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Usine à gaz d'Équeurdreville

De Wikimanche

Vue d'ensemble.
Transporteur de coke.

L'usine à gaz d'Équeurdreville est une ancienne unité de production de la Manche, située à Équeurdreville.

Ouverte en 1919 [1], elle est nationalisée en 1946 et devient la propriété de Gaz de France (GDF) [2]. Elle supplante très vite l'usine à gaz de Cherbourg, située rue Hélain, à laquelle elle est reliée par une canalisation [3]. Gérard Destrais rapporte que l' « usine devait produire le gaz nécessaire à toute l'agglomération cherbourgeoise » [4]. Elle est d'abord dirigée par M. Ferron, à la tête de la société Gaz et eaux de Cherbourg.

L'usine couvre plusieurs hectares [5]. En effet, la société Gaz et eaux avait acquis plus de 100 000 mètres carrés de terrain à 21 propriétaires différents [4].

Elle est reliée par chemin de fer à la gare ferroviaire de Cherbourg par une voie secondaire, dite « voie du Homet ».

Le 10 avril 1961, une nouvelle usine à gaz est inaugurée par le préfet de la Manche [6].

L'usine aurait cessé de produire en 1983.

Un processus de fabrication complexe

Le charbon arrive par mer pour être déchargé à la jetée du Homet et transporté à l'usine où il est stocké dans des soutes, « vastes silos en forme de coque de bateau, creusés dans le roc, ayant 10 mètres de profondeur sur plus de 100 m de longueur » et dont la capacité peut atteindre 9 000 tonnes [5].

Pris là mécaniquement, le charbon passe au broyeur pour être ensuite transporté jusqu'aux accumulateurs par des transporteurs et des élévateurs [5]. « Il redescend - suivant les besoins - pour alimenter la machine à charger les fours. Il est alors projeté, par la force centrifuge, dans les cornues horizontales de 6 mètres de longueur, qui contiennent chacune 600 kilos de charbon. La distillation terminée, une nouvelle machine munie d'un poussoir extrêmement puissant, vient chasser de la cornue le gâteau de coke incandescent, qui tombe par l'autre extrémité sur un entraîneur à palettes, et arrive ainsi à l'extinction, puis de là dans un trommel qui classe le coke en cinq catégories, suivant sa grosseur et en sépare le poussier. Le coke est alors repris à la partie inférieure de cet appareil par une bande métallique mobile de 250 mètres de long, qui effectue la mise en tas du coke classé, en attendant son expédition. Cette bande revient par un chenal souterrain qui passe sous les tas de coke et reprend automatiquement à son retour le coke des tas pour l'amener directement dans les wagons. » [5].

« Le gaz, au sortir des cornues, subit un traitement physique et chimique très complexe, dans le but de le purifier et de lui enlever toutes les matières nuisibles à sa consommation. Il passe successivement dans des réfrigérants, des condensateurs, des extracteurs, des laveurs rotatifs, des épurateurs, des compresseurs, qui sont disposés dans de vastes halls clairs, aérés, propres, silencieux grâce à l'électricité qui vient apporter son aide au gaz pour actionner les moteurs électriques dont sont munis chacun des appareils. » [5].

« Au sortir de l'usine, le gaz se rend dans une série de gazomètres d'une capacité de 10 000 m3, soit à Équeurdreville, soit à Cherbourg même (à proximité du N° 87 de la rue Hélain, mais côté pair où se trouvaient les bureaux de GDF dans les années 1950). Il passe ensuite dans des régulateurs de pression avant d'être émis dans le réseau de canalisation de distribution. » [5].

En 1951 est mis en service «  un nouveau type de four à chambrettes Gilly, qui permit très élégamment d'augmenter la production de gaz, sans augmenter la surface de la salle des fours » [7].

Situation

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Bibliographie

  • Jacques Quehen. « L’industrie du gaz de ville en Normandie » . In: Études Normandes, livraison 14, n°48, 1er trimestre 1955. L’industrie du gaz de ville en Normandie. pp. 197-224 (lire en ligne)

Notes et références

  1. L'Ouest-Éclair, édition de Caen du 15 juin 1920 la donne cependant toujours en construction à cette date.
  2. Michel Hébert et Philippe Coligneaux, Cherbourg, coll. Mémoire en images, éd. Charles Corlet, 1996, p. 77.
  3. « La distribution du gaz », Cherbourg-Éclair, 20 janvier 1922.
  4. 4,0 et 4,1 Gérard Destrais, L'agglomération cherbourgeoise d'autrefois, 1993.
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 et 5,5 « Le gaz et l'électricité à Cherbourg », L'Illustration économique et financière, numéro spécial « La Manche », 28 août 1926, pp. 73-74.
  6. « Aujourd'hui, l'inauguration de la nouvelle usine à gaz marquera le début d'une “Semaine gazière” à Cherbourg », Ouest-France, 10 avril 1961.
  7. Jacques Quehen, « L’industrie du gaz de ville en Normandie », Études Normandes, livraison 14, n°48, 1er trimestre 1955, p. 208 (lire en ligne).

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