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Fresville

De Wikimanche

Fresville est une commune du département de la Manche.

  • Prononciation. — API : [frɛ'vil]; transcription francisée : frè-vil’.


Commune de Fresville Coordonnées géographiques de la mairie Logo-Mairie.png
49° 26' 22.02" N, 1° 21' 20.49" W (OSM)
Arrondissement Cherbourg
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Canton Valognes
Ancien canton Montebourg
Intercommunalité CA du Cotentin
Gentilé Fresvillais(es)
Population 374 hab. (2021)
Superficie 13,94 km²
Densité 27 hab./km2
Altitude 1 m (mini) - 36 m (maxi)
Code postal 50310
N° INSEE 50194
Maire Jocelyne Levavasseur
Communes limitrophes de Fresville
Écausseville Émondeville Émondeville
Azeville
Écausseville Fresville Neuville-au-Plain
Sainte-Mère-Église
Picauville Neuville-au-Plain Sainte-Mère-Église


Infrastructure et occupation des sols en 2018.


Toponymie

Attestations anciennes

  • Freevilla ~1080 [1].
  • Fredevilla ~1135 [1].
  • Freevilla ~1190 [1].
  • Freville 1238 [1].
  • parrochia de Fraevilla 1257 [2].
  • parrochia de Freevilla 1270 [noté 1269] [3].
  • apud Fredevillam 1277 [4].
  • Freevilla ~1280 [1], 1351/1352 [5].
  • Robert de Freville, chevalier, seigneur de Pirou 1430 [6].
  • Fresville 1553, 1561 [7].
  • Freville 1612/1636 [8], 1677 [9].
  • Fréville 1689 [10].
  • Fresville 1713 [11].
  • Freville 1716 [12], 1719 [13].
  • Fresville 1735 [14].
  • Freville 1736 [15], 1757 [16], 1758 [17], 1771 [18], 1777 [19], 1745/1780 [20].
  • Freuille [lire Freville] 1753/1785 [21].
  • Fresville 1793 [22], 1801 [23], 1804 [24].
  • Fréville-sur-Mer 1828 [25].
  • Fresville 1829 [26], 1835/1845 [27].
  • Fresseville 1854 [28].
  • Fresville 1878 [29], 1880 [30], 1903 [31], 1954 [32], 1962 [33], 1972 [34], 1978, 1993 [35], 2007 [36].
Fresville dans l'atlas de Trudaine (1745/1780); la carte est orientée à l'ouest.

Étymologie

Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). Le premier élément est l'anthroponyme (nom de personne) d'origine germanique (francique) Frido, d'où le sens global de « domaine rural de Frido ». Ce type toponymique se retrouve en Seine-Maritime sous la graphie Fréville, nom d'une commune (Fraitvilla 1091/1121) ainsi que d'un hameau à Fontaine-la-Mallet (Fredevilla 1035) [1].

Le nom de Frido, attesté dans les documents médiévaux sous les formes Freddo, Fredo, Frido, Frito, etc. [37], est l'hypocoristique des noms germaniques dont le premier élément est frid- « paix » [38]. Il est à l'origine en Normandie du patronyme FREY, qui perpétue un nom de personne médiéval Frei issu de Frido.

On notera en 1828 la curieuse proposition de Louis Du Bois, qui crut bon de rebaptiser cette commune Fréville-sur-Mer afin d'éviter la confusion avec celle de Seine-Maritime, qui prit sous sa plume le nom de Fréville-en-Caux. Après tout, Fresville n'est qu'à environ huit kilomètres de la côte…
Remarque sur la graphie

La graphie Fresville, avec un -s- interne, apparaît dans notre documentation au 16e siècle dans le journal de Gilles de Gouberville. Elle est sans doute plus ancienne, mais les textes qui le montreraient font pour l'instant défaut. L'apparition de ce -s- non étymologique correspond à une habitude graphique française qui commence à se développer à partir du 14e siècle, et ne prendra fin qu'au 18e, avec l'adoption de l'accent circonflexe : ce -s- est en effet employé pour signaler simplement une voyelle longue, et n'a pas vocation à se prononcer.

Comment en est-on arrivé là ?

  • premier temps : avant le 12e siècle, l'ancien français comporte de nombreux mots avec un -s- interne devant consonne, qui est normalement prononcé : asne, teste, ostel (du gallo-roman °ASNU < °ASINU, TESTA, °OSTALE < °OSPITALE), etc.
  • deuxième temps : à partir de la fin du 12e siècle et pendant le 13e siècle, ce [s] devant consonne s'amuit (il cesse de se prononcer), sans toutefois disparaître de la graphie; en outre, sa disparition entraîne l'allongement de la voyelle précédente. On prononce asne [a:n(ə)], â-ne, teste [te:t(ə)], tê-te, etc.
  • troisième temps : on prend l'habitude, à partir du 14e siècle, de considérer que -s- placé entre une voyelle et une consonne est un moyen commode d'indiquer que la voyelle est prononcée longue; c'est ce que l'on appelle un diacritique de longueur, de même fonction que l'accent circonflexe moderne. On va donc commencer à l'introduire à l'intérieur de mots, pour indiquer la longueur de la voyelle. D'où la nouvelle graphie Fresville pour noter le [e:] long du mot, auparavant écrit Freevilla en latin médiéval.
  • quatrième temps : avec le temps, cette habitude graphique est de moins en moins bien comprise, et engendre des erreurs de lecture. Jugée malcommode et archaïque, on la remplace au 18e siècle par l'accent circonflexe, que certains imprimeurs avaient déjà commencé d'utiliser au siècle précédent. On écrit alors âne, tête, hôtel, etc. Cette réforme s'applique à tous les mots du lexique, mais ignore les noms propres dont la rénovation graphique est laissée aux initiatives individuelles ou locales. Conséquence : par simple inertie, beaucoup de graphies archaïques sont conservées, continuant d'engendrer questionnements et mauvaises lectures. Doit-on dire Fréville ou Fresseville (voir la graphie de 1854) ? Ceci démontre, s'il en était besoin, la nécessité de supprimer ces graphies anciennes, avant qu'elles ne génèrent encore davantage d'hésitations et de prononciations vicieuses.

Géographie

Fresville s'inscrit dans le Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin.

Elle est délimitée par le Merderet à l'ouest, le Brocq au sud, le ruisseau du Coisel au nord-ouest.

Le bourg est à l'écart de la route nationale 13 qui traverse la commune où passe également la ligne ferroviaire Paris-Cherbourg.

Histoire

Fresville a longtemps honoré saint Sulpice par un pèlerinage [39].

Un seigneur de Fresville participe à la conquête de l'Angleterre [39].

La commune est libérée de l'occupation allemande le 10 juin 1944 [40].

Démographie

Sous l'Ancien régime

Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants, ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.

Depuis la Révolution

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[41]. En 2021, la commune comptait 374 habitants.

Évolution de la population depuis 1793  modifier
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
756672775869837858864846814770
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
757776685716690712642647607585
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
594528598594594651582557469395
1982 1990 1999 2004 2006 2007 2008 2009 2010 2011
351314325361370370371371373376
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
372367362362365367368370372374
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes. Depuis 2006 : population municipale.
Sources : Cassini [42] et INSEE [43]


Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Les maires

Liste des maires
Période Identité Parti Qualité Observations
1792-1793 René Geffroy
1793-1794 Jacques François Marcadey
1794-1795 François Alexis Lelouey
1795-1796 Hervé Lemonnier
.......-....... Jean Dutot 1796
1796-1797 Nicolas Lemonnier
1797-1798 Jacques François Marcadey officier public
1797-1798 Hervé Feuillye officier public
1797-1798 Alexandre Enquebecq officier public
1798-1799 Hervé Feuillye
1799-1808 Nicolas Mangon
1808-1813 Joseph Feuillye
1813-1821 Jacques Jean Mangon propriétaire
1821-1830 Pierre François Viel
1830-1832 Charles Lecouflet
1832-1834 Jacques Lecouflet
1834-1840 Bon Lemonnier
1840-1843 Charles Navet
1843-1853 Aimable Lecouflet
1853-1884 Édouard Leledier
1884-1896 Auguste Lecouflet
1896-1900 Émile Lecouflet
1900-1908 Louis Dufresne
1908-1919 Émile Lecouflet
1919-1953 Henri Yver de la Vigne-Bernard
1953-1977 Maurice Belliard
1977-1983 Raymond Liot menuisier
1983-1989 Yves Jean-Baptiste agriculteur
1989-2020 Rolande Brécy DVD conseillère générale
2020-actuel Jocelyne Levavasseur
Sources : État civil de 1790 à 1892 - De 1892 à 1964 : 601 communes et lieux de vie de la Manche.
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Mairie

Horaires d'ouverture
Jours Matin Après-midi Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici)
Lundi - 17 h - 19 h 30
La mairie (2012).
La mairie (2012).

Adresse : Le Bourg
50310 Fresville

Tél./Fax : 02 33 41 81 02
Courriel : Contacter la mairie
Site internet : Pas de site officiel
Commentaire :
Source : Annuaire Service-Public (22 juillet 2012)

Mardi - -
Mercredi - -
Jeudi 9 h 15 - 12 h 30 -
Vendredi - -
Samedi - -


Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

Circonscriptions ecclésiastiques actuelles

Lieux et monuments

Église Saint-Martin.
Monument aux morts.
  • Calvaire
  • Chapelle Sainte-Sulpice (16e s.), dans le cimetière : retables (18e/19e s.), statues (début 16e s.)
  • Croix du Trappiste
  • Cussy : ferme 17e s.
  • Église Saint-Martin (12e/18e s.), inscrite au titre des monuments historiques (IMH) : clocher en bâtière extrêmement accentuée, maître-autel (18e s.), statuaire (15e/18e s.)
  • Anciens fours à chaux
  • Gare de Fresville (fermée)
  • If remarquable
  • Maison forte de Vauville (15e s., remaniée 16e s.) : logis rectangulaire, deux tours circulaires.
  • Marais du Merderet
  • Monument 505th Parachute Infantry Regiment
  • Monument aux morts
  • Musée Espace temps consacré à l'horlogerie
  • Pont Percé
  • Tamerville (18e/19e s.)
  • Les Poteries (18e s. et 1874)
  • Grainville (18e s.)
  • Rives du Merderet
  • La Valette
  • Le Val
  • Trace de voie romaine
  • Le Géosite, sentier de découverte (2 km), fléché à partir du bourg

Personnalités liées à la commune

Naissances
Décès

Économie

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 120.
  2. Léopold Delisle, Le cartulaire normand de Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe le Hardi, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XVI (2e série, 6e vol.), Paris, 1852, p. 110a, § 594.
  3. Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 136, § 36.
  4. Léopold Delisle, op. cit., p. 220b, § 906.
  5. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 382E.
  6. Siméon Luce, Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), Firmin-Didot, Paris, t. I, 1879, p. 293, § CXII.
  7. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. II), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXII, Caen, 1895, p. 20 et 665.
  8. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
  9. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  10. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  11. 11,0 et 11,1 Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  12. Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
  13. Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
  14. 14,0 et 14,1 Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 54b.
  15. Bernard Jaillot, Carte topographique du diocèse de Bayeux, Paris, 1736 [BNF, collection d’Anville, cote 00260 B].
  16. L. Brion de la Tour, Recueil des Côtes Maritimes de France, Desnos, Paris, 1757, carte n° 9-15.
  17. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
  18. Rigobert Bonne, Carte du Gouvernement de Normandie avec celui du Maine et Perche, 1771, recueillie in Jean Lattre, Atlas Moderne ou Collection de Cartes sur Toutes les Parties du Globe Terrestre, ~1775.
  19. P. Santini, Gouvernement de Normandie avec celui du Maine et Perche, Remondini, Venise, 1777.
  20. Atlas de Trudaine pour la généralité de Caen (1745/1780), Archives Nationales, fonds CP, F/14/*8469.
  21. Carte de Cassini.
  22. Site Cassini.
  23. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
  24. Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. II (COA-H), an XIII (1804), p. 490b.
  25. Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 459.
  26. Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Valognes, p. 167.
  27. cartes d’État-Major (relevés de 1820 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889; Basse-Normandie cartographiée entre 1835 et 1845).
  28. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  29. Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 424.
  30. Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 59b.
  31. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  32. Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
  33. Atlas de Normandie, Caen, 1962.
  34. Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
  35. Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
  36. Carte IGN au 1 : 25 000.
  37. Cf. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968, p. 94a.
  38. Radical issu du germanique commun °friþuz « paix, sécurité » (cf. ancien anglais frið; néerlandais vrede; ancien haut-allemand fridu > allemand Friede; suédois frid « paix ») < indo-européen °pri-tu-s, forme suffixée en -tu- de la racine °pri-, variante réduite de °prī- « aimer ».
  39. 39,0 et 39,1 Michel de la Torre, 50. Manche - L'art et la nature de ses 599 communes, éd. Nathan, 1985.
  40. « Demain la liberté, l'album souvenir », La Manche Libre, 2003, p.26
  41. Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
  42. Population avant le recensement de 1962
  43. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  44. Anonyme, Les 50 000 adresses de la Manche, L'agence générale de publicité et d'édition, Caen, 1939, p. 427.

Lien externe