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Paul Challemel-Lacour

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Paul Challemel-Lacour.

Paul Amand Challemel-Lacour, né à Avranches le 19 mai 1827 [1] et mort à Paris le 26 octobre 1896, est un homme politique de la Manche, membre de l'Académie française.

Biographie

Issu d'une vieille famille bourgeoise normande, originaire de La Ferté-Macé (Orne), son père, sous-officier blessé à Waterloo, est commerçant de toiles puis de vins à La Ferté-Macé (Orne), puis épicier à Avranches. Sa mère Sidonie-Marie Riquet est la petite-fille du maire de Banvou (Orne), Amiard-Fortinière.

place Saint-Gervais à Avranches, il fréquente le collège d'Avranches entre 1841 et 1846 et la pension Hortus à Paris après la faillite de ses parents qui rejoignent la capitale [2]. Il entre ensuite au lycée Saint-Louis. Élève de l'École normale supérieure, il en sort premier, licencié ès lettres et sort premier de l'agrégation de philosophie à 22 ans.

Il enseigne en tant que professeur de philosophie à Pau (Pyrénées-Atlantiques), puis Limoges (Haute-Vienne) jusqu'au coup d'État de 1851. Républicain, il est alors arrêté et contraint à l'exil en janvier 1852. Après avoir donné des conférences en Belgique, il devient précepteur des deux enfants du critique musical Édouard Fétis, dont la femme devient sa maîtresse et le suivra jusqu'à la fin de sa vie.

Il enseigne à Louvain (Belgique), puis à l'École polytechnique fédérale de Zurich (Suisse), et revient en France à la faveur de l'amnistie de 1859.

Caricature.

Critique littéraire du Temps et de La Revue nationale, il dirige la Revue des Deux mondes, puis la Revue politique qu'il fonde en 1868 avec Gambetta. La même année, il entre à la Ligue de l'Enseignement et écrit en 1871 également dans le journal de Gambetta dont il participe aussi à la création, La République française.

Il traduit ensuite ses idées républicaines par des prises de responsabilités politiques à l'avènement de la IIIe République, comme préfet du Rhône, puis député des Bouches-du-Rhône en 1872, et sénateur du même département en 1876. Envoyé comme ambassadeur, à Berne (Suisse) le 14 janvier 1879, puis à Londres 11 juin 1880, il est nommé ministre des Affaires étrangères le 21 février 1882. Il démissionne le 17 novembre 1883 officiellement pour raison de santé, officieusement par opposition à la politique menée par Jules Ferry en Chine.

Il retrouve son siège de sénateur des Bouches-du-Rhône le 25 janvier 1885, et accède à la vice-présidence du Sénat quatre ans plus tard. Il est nommé président de la Haute Cour de justice le 13 mars 1890 pour trois ans, et siège à la Commission générale des douanes.

Suite à la mort de Ferry, il préside le Sénat du 27 mars 1893 à janvier 1896, date à laquelle il n'est pas candidat à sa réélection à la présidence, et à partir de laquelle il n'apparaît plus au Sénat. Comme président de la chambre haute, il prononce un discours au lendemain de l'assassinat de Sadi Carnot, le 25 juin 1894, et préside les congrès de Versailles qui nomment à la présidence de la République Casimir Périer le 27 juin suivant, et Félix Faure à la présidence de la République le 17 janvier 1895.

Il est élu le 23 mars 1893 à l'Académie française et reçu le 25 janvier 1894, en remplacement d'Ernest Renan, prédécesseur pour lequel il rend un hommage critique peu habituel sous la Coupole.

Hommages

Paul Amand Challemel-Lacour a donné son nom au collège public de sa ville natale.

Une rue d'Avranches honore sa mémoire, ainsi que d'autres à Lyon et Vénissieux (Rhône).

Une plaque, remplacée en 2021, est apposée sur la façade de sa maison natale, place Saint-Gervais à Avranches [2].

Sources

  • Les Préfets de Gambetta, Presses Paris Sorbonne, 2007
  • Jean Jolly, Dictionnaire des parlementaires français, 1960-1977
  • Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889

Notes et références

  1. - Acte de naissance n° 90 .
  2. 2,0 et 2,1 « Paul-Amand Challemel-Lacour retrouve sa plaque », Ouest-France, 17 novembre 2021.

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