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Équeurdreville

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Vue générale

Équeurdreville est une ancienne commune de la Manche, faisant aujourd'hui partie d'Équeurdreville-Hainneville, commune déléguée au sein de Cherbourg-en-Cotentin depuis le 1er janvier 2016.

Toponymie

Attestations anciennes

  • [gén.] Eschedreville 1056/1066 [vidimus de 1319] [1].
  • Escheldrevilla 1063/1066 [2].
  • Sceldrevilla 1063/1066 [3].
  • ecclesiam Sancte Marie de Escheldrevilla 1146 [vidimus de 1223/1236] [4].
  • Esqueudrevilla 1156/1173 [5].
  • Scheldrevilla 1179 [6].
  • Scheudrevilla ~1180 [6].
  • Echeudrevilla 1180/1189 [7].
  • Escheudrevilla 1180/1189 [8].
  • [acc.] Scheldrevillam 1185/1189 [9].
  • Eskerdevilla 1195 [10].
  • Eskeudevill[a] 1198 [11].
  • Eskeudrevill[a] 1203 [12].
  • Esqueudrevilla 13e s. [6].
  • Esqueurdrevilla 13e s. [6].
  • Esqueudrevilla 1332 [13], 1351/1352 [14].
  • Esqueudreville 1419 [15].
  • Equerdreville 1551 [16].
  • Esqueudreville 1554 [noté 1553] [17].
  • Esqueurdreville 1554, 1558 [18].
  • Esqueudreville 1612/1636 [19], 1677 [20].
  • Equeudreville 1689 [21].
  • Esqueudreville 1713 [22].
  • Equeudreville 1716 [23], 1719 [24].
  • Esqueudreville 1735 [25].
  • Equeudreville 1757 [26], 1758 [27].
  • Equerdreville 1753/1785 [28].
  • Equeurdreville 1717 [29], 1793 [30], 1801 [31].
  • Equerdreville 1804 [32].
  • Equeurdreville 1828 [33], 1829 [34], 1830 [35], 1837 [36], 1835/1845 [37], 1854 [38], 1878 [39].
  • Équeurdreville 1880 [40], 1903 [41].
  • Equeurdreville 1926 [42], 1954 [43], 1962 [44], 1972 [45].
  • Équeurdreville 2007 [46].

Étymologie

Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). Le premier élément est un anthroponyme de type germanique, dont la nature a suscité différentes propositions.

  • Albert Dauzat [47], le premier à émettre une hypothèse, avait proposé un nom de personne germanique continentale (francique) totalement hypothétique °Scildhar. Un tel nom n'est attesté nulle part, et sa disciple Marie-Thérèse Morlet a depuis abandonné cette explication, sans rien proposer d'autre d'ailleurs [48].
  • Adigard des Gautries [49] a rectifié le tir en avançant un nom d'origine scandinave Skialdari (lire Skjaldari). Il est suivi en cela par Ernest Nègre [50], qui reprend textuellement cette hypothèse.
  • François de Beaurepaire [6], fidèle à son habitude, a préféré la version anglo-scandinave de ce nom, à savoir °Skelder, qu'il estime retrouver dans divers toponymes anglais tels que Skelderskew et Skeldergate (Yorkshire) [51]. Cette option est adoptée par René Lepelley [52], à ceci près que le nom de °Skelder perd en chemin son astérisque et devient donc attesté (ce qu'il n'est pas).

L'explication de Dauzat étant définitivement abandonnée, est-il possible de départager les deux dernières hypothèses, relativement proches ? En fait, avec un étymon scandinave de forme Skjaldari, on attendrait plutôt le réflexe °Éc(h)audreville, mais la voyelle radicale a alterne avec ǫ (ö) en ancien islandais et pourrait éventuellement permettre une telle évolution. Toutefois, la forme anglicisée °Skelder pose moins de problèmes d'un point de vue phonétique, et semble donc constituer une solution plus probable.

☞ Le nom de Skjaldari constitue le réemploi de l'ancien norois skjaldari « fabricant de boucliers », apparenté à skjǫldr « bouclier » [53]. L'anglo-scandinave °Skelder postulé par François de Beaurepaire peut en représenter une adaptation en ancien anglais, mais dans cette langue le mot scildere ne semble avoir eu que le sens de « protecteur, défenseur ». Peut-être s'agit-il en fait de ce dernier mot, partiellement scandinavisé.

Géographie

Équeurdreville est arrosée par le ruisseau du Fay et le Vaublat, aussi appelé rivière de la Bonde.

Histoire

En 1834, Équeurdreville compte 1 809 habitants répartis dans 24 villages ou hameaux [54]. On y recense alors six fermes principales.

En 1918, un campement est installé dans la commune qui accueille 550 ouvriers chinois âgés de 20 à 25 ans venus travailler pendant la Première Guerre mondiale [55].

Le 23 juillet 1950, Équeurdreville reçoit la croix de guerre, avec cette citation : « Ville particulièrement éprouvée lors des combats de la Libération et dont les habitants ont toujours fait preuve d'une conduite exemplaire pendant les heures lourdes de l'occupation » [56].

Elle fusionne avec Hainneville le 1er janvier 1965 pour former la nouvelle commune d'Équeurdreville-Hainneville (arrêté du 10 septembre 1964).

Démographie

Évolution démographique de 1793
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
1 0821 0961 1611 2041 6091 8902 1712 6233 6224 304
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
4 9684 7544 4294 3584 8725 0355 4215 7656 2806 945
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 - -
7 5177 6047 3817 6588 0588 3188 6159 624--
Source : Cassini[57]
☞ Selon François de Beaurepaire [6], le nom populaire des habitants d'Équeurdreville est : les Équeurdrais.

Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Les maires

Liste des maires
Période Identité Parti Qualité Observations
1792-1794 Jean Roumy
1794-1795 Jean Baptiste Lepigoché
1795-1797 Jean Roumy
.......-....... Victor Roumy 1798
1800-1815 Jean Baptiste Aubin
1815-1816 J. Gigault de Bellefonds
1816-1826 Antoine Renault
1826-1826 Adrien Postel
1826-1828 Jean Baptiste Aubin
1828-1831 J. B. Roumy des Vindis
1831-1835 François Mignot
1835-1835 Toussaint Levallois
1835-1840 Jean Le Haguée
1840-1844 François Mignot
1848-1848 Louis Vignot
1848-1852 Georges Louis Bertrand avocat
1852-1856 Joseph Murat décédé en exercice le 22 mars 1856
1856-1862 Henry Duchevreuil
1862-1864 Isidore Travers
1864-1867 Jean-Baptiste Lesage
1867-1871 Polydor Hennequin
1871-1874 Francis Lepigeon
1874-1874 Polydor Hennequin
1874-1878 René Mirguet
1878-1878 Jean-Pierre Receveur
1878-1887 Pierre Bouin décédé en exercice le 29 septembre 1887
1888-1899 Jacques Dumoncel
1899-1905 Victor Michaud
1905-1908 Louis Chamonin artificier
1908-1959 Hippolyte Mars ajusteur
1959-1965 Joseph Bocher marin de commerce
Sources : État civil de 1790 à 1892 - De 1892 à 1964 : 601 communes et lieux de vie de la Manche.
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

Personnalités liées à la commune

Naissances

Décès

Autres

Lieux et monuments

Économie

Usine à Gaz

Bibliographie

Livres
Articles
  • André Dupont, « Le parler populaire d'Équeurdreville », Parlers et traditions populaires de Normandie, n° 1.

Notes et références

  1. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 406, § 214.
  2. Ibid., p. 431, § 224.
  3. Ibid., p. 429, § 224.
  4. Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 411, § 273.
  5. Léopold Delisle, Recueil des actes de Henri II, revu et publié par Élie Berger, Imprimerie Nationale, Paris, t. I, 1916, p. 484, § CCCXL.
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 6,4 et 6,5 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 116.
  7. Léopold Delisle, op. cit., t. II, 1920, p. 364, § DCCXXXV.
  8. Ibid..
  9. Ibid., p. 411, § DCCLVIII.
  10. Léchaudé D’Anisy, Grands Rôles des Échiquiers de Normandie, première partie, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XV, 2e série, 5e volume, Paris, 1845, p. 85a.
  11. Thomas Stapelton, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, Société des antiquaires de Londres, Londres, t. II, 1844, p. 473.
  12. Ibid., p. 507.
  13. Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 319A.
  14. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 378A.
  15. Rôles Normands et Français et autres pièces tirées des archives de Londres par Bréquigny en 1764, 1765 et 1766, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie XXIII (3e série, 3e volume), 1re partie, Paris, 1858, p. 270a, § 1468.
  16. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892, p. 212.
  17. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. II), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXII, Caen, 1895, p. 459.
  18. Ibid., p. 128, 459.
  19. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
  20. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  21. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  22. Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  23. Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
  24. Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
  25. Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735.
  26. L. Brion de la Tour, Recueil des Côtes Maritimes de France, Desnos, Paris, 1757, carte n° 11.
  27. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
  28. Carte de Cassini.
  29. Augustin Le Maresquier, Notes historiques sur Équeurdreville, Cherbourg, 1942.
  30. Site Cassini.
  31. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
  32. Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. II (COA-H), an XIII (1804), p. 242a.
  33. Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 445.
  34. Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Cherbourg, p. 131.
  35. J. G. Masselin, Dictionnaire universel de géographie physique, commerciale, historique et politique du Monde Ancien, du Moyen Age et des Temps Modernes comparées / Dictionnaire universel de géographie, t. I, Auguste Delalain, Paris, 1830, p. 454a.
  36. Dictionnaire géographique universel ou description de tous les lieux du globe sous le rapport de la géographie physique et politique, de l’histoire, de la statistique, du commerce, de l’industrie, etc., etc., Sociétés de Paris, Londres et Bruxelles pour les publications littéraires, Bruxelles, 1837, t. I, p. 662a.
  37. cartes d’État-Major (relevés de 1820 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889; Basse-Normandie cartographiée entre 1835 et 1845).
  38. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  39. Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 312.
  40. Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 59a.
  41. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  42. Carte du département de la Manche, L’Illustration économique et financière, 28 août 1926.
  43. Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
  44. Atlas de Normandie, Caen, 1962.
  45. Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
  46. Carte IGN au 1 : 25 000.
  47. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 267a.
  48. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985.
  49. Jean Adigard des Gautries, Les noms de personnes scandinaves en Normandie de 911 à 1066, Lund, 1954, p. 174.
  50. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 1022, § 18417.
  51. Sauf erreur de notre part, ces noms ne figurent ni dans Eilert Ekwall, The Concise Oxford Dictionary of English Place-names (4th edition), Oxford University Press, Oxford, 1960, ni dans la version rajeunie de cet ouvrage : A. D. Mills, A Dictionary of English Place-Names, Oxford University Press, Oxford, 1993.
  52. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 116b.
  53. Du germanique commun °skelduz « bouclier, protection » (cf. anglais shield, néerlandais schild, allemand Schild; ancien norois skjǫldr, suédois sköld, norvégien et danois skjold; gotique skildus), initialement « plaque, planche » < indo-européen °skel-tú-s, probablement au sens de « tranche, section » (cf. lituanien skìltis « section, morceau coupé »), dérivé de la racine °(s)kel- « couper, séparer ».
  54. La Presse de la Manche, 2 mars 1972.
  55. « Noël chinois », Cherbourg-Éclair, 27 décembre 1919.
  56. Ouest-France, 24 juillet 1950.
  57. Population avant le recensement de 1962

Lien externe