Mortain
De Wikimanche
Mortain est une ancienne commune du département de la Manche, commune déléguée au sein de Mortain-Bocage depuis le 1er janvier 2016.
Mortain est une sous-préfecture de 1800 à 1926.
![]() (commune de Mortain-Bocage) |
Coordonnées de la mairie annexe ![]() 48° 38' 52.09" N, 0° 56' 29.75" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Avranches | ||||||||||
Canton | Mortainais (bureau centralisateur) | ||||||||||
Ancien canton | Mortain (chef-lieu) | ||||||||||
Intercommunalité | CA Mont-Saint-Michel-Normandie | ||||||||||
Gentilé | Mortainais(es) | ||||||||||
Population | 1 527 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 7,44 km² | ||||||||||
Densité | 205 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 102 m (mini) - 327 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50140 | ||||||||||
N° INSEE | 50359 | ||||||||||
Maire délégué | Hervé Desserouer | ||||||||||
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Géographie
Mortain surplombant la vallée de la Cance, creusée dans un massif de grès armoricain, est au cœur du bocage du Mortainais.
Histoire
Le nom de Mortain proviendrait de Mauritanus, évoquant les Maures des légions romaines, ou du nom de personne germanique Martwin.

L'origine de Mortain est incertaine. Si certains auteurs invoquent une fondation par les Romains, les premières mentions de la cité ne sont contemporaines que des invasions normandes [1].
L'époque ducale (933-1204)
Capitale du comté de Mortain, rattaché au duché de Normandie en 933, Mortain possède un château dès le milieu du XIe siècle. Son baron, Guillaume Werleng, appartient aux rebelles qui s'opposent au jeune duc Guillaume de Normandie. Banni, son fief est donné par Guillaume à son demi-frère, Robert de Mortain. Le comté s'étend alors sur le Maine, le Cotentin, l'évêché de Lisieux, jusqu'à Quillebœuf et Honfleur [1]. Mortain élargit alors son influence à l'Avranchin.
En 1082, le nouveau comte fait bâtir une église dédiée à saint Évroult à Mortain, et le prieuré bénédictin de Notre-Dame-du-Rocher[1].
À sa mort, le titre de comte de Mortain revient à son fils, Guillaume, qui se voit confisquer ses biens en Angleterre après avoir pris le parti de Robert Courte-Heuse, prétendant au trône, puis à Robert de Vitré, fils d'Agnès de Mortain et d'André de Vitré. Mais Henri Ier d'Angleterre s'en empare pour le donner en 1112 à son neveu, Étienne de Boulogne, qui lui-même revendique ensuite le trône d'Angleterre aux dépens de Mathilde l'Emperesse et son mari, Geoffroi Plantagenêt. Lors de cette guerre de succession, le Mortainais est ravagé à plusieurs reprises par les soldats de Mathilde basés à Domfront sous les ordres des capitaines Enguerrand et Alexandre de Benhau. Geoffroi Plantagenêt prend la ville en 1137, Étienne la reconquiert peu après jusqu'à sa soumission à Mathilde en 1152. Le fils d'Étienne, Guillaume de Boulogne, retrouve le titre de comte de Mortain jusqu'à sa mort. Son gendre, Mathieu de Flandres, est privé de l'héritage par Henri II [1].
Jean sans Terre reçoit le comté de Mortain par le testament de son père, possession que confirme son frère, Richard-Cœur-de-Lion, en 1190 [1].
Le roi de France, Philippe-Auguste, unit en 1202 son fils Philippe Hurepel à Mathilde de Dammartin, issue de la famille de Boulogne, à condition qu'elle ait en dot les comtés de Mortain, de Dammartin et de Boulogne. Après la reconquête de la Normandie en 1204, Renaud de Dammartin, père de Mathilde, reçoit le comté de Mortain, mais le suspectant de félonie, Philippe-Auguste le somme de lui remettre toutes ses places fortes, et face au refus du comte, il assiège Mortain qui tombe en trois jours. Renaud se réfugie auprès de l'empereur Othon d'Allemagne jusqu'à sa capture à Bouvines en 1214 et son emprisonnement à Péronne, où il meurt [1].
Philippe Hurepel reçoit les seigneuries dues à son alliance avec Mathilde de Dammartin, puis Louis VIII se réserve la garde du château de Mortain en 1223, et Louis IX réunit le comté au domaine royal en 1270. Philippe le Hardi l'offre à Jeanne, fille unique de Louis le Hutin, en échange du royaume de Navarre et du comté de Champagne et de Brie en 1319, qui épouse Philippe-le-Bon, comte d'Évreux. Érigé en comté-pairie par Philippe de Valois en 1331, Mortain devient possession de leur fils, Charles le Mauvais, en 1343, en même temps que la Navarre et le comté d'Évreux. Charles le Mauvais s'alliant avec les Anglais, Mortain est assiégé vainement par le roi de France en 1354 mais lui est remis l'année suivante. Bertrand Du Guesclin reprend la place en 1378 pour Charles V, et fait raser les fortifications[1].
L'époque contemporaine
À la fin de l'Ancien régime, les comté et châtellenie de Mortain ressortent du diocèse d'Avranches et de la généralité de Caen. La cité est le chef lieu de l'élection de Mortain et le siège d'un bailliage, d'une vicomté, et d'une maîtrise particulière des eaux et forêts.
La commune fusionne entre 1790 et 1794 avec Le Rocher.
De 1800 à 1926, elle est chef lieu de l'arrondissement de Mortain, et donc siège d'une sous-préfecture et d'un tribunal.
En 1940, la carrière des Aubrils abrite un camp d'internement des tsiganes.
Elle est le lieu de féroces combats lors de la Libération d'août 1944. Bombardée par les Allemands dès le début du débarquement allié, la ville est détruite par des incendies dans la nuit du 5 au 6 août 1944 [2]. Elle est libérée le 12 août [3], puis vient le temps de la reconstruction.
La réforme territoriale
Mortain fusionne le 1er janvier 2016 avec Bion, Notre-Dame-du-Touchet, Saint-Jean-du-Corail et Villechien pour former la commune nouvelle de Mortain-Bocage[4].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[5]. En 2020, la commune comptait 1 527 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District: Mortain (1790-1795).
- Arrondissement: Mortain (1800), Avranches (1926).
- Canton: Mortain (1790), Mortainais (2015).
Les maires
Mairie
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | 8 h 30 - 12 h | 13 h 30 - 18 h |
| ||
Mardi | 8 h 30 - 12 h | 13 h 30 - 16 h 30 | |||
Mercredi | 8 h 30 - 12 h | 13 h 30 - 16 h 30 | |||
Jeudi | 8 h 30 - 12 h | 13 h 30 - 16 h 30 | |||
Vendredi | 8 h 30 - 12 h | 13 h 30 - 18 h | |||
Samedi | - | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
- Diocèse : Avranches.
- Archidiaconé : Val de Mortain.
- Doyenné : Mortain.
Circonscriptions ecclésiastiques en 2011
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Avranches.
- Doyenné : Mortainais.
- Curé-doyen : Père Philippe Navet.
- Pôle missionnaire et spirituel du Sud-Manche (rue de la 30e D.A.).
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Sud.
- Doyenné : Mortainais.
- Paroisse : Saint-Évroult.
Lieux et monuments
- Patrimoine bâti
- Abbaye Blanche : ancienne abbaye cistercienne, fondée en 1105, et affiliée à celle de Cîteaux.
- Collégiale Saint-Évroult : collégiale de style gothique, reconstruite au 13e.
- Palais de justice de Mortain devenu Forum du Mortainais
- Site de l'ancien château de Mortain
- Ancienne sous-préfecture
- Hôtel de Vaufleury-de-Saint-Cyr, ancienne mairie
- Hôtel de La Chambre de Vauborel, ancien couvent des Ursulines
- Prieuré du Rocher à l'origine du Centre hospitalier Gilles-Buisson
- Patrimoine commémoratif
- Chapelle Saint-Michel ou Petite chapelle.
- Monument aux morts
- Monument 30th Infantry Division dédié aux soldats qui combattirent dans le secteur de Mortain en août 1944.
- Plaque 120e Régiment d'infanterie / Vitrail SHAEF rappelant les combats des soldats du 2nd Battalion du 120th US Infantry Regiment, qui résistèrent sur ces hauteurs du 7 au 12 août 1944. Le 120th US Infantry Regiment était commandé par le Colonel Hammond D. Birks. À la fin des combats les défenseurs, surnommés le « bataillon perdu », avaient subi 227 pertes (tués, prisonniers et disparus). Au-dessus de l'entrée de la chapelle, on peut voir un vitrail représentant l'emblème du Supreme Headquarter Army Expeditionnary Force[9].
- Plaque 3e Division blindée commémorant l'engagement du CCB de la 3rd US Armored Division dans ce secteur, en soutien de la 30th US Infantry Division face à l'offensive Lüttich[9].
- Plaque espace Frank Towers en l'honneur du vétéran du 120th Infantry Regiment de la 30th US Infantry Division[9].
- Panneau cote 314 signalant la cote 314, qui fut l'un des points de résistance des soldats américains[9].
- Patrimoine naturel
- Grande cascade sur la Cance.
- Petite cascade sur le Cançon.
- Forêt de la Lande Pourrie avec les rochers du Grand Noë.
- Montjoie : colline au sommet de laquelle est située la chapelle Saint-Michel.
- Les Quatre Vents.
- Rocher de l'Aiguille (pratique de l'escalade).
- Rocher Brûlé
Personnalités liées à la commune
Naissances
- Joseph Chesnel de la Houssaye, (1722-1753), militaire
- Guillaume-Étienne Chesnel de Voiecléry (1737-1813), militaire
- Guillaume Boursin (1755-1800), député de la Manche
- Noël-Jean Lerebours (1762-1840), opticien
- Jean Germain Leverdays (1772-1849), homme politique
- Siméon Leverdays (1783-1854), homme politique
- Auguste Davy (1784-1868), homme politique
- Nicolas du Feugray (1786-), journaliste
- Henri Lorier (1799-1870), homme politique
- Régis de Mésange de Saint-André, (1800-1883), homme politique
- Camille de Mézange de Saint-André (1802-1881), militaire
- Théophile Langlois de Chèvreville (1803-1845), peintre
- Hippolyte Sauvage (1823-1914), avocat
- Ferdinand Fouqué (1828- 1904), géologue-minéralogiste
- Émile Leverdays (1835-1890), homme politique et sociologue
- Henri Breuil (1877-1961), abbé, préhistorien
- Ernest Poisson (1882-1942), homme politique
- Gilles Buisson (1911-2003), maire, écrivain
- Charles Castang (1930), haut fonctionnaire
- Yves Pouliquen (1931, médecin ophtalmologue, écrivain et membre de l'Académie française.
- Gérard Ernault (1944), journaliste sportif
- Alain Rémond (1946), journaliste, écrivain
- Daniel Mangeas (1949), commentateur sportif
- Baptiste Lecaplain (1985), humoriste
Décès
- François Guesdon (1765-1807), homme politique
- Jean-Baptiste Bouillon de la Lorerie (1749-1830), médecin et homme politique
- Thomas Leverdays (1768-1831), homme politique
- Michel-Jean Champs (1768-1852), homme politique
- Urbain Balisson (1770-1851), homme politique
Autres
- Robert de Mortain (XIe s.), comte de Mortain, demi-frère de Guillaume le Conquérant
- Auguste Chapdelaine (1814-1856), missionnaire, desservant la paroisse
- Oscar Havard (1845-1922), homme de lettres et journaliste
- Paul Dorange (1877-1962), avocat, militant royaliste
- Léon Blouet (1893-1971), archiprêtre de Mortain de 1933 à 1948
- Famille Albagi [10] : Vitali (1913-1944), Rachel (1922-1944) et Michelle (1940-1944), domiciliés à Mortain, arrêtés le 20 octobre 1943 parce que juifs , ils sont déportés à Auschwitz où ils disparaissent [11]
- Dagmar Driebeck (-1945), réfugiée juive, morte en déportation
- Bernard Jacqueline (1918-2007), prêtre desservant la paroisse en 1945
- Serge Nouailhat (1960), peintre verrier
- Vincent M. (1972), photographe.
- Daniel Derouet (artiste plasticien)
Économie
- Acome, société coopérative spécialisée dans la fabrication de câbles et de fibres optiques (1 200 employés).
- Transports du Petit Cançon, transport routier.
- Hôtel-restaurant de la Poste
Transports
- Lignes Manéo
- Ligne 14 : Saint-Hilaire-du-Harcouët- Vire (Calvados) (mise en service en janvier 2013)
Éducation
- Lycée Robert-de-Mortain (public)
- Collège Robert-de-Mortain (public)
- École primaire du Rocher (maternelle et élémentaire, publique)
- École-collège du Sacré-Cœur (privé)
- Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep)
- Institut médico-éducatif (IME) Les Bons Vents
- Maison familiale rurale
- Novea (nouvelles technologies)
Culture
- Cinéma Le Géricault
- Jumelages
- École des musiques du Mortainais
- Espace publique numérique du Mortainais (au Forum)
- Médiathèque Victor-Gastebois
- Salon du livre de Mortain, créé en 1999
Sports
- Athlétisme : Avenir Athlétisme.
- Basket-ball : Basket club mortainais.
- Badminton.
- Cyclisme : Vélo-club Sourdeval-Mortain ; Union cycliste du Mortainais (fusion du VC Sourdeval-Mortain et de la Roue d'or teilleulaise)
- Danse : Association Entr'n Danse.
- Football : Jeunesse sportive de la Cance (équipes de jeunes, avec Romagny et Fontenay) ; Avenir de Mortain (disparu) ; Union sportive mortainaise (regroupant l´Avenir de Mortain et le RFCB (Romagny-Fontenay-Chèvreville-La Bazoge) depuis 2008).
- Escalade : La Grimpe.
- Gymnastique volontaire.
- Handball : HB Mortainais
- Hippisme : Société hippique du Mortainais.
- Judo : Dojo mortainais ; Association de développement du judo dans le Sud-Manche (ADJSM).
- Karaté : Karaté club mortainais.
- Natation : piscine ; aqua-gym.
- Rugby : Club de l'Ovalie Mortainais.
- Tennis : Tennis Sud Manche, regroupant les clubs de Mortain et de Saint-Hilaire-du-Harcouët.
- Tennis de table : Entente mortainaise de tennis de table (EMTT).
- Tir.
- Yoga.
Hommage
- Mortain, cargo de type liberty ship.
Bibliographie
- voir l'article détaillé Bibliographie de Mortain
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Aristide Guilbert, « Mortain », Histoire des villes de France, volume 5, Furne et cie, 1848
- ↑ Michel Coupard, Jack Lecoq et Sylvette Gauchet, Le Sud-Manche, éd. Alan Sutton, 2008, p. 154.
- ↑ « Demain la liberté, l'album souvenir », La Manche Libre, 2003, p.44
- ↑ L'arrêté préfectoral n° 15-219 fixant les conditions est publié le 14 décembre 2015. « Arrêtés portant création de communes nouvelles », manche.gouv.fr, décembre 2015 (lire en ligne).
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ 8,0 et 8,1 « 601 communes et lieux de vie de la Manche », René Gautier et 54 correspondants, éd. Eurocibles, 2014, p. 425
- ↑ 9,0 9,1 9,2 et 9,3 Normandie 44 la mémoire : Mortain, monuments et vestiges, site internet consulté le 7 mai 2019.(lire en ligne)
- ↑ Albagli, selon ajpn.org
- ↑ René Gautier et 54 correspondants, 601 communes et lieux de vie de la Manche, 2014, p. 425.