Chèvreville
De Wikimanche
Chèvreville est une ancienne commune du département de la Manche, commune déléguée au sein de Grandparigny depuis le 1er janvier 2016.
Commune déléguée de Chèvreville (commune de Grandparigny) |
Coordonnées de la mairie annexe ![]() 48° 36' 51.11" N, 1° 2' 51.94" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Avranches | ||||||||||
Canton | Saint-Hilaire-du-Harcouët | ||||||||||
Ancien canton | Saint-Hilaire-du-Harcouët | ||||||||||
Intercommunalité | CA Mont-Saint-Michel-Normandie | ||||||||||
Gentilé | Chevrevillais(es) | ||||||||||
Population | 199 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 4,45 km² | ||||||||||
Densité | 45 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 71 m (mini) - 122 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50600 | ||||||||||
N° INSEE | 50133 | ||||||||||
Maire délégué | Gilbert Daniel | ||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- Chevervilla 1173 [1].
- Capravilla f-12e s. / d-13e s. [1].
- Caprivilla ~1210 [1].
- Chievrevilla 1235 [2].
- Capra villa 1369/1370, 1371/1372 [3].
- Chievreville 1398 [1].
- ecclesia de Capravilla 1412 [4], ~1480 [5].
- Chievreville 1508 [1].
- Chefareville [sic; lire Chefvreville] 1612/1636 [6].
- Chevreville 1677 [7], 1711 [8], 1713 [9], 1716 [10], 1719 [11], 1720 [12], 1758 [13], 1753/1785 [14], 1793 [15], 1801 [16], 1804 [17], 1828 [18].
- Chévreville 1829 [19].
- Chevreville 1854 [20].
- Chévreville 1825/1866 [21].
- Chevreville 1878 [22], 1889 [23].
- Chèvreville 1903 [24], 1962 [25], 1972 [26].
- Chevreville 1978 [27].
- Chèvreville 1993 [27], 2007 [28].
Étymologie
Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »), dont le premier élément est sujet à discussion.
- Albert Dauzat [29] l'a identifié à un nom d'origine germanique °Kever-, d'où « le domaine rural de °Kever », par lequel il explique toutes les occurrences de ce type toponymique (Chèvreville, Quèvreville…) en France [30].
- Marie-Thérèse Morlet réfute implicitement cette hypothèse, en n'incluant pas ce nom dans son ouvrage consacré aux noms de personnes contenus dans les noms de lieux [31].
- François de Beaurepaire [1], et à sa suite René Lepelley [32], identifient cet élément à l'ancien français chievre « chèvre » ou à son étymon latin capra, d'où le sens de « domaine de la chèvre », « village de la chèvre ». Un rapprochement est fait, par le premier de ces auteurs, avec le nom de la commune de Villechien proche, apparemment « le village du chien », « le domaine du chien ».
- Ernest Nègre [33] revient à une interprétation par un nom de personne : en l'occurrence, l'anthroponyme gallo-romain Caper + -villa, soit « le domaine rural de Caper ».
Ce type toponymique, auquel semble croire François de Beaurepaire, n'en est peut-être pas un. Il existe en effet dans la toponymie normande un grand nombre d'attestations anciennes de type Capravilla / Capriville / Ch(i)evreville, etc., qui constituent indiscutablement des remotivations, par étymologie populaire, de toponymes différents. Ainsi, dans le Calvados, l'ancienne commune de Cheffreville (aujourd'hui Cheffreville-Tonnencourt, dans le canton de Livarot) comporte, parmi ses formes anciennes, les attestations suivantes : Chievrevilla 1250, Capri villa 1259, Caprevilla 1277, Capravilla 1352, Chevreville 1612/1636, etc. [34]. De même, parmi les formes anciennes de Querville (canton de Mézidon-Canon) figurent Kievrevilla 1141/1147, Kevrevilla s.d., Chevrevilla s.d., Capravilla 1260, 1269, ~1350, etc. [35].
Si l'explication par capra / chievre ne peut pas être formellement réfutée (quoique la toute première attestation Chevervilla n'aille pas vraiment dans ce sens), on attend plutôt ici un nom de personne. Il apparaît, dans la discussion concernant Canville-la-Rocque, qu'il existe un petit nombre de toponymes en -ville relativement précoces, contemporains des premières formes en -(I)ACU, qui admettent comme premier élément un anthroponyme gallo-romain. On peut donc envisager comme proto-forme de Chèvreville un étymon gallo-roman °CAPRIVILLA, formé sur le nom de personne Caper, comme l'a proposé Ernest Nègre [33], ou Caprius, envisagé par Marie-Thérèse Morlet [36] pour expliquer le type toponymique Chevry < °CAPRIACU. Ces deux noms sont formés sur le latin caper « bouc » [37] plutôt que capra « chèvre ».
Géographie
Histoire
Le 8 juin 1944, le groupe de Résistance de Sérouanne abat un sapin pour couper la route de Saint-Hilaire-du-Harcouët à Juvigny-le-Tertre ; prévenue par radio, l'aviation américaine mitraille 27 camions, deux remorques, deux canons ; l'incendie et les explosions durent douze heures [38].
En 1954, Chèvreville construit son groupe scolaire et sa mairie [39].
En 1957 est inaugurée la ferme pilote d'Arsène Malval.
Entre 1962 et 1965, les travaux de remembrement transforment radicalement l'organisation foncière de la commune [40].
En 1988 est créé le Regroupement pédagogique intercommunal (RPI), en association avec les communes du Mesnillard et Fontenay.
En 2008, au premier tour des élections cantonales et municipales, la totalité des électeurs boycotte le vote pour protester contre la décision de RTE (filiale d'EDF) de faire passer une ligne THT de 400 000 volts en aérien sur la commune [38], en vain.
Chèvreville, Martigny, Milly et Parigny fusionnent fin 2015 et la commune nouvelle de Grandparigny est officiellement créée le 1er janvier 2016[41].
Entre décembre 2019 et janvier 2021, le bourg de Chèvreville bénéficie de travaux de réaménagement, canalisation des eaux de pluie, et de sécurisation dont le montant s'élève à 941 000 € [42].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[43]. En 2020, la commune comptait 199 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Mortain (1790-1795).
- Arrondissement : Saint-Lô (1800), Mortain (1802), Avranches (1926).
- Canton : Saint-Hilaire (1790), Saint-Hilaire-du-Harcouët (2015).
Les maires
Mairie déléguée
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | - | 16 h 30 - 18 h 30 |
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Mardi | - | - | |||
Mercredi | - | - | |||
Jeudi | - | 16 h 30 - 18 h 30 | |||
Vendredi | - | - | |||
Samedi | - | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
- Diocèse : Avranches.
- Archidiaconé : Val de Mortain.
- Doyenné : Saint-Hilaire.
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Notre-Dame.
- Patron (présentation) : patron laïc, le seigneur du lieu.
- Fête patronale : ?
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Sud.
- Doyenné : Mortainais.
- Paroisse : Saint-Évroult.
Lieux et monuments
- Château de Chèvreville (vers 1835).
- Église Notre-Dame (16e/18e) : mobilier (18e/début 19e).
- Église romane : détruite par les Bourguignons en 1416 (vestiges).
- Monument aux morts
- Rives de l'Argonce.
Personnalités liées à la commune
Naissances
- Louis Théodore Datin (1835-1871), maire de Chèvreville
Décès
- Auguste de Lorgeril (1791-1844), au château de Chèvreville
Lien interne
Liens externes
- Voir l'article sur Chèvreville dans Rodovid, wiki d'études généalogiques.
- « Chèvreville » dans le canton de Saint-Hilaire-du-Harcouët, blog de Georges Dodeman
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 102.
- ↑ Léopold Delisle, Le cartulaire normand de Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe le Hardi, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XVI (2e série, 6e vol.), Paris, 1852, p. 66a, § 412.
- ↑ Comptes du Diocèse d’Avranches, dressés en 1369/1370 et 1371/1372, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 144E, 151C.
- ↑ Pouillé du Diocèse d’Avranches, 1412, in Auguste Longnon, op. cit., p. 158B.
- ↑ Pouillé du Diocèse d’Avranches, ~1480, in Auguste Longnon, op. cit., p. 174A.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ Alexis-Hubert Jaillot, La Généralité de Tours divisée en ses seize elections, aux Deux globes, Paris, 1711 [BNF, collection d'Anville, cote 00729 B].
- ↑ Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ G. Mariette de la Pagerie, Carte topographique de la Normandie; feuille 3 : Fougères, Vire et Avranches, 1720 [BNF, fonds Cartes et Plans, cote Ge DD 2987 (1009, III) B].
- ↑ G. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini.
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris, 1801-1870.
- ↑ Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. I (A-CNO), an XIII (1804), p. 698a.
- ↑ Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 422.
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Mortain, p. 150.
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
- ↑ Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 375.
- ↑ Carte de la Manche, in Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1889.
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
- ↑ 27,0 et 27,1 Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 187b.
- ↑ Ce °Kever- semble plus ou moins inventé par Dauzat à partir du nom Kevermund, invoqué par Raymond Schmittlein (non autrement référencé par lui; il s'agit sans doute d'un article de la Revue internationale d'onomastique : peut-être l'année 1961, p. 120, qu'il cite plus loin) pour expliquer Chèvremont dans le Territoire de Belfort. Il assimile cet élément °Kever- au patronyme allemand moderne Kiefer, explication qui n'est plus acceptée aujourd'hui.
- ↑ Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985.
- ↑ René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 95a.
- ↑ 33,0 et 33,1 Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II , 1991, p. 999, § 18037.
- ↑ Dominique Fournier, Les noms de lieux du Pays de Livarot, Éditions des Mortes-Terres, Saint-Georges-en-Auge, 2010, p. 31a/b. Le nom de Cheffreville s'explique par le nom de personne d'origine germanique Sigifrid + -villa.
- ↑ Auguste Le Prévost, Pouillés du diocèse de Lisieux, in Henri de Formeville, Histoire de l’ancien évêché-comté de Lisieux, Lisieux, 1873, t. I, p. xxiij-cx, Lisieux, 1873. Ce toponyme, situé en pleine zone de marais, est probablement formé sur l'ancien norois kjarr « marais », qui a également été proposé pour expliquer le nom de Cherbourg.
- ↑ Marie-Thérèse Morlet, op. cit., p. 53b-54a.
- ↑ De l'indo-européen °kapro-s « bouc »; cf. Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, Francke Verlag, Berne, t. 1, 1959, p. 529.
- ↑ 38,0 et 38,1 René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 157
- ↑ « Lors de l’inauguration des travaux, l’histoire de la Chèvreville racontée », Ouest-France, site internet, 27 septembre 2022.
- ↑ Blog de Georges Dodemen cité en lien externe
- ↑ L'arrêté préfectoral fixant les conditions est publié le 28 septembre 2015 (lire en ligne).
- ↑ « Le réaménagement du bourg de Chèvreville inauguré », Ouest-France, site internet, 26 septembre 2022.
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962