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Hague

De Wikimanche

Vue aérienne de la presqu'île de la Hague.

La presqu'île de la Hague est formée de la pointe nord-ouest du Cotentin.

Toponymie

Attestations anciennes

La Hague et le Hague-Dick sur la carte de Mariette de la Pagerie, 1689.
  • [acc.] pagum qui dicitur Haga 1026/1027 [1].
  • Haga 1057 [2].
  • Nigell[us] de Haga 1079/1087 [3].
  • in Haga 1172/1178 [4], 1210 [5], 1274 [6].
  • decanatus de Haga 1332 [7].
  • decanatus de Hagua 1351/1352 [8].
  • la Hague 1445 [9].
  • c[ap] de hague 1542/1544 [10].
  • la Hague 1549 [11], 1562 [12].
  • C[ap] de la hague 1634 [13].
  • Cap de la Hague; D[oyenné] de la Hague 1689 [14].
  • C[ap] de la Hague 1693 [15].
  • Cap de la Hague 1694 [16], 1692/1699 [17].
  • C[ap] de la Hague ~1700 [18].
  • Cap de la Hague 18e s. [19].
  • la Hague 1716 [20].
  • Cap de la Hague 1719 [21].
  • Hague 1730/1739 [22].
  • Cap de la Hague 1749 [23].
  • Hague 1753 [24].
  • Cap de la Hague 1758 [25].
  • C[ap] de la Hogue 1777 [26].
  • C[ap] de la Hague 1778 [27].
  • Cap de la Hague 1781 [28], 1753/1785 [29].
  • la Hague 1830 [30], 1837 [31], 1839 [32].
  • C[ap] de la Hague 1854 [33].
  • Cap de la Hague 1825/1866 [34].
  • C[ap] de la Hague 1889 [35].
  • la Hague 1903 [36].
  • Cap de la Hague 1926 [37], 2007 [38].
À diverses époques, et en particulier aux 15e et 16e siècles, divers documents d'origine non locale ont opéré une confusion entre le nom de la Hague et le type Hogue / Hougue, qui est sans rapport. On en trouve un exemple ci-dessus dans le nom du Cap de la Hogue (1777), relevé sur une carte de facture vénitienne. Ces attestations n'ont généralement pas été prises en compte.

Étymologie

Comme le montre la présence de l'article dans le nom de la Hague, ce toponyme est d'origine médiévale. Il représente le réemploi d'un appellatif toponymique normand hague, toujours en usage à Jersey où il désigne aujourd'hui, employé au pluriel, des champs ouverts contigus limités par un talus [39]. On le connaît également par un certain nombre de microtoponymes du nord-Cotentin : la Hague à La Bloutière, Jullouville, Siouville-Hague, Vauville; les Hagues à La Lande-d'Airou; la Haute Hague et la Petite Hague à Fleury, etc. Ce nom, qui apparaît dans les textes au début du 11e siècle et doit donc être un peu plus ancien, a dû s'appliquer d'abord au territoire protégé par le Hague-Dick [40], [41], avant de s'étendre au-delà jusqu'à la Divette et la Diélette. Le sens initial de « lieu protégé ou limité par une levée de terre » semble confirmé par l'emploi régulier de la tournure dans la Hague, attestée depuis au moins le 12e siècle (in Haga 1172/1178).

Le mot hague constitue vraisemblablement un emprunt à l'ancien scandinave hagi « prairie ; enclos, clôture » [42], [41], toujours attesté dans les langues scandinaves modernes : islandais hagi « prairie », norvégien et suédois hage « pré clôturé, jardin », danois have « jardin » (cf. ancien danois hage « haie; prairie clôturée »), etc. [42]. Ce mot s'apparente entre autres à l'ancien anglais hæg « prairie, enclos ». L'ancien scandinave hagi repose quant à lui sur le radical germanique °hag- issu de la racine indo-européenne °kagʰ- « saisir, attraper; entrelacer, coudre; barrière » [43].

Plusieurs autres étymologies du mot hague ont été proposées, dont le degré de probabilité est variable :
  • François de Beaurepaire privilégie, comme à son habitude, une interprétation par l'anglo-saxon : en l'occurrence, l'ancien anglais haga « enclos pour bétail » [40]. Il n'est pas interdit de penser qu'il a pu se produire une fusion entre hagi et haga, et donc que le terme hague représente en fait un emprunt anglo-scandinave.
  • René Lepelley a rejeté l'idée de « clôture » associée au Hague-Dick, sans vraiment expliquer pourquoi cette interprétation « peut surprendre » [44], et lui a préféré l'ancien scandinave haka « menton », d'après la forme du cap. Outre que le passage de haka à haga pose un problème phonétique, cette vision des choses dissocie le nom de la Hague de toutes les autres attestations toponymiques du mot en Normandie, et rend moins bien compte de la locution dans la Hague évoquée ci-dessus.
  • Le francique °hagja « haie », évoqué par Vincent Carpentier [45], ne peut être retenu pour des raisons phonétiques : il aboutit à haie en français comme en normand, et dans certains dialectes (poitevin, berrichon…) à age, mot conservé en français au sens de « flèche de charrue ». Dans aucun cas, le [g] de °hagja n'est susceptible de se maintenir sous cette forme [46].

Adjectifs dérivés

  • Haguais : c'est l'adjectif le plus ancien, attesté du 12e au 14e siècles sous les diverses graphies hageis, hagueis, hagues, hagueiz, hagais, etc. Formé avec le suffixe en -eis (forme dialectale de l’Ouest correspondant à l’ancien français -ois, il est à l'origine du patronyme LEHAGAIS, ainsi que du type odonymique Rue Haguaise, « route de la Hague », attesté plusieurs fois dans la Manche.
  • Hagueron : formation attestée par le patronyme HAGRON, dont on relève un exemple dans la Manche au 15e siècle : cf. Perrin le Hagueron, de Hambuye, attesté à Hambye en 1420 [47]. Cet adjectif est formé avec le suffixe -eron, qui a servi à créer les ethniques Augeron, Beauceron et Percheron, tous dérivés de noms monosyllabiques terminés par -e : Auge, Beauce, Perche (et ici Hague).
  • Hagard ou Haguard : formation récente, attestée pour la première fois dans les Mémoires de l'Académie des sciences en 1771 [48]. C'est un dérivé en -ard, suffixe souvent péjoratif, mais ici à valeur ethnique, comme dans montagnard ou campagnard.

Toponymes dérivés

La Hague a donné son nom, parfois à date ancienne, parfois plus récemment, aux communes de Beaumont-Hague, Branville-Hague, Flottemanville-Hague, Gréville-Hague, Sainte-Croix-Hague, Siouville-Hague, Teurthéville-Hague, à l'ancienne commune d'Urville-Hague, ainsi qu'à la levée de terre du Hague-Dick. On rencontre également le nom de la Hague dans quelques anciennes appellations alternatives de communes, telles que Biville-en-Hague, La Bonneville-en-Hague, Canteloup-en-Hague ou Heauville-à-la-Hague.

Géographie

La croix du Vendémiaire face au phare de la Hague, Goury, Auderville

Ses limites sont traditionnellement la Divette et la Diélette.

La Hague présente un littoral varié : des falaises abruptes (entre Landemer et Omonville-la-Rogue et entre Auderville et Vauville) ; de grandes plages de sable (Urville-Nacqueville et Vauville) ; des îlots et platiers rocheux (cap de la Hague, pointe de Jardeheu, les Herbeuses…), des massifs dunaires (Biville), des grèves de galets (anse Saint-Martin), des marais arrières-littoraux (Mare de Vauville), des vallons boisés (Hubiland, Sabine…). La côte est également agrémentée de petits ports (Goury, le Houguet, Port Racine, Le Hâble…) et de mouillages.

La fosse de la Hague se trouve à 3 km au nord du cap de la Hague.

Le littoral haguais est protégé au titre de la loi du 2 mai 1930 relative à la protection des monuments et sites naturels, depuis la vallée du Hubiland (Urville-Nacqueville), jusqu'aux dunes de Biville, à l'exception de l'anse des Moulinets, où se situent les installations de l'usine de retraitement de la Hague.

Faune et flore

La péninsule est principalement un pays de landes sur la côte et de bocage à l'intérieur des terres.

Les landes sont formées de fougères, bruyères, genêts, ajoncs... Sur la côte, on trouve dans les haies aubépines, chênes, frênes, sycomores et sureaux. Il existe également une concentration d'ormes sur les talus de la côte nord, malheureusement très atteints par la graphiose.

Les falaises sont recouvertes de lichens noirs ou orangés, de salicornes, d'asperges prostrées, de statices de l'ouest et de carottes à gomme. Les corniches accueillent pelouse rase, arméries et silènes maritimes. Aux abords des plages sont présents le chou marin (objet d'une protection), la véronique en épi, l'œillet de France.

Dans les jardins, on trouve traditionnellement nombres d'hortensias, des camélias et quelques palmiers.

La Hague possède plusieurs réserves ornithologiques (le Nez de Jobourg, les Herbeuses...), où se côtoient les goélands (argentés et marins), les fous de Bassan, les grands corbeaux, les fulmars boréals, les mouettes tridactyles, les cormorans, les foulques. La mare de Vauville accueille plus de 140 espèces d'oiseaux : migrateurs (comme la fuligule morillon ou le pipit farlouse), canards (colverts, sarcelles...), gravelots, ou encore hérons. Nichent également dans la Hague quelques rapaces comme le busard des roseaux et le faucon crècerelle.

Outre les oiseaux, on trouve également des batraciens (crapauds accoucheurs, rainettes vertes) et des petits reptiles (lézards verts, orvets...). Grands dauphins et marsouins sont présents au large.

Depuis une vingtaine d'années, les falaises de Jobourg nourrissent une harde de chèvres sauvages. Traditionnellement, chaque ferme avait quelques chèvres afin de nettoyer landes et haies. L'usage se perdant avec la mécanisation, ces animaux ont été peu à peu laissés à la vie sauvage, formant un troupeau qui arpente le sentier des douaniers. Elles permettent l'entretien nécessaire de la lande et sont à ce titre, désormais protégées par le Conservatoire du littoral.

Concernant l'élevage, les vaches omniprésentes comme dans toute la Normandie, partagent les prés avec les moutons roussins et quelques ânes, âne du Cotentin et âne normand notamment.

Histoire

Historiographie

L'histoire de la Hague n'est étudiée que depuis peu. Les premières recherches remontent à la création de la Société royale académique de Cherbourg par quelques érudits locaux qui durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle entreprennent des recherches sur les traces laissés par les premiers haguais à partir de fouilles, notamment du Hague-Dick et des Pierres pouquelées, et de quelques découvertes de l'époque gallo-romaine[49].

En 1760, en s'appuyant sur la Table de Peutinger, Jean-Baptiste Bourguignon place arbitrairement Coriallo à Goury[49]. A l'aube de la Révolution, l’abbé François Lefranc dresse une carte « fantaisiste » du Cotentin antique, largement diffusée au XIXe siècle[50].

On découvre dans les décennies suivantes de nombreuses pièces archéologiques : médailles de bronze au Castel Vendon en 1786, haches de bronze à Vauville en 1788, monnaies romaines en 1792 au Castel Vendon, d'autres pièces romaines dans le lit de la Biale à Urville-Hague en 1810, 400 à 500 monnaies d'argent gauloises anépigraphiques en 1820 sur la même commune, et un anneau-disque de schiste de 13 cm de diamètre sur la lande de Calenfrier à Auderville la même année, des éléments d'un dépôt votif à Digulleville en 1822, une centaine de haches de bronze à douille à la limite entre Sainte-Croix-Hague et Vauville en 1826[49].

Ces découvertes fortuites sont complétées par des fouilles qui deviennent plus systématiques : le tumulus de la butte de César par François Duchevreuil, Demons et Delaroque en 1809, celui de La Cour d'Auderville par Duchevreuil et Gerville en 1810. Ce dernier affirme l'origine nordique (Vikings ou Saxons) du Hague-Dick, induisant en erreurs ses successeurs pendant les 2 siècles suivant, puis en 1814 dresse une liste des camps romains de la Manche qui se révèleront quasiment tous des retranchements protohistoriques. Il étudie, avec l'aide du clergé local, les autres vestiges qu'il juge romain ou normand, soutient en mai et novembre 1828 qu'une voie romaine reliait le port d'Omonville-la-Rogue à Portbail par Vauville puis publie en 1831 son rapport attribuant aux pirates du Nord la construction du Hague-Dick, des retranchements de terre à Omonville et des tumulus de la Hague[49]. Pierre Le Fillastre, proche de Gerville, consacre 2 pages d'un article de l'Annuaire du département de la Manche de 1833, aux Pierres Pouquelées et une longue note aux tumulus de Beaumont, Jobourg, Vauville, Biville, Branville, Auderville et Eculleville), au Hague Dick et aux enceintes d'Omonville. La même année, un article de Louis Ragonde traite des monuments celtiques de la région : l'allée couverte de Vauville et les tombelles de Beaumont et Sainte-Croix[49].

Les trouvailles et les fouilles se poursuivent : une hache de bronze à talon naissant et au tranchant courbe est découverte vers 1850, un tumulus à la Fosse-Yvon (Beaumont-Hague) est fouillé l'année suivante. Les érudits se disputent sur l'origine des vestiges. Augustin Asselin, Auguste Le Prévost, Arcisse de Caumont, George-Bernard Depping, Ernest Desjardins, Elisée Reclus, Charles Joret, dissertent sur le Hague Dick. Rostaing et le vicomte de Potiche place Coriallo dans l'anse Saint-Martin. Émile-Auber Pigeon imagine les voies romaines. Les mêmes ou d'autres publient sur le camp de Jobourg, les tumulus, l'allée couverte de Vauville[49]...

La seconde moitié du XIXe est l'époque des folkloristes, cherchant à conserver les traces des cultures locales orales érodées par le brassage du monde moderne. Parmi eux, Jean Fleury mettra par les légendes qu'il a entendu enfant, et étudie la langue de la Hague.

Cette période marque aussi la fin de « l'ère des défricheurs » incarnée par Gerville pour une démarche plus organisée encouragé par Arcisse de Caumont. Mort en 1853, Gerville conserve une grande aura après sa mort du fait de sa compétence incontestée dans l'architecture médiévale, et ses théories sur les vestiges antiques de la région, reposant plus souvent sur des réflexions intellectuelles que sur des preuves archéologiques, sont longtemps reprises sans analyses critiques par ses successeurs : Émile Le Chanteur de Pontaumont en 1856 et 1879, Auguste Voisin en 1900[50].

En 1907 en revanche, le chartiste François Emanuelli reprend l'étude des retranchements d’Omonville, qu'il situe au lieu-dit Hutcheu, les date de la protohistoire, alors que la fouille de celui des Castiaux, écarté par Gerville à cause de son nom d’origine romaine livre silex taillés et haches de pierre néolithiques. Auparavant, en 1886, Alexandre Bigot découvre à Auderville, « dans la falaise argileuse de Goury, des fragments de poterie et des éclats de silex non retouchés ». En 1897, les dunes de Biville livrent « un grand nombre d’éclats de silex intentionnellement taillés » et de nombreuses pointes de flèches, des grattoirs retouchés, perçoirs, lames tranchantes, l'année suivante lorsque Auguste Voisin complète la fouille, attribuant les vestiges à « l’époque robenhausienne ». En novembre 1901, Léon Harmois, inventeur des silex de Biville, découvre un atelier de silex et un fond de petit vase en poterie blanche très fine sous le rocher du Calenfrier à Auderville[50].

Des tombelles sont recensés avec plus ou moins de précisions à Beaumont, aux Huches à Biville, des ruines d’habitation et des médailles romaines dans les « mielles » de Biville, des armes à Branville. Sans traces organiques permettant leur étude, et partiellement détruit par la mise en culture des champs, les mégalithes et tumulus sont mentionnés sans être analysés, comme au hameau Bosvy de Nacqueville, au lieu-dit Jogart et dans les herbages de Saint-Germain-des-Vaux. Surtout, le site de Nacqueville, tour à tour exploré, livre des traces d'occupation galloromaine : médailles romaines sur la côte en 1808, urne cinéraire aux Monts Henry en 1884, au lieu-dit, près du hameau Bosvy, fragments de terre cuite, objets de fer et ossements lors des prospections menées par des membres de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, Geufroy et le géologue Pierre Bonissent, traces d’habitats, objets artisanaux, débris de cuisine et monnaie romaine de Domitien, entre 1878 et la Première Guerre mondiale, à l'occasion de la construction d’un nouvel ouvrage à la « batterie basse » de Nacqueville[50]...

Au lendemain du conflit, l'ancien officier de Marine et trésorier de la Société académique de Cherbourg, Georges Rouxel remet en cause les conclusions de Gerville à partir de la méthode du Manuel d’archéologie préhistorique de Joseph Déchelette, en découvrant des poteries primitives avec des silex taillés dans un des tumulus de la Hague, en réexaminant les Pierres Pouquelées et La Fosse Yvon, et en jugeant préhistorique l’origine du Hague-Dike sur la base du bilan des archéologues Gabriel et Adrien de Mortillet de la Société préhistorique de France en 1906. Il explore également jusqu'en 1924 les vestiges d’habitats gaulois et l'atelier de fabrication d’anneaux de lignite sur le site de Nacqueville-bas, qu'il date grâce à un quart de statère d’or, émis par les Carnutes vers 70 à 60 av. JC et à une panse et un col d’amphore à vin romaine du Ier siècle av. JC. La zone sera étudiée par la suite par Alexandre Bigot en 1935, par Robert Lemière à partir de 1956 qui identifie les restes d’un mur d’enceinte et d’une pirogue en 1962, par André Bogard, membre de la Société préhistorique française et conservateur bénévole du Muséum Emmanuel-Liais, qui publie Cent ans de préhistoire dans le 46e tome des Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles de Cherbourg (1952-1954), par Caillaud et Lagnel à la demande de Michel de Boüard en 1969. On retrouve des squelettes dont un enfant dans un cercueil creusé dans un tronc d’arbre, des vestiges humains et une urne cinéraire. Le Service régional d’archéologie complète ces fouilles en 1979, 1983, et 19951996[50].

Formation géologique

Extrémité du Massif armoricain, le sous-sol de la Hague est principalement constitué de roches anciennes, remontant au Précambrien et au Paléozïque, avec, cas unique en France, les vestiges des trois chaînes icartienne, cadomienne et hercynienne[51].

Le gneiss et les amphibolites de la chaîne icartienne, vieille de deux milliards d'années, affleurent sur les falaises entre l'anse du Culeron et celle de Pivette, et dans les platiers rocheux entre la Pointe de Jardeheu à Landemer, à l'exception des environs de la baie de Quervière[51].

La chaîne cadomienne, datée de 650 à 540 millions d'années, forme la côte septentrionale, depuis la Côte Soufflée jusqu'à Herqueville, et à Jardeheu, avec des diorites quartziques à andésine, hornblende et biotite aux Moulinets et à Jardeheu, des granodiorites vertes, dites du Thiébot, entre le nez et les Moulinets, et des granitoïdes qui forment l'essentiel du tréfonds rocheux de Goury à Cherbourg : monzonite de l'Anse Saint-Martin, granite clair du cap de la Hague et granite alcalin rouge d'Écuty[51].

Durant le Paléozoïque, la plaque Armorica se détache du supercontinent, la Rodinia, pour dériver de l'hémisphère sud au cercle polaire antarctique puis remonter rapidement vers le nord, jusqu'à attendre l'équateur lors du Carbonifère (360-290 Ma). Les sédiments déposés durant le Cambrien (540-495 Ma) et l'Ordovicien (495-425 Ma), au fond des deux océans formés par la séparation des plaques armoricaine, africaine et baltique, se retrouvent dans le synclinal de Jobourg, allant de la baie d'Écalgrain à Beaumont-Hague, et dans le flanc nord du grand synclinal de Siouville. Le Cambrien voit l'abrasion de la chaîne cadomienne engendrer la formation de conglomérats fluviatiles (poudingue de Hainneville), et d'arkoses riches en grès feldspathique rose (pierre d'Omonville) ou vert (platier rocheux au nord de la baie d'Écalgrain). À l'Ordivicien (495-425 Ma)², se forment successivement le grès armoricain, par le dépôt de sables quartzeux (sous-sol des landes de Jobourg), le schiste de Beaumont par le dépôt de vases noires, les grès de May, et les schistes d'Écalgrain. Des filons de dolérites s’infiltrent dans les roches sous l’effet de l'activité magmatique dû au soulèvement continental de la fin du Dévonien, des roches noires résistantes, orientées N20°E et N120°E, qu’on retrouve à la pointe de Jardeheu, le cap de la Hague, Goury, la baie de Sary, la Côte Soufflée, l'anse du Culeron, l'anse de la Pivette, l'anse du Tas de Pois. Puis, le sol subit une compression au Carbonifère qui créé deux grands plis : le synclinal de Jobourg, orienté N110°E, et le synclinal de Siouville, orienté N50°E. Sur le flanc sud de ce dernier, l'activité magmatique concluant l'orogène varisque fait naître le granite rose porphyroïde de Flamanville, tandis que le début du Permien (290-265 Ma) voit, sous l'effet du magmatisme alcalin, l'injection de lamprophyres brunes, que l'on observe dans la baie de Sary, l'Anse du Culeron, la baie des Fontenelles[51]...

La Pangée, supercontinent de la fin du Paléozoïque se sépare durant les ères secondaire et tertiaire. Depuis la zone tropicale nord, au Mésozoïque, la plaque armoricaine se déplace jusqu'à sa position actuelle au cours du Cénozoïque. La Hague demeure terre émergée sous le Jurassique et le Crétacé. Le Pléistocène, marqué par un grand refroidissement, laisse des roches sédimentaires (Port-Racine, Ecalgrain, Herquemoulin). La côte finit de se dessiner avec les plages holocènes (- 8000 ans à aujourd'hui)[51].

Préhistoire

[...]

Antiquité

Les éléments permettant de retracer l'histoire de l'occupation de la Hague durant l'antiqué et le Moyen Âge sont rares. En 56 avant JC, les légions romaines vainquent la tribu locale des Unelles, basée à Coriallo, cité ou agglomération située probablement à l'emplacement du Cherbourg actuel, mais que certains placent sur la pointe de la Hague ou à Urville-Nacqueville. Cette conquête laisse sa trace dans une légende locale, celle d'Equinandra. La tradition indique qu'un camp romain est installé à Jobourg, sans que l'origine puisse être confirmée par les recherches[52].

Cependant, on sait que la Hague continue d'être habitée durant le Haut-Empire, comme en témoigne la mise en évidence une occupation large du site portuaire d'Urville-Nacqueville, et la découverte d'un lieu d'enfouissement cultuel gallo-romain à Digulleville, comprenant un ensemble de bronzes votifs (têtes humaines, cerf, oiseau et bœuf ou taureau), une statuette de Vénus, une patère et une hache[45].

Moyen Âge

Évangélisée par des moines irlandais et anglais, à l'image de saint Germain à la Rouelle au Ve siècle et de saint Clair au IXe siècle, la Hague est christianisée dès le VIe siècle, soumise à l'autorité de l'évêque de Coutances, et les lieux de cultes les plus anciens connus sont dédiés à saint Armel (Vauville), saint Méen (Teurthéville-Hague), saint Germain le Scot (Querqueville)[45].

Au cours du Moyen Âge, les paysages agricoles se forment à travers le développement des cultures, la plantation d'aulnaies, la création de prairies et de landes à fougères, dédiés à l'élevage extensif. L'habitat est dispersé, essentiellement en bord de mer, élément exploité à travers la pêche, la navigation ou encore la chasse à la baleine. Les larges forêts, qui recouvrent l'intérieur des terres, fournissent aux propriétaires des droits lucratifs. Parmi eux, avant l'arrivée des hommes du Nord, plusieurs grandes abbayes, comme celle de Marmoutiers, possèdent de nombreux domaines et prieurés[45].

L'installation au cours du IXe siècle des Vikings sur ces terres ne semblent corroborée que par les traces linguistiques qu'ils ont laissés. La fuite des moines vers de la vallée de la Seine et l'appropriation de fiefs par les nouveaux barons normands désorganisent le territoire, même si le réseau paroissial déjà largement constitué perdure, et s'il est vraisemblable que nombre de villages et de hameaux médiévaux se développe sur des sites occupés depuis l'époque gallo-romaine[45].

Si la tradition héritée des antiquaires du XIXe siècle fait de la Hague un des cœurs de l'implantation viking en Normandie, aucune trace archéologique scandinave n'a été relevée dans la Hague. Le Hague-Dick, attribué aux Normands depuis Charles de Gerville, a été daté par les fouilles du XXe siècle de l'âge de Bronze, et si Émile Le Chanteur de Pontaumont évoque en 1856 la découverte 36 ans plus tôt aux Hougues, près du Hameau de Houlbec à Teurthéville-Hague, de trois tertres dont l'un contient « du charbon, une ancre et plusieurs poutres de chêne disposées en palissades », ni le nom « les Hougues », ni le souvenir de ces tertres n'ont laissé d'autres traces qui permettraient d'appuyer l'hypothèse d'une sépulture scandinave à bateau. En revanche, la toponymie indique une influence forte, purement scandinave (Éculleville, Nacqueville...), anglo-scandinaves (Flottemanville), anglo-saxonnes (Auderville, Brétantot, l'élément -heu...) et celtiques (Digulleville), sans pour autant attester systématiquement d'une présence physique certaine d'un colon scandinave plutôt que celle d'un de ses descendants.

La fuite des moines vers de la vallée de la Seine et l'appropriation de fiefs par les nouveaux barons normands désorganisation du territoire, même si le réseau paroissial déjà largement constitué demeure, et s'il est vraisemblable que nombre de villages et de hameaux médiévaux se développe sur des sites occupés depuis l'époque gallo-romaine[45].

Au début du XIe, les limites du « pagus de Haga », terme qui témoigne d'un découpage hérité de l'époque carolingienne, demeurent floues[45], mais devaient couvrir peu ou prou le doyenné de la Hague, entre Divette et Diélette.

L'habitat dispersé, fixé au cours du second Moyen Âge, se complète, entre le XIe et XIIIe siècles qui voient un accroissement démographique, de « villages-rues », parfois planifiés par les seigneurs locaux[45].

Une terre isolée

À la fin du 16e siècle, François Desrue décrit une « presque isle, dicte de la Hogue, par le latin Ogigies [53], qui est infertile, ne servant qu'à transporter de la marchandise de là en autres lieux, sçavoir en terre ferme » [49].

Nez de Jobourg et anse de Sennival.

Vauban, quant à lui, écrit en 1686 : « Le surplus du païs [du Cotentin] est naturellement coupé de hayes, quelques pièces de bois taillis et de landes qui sont toutes pleines d'eau pendant l'hiver. Les environs du Cap de la Hague et fosse d'Aumonville en peuvent estre exceptez, bien qu'ils soient meslez de hauts et de bas et de beaucoup de landes ; ce coing de païs est sec et de peu de rapport, non tant coupé que l'autres, mais il est est de petite estendue » [49].

Le caractère insulaire de la Hague et la difficulté pour s'y rendre ont donné à la région la réputation d'un pays de fraudeurs sous l'Ancien Régime. Il faut dire que la proximité des îles anglo-normandes facilitait la contrebande, qui était de deux types : celle du textile, au 17e siècle et celle du tabac au 19e siècle. La première était le fait de quelques nobles dont le plus célèbre est probablement le Chevalier de Rantot. La contrebande de tabac était, quant à elle, l'objet de plusieurs bandes organisées, menées autant par des agriculteurs que des pêcheurs. On trouve donc dans les murs de la Hague des caches à tabac, domestiques (de petite dimension, auprès des maisons, recueillant le tabac pour une consommation familiale) et des grandes caches, dissimulant les ballots de tabac tressé de plusieurs kilos.

Aussi lit-on dans un rapport de la maréchaussée de Valognes en 1748 : « C'est un pays de landes et de rochers où l'on a pratiqué quantité de cavernes servant de retraites aux voleurs, assassins et fraudeurs, qui attendent avec assurance et tranquillité le moment favorable pour passer aux îles voisines. Les plus grands chemins de ce canton sont de deux ou trois pieds, des deux côtés desquels se trouvent des précipices. Les habitants sont gueux, mauvais, fraudeurs insignes et ne vivent que de brigandages. Il y a des paroisses où les commis aux aides et les employés dans les fermes ont été un temps considérable sans oser y aller ; ils n'y vont même pas encore volontiers. »

Les douaniers étaient chargés de surveiller les trafics et de lutter contre les naufrageurs. Leur forte présence et l'accentuation des peines encourues ont mis fin peu à peu à la fraude au début du 20e siècle, dont subsiste aujourd'hui le sentier des douaniers le long de la côte (GR 223). La mauvaise réputation des Haguards en fait également des naufrageurs sans qu'aucune recherche ne soit réellement concluante. En revanche, la population pauvre a l'habitude d'« aller à gravage », c'est-à-dire de fréquenter les plages après les grosses tempêtes, pour ramasser les marchandises échouées ou passées par dessus bord, et de récupérer le bois des bateaux échoués.

Pendant des siècles, la vie dans la Hague n'a pas énormément évolué. La ressource principale est l'agriculture (élevage et polyculture), permettant une relative autarcie. L'industrialisation des techniques ont peu de prise sur les terres divisées en petites parcelles difficiles à travailler, propriétés de nombreux petits exploitants. Il faut attendre les années 1950 et 1960 pour voir l'apparition des tracteurs et des techniques agricoles modernes, comme l'illustre le film Le Passager de l'été, situé à Digulleville après la Seconde Guerre mondiale. La pêche est souvent une ressource complémentaire aux agriculteurs (on parle des agriculteurs-pêcheurs ou crateurs), rarement un métier à part entière, excepté à Omonville-la-Rogue, Goury et Diélette.

Isolée, la presqu'île est longtemps restée éloignée du tourisme, mise à part la station balnéaire d'Urville-Hague au début du 20e siècle, largement détruite lors des bombardements de 1944.

La marine était alors souvent la seule possibilité d'échapper à la destinée agricole, du fait de la proximité du port militaire de Cherbourg et de son arsenal. Alfred Rossel chantait ainsi dans Sus la mé, un père dont les deux fils sont engagés dans les colonies (J'i déeuss fis dauns la Marène/Déeuss forts et hardis gaillards/ L'eun revyint dé Cochinchène/ L'aôtre dé Madagascar).

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Hague est le maillon sud-ouest de la « forteresse de Cherbourg », élément du Mur de l'Atlantique visant à prévenir un débarquement sur les côtes du Cotentin ou une attaque terrestre contre Cherbourg. La ceinture forme un arc de cercle depuis Gréville-Hague jusqu'à Sideville, via Branville, le carrefour des Hougues, le Bacchus, Sainte-Croix-Hague, le bois des Hougues, la Croix Frimot, le carrefour des Mares, Acqueville et le carrefour des Pelles. La Hague est également la « presqu'île aux transmissions » du fait de l'implantation de stations radars à Digulleville (la Gouinerie et le Petit-Parc), Beaumont-Hague et Jobourg. En raison de ses implantations militaires, la circulation est très limitée durant l'Occupation. Le 1er juillet 1944, le VIIe Corps américain achève la libération de la Hague. La plupart des fortifications sont détruites, enterrées ou démantelées, mais quelques-unes subsistent, comme à Landemer, la Gouinerie, Auderville, Écalgrain... [54].

La presqu'île au nucléaire

Mais les années 1960 ont vu l'implantation de l'usine de retraitement de la Hague qui a bouleversé l'aspect du plateau central. Cette installation fait venir des personnels extérieurs à la région et apporte des ressources nouvelles que l'agriculture n'aurait pu procurer.

En 1960, des ingénieurs inspectent les landes de Jobourg et Omonville-la-Petite, selon eux pour l'implantation possible d'une usine de plastique puis de casseroles. La décision de construire l'usine atomique du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) sur les hauteurs de la Hague est alors prise, sans la moindre information des élus locaux, laissant les populations locales, sinon dans l'ignorance, au minimum dans le flou, que le classement « secret défense » de l'installation accentue.

L'ancienneté et la stabilité du socle géologique du cap de la Hague, remontant au précambien, met à l'abri ce territoire des tremblements de terre. Le raz Blanchard offre des courants parmi les plus forts d'Europe qui permettent la dispersion la plus efficace des rejets en mer. L'isolement de la péninsule favorise l'implantation d'une installation militaire à haut risque, opération immobilière de plus facilitée par la faible densité démographique du plateau. Ainsi, le CEA commence en 1962 à acheter à prix d'or des terrains de landes, parfois labourés à la veille de la vente pour en tirer un meilleur prix. Les 190 hectares sont acquis sans aucune expropriation, malgré 150 propriétaires, tant ces fortes sommes ont permis à certains de moderniser leurs exploitations et à d'autres de se reconvertir. Plusieurs de ces propriétaires ont négocié en plus de la valeur des parcelles, leur entrée ou celle d'un fils comme salarié de l'usine.

En parallèle des premiers travaux, le CEA, pour être accepté et rassurer, mène une campagne de lobbying auprès des élus et des élites religieuses. Ainsi les notables du canton ont-ils pu visiter en grande pompe les sites de Marcoule et de Saclay. La fierté d'accueillir une technologie de pointe, les difficultés du milieu agricole et le licenciement en 1962 des derniers mineurs à la fermeture de la mine de fer de Diélette finissent de convaincre la population. En 1966, les premiers châteaux de combustible irradié en provenance de la centrale nucléaire de Chinon arrivent sans la moindre contestation.

En 1969, Infratome cherche à la demande du CEA un lieu pour l'enfouissement des déchets faiblement radioactifs. Le site de la Hague semble parfait. Mais aucune commune ne veut devenir une décharge. Pourtant, le maire de Digulleville accepte d'accueillir ce qui sera le Centre de stockage de la Manche en bordure de l'usine de retraitement. Passé sous le giron de l'Andra en 1991, il reçoit son dernier colis en 1994 et passe en phase de surveillance, pour trois siècles.

Le 1er juin 1976, l'usine atomique du CEA devient usine de retraitement de la COGEMA. La production de plutonium à visée militaire devient recyclage d'uranium civile, sans que les technologies ne changent. Le secret défense se lève un peu et taxe professionnelle et impôts locaux sont exigibles par les collectivités. Face à cette manne financière sans précédent, qui aurait dû profiter essentiellement aux communes de Jobourg et d'Omonville-la-Petite, et du fait des équipements que nécessite l'accueil de la nouvelle population, les élus du canton décident la constitution d'un district en 1977.

Les mouvements écologistes ne se font pas encore entendre. Les premières mobilisations répondent au projet de construction de la centrale nucléaire de Flamanville. Le site est occupé plusieurs jours à la fin des années 1970. Les manifestations contre les transports nucléaires vers la Cogema se développent au début des années 1980. Le désengagement des militaires délie quelques langues, et la CFDT provoque un scandale en produisant un film critique sur les conditions de travail en milieu confiné.

L'ouverture de l'usine entraine l'arrivée de nouvelles populations. En même temps que l'agrandissement de l'usine (UP3), il est donc décidé de lancer le « grand chantier », pour construire logements, écoles et infrastructures. Alors que le canton vieillissait et vivait d'une petite agriculture autarcique, la population de la Hague en quelques années s'accroît, se rajeunie et se diversifie. Certains villages doublent leur nombre d'habitants en accueillant des cités, comme Coriallo à Beaumont-Hague ou celle des Arbres à Omonville-la-Rogue. Auderville sera distingué en 1984 du prix national de l'habitat pour la bonne gestion de l'arrivée de ces « horsains ». Mais le plus souvent, elles sont en périphérie des bourgs, ne facilitant pas le brassage. Pourtant, cet afflux d'une population nombreuse et atypique (beaucoup de cadres, chimistes ou scientifiques arrivent, dans une région constituée essentiellement d'agriculteurs, et de quelques ouvriers, militaires et petits notables locaux) a été digérée sans heurt et sans acculturation.

Aujourd'hui, le débat sur les avantages et les dangers de cette usine est étroitement lié au débat sur l'énergie nucléaire. Les mesures de sécurité en vigueur sur l'usine sont défendues par les « pro », tandis que les « anti » rappellent les nombreux accidents de son homologue anglaise de Sellafield, et l'impact négatif en terme d'image pour la région et ses productions issues de l'agriculture et de la pêche. La population locale est partagée entre la peur d'une pollution invisible, et la reconnaissance envers une industrie qui a transformé l'économie locale et tenu en vie une pointe promise à la désertification.

À la recherche d'une autre identité

Port Racine, plus petit port de France

Après avoir accueilli comme un soulagement l'usine, les élus locaux ont pris conscience de la lourde contrepartie pour l'image de la région.

Ils ont d'abord cherché à protéger la nature de la péninsule, en classant des parties importantes de la côte, interdisant ou réduisant les possibilités de construction. La Hague devient site inscrit dans les années 1970, et sa côte est classée site naturel en 1992. Reconnu d'intérêt européen, intégré au réseau Natura 2000 pour les oiseaux (zone de protection spéciale) et les habitats naturels et les autres espèces (site d'importance communautaire). Le conservatoire du littoral acquiert progressivement un large partie des terrain de la pointe haguaise. Jusqu'alors, l'isolement et la relative pauvreté de la région avait permis de préserver les paysages et l'habitat traditionnel, en pierre avec des couvertures en lauzes de schiste bleu, regroupé en hameaux blottis au gré des reliefs pour se protéger des vents marins. Ainsi, aujourd'hui, les franges côtières, parsemées de quelques restes de blockhaus du Mur de l'Atlantique, ont gardé un aspect traditionnel, et près de la moitié de la côte haguaise appartient au Conservatoire du littoral.

Depuis quelques années, les Haguards cherchent à accroître l'attrait touristique de la presqu'île, tout en gardant son caractère sauvage. Ils ont créé des équipements tels l'observatoire Ludiver et le centre culturel du Tourp, et tentent de communiquer autour des atouts de la région pour prouver que la Hague est plus que l'usine qui s'étale sur 1% de son territoire.

Population

Vus en 1748 comme des « gueux, mauvais, fraudeurs insignes et ne vivant que de brigandages », les habitants de la Hague sont ainsi décrits un siècle et demi plus tard par Charles Frémine, dans Promenades et rencontres (1905) : « L'habitant, le Hagard, vit exclusivement des champs et de la mer. Laboureur ou pêcheur, souvent les deux à la fois. Il tient plus du Breton que du Normand. [Les pirates normands] ne firent qu'y planter leurs tentes, qu'y déposer en lieu sûr leur butin sans se mêler aux aborigènes dont les Hagards d'aujourd'hui semblent les descendants directs. [...] Ils tiennent de la race bretonne, non par l'idiome et le costume qui sont normands, mais par le caractère et la physionomie ».

Lieux et monuments

...

Économie

La principale industrie est celle de l'énergie, plus particulièrement du nucléaire, avec l'usine de retraitement de la Hague et le centre de stockage de la Manche, près de Beaumont-Hague, et la centrale nucléaire de Flamanville dans le canton des Pieux.

Outre le nucléaire, les ressources économiques de la Hague proviennent de l'agriculture (élevage) et de la pêche. Isolée, la presqu'île est longtemps restée éloigné du tourisme, mis à part Urville, proche de Cherbourg. Depuis quelques années, les élus locaux cherchent à développer l'attrait touristique de la presqu'île, tout en gardant son caractère sauvage (campagnes de communication nationales, création d'équipement tels l'observatoire Ludiver et le centre culturel du Tourp...).

La communauté de communes a pris en trente ans une telle importance que la fonction publique territoriale est le deuxième plus gros secteur d'emploi.

Personnalités liées à la région

La Hague dans la culture

Un grain, la Hague, Georges Moteley, 1907.

Les paysages de la Hague ont souvent inspiré les artistes.

Peinture

La Hague est le pays natal du peintre Jean-François Millet, qui immortalise sur ses toiles l'église de Gréville et le hameau Gruchy, le prieuré de Vauville, le Castel Vendon, Landemer... Son fils François et ses petits-fils Jean-Charles Millet et Charles Heyman, reviendront également s'inspirer de la Hague.

Armand-Auguste Fréret peint de nombreuses fois ces paysages, dont un Cap de la Hague exposé au salon de 1870 [55] et un Le Coucher de soleil sur la baie de Vauville, tous deux au musée Thomas-Henry.

William Didier-Pouget (1864-1959), Charles Le Mière (1884-1980), Georges Moteley, Émile Dorrée ou encore Guy Colson font de même.

Littérature

En matière littéraire, écrivains locaux et nationaux ont mis en scène la péninsule dans leurs ouvrages. Boris Vian, adolescent, y venait en vacances dans la maison de ses parents à Landemer et il y est resté fidèle toute sa vie. Didier Decoin, qui a élu domicile à la Roche, à Auderville, publie Les Trois vies de Babe Ozouf en 1983 (éd. Seuil) et Vue sur mer en 2006, consacrée à sa maison. Le point de départ du roman de Claude Izner, Le talisman de La Villette (éd. 10/18, 2006), est le naufrage d'une goélette sur les côtes de la Hague en 1894; l'action se déroule sur les rives de l'Hubiland, dans la région de Gréville-Hague, Urville-Hague et Landemer. Catherine École-Boivin s'est fait une spécialité de romans documentaires sur le passé agricole : Jeanne de Jobourg, parole d'une paysanne du Cotentin, Paul dans les pas du père (Ouest france éditions 2007), préface de Didier Decoin, Testament d'un paysan en voie de disparition (Presses de la renaissance 2009), Les bergers blancs (Albin Michel 2011). Claudie Gallay y situe Les Déferlantes (Éditions du Rouergue, 2008) à Auderville. En 2009, c'est aussi le cas de Nicolas Fargues avec Le Roman d'été (POL).

Cinéma

Selon Philippe Quévastre [56], le premier film tourné dans la péninsule serait Les Enfants du Capitaine Grant, qui avait utilisé en 1913 les falaises de Gréville. En 2005, il dénombre 18 longs métrages tournés au moins partiellement dans le canton de Beaumont-Hague. Le rôle du décorateur de cinéma, Trauner, est important puisque, résidant à Omonville-la-Petite, il a fait venir plusieurs réalisateurs dans la Hague, comme Joseph Losey, qui a tourné Les Routes du sud en partie dans la maison même de Trauner, mais aussi son ami le scénariste et poète Jacques Prévert, qui s'installe également dans ce village.

Ont également été accueillis les tournages de :

Bibliographie

par ordre chronologique de parution
Livres
  • Émile de Pontaumont, Récits d'une soiréee d'hiver dans la Hague, Baratria-P. Pança, sd
  • Albert Sorel, La Grande falaise, 1872
  • Jean Fleury, Littérature orale de la Basse-Normandie : Hague et Val de Saire, Maisonneuve, 1883
  • Jean Fleury, Essai sur le patois normand de la Hague, Maisonneuve, 1886
  • Jules Lucas, La Hague jusqu'aux temps de Guillaume le Conquérant (Périodes celtique, gallo-romaine et danoise), 1903
  • Claude Pithois, La Hague, terre ignorée, Librairie G. Gautier, 1961
  • Pierre Anquetil, La Hague fouille dans son passé, Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974
  • Michel Lambert, Peur sur la Hague, éd. Ocep, 1978
  • Jean Decosse, Michel Lambert, Rencontres au pays haguard, éd. Ocep, 1978
  • Xavière Gauthier, La Hague, ma terre violentée, Mercure de France , 1981
  • Françoise Zonabend, La Presqu'île au nucléaire, Odile Jacob, 1989
  • Roger-Jean Lebarbenchon, Les Falaises de la Hague, Centre d'études normandes, 1990
  • Roger-Jean Lebarbenchon, La Hague (2 vol), Société nationale académique de Cherbourg, 1998
  • Patrick Courault, La Hague, rivages de lumière et de légende, éd. Isoète, 2002
  • Dominique Gros, Paysages, pays sages : la Hague, éd. Le Vent qui passe, 2003
  • Guillaume de Monfreid, Trésors de la Hague, éd. Isoète, 2004 (sur l'architecture des maisons)
  • Guillaume de Monfreid, Normandie extrême. Voyage à la pointe de la Hague, éd. Isoète, 2006
  • André Hamel, 1939-1945 en Hague-Sud (Les chemins victorieux de la 9th division US), Inédits et introuvables du patrimoine normand, 2008
  • Michel Giard, La Hague, éd. Sutton, 2014
  • Michel Besnier, avec Antoine Soubigou (photos), Hague(s), Éditions du Cotentin, 2015
  • Collectif, Abécédaire des mordus de la Hague et de ses abords, éd. Antirouille, 2021
Articles
  • Digard de Lousta, « Coup d'œil sur la Hague : considérations générales, topographiques, mœurs, traditions », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. 5, 1847
  • A. Monod, « La Hague », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc ....Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p.51-55 (lire en ligne)
  • Françoise Duroy, « Au libre vent de la Hague : d'Auderville à Querqueville », in Bataille de Normandie, de René Herval (dir.), Éditions de Notre Temps, 2 vol. 1947
  • J. Sulamé [Jules Matelot], « La Hague, cette inconnue », La Presse de la Manche, 14 octobre 1964
  • André Dupont, « La fraude dans la Hague », Parlers et traditions populaires de Normandie, t. 1, Saint Michel 1968, p. 15-17
  • Robert Feuardent, « De Landemer à Vauville. Le senter des douaniers est devenu le sentier des falaises de la Hague », Le Mois à Caen et en Basse-Normandie, n° 80, décembre 1969, p. 13-15
  • « Promenades dans la Hague », Vikland, n° 6, 1977
  • « La Hague », Vikland, n° 26, 1982
  • François Simon, « À la Hague, le cinéma en prend plein la vue », Ouest-France, 10 août 2010
  • Véronique Gaignard, « Filatures dans la Hague (1830-1903) - Une révolution industrielle?  », Revue de la Manche, n°235, 2017
  • « Sud-Hague », Vikland, n° 19, novembre 2016 et n° 21, mai 2017
  • « La Hague - La préhistoire et les Vikings », Vikland, n° 31, novembre 2019
  • « La Hague », Vikland, n° 32, février 2019
  • « La Hague » (dossier), Patrimoine normand, n° 121, avril-mai-juin 2022

Notes et références

  1. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 182, § 58.
  2. Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les noms de pays normands attestés de 911 à 1066 », in Festschrift Adolf Bach, Bonn, 1955, I, 122-130.
  3. Lucien Musset, Les actes de Guillaume le Conquérant et de la Reine Mathilde pour les abbayes caennaises, Mémoires de la société des Antiquaires de Normandie XXXVII, Caen, 1967, p. 122, § 18.
  4. Léopold Delisle, Recueil des actes de Henri II, revu et publié par Élie Berger, Imprimerie Nationale, Paris, t. II, 1920, p. 78, § DXV.
  5. Léchaudé D’Anisy, Grands Rôles des Échiquiers de Normandie, première partie, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XV, 2e série, 5e volume, Paris, 1845, p. 169a.
  6. Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 396, § 258.
  7. Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 317F.
  8. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 377D.
  9. Siméon Luce, Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), Firmin-Didot, Paris, t. II, 1883, p. 185, § CCL.
  10. Jean Rotz, [Carte de la Manche], 1542/1544 [British Library].
  11. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892, p. 5.
  12. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. II), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXII, Caen, 1895, p. 817.
  13. Sébastien Cramoisy, Carte générale de toutes les costes de France tant de la mer Océane que Mediterranée, 1634 [BNF].
  14. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  15. Greenville Collins, Chart of the channell, Manche, 1693 [BNF, Collection d'Anville, cote 00757].
  16. Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BNF, IFN-7710251].
  17. Justus Danckerts (1635-1701), Canalis inter Angliae et Galliae tabula cum omnibus suis portibus, arenis et profundis, Amsterdam, 1692/1699.
  18. Gerard Valk, Normannia Ducatus, tum Superior ad Ortum, tum Inferior ad Occasum, Praefectura Generalis […] Anglici Caesarea sive Jarsey…, Amsterdam, ~1700.
  19. Carte de la Manche, 18e s. [BNF, collection d'Anville, cote 00761 B].
  20. Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
  21. Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
  22. Anonyme, A new correct chart of the Channel between England and France, éd. W. Mount & T. Page, Londres, 1730-1739 [BNF, département Cartes et plans, cote CPL GE DD-2987 (765 B); collection d'Anville, cote 00765 B].
  23. Nouvelle carte réduite de la Manche, Chez Mr Bellin, Paris, 1749 [BNF, collection d'Anville, cote 00762 B].
  24. Herman van Loon, D2.me [= Deuxième] carte particuliere des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'a Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 [BNF].
  25. G. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
  26. P. Santini, Gouvernement de Normandie avec celui du Maine et Perche, Remondini, Venise, 1777.
  27. Jean de Beaurain, Carte de la Manche ou du canal qui sépare les côtes de France d'avec celles d'Angleterre / par le Ch[evalie]r de Beaurain, 1778 [BNF, collection d'Anville, cote 00766 B].
  28. Louis Stanislas d'Arcy de la Rochette, « A chart of the islands of Jersey and Guernsey, Sark, Herm and Alderney; with the adjacent coast of France », 1781, reproduit dans General atlas, publ. par William Faden, London, 1811.
  29. Carte de Cassini.
  30. J. G. Masselin, Dictionnaire universel de géographie physique, commerciale, historique et politique du Monde Ancien, du Moyen Age et des Temps Modernes comparées / Dictionnaire universel de géographie, Auguste Delalain, Paris, 1830, t. II, p. 592a.
  31. Dictionnaire géographique universel ou description de tous les lieux du globe sous le rapport de la géographie physique et politique, de l’histoire, de la statistique, du commerce, de l’industrie, etc., etc., Sociétés de Paris, Londres et Bruxelles pour les publications littéraires, Bruxelles, 1837, t. I, p. 827b.
  32. Panorama pittoresque de la France […], par une société de gens de lettres, de géographes et d’artistes, Firmin Didot, Paris, t. V-Manche, 1839, p. 22a.
  33. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  34. Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
  35. Carte de la Manche, in Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1889.
  36. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  37. Carte du département de la Manche, L’Illustration économique et financière, 28 août 1926.
  38. Carte IGN au 1 : 25 000.
  39. Frank Le Maistre, Dictionnaire jersiais-français, Jersey, Don Balleine Trust, 1966, s. v. Hague.
  40. 40,0 et 40,1 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 130.
  41. 41,0 et 41,1 Élisabeth Ridel, « La Hague, un coin du monde viking ? Aperçu critique sur la question », in La Hague dans tous ses états. Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu'île de la Hague, Cyril Marcigny (dir.), OREP Éditions, Cully, 2010, p. 120-121.
  42. 42,0 et 42,1 Élisabeth Ridel, Les Vikings et les mots / L'apport de l'ancien scandinave à la langue française, Errance, Paris, 2009, p. 221.
  43. Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, Francke Verlag, Berne, 1959-1969, p. 518.
  44. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des Îles Anglo-Normandes, éd. Christine Bonneton, 1999, p. 57.
  45. 45,0 45,1 45,2 45,3 45,4 45,5 45,6 et 45,7 Vincent Carpentier, « La Hague aux périodes historiques », La Hague dans tous ses états, p.114-129.
  46. Le « francique °haga », également mentionné par cet auteur, n'est plus admis aujourd'hui, car il ne permet pas d'expliquer la forme age. Il ne permet pas davantage de justifier la forme hague.
  47. Siméon Luce, Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), Firmin-Didot, Paris, t. I, 1879, p. 101, § VII.
  48. Hugues Plaideux, « Le brûlage du varech sur les côtes de la Hague et du Pays de Caux au XVIIIe siècle : à propos d'une enquête de l'Académie des sciences », dans Nédélèqueries. Recueil d'articles offerts à Yves Nédélec, archiviste départemental de la Manche de 1954 à 1994, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, 1994, p. 375-376.
  49. 49,0 49,1 49,2 49,3 49,4 49,5 49,6 et 49,7 Robert Lerouvillois, « Historique des recherches dans la Hague, du XVIIe siècle à l'après-guerre », La Hague dans tous ses états, op, cit., p16-27
  50. 50,0 50,1 50,2 50,3 et 50,4 Robert Lerouvillois, « Historique sommaire des recherches anciennes. Seconde partie : De la fin du XIXe siècle à l'époque actuelle », Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu'île de la Hague (Manche) - Deuxième année de recherche, 2006, p. 45-52
  51. 51,0 51,1 51,2 51,3 et 51,4 Lionel Dupret, « Les pierres de la Hague, témoins de deux milliards d'années d'histoire de la Terre », La Hague dans tous ses états’’, p.28-37.
  52. Vincent Carpentier, « La Hague aux périodes historiques », La Hague dans tous ses états, p.114-129
  53. Ce nom latin fantaisiste, que l'on trouve également dans l'Histoire de la France de Robert Ceneau, renvoie à Ōgygia, île « loin dans l'Occident » où Calypso a retenu Ulysse, puis île au large de la Bretagne — comprendre la Grande-Bretagne — sous la plume de Putarque, séjour sacré de quelques élus.
  54. Exposition « Nos ancètres les hommes », manoir du Tourp, 2011.
  55. Archim.
  56. Hag'tions n° 33, avril 2005.

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