commémoratif

Rue du Pont-Gilbert.

Espaces verts

Personnalités liées à la commune

Naissances

par ordre alphabétique : consulter la liste
par ordre chronologique des naissances:

Décès

par ordre alphabétique : consulter la liste
par ordre chronologique des naissances:

Autres

Politique

Économie

entreprises actuelles
anciennes entreprises
  • Compagnie des tramways normands (1901-1928)
  • Consortium Electronic (composants pour téléviseurs) : fermeture en 2009.
  • Nozal (ex Drouet-Lechevalier, produits sidérurgiques et transformés). Blanchet s'est installé dans ses entrepôts.
  • Quadrimétal (fabrication de plaques polymétalliques pour l'imprimerie offset), implantée en 1963.
  • Usine à gaz

Médias

Anciens titres de presse

Journaux disparus, localisés à Avranches[12] :

  • Le Journal des mœurs républicaines (1794)
  • Feuille d'affiches, annonces et avis divers d'Avranches et de Mortain (1821-1831)
  • Feuille d'affiches de l'arrondissement d'Avranches (1831-1834)
  • Journal d'Avranches (1837-1868)
  • L'Avranchin (1856-1944)
  • Le Nouvelliste (1875-1944)
  • La Gazette avranchinaise (1877)
  • Le Courrier d'Avranches (1877-1878)
  • L'Opinion de la Manche (1886-1943)
  • L'Art libre[13] (1890)
  • L'Avranchinais (1891-1906)
  • La Démocratie libérale (1893)
  • Journal des agriculteurs de la Manche (1898-1900)
  • Le Réveil avranchinais (1906-1914)
  • Le Bulletin de la Manche (1908-1930)
  • Le Réveil – Nouvelles de la guerre (1914-1915)
  • Le Progrès (1915)
  • Le Territorial d'Avranches (1915)

Transports

Liaisons ferroviaires

Liaisons routières

Autoroute des Estuaires A84
Route nationale N175
Lignes Manéo
Compagnie Flixbus depuis le 24 mars 2016[14]
  • Lille - Rouen - Rennes- Nantes. Arrêt à la gare d'Avranches.
  • Paris - Dinard. Arrêt à la gare d'Avranches.

Culture

Éducation

Jumelages

Sports

Lieux
Événements
Clubs

Hommage

Bibliographie

Voir l'article détaillé Bibliographie d'Avranches.

Notes et références

  1. Fernand Lechanteur, La Presse de la Manche, 30 mars 1955, repris dans La Normandie traditionnelle, tome 2, éd. Ocep, 1985, p. 81.
  2. Alfred Canel, Blason populaire de la Normandie comprenant les proverbes, sobriquets et dictons relatifs à cette ancienne province et à ses habitants, Rouen-Caen, 1859, t. I, p. 139.
  3. Une moyenne de 5 à 6 personnes semble cependant le chiffre le plus vraisemblable.
  4. Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  5. Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 61.
  6. Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
  7. Population avant le recensement de 1962
  8. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  9. Surnommée « la Belle Andrine », cette cathédrale s'écroula le 10 avril 1794 à la suite de travaux hasardeux, et entièrement abattue en 1802.
  10. Monument commémoratif Avranches
  11. Monument commémoratif Avranches.
  12. Jean Quellien et Christophe Mauboussin, Journaux de 1786 à 1944 , l'aventure de la presse écrite en Basse-Normandie, Cahiers du Temps, 1998. ISBN 2911855132
  13. voir Maurice Dumont
  14. « Flixbus, nouvelle ligne de bus entre Caen et Paris », Ouest-France.fr, 5 avril 2016

Articles connexes