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La '''Première Guerre mondiale''' dans la [[Manche]].
La '''Première Guerre mondiale''' dans la [[Manche]].


La Première Guerre mondiale est un conflit qui voit s'affronter entre [[1914]] à [[1918]], les forces de la Triple-Entente (France, Russie, Royaume-Uni) puis l'Italie et les États-Unis, à la coalition des Empires centraux (Allemagne et Autriche-Hongrie) rejointe par l'Empire ottoman.
La Première Guerre mondiale est un conflit qui voit s'affronter entre [[1914]] et [[1919]] les forces de la Triple-Entente (France, Russie, Royaume-Uni) puis l'Italie et les États-Unis, à la coalition des Empires centraux (Allemagne et Autriche-Hongrie) rejointe par l'Empire ottoman.


Sur les 60 millions de soldats engagés, on dénombre 10 millions de morts et 20 millions d'invalides.
Sur les soixante millions de soldats engagés, on dénombre dix millions de morts et vingt millions d'invalides.


==Dans la Manche==
==Dans la Manche==
[[Fichier:Carteret-departbelges.jpg|thumb|right|270px|À Carteret, départ de soldats belges pour le front.]]
[[Fichier:Carteret-departbelges.jpg|thumb|right|270px|À Carteret, départ de soldats belges pour le front.]]


Sans être un terrain d'affrontement, la [[Manche]] n'est pas épargnée par le conflit, notamment par l'envoi massif de soldats au front. On estime à environ {{formatnum:20000}} le nombre de tués <ref name=OF1>« Nombre de soldats morts pendant la Première Guerre mondiale », ''Ouest-France'', 2-3 août 2014. </ref>, 23,81 % des mobilisés <ref name=Hebert1>Michel Hébert, ''La Guerre de 1914-1918 et le rôle de la Normandie dans le conflit'', éd. Charles Corlet, 2008. </ref> et 4,05 % de la population <ref name=OF1/>, et à {{formatnum:30000}} le nombre des blessés. Exemple de cette hécatombe, en une année de guerre, sur ses 320 instituteurs mobilisés sur le front, la Manche dénombre 30 tués, 7 disparus et 43 blessés, par ailleurs 11 ont été faits prisonniers <ref>« 120 ans en Cotentin 1889-2009 », ''La Presse de la Manche'', hors-série, novembre 2009. </ref>.
Sans être un terrain d'affrontement, la [[Manche]] n'est pas épargnée par le conflit, notamment par l'envoi massif de soldats au front. On estime à environ {{nombre|20000}} le nombre de tués <ref name=OF1>« Nombre de soldats morts pendant la Première Guerre mondiale », ''Ouest-France'', 2-3 août 2014. </ref>, 23,81 % des mobilisés <ref name=Hebert1>Michel Hébert, ''La Guerre de 1914-1918 et le rôle de la Normandie dans le conflit'', éd. Charles Corlet, 2008. </ref>, et 4,05 % de la population <ref name=OF1/>, et à {{nombre|30000}} le nombre des blessés. Exemple de cette hécatombe, en une année de guerre, sur ses {{nombre|320|instituteurs}} mobilisés sur le front, la Manche dénombre {{nombre|30|tués}}, {{nombre|7|disparus}} et {{nombre|43|blessés}}, par ailleurs 11 ont été faits prisonniers <ref>« 120 ans en Cotentin 1889-2009 », ''La Presse de la Manche'', hors-série, novembre 2009. </ref>.


Les communes ayant payé le plus lourd tribut sont, dans l'ordre : [[Cherbourg]] (740 morts), [[Saint-Lô]] (255), [[Granville]] (219), [[Tourlaville]] (206), [[Valognes]] (171), [[Avranches]] (170), [[Équeurdreville]] (147), [[Coutances]] (140) <ref>226, selon René Le Texier, ''Coutances, histoire et description'', éd. Ocep, Coutances, 1973. </ref>, [[Bricquebec]] (127), [[Sourdeval]] (115)... <ref>Selon la base de données Hubert. Les chiffres sont approximatifs. </ref>.
Les communes ayant payé le plus lourd tribut sont, dans l'ordre : [[Cherbourg]] (740 morts), [[Saint-Lô]] (255), [[Granville]] (219), [[Tourlaville]] (206), [[Valognes]] (171), [[Avranches]] (170), [[Équeurdreville]] (147), [[Coutances]] (140) <ref>226, selon René Le Texier, ''Coutances, histoire et description'', éd. Ocep, Coutances, 1973. </ref>, [[Bricquebec]] (127), [[Sourdeval]] (115)... <ref>Selon la base de données Hubert. Les chiffres sont approximatifs. </ref>.
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Le département lui-même est différemment concerné :
Le département lui-même est différemment concerné :
[[Fichier:Carentan - lavoir (2).JPG|thumb|250px|[[Lavoir des Fontaines]] à [[Carentan]] : inscription d'un volontaire belge sur une colonne.]]
[[Fichier:Carentan - lavoir (2).JPG|thumb|250px|[[Lavoir des Fontaines]] à [[Carentan]] : inscription d'un volontaire belge sur une colonne.]]
* au large, d'abord, se déroulent des batailles marines et sous-marines, provoquant de nombreux naufrages. En [[1916]] à [[Auderville]], une plate-forme en béton est construite non loin du [[sémaphore de la Hague]] pour supporter deux canons de 105 mm destinés à tirer sur les sous-marins allemands venus faire surface à proximité de la côte <ref>[[Pierre Anquetil]], ''La [[Hague]] fouille dans son passé'', Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 60.</ref>.  
* au large, d'abord, se déroulent des batailles marines et sous-marines, provoquant de nombreux naufrages. En [[1916]] à [[Auderville]], une plate-forme en béton est construite non loin du [[sémaphore de la Hague]] pour supporter deux canons de {{unité|105|mm}} destinés à tirer sur les sous-marins allemands venus faire surface à proximité de la côte <ref>[[Pierre Anquetil]], ''La [[Hague]] fouille dans son passé'', Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 60.</ref>.  
* sur terre, {{formatnum:86246}} Manchois sont mobilisés <ref name=Perchet>Colonel Perchet, ''L'Armée de terre dans l'ouest, 1873-1978''. </ref> dans le [[2e Régiment d'infanterie|2{{e}} régiment d'infanterie (RI)]] de [[Granville]], le [[25e Régiment d'infanterie|25{{e}} RI]] de [[Cherbourg]] et le 136{{e}} RI de [[Saint-Lô]], rattachés au 10{{e}} corps d'armée et à la V{{e}} armée. {{formatnum:20538}} seront tués, soit 23,81 % <ref name=Perchet/>. Des camps d'instruction sont créés dans le [[Val de Saire]], à [[Biville]] et près de [[Périers]] <ref name=Hebert1/>. Quelque 20 000 soldats séjournent sur la [[lande de Lessay]], qui voit défiler en [[1915]], « les 136{{e}} et 336{{e}} régiments d'infanterie, puis des troupes américaines et environ 1 800 Polonais » <ref name=Hebert1/>.
* sur terre, {{nombre|86246|Manchois}} sont mobilisés <ref name=Perchet>Colonel Perchet, ''L'Armée de terre dans l'ouest, 1873-1978''. </ref> dans le [[2e Régiment d'infanterie|{{2e}} régiment d'infanterie (RI)]] de [[Granville]], le [[25e Régiment d'infanterie|25{{e}} RI]] de [[Cherbourg]] et le 136{{e}} RI de [[Saint-Lô]], rattachés au {{10e}} corps d'armée et à la V{{e}} armée. {{nombre|20538}} seront tués, soit 23,81 % <ref name=Perchet/>. Des camps d'instruction sont créés dans le [[Val de Saire]], à [[Biville]] et près de [[Périers]] <ref name=Hebert1/>. Quelque {{nombre|20000|soldats}}  séjournent sur la [[lande de Lessay]], qui voit défiler en [[1915]], « les 136{{e}} et 336{{e}} régiments d'infanterie, puis des troupes américaines et environ {{nombre|1800|Polonais}} » <ref name=Hebert1/>.
* les ports, comme [[Cherbourg]] et [[Granville]], sont des points militaires stratégiques d'attaque et de défense. Le [[port militaire de Cherbourg]] reste le port d'attache de la 2{{e}} escadre légère de la Manche, sous le commandement de l'amiral Boyer <ref name=Hebert1/>. Composée de six croiseurs, trois escadrilles de torpilleurs et trois escadrilles de sous-marins, elle a pour mission de défendre les côtes de la [[Manche (mer)|Manche]], tandis que la flotte de guerre anglaise garde la mer du Nord <ref name=Hebert1/>. Dans le même temps, l'[[arsenal de Cherbourg]] travaille sans relâche. Sept sous-marins sont lancés pendant la durée de la guerre <ref name=Hebert1/>.
* les ports, comme [[Cherbourg]] et [[Granville]], sont des points militaires stratégiques d'attaque et de défense. Le [[port militaire de Cherbourg]] reste le port d'attache de la {{2e}} escadre légère de la Manche, sous le commandement de l'amiral Boyer <ref name=Hebert1/>. Composée de six croiseurs, trois escadrilles de torpilleurs et trois escadrilles de sous-marins, elle a pour mission de défendre les côtes de la [[Manche (mer)|Manche]], tandis que la flotte de guerre anglaise garde la mer du Nord <ref name=Hebert1/>. Dans le même temps, l'[[arsenal de Cherbourg]] travaille sans relâche. Sept sous-marins sont lancés pendant la durée de la guerre <ref name=Hebert1/>.
* des bâtiments sont réquisitionnés pour abriter les troupes, les prisonniers ou les blessés ramenés du front.  
* des bâtiments sont réquisitionnés pour abriter les troupes, les prisonniers ou les blessés ramenés du front.  
* des réfugiés affluent des pays exposés aux combats : de 1914 à 1917, le département donne asile à 10 758 réfugiés du Nord et de l'Est, auxquels viennent s'ajouter 15 095 autres réfugiés en 1918 <ref name=Manchepass>André Dupont, « Le choc des guerres », ''La Manche au passé et au présent'', éd. Manche-Tourisme, 1984, pp. 170-171. </ref>. Le département accueille 5 000 civils belges <ref>« L'armistice du 11 novembre 1918 », SCÉRÉN-Centre national de documentation pédagogique (CNDP), 2008, p. 37. </ref>.
* des réfugiés affluent des pays exposés aux combats : de 1914 à 1917, le département donne asile à {{nombre|10758|réfugiés}} du Nord et de l'Est, auxquels viennent s'ajouter {{nombre|15095}} autres réfugiés en 1918 <ref name=Manchepass>André Dupont, « Le choc des guerres », ''La Manche au passé et au présent'', éd. Manche-Tourisme, 1984, p. 170-171. </ref>. Le département accueille {{nombre|5000|civils}} belges <ref>« L'armistice du 11 novembre 1918 », SCÉRÉN-Centre national de documentation pédagogique (CNDP), 2008, p. 37. </ref>.
* des troupes étrangères stationnent dans le département : des Belges à [[Cherbourg]], [[Valognes]], [[Montebourg]], [[Saint-Lô]], [[Coutances]], [[Granville]], [[Avranches]]..., des Polonais à [[Périers]], [[Lessay]], [[Gouville-sur-Mer]] et [[Anneville-sur-Mer]], des Portugais à [[Tourlaville]]; on trouve une importante base américaine à [[Cherbourg]] <ref name=Manchepass/>.
* des troupes étrangères stationnent dans le département : des Belges à [[Cherbourg]], [[Valognes]], [[Montebourg]], [[Saint-Lô]], [[Coutances]], [[Granville]], [[Avranches]]..., des Polonais à [[Périers]], [[Lessay]], [[Gouville-sur-Mer]] et [[Anneville-sur-Mer]], des Portugais à [[Tourlaville]]; on trouve une importante base américaine à [[Cherbourg]] <ref name=Manchepass/>.
* des camps de prisonniers sont créés à Cherbourg pour les Allemands, à Périers pour les Hongrois <ref name=Hebert1/>. Des prisonniers allemands travaillent aux carrières de [[Mortain]] et des bulgares à [[Coutances]] <ref name=Manchepass/>. À Cherbourg, des prisonniers allemands construisent la voie ferrée reliant la gare principale à la digue du Homet <ref name=Hebert1/>. En 1918 et 1919, Cherbourg compte 50 000 prisonniers allemands <ref>Michel Hébert et Philippe Coligneaux, ''Cherbourg'', coll. Mémoire en image, éd. Alan Sutton, 1996, pp. 7-8. </ref>.
* des camps de prisonniers sont créés à Cherbourg pour les Allemands, à [[Périers]] pour les Hongrois <ref name=Hebert1/>. Des prisonniers allemands travaillent aux carrières de [[Mortain]] et des bulgares à [[Coutances]] <ref name=Manchepass/>. À Cherbourg, des prisonniers allemands construisent la voie ferrée reliant la gare principale à la digue du Homet <ref name=Hebert1/>. En 1918 et 1919, Cherbourg compte {{nombre|50000|prisonniers}} allemands <ref>Michel Hébert et Philippe Coligneaux, ''Cherbourg'', coll. Mémoire en image, éd. Alan Sutton, 1996, p. 7-8. </ref>. À [[Saint-Lô]], un camp de prisonniers allemands est installé sur l'[[Hippodrome des Ronchettes (Saint-Lô)|hippodrome des Ronchettes]] <ref>« Courses de Saint-Lô », ''Journal de la Manche et de la Basse-Normandie'', 30 août 1919.</ref>.
* des centres de détention pour civils allemands et austro-hongrois vivant en France (les « indésirables ») sont créés dans la Manche :  à [[Chausey]] où sont regroupés 617 personnes qui travaillent à la remise en état des cales, de l'école, de la fontaine <ref name=OGG/>, à [[Tatihou]]<ref>''La Grande Guerre des Manchois'', Galerie des archives de la Manche[http://recherche.archives.manche.fr/?id=expositions_virtuelles ''(lire en ligne)'']</ref>, à [[Granville]], dans les bâtiments de l'ancienne corderie, [[Rue Jules-Michelet (Granville)|rue Jules-Michelet]]<ref>Fabien Jouatel,« Redécouvrir le Granville de 1914-1918 », ''Ouest-France'', 13 juillet 2018.</ref>.
* des centres de détention pour civils allemands et austro-hongrois vivant en France (les « indésirables ») sont créés dans la Manche :  à [[Chausey]] où sont regroupés {{nombre|617|personnes}} qui travaillent à la remise en état des cales, de l'école, de la fontaine <ref name=OGG/>, à [[Tatihou]] <ref>''La Grande Guerre des Manchois'', Galerie des archives de la Manche [http://recherche.archives.manche.fr/?id=expositions_virtuelles ''(lire en ligne)''].</ref>, à [[Granville]], dans les bâtiments de l'ancienne corderie, [[Rue Jules-Michelet (Granville)|rue Jules-Michelet]] <ref>Fabien Jouatel,« Redécouvrir le Granville de 1914-1918 », ''Ouest-France'', 13 juillet 2018.</ref>.
* des usines de la Manche modifient leur production : [[Simon Frères]], à Cherbourg  fabrique des obus et des pièces d'artillerie et les [[usines Dior]] à Granville des composants de gaz asphyxiants.<ref>Archives départementales de la Manche, ''La Manche toute une histoire'', 2016, p.181</ref>
* des usines de la Manche modifient leur production : [[Simon Frères]], à Cherbourg  fabrique des obus et des pièces d'artillerie et les [[usines Dior]] à Granville des composants de gaz asphyxiants <ref>Archives départementales de la Manche, ''La Manche toute une histoire'', 2016, p. 181.</ref>


===Chronologie===
===Chronologie===
[[Fichier:VDDCouvN58.jpg|thumb|right||160px|''La Voix du donjon'', n° 58, octobre 2008.]]
[[Fichier:VDDCouvN58.jpg|thumb|right||160px|''La Voix du donjon'', n° 58, octobre 2008.]]


* [[1er août|1{{er}} août]] [[1914]] : l'ordre de mobilisation arrive dans la Manche
* [[1er août|{{1er}} août]] [[1914]] : l'ordre de mobilisation arrive dans la Manche. « Dans nos campagnes, dans les villages, le tambour retentissait lugubrement : on annonçait la mobilisation et les réquisitions de chevaux ». La nouvelle est connue vers 17 h à Cherbourg, où des affiches sont apposées à la [[sous-préfecture de Cherbourg-en-Cotentin|sous-préfecture]], à la mairie et à la poste. « Une heure plus tard, tout Cherbourg était dans la rue, en quête de nouvelles, qui ne venaient plus, commentant les faits et la tournure qu'allaient prendre les événements » <ref name=CE1> ''Cherbourg-Éclair'', 2 août 1914. </ref>. Le matin même, les Allemands étaient entrés en France, à Longlaville, assurés de la neutralité de l'Italie <ref name=CE2> ''Cherbourg-Éclair'', 3 août 1914. </ref>.
* Le [[3 août]] 1914, la 2{{e}} escadre appareille de Cherbourg pour aller affronter la marine allemande en mer du Nord. Finalement, le combat n'a pas lieu. Les marines française et anglaise établissent un barrage sur trois lignes de défense en mer de la Manche <ref name=OGG>« L'ouest dans la Grande guerre », ''Ouest-France'', hors-série, sd. </ref>. Des milices de volontaires sont créées pour garder les points stratégiques <ref name=Hebert1/>. Un couvre-feu est décrété de 19 h 30 à 4 h du matin. La circulation des véhicules automobiles est interdite de 18 h à 6 du matin <ref name=Hebert1/>. Dans les jours qui suivent, les Allemands et les Autrichiens résidant dans le département sont arrêtés et regroupés sur les îles [[Chausey]] <ref name=Hebert1/>.
* [[2 août]] 1914 : premier jour de mobilisation, le premier train part de Cherbourg à cinq heures du matin <ref name=CE1/>. Peu de mobilisés partent, mais un grand nombre de réservistes arrive dans la ville portuaire. De nombreuses voitures attelées sont réquisitionnées par des militaires de l'infanterie pour les déplacements entre les casernes <ref name=CE1/>. Le [[25e régiment d'infanterie|25{{e}} régiment d'infanterie]] s'établit au [[lycée Victor-Grignard|lycée]] et dans la salle de l'Alma. Le [[Casino de Cherbourg (1864)|casino]] est réquisitionné pour servir d'hôpital en cas de besoin. Les commerçants augmentent les prix de leurs marchandises « dans des proportions scandaleuses » <ref name=CE1/>.
* Le [[7 août]] 1914, le [[25e Régiment d'infanterie|25{{e}} Régiment d'infanterie]] quitte [[Cherbourg]] pour le front. Le même jour, le [[2e Régiment d'infanterie|2{{e}} Régiment d'infanterie]] quitte [[Granville]].
* Le [[3 août]] 1914, la {{2e}} escadre appareille de Cherbourg pour aller affronter la marine allemande en mer du Nord. Finalement, le combat n'a pas lieu. Les marines française et anglaise établissent un barrage sur trois lignes de défense en mer de la Manche <ref name=OGG> « L'ouest dans la Grande guerre », ''Ouest-France'', hors-série, sd. </ref>. Des milices de volontaires sont créées pour garder les points stratégiques <ref name=Hebert1/>. Un couvre-feu est décrété de 19 h 30 à 4 h du matin. La circulation des véhicules automobiles est interdite de 18 h à 6 du matin <ref name=Hebert1/>. Dans les jours qui suivent, les Allemands et les Autrichiens résidant dans le département sont arrêtés et regroupés sur les îles [[Chausey]] <ref name=Hebert1/>. Un rationnement est instauré après la ruée des consommateurs à la coopérative La Fraternelle de Cherbourg <ref name=CE2/>. Les communications téléphoniques sont rompues, Cherbourg est isolée du reste du département.
* Le [[8 août]] 1914, le contre-torpilleur ''La Rapière'' capture au large de [[Cherbourg]] le trois-mâts barque allemand ''Frieda-Mahn'' et sa cargaison de charbon <ref>''Journal officiel'', 9 avril 1915. </ref>.
* Le [[4 août]] 1914, [[Albert Mahieu]] quitte Cherbourg pour Paris. L'armée organise l'achat de chevaux [[Place Napoléon (Cherbourg-Octeville)|place Napoléon]] et fixe le prix des bêtes sans négociation. On apprend que les compagnies [[White Star Line|White Star]] et [[American Line]] ne feront plus escale à Cherbourg. Toutes les écoles et établissements municipaux de la ville sont occupés militairement <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 5 août 1914. </ref>. Les citoyens allemands sont priés de quitter Cherbourg ... On dit à [[Gouberville]] et à [[Tocqueville (commune)|Tocqueville]] que des nationalistes réactionnaires ont allumé un feu de joie en apprenant la déclaration de la guerre.
* Le [[10 août]] 1914, le [[202e Régiment d'infanterie|202{{e}} Régiment d'infanterie]] quitte [[Granville]] <ref>Henri Charles-Lavauzelle, ''Historique du 202{{e}} Régiment d'Infanterie'', éditeur militaire, Paris, 1920 [http://tableaudhonneur.free.fr/202eRI.pdf ''lire en ligne)''].</ref>.
* Le [[5 août]] 1914, la municipalité de Cherbourg appelle les commerçants, en accord avec les autorités militaires, à ne pas augmenter les prix sur les denrées alimentaires, sous peine de réquisition des marchandises <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 6 août 1914. </ref>. À [[Saint-Pierre-Église]], on ne manque de rien.
* Du [[21 août|21]] au [[23 août]] 1914 a lieu l'offensive sanglante de Charleroi, dans le cadre de la bataille des frontières. Au cours de ces affrontements, le 25{{e}} RI de Cherbourg perd 545 hommes autour du village de Le Roux <ref>''La Presse de la Manche'', 2 septembre 2016.</ref>. Le 1{{er}} Régiment d'infanterie coloniale et le 2{{e}} Régiment d'artillerie coloniale, basés à Cherbourg, participent également aux combats. Au total, 1470 soldats de Cherbourg et des environs tombent<ref>« En Belgique, un mémorial à la mémoire des Cherbourgeois tués en 1914 », ''La Presse de la Manche'', 2 octobre 2012.</ref>.
* Le [[7 août]] 1914, le [[25e Régiment d'infanterie|25{{e}} Régiment d'infanterie]] quitte [[Cherbourg]] pour le front. Le même jour, le [[2e Régiment d'infanterie|{{2e}} Régiment d'infanterie]] quitte [[Granville]].
* Le [[22 août]] 1914, les premiers prisonniers allemands arrivent à Cherbourg.
* Le [[8 août]] 1914, le contre-torpilleur ''La Rapière'' capture au large de [[Cherbourg]] le trois-mâts barque allemand ''Frieda-Mahn'' et sa cargaison de charbon <ref>''Journal officiel'', 9 avril 1915. </ref>. La [[Préfecture de la Manche|préfecture de Saint-Lô]] ordonne la « suppression immédiate de tous les postes privés de télégraphie sans fil, à l'exception de ceux autorisés ou utilisés par les autorités militaires » <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 10 août 1914. </ref>. Tous les débits de boissons doivent fermer à 17h mais les restaurants peuvent rester ouverts jusqu'à 21h.
* Le [[24 août]] 1914, le 77{{e}} Régiment d'infanterie (2 200 hommes) quitte Cherbourg pour le front.
* Le [[10 août]] 1914, le [[202e Régiment d'infanterie|202{{e}} Régiment d'infanterie]] quitte [[Granville]] <ref>Henri Charles-Lavauzelle, ''Historique du 202{{e}} Régiment d'infanterie'', éditeur militaire, Paris, 1920 [http://tableaudhonneur.free.fr/202eRI.pdf ''lire en ligne)''].</ref>.
* Du [[21 août|21]] au [[23 août]] 1914 a lieu l'offensive sanglante de Charleroi, dans le cadre de la bataille des frontières. Au cours de ces affrontements, le 25{{e}} RI de Cherbourg perd 545 hommes autour du village de Le Roux <ref>''La Presse de la Manche'', 2 septembre 2016.</ref>, ce sont en tout {{nombre|20|officiers}} et {{nombre|1400|hommes}} qui sont tués, tandis que le 136{{e}} Régiment d'infanterie (Saint-Lô) déplore {{nombre|14|officiers}} tués et {{nombre|800|hommes}} hors de combat <ref name=Hebert1/>. Le {{1er}} Régiment d'infanterie coloniale et le {{2e}} Régiment d'artillerie coloniale, basés à Cherbourg, participent également aux combats. Au total, {{nombre|1470|soldats}} de Cherbourg et des environs tombent <ref>« En Belgique, un mémorial à la mémoire des Cherbourgeois tués en 1914 », ''La Presse de la Manche'', 2 octobre 2012.</ref>.
* Le [[22 août]] 1914, les premiers prisonniers allemands arrivent à Cherbourg : ils sont conduits au [[collège La Bucaille|collège de jeunes filles]], « où une installation leur a été préparée » <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 22 août 1914. </ref>.
* Le [[24 août]] 1914, le 77{{e}} Régiment d'infanterie ({{nombre|2200|hommes}}) quitte Cherbourg pour le front.
* Le [[5 septembre]] 1914, la [[Société d'horticulture de Cherbourg]] décide de soutenir l'effort de guerre en offrant les fruits de son jardin aux hôpitaux temporaires de la Ville <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 10 septembre 1914. </ref>.
* Le [[6 septembre]] 1914, les premiers ouvriers mobilisés de l'[[Arsenal de Cherbourg pendant la Première Guerre mondiale|arsenal]] arrivent à leurs postes <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 7 septembre 1914. </ref>.
* Le [[12 septembre]] 1914, la ville de Cherbourg appelle la classe [[1915]] à se faire inscrire sur les tableaux de recensement <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 13 septembre 1914. </ref>.
* Le [[15 octobre]] 1914, le militant royaliste [[Alonze d'Espinose (1880)|Alonze d'Espinose]] trouve la mort au champ d'honneur <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 28 octobre 1914. </ref>.
* Le [[17 octobre]] [[1914]] est créé le comité cherbourgeois de secours aux blessés militaires et aux réfugiés. Il établit sa permanence au 9, rue Gambetta <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 5 mai 1915. </ref>.
* Fin octobre 1914, cinquante infirmières de la Croix-Rouge britannique fondent un hôpital franco-anglais au [[Château des Ravalet (Tourlaville)|château des Ravalet]], à [[Tourlaville]] <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 9 novembre 1914. </ref>.
* Le [[15 novembre]] [[1914]], le tribunal civil de [[Cherbourg]] met sous séquestre les biens de plusieurs ressortissants allemands.
* Le [[15 novembre]] [[1914]], le tribunal civil de [[Cherbourg]] met sous séquestre les biens de plusieurs ressortissants allemands.
* Le [[9 janvier]] [[1915]], une parade d'exécution visant deux déserteurs a lieu dans la caserne des équipages de la flotte <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 10 janvier 1915. </ref>.
* À partir du [[1 février]] [[1915]], en vertu d'un arrêté du [[Liste des préfets maritimes de Cherbourg|préfet maritime de Cherbourg]], les communes de Cherbourg, Octeville, Équeurdreville et Tourlaville sont sommées de réduire drastiquement l'éclairage qu'elles émettent, « de façon à ne pas révéler de loin l'emplacement de ces localités » <ref> « La réduction de l'éclairage », ''Cherbourg-Éclair'', {{1er}} février 1915. </ref>. Albert Mahieu décide qu'en cas d'approche de navires ennemis dans la région de Cherbourg, le tocsin sera sonné aux églises de [[Basilique Sainte-Trinité (Cherbourg-Octeville)|la Trinité]], [[Église Notre-Dame-du-Vœu (Cherbourg-Octeville)|du Vœu]] et [[Église Saint-Clément (Cherbourg-Octeville)|de Saint-Clément]], et qu'un drapeau « à carreaux alternés rouges et jaunes » sera hissé sur le [[fort du Roule]] pour que la population se réfugie aussitôt dans la maison la plus proche <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 4 février 1915. </ref>.
* Le [[16 février]] [[1915]], un sous-marin allemand coule le vapeur [[Naufrage du Ville de Lille|Ville de Lille]] au large de Barfleur <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 20 février 1915. </ref>.
* Fin mars [[1915]], l'ambulance du château de Tourlaville cesse son activité par manque de blessés <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 22 mars 1915. </ref>.
* Le [[9 avril]] [[1915]], le [[naufrage du Guernsey|''Guernsey'' fait naufrage]] au large de la Hague <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 11 avril 1915. </ref>.
* Le [[27 décembre]] [[1915]], le tribunal civil de la Seine place sous séquestre la Société des bains de mer et du casino de Cherbourg, dont l'actionnaire principal est la compagnie allemande [[Norddeutscher Lloyd]].
* Le [[27 décembre]] [[1915]], le tribunal civil de la Seine place sous séquestre la Société des bains de mer et du casino de Cherbourg, dont l'actionnaire principal est la compagnie allemande [[Norddeutscher Lloyd]].
* [[1916]] : construction du [[hangar à dirigeables d'Écausseville]]
* [[1916]] : construction du [[hangar à dirigeables d'Écausseville]].
* [[1917]] : instauration du rationnement alimentaire
* [[1917]] : instauration du rationnement alimentaire.
* [[11 janvier]] 1918 : le cargo français ''Mississipi'' est torpillé au large de [[Barfleur]] par le sous-marin allemand ''UB-80''. Il peut néanmoins rejoindre [[Cherbourg]], remorqué par ''L'Escopille''.
* [[11 janvier]] 1918 : le cargo français ''Mississipi'' est torpillé au large de [[Barfleur]] par le sous-marin allemand ''UB-80''. Il peut néanmoins rejoindre [[Cherbourg]], remorqué par ''L'Escopille''.
* Décembre 1918 : plusieurs milliers de prisonniers français sont débarqués dans le [[port de Cherbourg]] <ref name=OGG/>.
* Décembre 1918 : plusieurs milliers de prisonniers français sont débarqués dans le [[port de Cherbourg]] <ref name=OGG/>.


===Régiments===
===Régiments===
Dans la Manche, au début du conflit, l'armée de terre est représentée par différents régiments qui dépendent de la 5{{e}} armée, spécialement du 10{{e}} corps d'armée <ref name=OGG/>:
Dans la Manche, au début du conflit, l'armée de terre est représentée par différents régiments qui dépendent de la {{5e}} armée, spécialement du {{10e}} corps d'armée <ref name=OGG/>:
; Cherbourg
; Cherbourg
* [[25e Régiment d'infanterie|25{{e}} RI]], 225{{e}} RI, 77{{e}} RIT, 1{{er}} RIC, 5{{e}} RIC, 2{{e}} RAP, 2{{e}} RA col.<ref>Cantonné à Querqueville.</ref>, 110{{e}} RAL, 130{{e}} RAL, régiment de marche du Maroc.
* [[25e Régiment d'infanterie|25{{e}} RI]], 225{{e}} RI, 77{{e}} RIT, {{1er}} RIC, {{5e}} RIC, {{2e}} RAP, {{2e}} RA col.<ref>Cantonné à Querqueville.</ref>, 110{{e}} RAL, 130{{e}} RAL, régiment de marche du Maroc.
; Granville
; Granville
* [[2e Régiment d'infanterie|2{{e}} RI]], [[202e Régiment d'infanterie|202{{e}} RI]], 79{{e}} RIT.
* [[2e Régiment d'infanterie|{{2e}} RI]], [[202e Régiment d'infanterie|202{{e}} RI]], 79{{e}} RIT.
; Saint-Lô  
; Saint-Lô  
* [[136e Régiment d'infanterie|136{{e}} RI]], 336{{e}} RI, 80{{e}} RIT, 2{{e}} CR.
* [[136e Régiment d'infanterie|136{{e}} RI]], 336{{e}} RI, 80{{e}} RIT, {{2e}} CR.
 
Les [[21 août|21]] et [[22 août]] 1914, le 25{{e}} de Ligne (Cherbourg) perd 20 officiers et 1 400 hommes, tandis que le 136{{e}} Régiment d'infanterie (Saint-Lô) déplore 14 officiers tués et 800 hommes hors de combat <ref name=Hebert1/>.


; En mer
; En mer
* En mars [[1917]], le [[port militaire de Cherbourg]] réunit 7 torpilleurs, 2 arraisonneurs, 4 chasseurs, 2 vedettes, 8 dragueurs et 6 bateaux police de navigation, tandis que son [[centre aéronaval maritime de Cherbourg|centre aéronaval]] regroupe 6 hydravions, 5 ballons dirigeables et 4 ballons captifs <ref name=OGG/>.
* En mars [[1917]], le [[port militaire de Cherbourg]] réunit {{nombre|7|torpilleurs}}, {{nombre|2|arraisonneurs}}, {{nombre|4|chasseurs}}, {{nombre|2|vedettes}}, {{nombre|8|dragueurs}} et {{nombre|6|bateaux}} police de navigation, tandis que son [[centre aéronaval maritime de Cherbourg|centre aéronaval]] regroupe {{nombre|6|hydravions}}, {{nombre|5|ballons}} dirigeables et {{nombre|4|ballons}} captifs <ref name=OGG/>.


==Monuments commémoratifs==
==Monuments commémoratifs==
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* à [[Saint-Lô]], dans la cour de l'[[École normale d'instituteurs de la Manche|École normale]], monument aux morts de l'enseignement public
* à [[Saint-Lô]], dans la cour de l'[[École normale d'instituteurs de la Manche|École normale]], monument aux morts de l'enseignement public
* à [[Sartilly]], monument honorant la mémoire des caporaux de Souain, fusillés pour l'exemple
* à [[Sartilly]], monument honorant la mémoire des caporaux de Souain, fusillés pour l'exemple
* à [[Avranches]], place du Marché, plaque souvenir pour le 5{{e}} régiment d'artillerie à pied de Verdun
* à [[Avranches]], place du Marché, plaque souvenir pour le {{5e}} régiment d'artillerie à pied de Verdun
 
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Fichier:Monument aux morts d'Equeurdreville.jpeg|''Équeurdreville''
Fichier:Monument aux morts d'Equeurdreville.jpeg|''Équeurdreville''
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== Hommages ==
== Hommages ==
De nombreuses voies de la [[Manche]] font référence aux sacrifices des soldats français, aux batailles célèbres, aux régiments concernés et aux généraux restés dans l'Histoire.
De nombreuses voies de la [[Manche]] font référence aux sacrifices des soldats français, aux batailles célèbres, aux régiments concernés et aux généraux restés dans l'Histoire :
* [[École de l'Yser]], à [[Saint-Lô]]
* [[École de l'Yser]], à [[Saint-Lô]]
* [[Verdun (odonyme)]]
* [[Verdun (odonyme)]]
* [[Boulevard des 2e-et-202e-de-Ligne (Granville)|Boulevard des 2{{e}}-et-202{{e}}-de-Ligne]], à [[Granville]]
* [[Boulevard des 2e-et-202e-de-Ligne (Granville)|Boulevard des 2{{e}}-et-202{{e}}-de-Ligne]], à [[Granville]]
* [[Boulevard d’Alsace-Lorraine (Coutances)|Boulevard d'Alsace-Lorraine]], [[boulevard de la Marne (Coutances)|Boulevard de la Marne]] et [[rue Georges-Clemenceau (Coutances)|rue Georges-Clemenceau]], à [[Coutances]]
* Une fresque de Charles Roger de Gérigné représentant des Poilus dans le hall de l'[[Hôtel de ville de Coutances|hôtel de ville]], à [[Coutances]]
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==Bibliographie==
==Bibliographie==
* [[Émile Vivier]], « Les Belges à Avranches 1914-1915 », ''[[Le Pays de Granville]]'', 4{{e}} série, n° 13-14, décembre 1951, p. 93
: ''par ordre chronologique de parution''
* Patrick Fissot, ''14-18, Mémorial. Les Manchois dans la Grande guerre'', éd. Eurocibles, 2008
;Livres
* ''La Manche, la Basse-Normandie et les îles dans la Première Guerre mondiale'', Cercle de généalogie et d'histoire locale de Coutances et du Cotentin, 2010
* Patrick Fissot, ''14-18, Mémorial. Les Manchois dans la Grande guerre'', éd. Eurocibles, 2008.
* ''La Manche, la Basse-Normandie et les îles dans la Première Guerre mondiale'', Cercle de généalogie et d'histoire locale de Coutances et du Cotentin, 2010.
* Marie Tyl, ''Journal de guerre, Cherbourg 1914-1918'', éd. Indes savantes, 2016.
* [[François Davoust]], ''Les soldats du canton du Teilleul pendant la Grande guerre'', éd. Eurocibles, 2018.
* [[Edmond Lemonchois]], ''Le clergé de la Manche dans la Grande Guerre'', Société d'archéologie et d'histoire du département de la Manche, Impr. Corlet, 2018.
* Jérémie Halais, ''Des Normands sous l’uniforme 1889-1919. De la caserne à la Grande Guerre'', éd. Orep, 2018.
* [[Jean-Baptiste Auzel]], Jérémie Halais, ''Le littoral du département de la Manche dans la grande Guerre'', 1914-1918, éd. Orep, Saint-Lô, 2018.
* Thierry Catherine, ''Les Pontois pendant la guerre 1914-1918 : un village mobilisé'', 2018.
 
;Thèse de doctorat
* Jérémie Halais, ''Les conscrits de la subdivision de Granville, 1889-1919. Parcours et comportements des hommes mobilisés dans la Grande Guerre'', thèse de doctorat en histoire, Caen, 2016 [https://jeremiehal.files.wordpress.com/2022/06/vol2_conscrits_subdivision_granville.pdf ''(lire en ligne)''].
 
;Articles
* [[Émile Vivier]], « Les Belges à Avranches 1914-1915 », ''[[Le Pays de Granville]]'', {{4e}} série, n° 13-14, décembre 1951, p. 93.
* [[Daniel Levalet]], « Avranches dans la première guerre mondiale (1914-1918) », ''[[Revue de l'Avranchin]]'', 2014, p. 131-138
* [[Daniel Levalet]], « Avranches dans la première guerre mondiale (1914-1918) », ''[[Revue de l'Avranchin]]'', 2014, p. 131-138
* Michel Muller, « Valognes pendant la Première Guerre mondiale », ''[[Val'Auna]]'', n° 24, 2014
* Michel Muller, « Valognes pendant la Première Guerre mondiale », ''[[Val'Auna]]'', n° 24, 2014.
* Jérémie Hallais, « Tirepied, 1914-1918, un témoignage inédit sur la grand guerre », Revue de l'Avranchin, t.93, juin 2016, p.151-174.
* [[Véronique Goulle]], « Coutances pendant la Première Guerre Mondiale », ''[[Viridovix (revue)|Viridovix]]'', n° 32, 2014.
* [[François Davoust]], ''Les soldats du canton du Teilleul pendant la Grande guerre'', éd. Eurocibles, 2018
* Aurélia Lachaud, « Les vitraux commémoratifs de la Première et de la Seconde Guerre mondiale dans le département de la Manche », ''[[Revue de la Manche]]'', n° 225, 2014.
* Marie-Hélène Dodier, « Les Absents : douze personnages en quête d'authenticité », ''Revue de l'Avranchin'', fasc. 456, tome 95, 2018, p.271-287
* Jérémie Halais, « Tirepied, 1914-1918, un témoignage inédit sur la grand guerre », Revue de l'Avranchin, t.93, juin 2016, p.151-174.
* [[Edmond Lemonchois]], ''Le clergé de la Manche dans la Grande Guerre'', 2018
* Marie-Hélène Dodier, « Les Absents : douze personnages en quête d'authenticité », ''Revue de l'Avranchin'', fasc. 456, tome 95, 2018, p.271-287.
* Jérémie Halais, ''Des Normands sous l’uniforme 1889-1919. De la caserne à la Grande Guerre'', éd. Orep, 2018
* Patrick Fissot, « Aux morts, la Patrie reconnaissante. La mort du soldat lors de la Grande Guerre et les premières commémorations dans la Manche  », ''[[Viridovix (revue)|Viridovix]]'', n° 36, 2018.
* Jérémie Halais, « De retour au pays. La sortie de guerre des soldats du sud Manche, 1918-1919 », ''[[Revue de la Manche]]'', n° 246, 2019.
* [[Marc-Alphonse Forget]],  « Le quotidien de la Grande Guerre vécu et raconté par un poilu de la Manche, Georges Goutière, de Saint-Denis-le-Gast », ''[[Revue de la Manche]]'', n° 250, 2020.


{{Notes et références}}
{{Notes et références}}


==Articles connexes==
==Liens internes==
* [[:Catégorie:Première Guerre mondiale (image)|Galerie d'images]]
* [[:Catégorie:Première Guerre mondiale (image)|Galerie d'images]]
* [[Conséquences de la Première Guerre mondiale à Cherbourg]]
* [[Conséquences de la Première Guerre mondiale à Cherbourg]]
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* [http://www.e-hubert.com/bases50/mdh-liste-1418.php Base de données des Manchois morts pendant cette guerre]
* [http://www.e-hubert.com/bases50/mdh-liste-1418.php Base de données des Manchois morts pendant cette guerre]


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Dernière version du 10 novembre 2023 à 18:22

L'école catholique des Pieux accueille des blessés belges.
Cherbourg-Éclair : mobilisation générale.

La Première Guerre mondiale dans la Manche.

La Première Guerre mondiale est un conflit qui voit s'affronter entre 1914 et 1919 les forces de la Triple-Entente (France, Russie, Royaume-Uni) puis l'Italie et les États-Unis, à la coalition des Empires centraux (Allemagne et Autriche-Hongrie) rejointe par l'Empire ottoman.

Sur les soixante millions de soldats engagés, on dénombre dix millions de morts et vingt millions d'invalides.

Dans la Manche

À Carteret, départ de soldats belges pour le front.

Sans être un terrain d'affrontement, la Manche n'est pas épargnée par le conflit, notamment par l'envoi massif de soldats au front. On estime à environ 20 000 le nombre de tués [1], 23,81 % des mobilisés [2], et 4,05 % de la population [1], et à 30 000 le nombre des blessés. Exemple de cette hécatombe, en une année de guerre, sur ses 320 instituteurs mobilisés sur le front, la Manche dénombre 30 tués, 7 disparus et 43 blessés, par ailleurs 11 ont été faits prisonniers [3].

Les communes ayant payé le plus lourd tribut sont, dans l'ordre : Cherbourg (740 morts), Saint-Lô (255), Granville (219), Tourlaville (206), Valognes (171), Avranches (170), Équeurdreville (147), Coutances (140) [4], Bricquebec (127), Sourdeval (115)... [5].

voir aussi Liste des militaires manchois morts pendant la Première Guerre mondiale

Le département lui-même est différemment concerné :

Lavoir des Fontaines à Carentan : inscription d'un volontaire belge sur une colonne.
  • au large, d'abord, se déroulent des batailles marines et sous-marines, provoquant de nombreux naufrages. En 1916 à Auderville, une plate-forme en béton est construite non loin du sémaphore de la Hague pour supporter deux canons de 105 mm destinés à tirer sur les sous-marins allemands venus faire surface à proximité de la côte [6].
  • sur terre, 86 246 Manchois sont mobilisés [7] dans le 2e régiment d'infanterie (RI) de Granville, le 25e RI de Cherbourg et le 136e RI de Saint-Lô, rattachés au 10e corps d'armée et à la Ve armée. 20 538 seront tués, soit 23,81 % [7]. Des camps d'instruction sont créés dans le Val de Saire, à Biville et près de Périers [2]. Quelque 20 000 soldats séjournent sur la lande de Lessay, qui voit défiler en 1915, « les 136e et 336e régiments d'infanterie, puis des troupes américaines et environ 1 800 Polonais » [2].
  • les ports, comme Cherbourg et Granville, sont des points militaires stratégiques d'attaque et de défense. Le port militaire de Cherbourg reste le port d'attache de la 2e escadre légère de la Manche, sous le commandement de l'amiral Boyer [2]. Composée de six croiseurs, trois escadrilles de torpilleurs et trois escadrilles de sous-marins, elle a pour mission de défendre les côtes de la Manche, tandis que la flotte de guerre anglaise garde la mer du Nord [2]. Dans le même temps, l'arsenal de Cherbourg travaille sans relâche. Sept sous-marins sont lancés pendant la durée de la guerre [2].
  • des bâtiments sont réquisitionnés pour abriter les troupes, les prisonniers ou les blessés ramenés du front.
  • des réfugiés affluent des pays exposés aux combats : de 1914 à 1917, le département donne asile à 10 758 réfugiés du Nord et de l'Est, auxquels viennent s'ajouter 15 095 autres réfugiés en 1918 [8]. Le département accueille 5 000 civils belges [9].
  • des troupes étrangères stationnent dans le département : des Belges à Cherbourg, Valognes, Montebourg, Saint-Lô, Coutances, Granville, Avranches..., des Polonais à Périers, Lessay, Gouville-sur-Mer et Anneville-sur-Mer, des Portugais à Tourlaville; on trouve une importante base américaine à Cherbourg [8].
  • des camps de prisonniers sont créés à Cherbourg pour les Allemands, à Périers pour les Hongrois [2]. Des prisonniers allemands travaillent aux carrières de Mortain et des bulgares à Coutances [8]. À Cherbourg, des prisonniers allemands construisent la voie ferrée reliant la gare principale à la digue du Homet [2]. En 1918 et 1919, Cherbourg compte 50 000 prisonniers allemands [10]. À Saint-Lô, un camp de prisonniers allemands est installé sur l'hippodrome des Ronchettes [11].
  • des centres de détention pour civils allemands et austro-hongrois vivant en France (les « indésirables ») sont créés dans la Manche : à Chausey où sont regroupés 617 personnes qui travaillent à la remise en état des cales, de l'école, de la fontaine [12], à Tatihou [13], à Granville, dans les bâtiments de l'ancienne corderie, rue Jules-Michelet [14].
  • des usines de la Manche modifient leur production : Simon Frères, à Cherbourg fabrique des obus et des pièces d'artillerie et les usines Dior à Granville des composants de gaz asphyxiants [15]

Chronologie

La Voix du donjon, n° 58, octobre 2008.
  • 1er août 1914 : l'ordre de mobilisation arrive dans la Manche. « Dans nos campagnes, dans les villages, le tambour retentissait lugubrement : on annonçait la mobilisation et les réquisitions de chevaux ». La nouvelle est connue vers 17 h à Cherbourg, où des affiches sont apposées à la sous-préfecture, à la mairie et à la poste. « Une heure plus tard, tout Cherbourg était dans la rue, en quête de nouvelles, qui ne venaient plus, commentant les faits et la tournure qu'allaient prendre les événements » [16]. Le matin même, les Allemands étaient entrés en France, à Longlaville, assurés de la neutralité de l'Italie [17].
  • 2 août 1914 : premier jour de mobilisation, le premier train part de Cherbourg à cinq heures du matin [16]. Peu de mobilisés partent, mais un grand nombre de réservistes arrive dans la ville portuaire. De nombreuses voitures attelées sont réquisitionnées par des militaires de l'infanterie pour les déplacements entre les casernes [16]. Le 25e régiment d'infanterie s'établit au lycée et dans la salle de l'Alma. Le casino est réquisitionné pour servir d'hôpital en cas de besoin. Les commerçants augmentent les prix de leurs marchandises « dans des proportions scandaleuses » [16].
  • Le 3 août 1914, la 2e escadre appareille de Cherbourg pour aller affronter la marine allemande en mer du Nord. Finalement, le combat n'a pas lieu. Les marines française et anglaise établissent un barrage sur trois lignes de défense en mer de la Manche [12]. Des milices de volontaires sont créées pour garder les points stratégiques [2]. Un couvre-feu est décrété de 19 h 30 à 4 h du matin. La circulation des véhicules automobiles est interdite de 18 h à 6 du matin [2]. Dans les jours qui suivent, les Allemands et les Autrichiens résidant dans le département sont arrêtés et regroupés sur les îles Chausey [2]. Un rationnement est instauré après la ruée des consommateurs à la coopérative La Fraternelle de Cherbourg [17]. Les communications téléphoniques sont rompues, Cherbourg est isolée du reste du département.
  • Le 4 août 1914, Albert Mahieu quitte Cherbourg pour Paris. L'armée organise l'achat de chevaux place Napoléon et fixe le prix des bêtes sans négociation. On apprend que les compagnies White Star et American Line ne feront plus escale à Cherbourg. Toutes les écoles et établissements municipaux de la ville sont occupés militairement [18]. Les citoyens allemands sont priés de quitter Cherbourg ... On dit à Gouberville et à Tocqueville que des nationalistes réactionnaires ont allumé un feu de joie en apprenant la déclaration de la guerre.
  • Le 5 août 1914, la municipalité de Cherbourg appelle les commerçants, en accord avec les autorités militaires, à ne pas augmenter les prix sur les denrées alimentaires, sous peine de réquisition des marchandises [19]. À Saint-Pierre-Église, on ne manque de rien.
  • Le 7 août 1914, le 25e Régiment d'infanterie quitte Cherbourg pour le front. Le même jour, le 2e Régiment d'infanterie quitte Granville.
  • Le 8 août 1914, le contre-torpilleur La Rapière capture au large de Cherbourg le trois-mâts barque allemand Frieda-Mahn et sa cargaison de charbon [20]. La préfecture de Saint-Lô ordonne la « suppression immédiate de tous les postes privés de télégraphie sans fil, à l'exception de ceux autorisés ou utilisés par les autorités militaires » [21]. Tous les débits de boissons doivent fermer à 17h mais les restaurants peuvent rester ouverts jusqu'à 21h.
  • Le 10 août 1914, le 202e Régiment d'infanterie quitte Granville [22].
  • Du 21 au 23 août 1914 a lieu l'offensive sanglante de Charleroi, dans le cadre de la bataille des frontières. Au cours de ces affrontements, le 25e RI de Cherbourg perd 545 hommes autour du village de Le Roux [23], ce sont en tout 20 officiers et 1 400 hommes qui sont tués, tandis que le 136e Régiment d'infanterie (Saint-Lô) déplore 14 officiers tués et 800 hommes hors de combat [2]. Le 1er Régiment d'infanterie coloniale et le 2e Régiment d'artillerie coloniale, basés à Cherbourg, participent également aux combats. Au total, 1 470 soldats de Cherbourg et des environs tombent [24].
  • Le 22 août 1914, les premiers prisonniers allemands arrivent à Cherbourg : ils sont conduits au collège de jeunes filles, « où une installation leur a été préparée » [25].
  • Le 24 août 1914, le 77e Régiment d'infanterie (2 200 hommes) quitte Cherbourg pour le front.
  • Le 5 septembre 1914, la Société d'horticulture de Cherbourg décide de soutenir l'effort de guerre en offrant les fruits de son jardin aux hôpitaux temporaires de la Ville [26].
  • Le 6 septembre 1914, les premiers ouvriers mobilisés de l'arsenal arrivent à leurs postes [27].
  • Le 12 septembre 1914, la ville de Cherbourg appelle la classe 1915 à se faire inscrire sur les tableaux de recensement [28].
  • Le 15 octobre 1914, le militant royaliste Alonze d'Espinose trouve la mort au champ d'honneur [29].
  • Le 17 octobre 1914 est créé le comité cherbourgeois de secours aux blessés militaires et aux réfugiés. Il établit sa permanence au 9, rue Gambetta [30].
  • Fin octobre 1914, cinquante infirmières de la Croix-Rouge britannique fondent un hôpital franco-anglais au château des Ravalet, à Tourlaville [31].
  • Le 15 novembre 1914, le tribunal civil de Cherbourg met sous séquestre les biens de plusieurs ressortissants allemands.
  • Le 9 janvier 1915, une parade d'exécution visant deux déserteurs a lieu dans la caserne des équipages de la flotte [32].
  • À partir du 1 février 1915, en vertu d'un arrêté du préfet maritime de Cherbourg, les communes de Cherbourg, Octeville, Équeurdreville et Tourlaville sont sommées de réduire drastiquement l'éclairage qu'elles émettent, « de façon à ne pas révéler de loin l'emplacement de ces localités » [33]. Albert Mahieu décide qu'en cas d'approche de navires ennemis dans la région de Cherbourg, le tocsin sera sonné aux églises de la Trinité, du Vœu et de Saint-Clément, et qu'un drapeau « à carreaux alternés rouges et jaunes » sera hissé sur le fort du Roule pour que la population se réfugie aussitôt dans la maison la plus proche [34].
  • Le 16 février 1915, un sous-marin allemand coule le vapeur Ville de Lille au large de Barfleur [35].
  • Fin mars 1915, l'ambulance du château de Tourlaville cesse son activité par manque de blessés [36].
  • Le 9 avril 1915, le Guernsey fait naufrage au large de la Hague [37].
  • Le 27 décembre 1915, le tribunal civil de la Seine place sous séquestre la Société des bains de mer et du casino de Cherbourg, dont l'actionnaire principal est la compagnie allemande Norddeutscher Lloyd.
  • 1916 : construction du hangar à dirigeables d'Écausseville.
  • 1917 : instauration du rationnement alimentaire.
  • 11 janvier 1918 : le cargo français Mississipi est torpillé au large de Barfleur par le sous-marin allemand UB-80. Il peut néanmoins rejoindre Cherbourg, remorqué par L'Escopille.
  • Décembre 1918 : plusieurs milliers de prisonniers français sont débarqués dans le port de Cherbourg [12].

Régiments

Dans la Manche, au début du conflit, l'armée de terre est représentée par différents régiments qui dépendent de la 5e armée, spécialement du 10e corps d'armée [12]:

Cherbourg
  • 25e RI, 225e RI, 77e RIT, 1er RIC, 5e RIC, 2e RAP, 2e RA col.[38], 110e RAL, 130e RAL, régiment de marche du Maroc.
Granville
Saint-Lô
En mer
  • En mars 1917, le port militaire de Cherbourg réunit 7 torpilleurs, 2 arraisonneurs, 4 chasseurs, 2 vedettes, 8 dragueurs et 6 bateaux police de navigation, tandis que son centre aéronaval regroupe 6 hydravions, 5 ballons dirigeables et 4 ballons captifs [12].

Monuments commémoratifs

Voir aussi Monuments aux morts de la Manche.

Hôpitaux militaires

La Manche, comme nombre d'autres départements, est mobilisée pour soigner les militaires blessés au front [39]. Ces hôpitaux, parfois provisoires, sont situés à : Agneaux, Arville (?), Auvers, Avranches, Barenton, Barfleur, Biville, Blainville-sur-Mer, Brécey, Bréhal, Breuil-Pont, Bricquebec, Carentan, Cherbourg, Coutainville, Coutances, Couvains, Les Cresnays, Donville-les-Bains, Ducey, Équilly, Flamanville, Granville, Hambye, La Haye-Pesnel, Jullouville-Bouillon, Marigny, Martinvast, Les Moitiers-d'Allonne, Montebourg, Mortain, Nacqueville, Percy, Périers, Les Pieux, Pontorson, Portbail, Sainte-Mère-Église, Saint-Hilaire-du-Harcouët, Saint-Lô, Saint-Nicolas-de-Pierrepont, Saint-Pair-sur-Mer, Saint-Pierre-Église, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Saint-Sever (commune du Calvados, citée par erreur), Saint-Vaast-la-Hougue, Sartilly, Sourdeval-la-Barre, Tollevast, Torigni-sur-Vire, Tourlaville, Troigots, Urville, Valognes et Villedieu-les-Poêles.

En novembre 1914, le château des Ravalet à Tourlaville est transformé en hôpital militaire, jusqu'en mars 1915. Une vingtaine d'infirmières anglaises y sont détachées pour soigner 80 malades [40].

Hommages

De nombreuses voies de la Manche font référence aux sacrifices des soldats français, aux batailles célèbres, aux régiments concernés et aux généraux restés dans l'Histoire :

...

Anecdotes

Paire de douilles d'obus de 75 transformées en vases par un dinandier de Villedieu-les-Poêles quand il était au front.

Bien que sans aucune mesure avec l’horreur de la tuerie qu’a été la Grande Guerre, il convient de noter aussi l’oisiveté forcée de millions d’hommes de tous les pays protagonistes.

Ci-contre, une image d’objets faits au front par un dinandier de Villedieu-les-Poêles pour se distraire. Cette paire de vases a été réalisée dans deux douilles d’obus de 75.

On trouve relativement fréquemment ce genre d’œuvre d'art chez des antiquaires/brocanteurs ou dans des vide-greniers.

Bibliographie

par ordre chronologique de parution
Livres
  • Patrick Fissot, 14-18, Mémorial. Les Manchois dans la Grande guerre, éd. Eurocibles, 2008.
  • La Manche, la Basse-Normandie et les îles dans la Première Guerre mondiale, Cercle de généalogie et d'histoire locale de Coutances et du Cotentin, 2010.
  • Marie Tyl, Journal de guerre, Cherbourg 1914-1918, éd. Indes savantes, 2016.
  • François Davoust, Les soldats du canton du Teilleul pendant la Grande guerre, éd. Eurocibles, 2018.
  • Edmond Lemonchois, Le clergé de la Manche dans la Grande Guerre, Société d'archéologie et d'histoire du département de la Manche, Impr. Corlet, 2018.
  • Jérémie Halais, Des Normands sous l’uniforme 1889-1919. De la caserne à la Grande Guerre, éd. Orep, 2018.
  • Jean-Baptiste Auzel, Jérémie Halais, Le littoral du département de la Manche dans la grande Guerre, 1914-1918, éd. Orep, Saint-Lô, 2018.
  • Thierry Catherine, Les Pontois pendant la guerre 1914-1918 : un village mobilisé, 2018.
Thèse de doctorat
  • Jérémie Halais, Les conscrits de la subdivision de Granville, 1889-1919. Parcours et comportements des hommes mobilisés dans la Grande Guerre, thèse de doctorat en histoire, Caen, 2016 (lire en ligne).
Articles
  • Émile Vivier, « Les Belges à Avranches 1914-1915 », Le Pays de Granville, 4e série, n° 13-14, décembre 1951, p. 93.
  • Daniel Levalet, « Avranches dans la première guerre mondiale (1914-1918) », Revue de l'Avranchin, 2014, p. 131-138
  • Michel Muller, « Valognes pendant la Première Guerre mondiale », Val'Auna, n° 24, 2014.
  • Véronique Goulle, « Coutances pendant la Première Guerre Mondiale », Viridovix, n° 32, 2014.
  • Aurélia Lachaud, « Les vitraux commémoratifs de la Première et de la Seconde Guerre mondiale dans le département de la Manche », Revue de la Manche, n° 225, 2014.
  • Jérémie Halais, « Tirepied, 1914-1918, un témoignage inédit sur la grand guerre », Revue de l'Avranchin, t.93, juin 2016, p.151-174.
  • Marie-Hélène Dodier, « Les Absents : douze personnages en quête d'authenticité », Revue de l'Avranchin, fasc. 456, tome 95, 2018, p.271-287.
  • Patrick Fissot, « Aux morts, la Patrie reconnaissante. La mort du soldat lors de la Grande Guerre et les premières commémorations dans la Manche  », Viridovix, n° 36, 2018.
  • Jérémie Halais, « De retour au pays. La sortie de guerre des soldats du sud Manche, 1918-1919 », Revue de la Manche, n° 246, 2019.
  • Marc-Alphonse Forget, « Le quotidien de la Grande Guerre vécu et raconté par un poilu de la Manche, Georges Goutière, de Saint-Denis-le-Gast », Revue de la Manche, n° 250, 2020.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « Nombre de soldats morts pendant la Première Guerre mondiale », Ouest-France, 2-3 août 2014.
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 et 2,11 Michel Hébert, La Guerre de 1914-1918 et le rôle de la Normandie dans le conflit, éd. Charles Corlet, 2008.
  3. « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009.
  4. 226, selon René Le Texier, Coutances, histoire et description, éd. Ocep, Coutances, 1973.
  5. Selon la base de données Hubert. Les chiffres sont approximatifs.
  6. Pierre Anquetil, La Hague fouille dans son passé, Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 60.
  7. 7,0 et 7,1 Colonel Perchet, L'Armée de terre dans l'ouest, 1873-1978.
  8. 8,0 8,1 et 8,2 André Dupont, « Le choc des guerres », La Manche au passé et au présent, éd. Manche-Tourisme, 1984, p. 170-171.
  9. « L'armistice du 11 novembre 1918 », SCÉRÉN-Centre national de documentation pédagogique (CNDP), 2008, p. 37.
  10. Michel Hébert et Philippe Coligneaux, Cherbourg, coll. Mémoire en image, éd. Alan Sutton, 1996, p. 7-8.
  11. « Courses de Saint-Lô », Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 30 août 1919.
  12. 12,0 12,1 12,2 12,3 et 12,4 « L'ouest dans la Grande guerre », Ouest-France, hors-série, sd.
  13. La Grande Guerre des Manchois, Galerie des archives de la Manche (lire en ligne).
  14. Fabien Jouatel,« Redécouvrir le Granville de 1914-1918 », Ouest-France, 13 juillet 2018.
  15. Archives départementales de la Manche, La Manche toute une histoire, 2016, p. 181.
  16. 16,0 16,1 16,2 et 16,3 Cherbourg-Éclair, 2 août 1914.
  17. 17,0 et 17,1 Cherbourg-Éclair, 3 août 1914.
  18. Cherbourg-Éclair, 5 août 1914.
  19. Cherbourg-Éclair, 6 août 1914.
  20. Journal officiel, 9 avril 1915.
  21. Cherbourg-Éclair, 10 août 1914.
  22. Henri Charles-Lavauzelle, Historique du 202e Régiment d'infanterie, éditeur militaire, Paris, 1920 lire en ligne).
  23. La Presse de la Manche, 2 septembre 2016.
  24. « En Belgique, un mémorial à la mémoire des Cherbourgeois tués en 1914 », La Presse de la Manche, 2 octobre 2012.
  25. Cherbourg-Éclair, 22 août 1914.
  26. Cherbourg-Éclair, 10 septembre 1914.
  27. Cherbourg-Éclair, 7 septembre 1914.
  28. Cherbourg-Éclair, 13 septembre 1914.
  29. Cherbourg-Éclair, 28 octobre 1914.
  30. Cherbourg-Éclair, 5 mai 1915.
  31. Cherbourg-Éclair, 9 novembre 1914.
  32. Cherbourg-Éclair, 10 janvier 1915.
  33. « La réduction de l'éclairage », Cherbourg-Éclair, 1er février 1915.
  34. Cherbourg-Éclair, 4 février 1915.
  35. Cherbourg-Éclair, 20 février 1915.
  36. Cherbourg-Éclair, 22 mars 1915.
  37. Cherbourg-Éclair, 11 avril 1915.
  38. Cantonné à Querqueville.
  39. François Olier et Jean-Luc Quénec'hdu, Hôpitaux militaires dans la guerre 1914-1918, tome 1, éd. Ysec.
  40. « Éphéméride », Reflets, bulletin municipal de Tourlaville.

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