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Raz Blanchard

De Wikimanche

Situation géographique du Raz Blanchard.

Le Raz Blanchard est un courant marin de la Manche.

Il se situe dans le détroit de 15 kilomètres entre la pointe ouest du cap de la Hague et l'île d'Aurigny, à l'entrée nord du passage de la Déroute. À certains endroits, les rochers ne sont recouverts que par une trentaine de mètres d'eau [1].

Sa vitesse atteint 8 nœuds en vive-eau, soit 15 km/h [2]. Il peut même atteindre 10 nœuds en vive-eau exceptionnelle (18,52 km/h, soit 5 m par seconde) [2]. C'est « le troisième courant de renverse le plus fort du monde » [3]. Chercheur au CNRS, Jean Vérague explique : « Empruntant les vallées sous-marines, les courants se comportent autour de la presqu'île comme de véritables fleuves. Ce ne sont pas seulement des courants de surface ; ce sont des phénomènes qui se manifestent sur toute la profondeur de la mer à un endroit considéré. » [4].

À marée montante (flot), le courant porte au nord-est et atteint sa force maximale à l'heure de la pleine mer à Cherbourg [5]. À marée descendante (jusant), le courant porte au sud-ouest et atteint sa force maximale à l'heure de la basse mer à Cherbourg [5].

Après de nombreux naufrages meurtriers au large d'Auderville, en 1834 le phare de la Hague est construit pour guider les bateaux dans cette passe dangereuse et en 1878 un premier abri est construit pour une station de sauvetage.

En juin 2017, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) lance une étude de trois ans pour mesurer le potentiel hydrodynamique du courant, « avec moins de 10 % d'erreur », le tout pour un coût de 1,7 million d'euros financé par l'Agence nationale de la recherche [6]. Baptisée HYD2M, pour « Hydrodynamique du raz Blanchard : mesures et modélisation », l'étude mobilise 64 antennes radars devant le raz Blanchard et au large de Goury, ainsi que trois courantomètres, un anémomètre et des caméras sous-marines [6]. Les résultats de l'étude sont publiés en 2019 et 2020 [7].

Projets Hydroliens

Depuis 2012, deux projets de fermes d'hydroliennes sont en cours de développement.

Voir l'article principal Hydrolien dans la Manche

Notes et références

  1. Daniel Lacotte, Les Châteaux du Cotentin, éd. Ouest-France, 1979, p. 6.
  2. 2,0 et 2,1 Basse-Normandie, pays de marins, Région Basse-Normandie, octobre 2001.
  3. Dorothée Laperche, « Site internet actu-environnement.com, 5 février 2013 (lire en ligne).
  4. Michel Giard, Naufrages et sauveteurs en Manche, éd. Charles Corlet, 1989, p. 17-18.
  5. 5,0 et 5,1 Charly Fernbach, « Le passage du raz Blanchard expliqué », Bateaux, 9 juillet 2019 (lire en ligne).
  6. 6,0 et 6,1 Romain Mancel, « Ils veulent percer les secrets du raz Blanchard », La Presse de la Manche, 1er août 2017.
  7. « HYD2M Hydrodynamique du Raz Blanchard : mesures et modélisation », France Energies Marines, site internet, 2019 (voir en ligne), consulté le 9 mai 2023.

Articles connexes

Liens externes