Bréhal
De Wikimanche
Bréhal est une commune du département de la Manche.
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Coordonnées géographiques de la mairie ![]() 48° 53' 55.95" N, 1° 30' 46.60" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Avranches | ||||||||||
Canton | Bréhal (bureau centralisateur) | ||||||||||
Ancien canton | Bréhal (chef-lieu) | ||||||||||
Intercommunalité | CC de Granville, terre et mer | ||||||||||
Gentilé | Bréhalais(es) | ||||||||||
Population | 3 463 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 12,71 km² | ||||||||||
Densité | 272 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 4 m (mini) - 71 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50290 | ||||||||||
N° INSEE | 50076 | ||||||||||
Maire | Daniel Lécureuil | ||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- Ilgerius de Brehelio ~1100 [1].
- Brehal 1160/1174 [2], 1180 [3].
- Brahal 1185 [1].
- Galfridus de Brahal 1198 [4].
- Brehallum 1248 [1].
- Brahal 1264 [1].
- Brehal 1351/1352 [5], 1612/1636 [6], 1677 [7], 1694 [8], 1713 [9], 1716 [10], 1719 [11], 1753 [12], 1758 [13], 1753/1785 [14].
- Bréhal 1793 [15], 1801 [16], 1804 [17], 1828 [18], 1829 [19], 1854 [20], 1903 [21], 1962 [22], 1978, 1993 [23].
Étymologie
Ce toponyme est aujourd'hui encore mal expliqué. Il a donné lieu à différentes interprétations, dont les moins hasardeuses se limitent à le déclarer d'origine obscure.
- Le nom de Bréhal est ignoré, avec le problème y afférent, par les deux grands Auguste : Longnon [24] et Vincent [25].
- Albert Dauzat [26] est, comme souvent, le premier spécialiste à mentionner ce cas difficile, et à proposer une explication, ou plutôt un jeu de piste : dans son dictionnaire, Bréhal renvoie à Bréal, qui renvoie à Bréau, qui renvoie à Breil ! L'auteur assimile donc implicitement Bréhal à une simple variante de l'appellatif breuil < ancien français brueil, broil « buissons, broussailles, fourré; bois taillis; bois clos » [27]. Les formes anciennes connues actuellement (Dauzat n'en cite aucune) n'incitent pas à conserver cette hypothèse.
- François de Beaurepaire [1] associe le nom de Bréhal à deux homophones d'Ille-et-Vilaine, Bréal-sous-Montfort et Bréal-sous-Vitré, ainsi qu'à Bréel dans l'Orne, dont les attestations anciennes sont similaires. Il fait remarquer que la finale -al est commune à un certain nombre de toponymes de la France de l'Ouest (Croyal, Noyal, Sougeal, Tréal, Vergeal, en Ille-et-Vilaine; Céral, dans l'Orne), qu'il interprète par « une finale prélatine -allum » et rapproche de l'élément gaulois °-ialon (forme latinisée -ialum) « lieu défriché; clairière », puis simplement « lieu habité », à l'origine des nombreux noms de lieux français en -e(u)il < -ó-ialon [28]. Il ne dit rien, cependant, de l'élément principal du toponyme, aboutissant au radical Bréh-. À sa suite, René Lepelley [29] se limite à un prudent « sens obscur ». Le moins que l'on puisse dire est que ce dernier rapprochement est osé : le radical du gaulois °ialon est °ial-, qui n'a aucune raison particulière de se réduire à -al(l)-. Il existe par ailleurs un élément pré-latin °al(l)- à valeur hydronymique, qui conviendrait mieux d'un point de vue phonétique; mais rien ne dit non plus qu'il s'agisse de celui-ci.
- Le dernier spécialiste à se pencher sur ce nom a été Ernest Nègre [30], qui associe Bréhal, Bréal (Ille-et-Vilaine) et Bréel (Orne), mais les dissocie implicitement des autres noms en -al, en les interprétant comme les fixations toponymiques d'un nom de personne d'origine germanique Blīdald (attesté en Gaule sous la forme Blidaldus) [31], « traité comme °Bridalus » [32]. Le bon abbé est un familier des artifices phonétiques permettant de résoudre les cas difficiles, et l'on en a un bel exemple ici : il faut supposer dans un premier temps une réduction de °Blīdald à °Blĭdal, qui ne semble motivée par rien, sinon la volonté d'obtenir d'une part une finale en -al [33], et d'autre part une voyelle radicale [e] et non [i] [34]. Enfin, il lui faut une dissimilation Blĭdal > Brĭdal pour aboutir à Bréhal. Ces trois altérations successives (ou plus ou moins simultanées) ne sont pas impossibles séparément; leur accumulation les rend improbables, d'autant plus que les deux premières ne paraissent pas motivées. Enfin, le cheminement Blīdald > °Blĭdal > °Brĭdal ne rend absolument pas compte de la variante en [a] Brahal, attestée aux 12e et 13e siècles.
Il ne semble exister aucune solution satisfaisante aujourd'hui. Le statut de la finale, probablement pré-latine, reste incertain. Quant à l'initiale, elle pourrait s'expliquer phonétiquement par un radical gaulois brat-, attesté par exemple dans les mots brater- « frère » ou bratu « gratitude; vœu » [35], mais l'ensemble reste trop aléatoire pour permettre de proposer quoi que ce soit de plausible.
Géographie
Bréhal est arrosée par le ruisseau de ruisseau de Belle-Croix.
Histoire
Bréhal absorbe Saint-Martin-le-Vieux en 1795[36].
La commune est libérée de l'occupation allemande le 30 juillet 1944 [37].
Le 1er janvier 2017, Bréhal passe de l'arrondissement de Coutances à l'arrondissement d'Avranches.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[38]. En 2020, la commune comptait 3 463 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Coutances (1790-1795).
- Arrondissement : Coutances (1800), Avranches (2017).
- Canton : Bréhal (1790), Bréhal (2015).
Les maires
Mairie
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | 9 h - 12 h | 13 h 30 - 17 h 30 |
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Mardi | 9 h - 12 h | 13 h 30 - 17 h 30 | |||
Mercredi | 9 h - 12 h | 13 h 30 - 17 h 30 | |||
Jeudi | 9 h - 12 h | - | |||
Vendredi | 9 h - 12 h | 13 h 30 - 17 h 30 | |||
Samedi | 9 h - 12 h | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
- Diocèse : Coutances.
- Archidiaconé : Coutances.
- Doyenné : Saint-Pair.
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Notre-Dame.
- Patron (présentation) : l'abbé de Hambye.
- Fête patronale : ?
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Sud.
- Doyenné : Pays de Granville-Villedieu.
- Paroisse : Notre-Dame-de-l'Espérance.
Lieux et monuments
- Chapelle Saint-Martin
- Église Notre-Dame (19e s.)
- Église Saint-Martin de Saint-Martin-le-Vieux (ruines)
- Ancienne gare de Bréhal
- Golf de Bréhal
- Halle au blé, œuvre de Paul Héneux
- Havre de la Vanlée
- Hippodrome Gabriel-Lefranc
- Manoir du Mesnil (18e/19e s.)
- Manoir du Mesnil de Bas (17e/19e)
- Monument aux morts
- Moulin à vent du Hutrel (18e s.), tour seule, restaurée en 2009 [41]
- Plage de sable fin (Saint-Martin-de-Bréhal)
- La Route des matelots passe au village de Saint-Martin-le-Vieux, près de la côte
- Bellevue
- La Haulerie
- Le Mesnage-Sauvage (19e s.)
Personnalités liées à la commune
Naissances
- Paul Héneux (1844-1909), architecte
- Gabriel Lefranc (1907-1993), initiateur de l'hippodrome
- Laurent Clément (1921-2004), haut fonctionnaire
- Léon Leverd (1923-1994), déporté
- Guy Lefrançois (1940-), personnalité économique
- Gérard Férey (1941-2017), chimiste
- Sylvie Rouch (1953-), écrivain
Décès
- Paul Brohon (1767-1843), homme politique, ancien maire
- Mathilde Jacob (1848-1928), écrivaine
- Jean Delahaye (1896-1944), maçon, résistant FFI, « Mort pour la France »
- Prosper Môquet (1897-1986) père de Guy Môquet (1924-1941), résistant, fusillé à 17 ans le 22 octobre 1941 à Châteaubriant (Loire-Inférieure). L'une des rues de la commune porte le nom de Guy Môquet.
- Adolphe Coupeaux (1909-1944), « Mort pour la France »
- Jean-Marie Robillard (1950-2021), instituteur écrivain
Autres
- Théophile Maupas (1874-1915), soldat fusillé pour l'exemple à Suippes (Marne), instituteur à Bréhal ; l'une des rues de la commune porte son nom.
- Edmond-Marie Poullain (1878-1951), peintre, graveur, aquafortiste et juge de Paix s'installe à Bréhal en janvier 1928. Il recevra dans sa demeure ses amis Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Fernand Fleuret, André Salmon, qui viendra s'y réfugier en 1946, à l'abri de tracasseries administratives...
- Roger Guibourgé (1881-1952), sculpteur.
Économie
- ASC Robine, menuiserie
- Brévandis gère le magasin Super U
- Cemex
- Flat4specialities, créée en 2011, importation et remise en état d'automobiles anciennes
- Gare de Bréhal (1909-1941), réhabilitée
- Les délices de Camille
- Yguana Yachts
Transports
- Lignes Manéo
- Ligne 54 : Ligne estivale du Coutançais au Granvillais par la côte (juillet-août)
Éducation
- Collège La Vanlée
- École Jean-Monnet (primaire, publique)
Jumelage
- Lydney (Royaume-Uni)
Événements
- Festival À fond la cale, créé en 2000 (en août)
Associations
- Association protectrice de la nature et des animaux (APNA) Site officiel
- Kiwis (pratique et démonstrations de kitesurf et de wind-surf à Saint-Martin-de-Bréhal)
- Société des amis de l'école laïque (SAEL)
- Société de courses de Bréhal
Sports
- Char à voile : Espace voile Bréhal
- Football : La Bréhalaise FC
- Golf de Bréhal
- Handball : Bréhal Handball
- Kayak de mer : Espace voile Bréhal
- Kitesurf : Kiwis
- Pêche : La Sienne
- Planche à voile : Kiwis
- Tennis de table
- Voile : Espace voile Bréhal
Bibliographie
- Pierre Béhier, Bréhal, Chanteloup, huit siècles d'histoire, éd. Ocep, 1969
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 86.
- ↑ Wace, Roman de Rou, 1160-1174, édition de Frédéric Pluquet, Rouen, Frère ed., 1827, t. II, v. 8512
- ↑ Léchaudé D’Anisy, Grands Rôles des Échiquiers de Normandie, première partie, Mémoires de la société des Antiquaires de Normandie XV, 2e série, 5e volume, Paris, 1845, p. 5b.
- ↑ Léchaudé D’Anisy et Antoine Charma, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, pars secunda, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XVI, 2e série, 6e volume, Paris, 1852, p. 3a.
- ↑ Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 368B.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BN, ms. fr. 4620].
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BN, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BN, IFN-7710251].
- ↑ Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ Herman van Loon, D2.me [= Deuxième] carte particuliere des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'a Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 [BN]
- ↑ G. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini.
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
- ↑ Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. I (A-CNO), an XIII (1804), p. 444c.
- ↑ Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 405.
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Coutances, p. 135.
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Auguste Longnon, Les noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929; rééd. Champion, Paris, 1979.
- ↑ Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963 (rééd. Guénégaud, s.d.), p. 112a.
- ↑ Du gallo-roman °BROGILU < bas-latin brogilum, accusatif de brogilus < gaulois °brogilos « bois entouré d’une haie », dérivé diminutif en -ilos de °brogi « champ » (attesté en latin dans les Scholie à Juvénal sous la forme brogæ) < celtique commun °mrogi- « terre, pays » (cf. gallois et breton bro « pays »; ancien irlandais mruig « terre, terrain; manoir », irlandais bruig « pays »), initialement « territoire délimité, marqué », dérivé de la racine indo-européenne °merg- « frontière, limite » (cf. germanique °mark- « frontière, limite de territoire », d'où le français marche; latin margo « bord, bordure; frontière », d'où le français marge).
- ↑ Cf. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 2001, p. 156-157.
- ↑ René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993.
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II , 1991, p. 834, § 14493-14494.
- ↑ Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968, p. 59a.
- ↑ Le nom de personne germanique masculin Blīdald résulte de la combinaison des éléments Blīd- « heureux, joyeux » et -ald < -wald «force, puissance; gouverner ».
- ↑ La forme Blīdald aboutirait en effet à °Bliaud.
- ↑ Le ī long de Blīdald ne peut en effet aboutir qu'à [i] en français, à moins d'un accident en cours de route.
- ↑ Cf. Xavier Delamarre, op. cit., p. 73.
- ↑ 601 communes et lieux de vie de la Manche, éd. Eurocibles, 2014, p. 109
- ↑ « Demain la liberté, l'album souvenir », La Manche Libre, 2003, p.44
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ « Le Hutrel : un moulin à l'histoire mouvementée », Ouest-France, 25-26 juin 2022.
Liens externes
- Voir l'article sur Bréhal dans Rodovid, wiki d'études généalogiques.
- Site officiel de Bréhal
- Site non officiel de Saint-Martin-de-Bréhal