La Glacerie
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La Glacerie est une ancienne commune du département de la Manche, commune déléguée au sein de Cherbourg-en-Cotentin depuis le 1er janvier 2016.
![]() (commune de Cherbourg-en-Cotentin) |
Coordonnées de la mairie annexe ![]() 49° 36' 51.66" N, 1° 36' 14.04" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Cherbourg | ||||||||||
Canton | Cherbourg-en-Cotentin-2 | ||||||||||
Ancien canton | Tourlaville | ||||||||||
Intercommunalité | CU de Cherbourg jusqu'au 31 décembre 2015 | ||||||||||
Gentilé | Glacérien(ne)s | ||||||||||
Population | 5 916 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 18,7 km² | ||||||||||
Densité | 316 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 5 m (mini) - 178 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50470 | ||||||||||
N° INSEE | 50203 | ||||||||||
Maire délégué | Anne Ambrois | ||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- Glacerie 1757 [1], 1753/1785 [2].
- la Glacerie 1835/1845 [3].
- La Glacerie 1901 [4], 1954 [5], 1962 [6], 1978, 1993 [7].
- Commune de la Glacerie 2007 [8].
Étymologie
Le nom de cette commune, créée en 1901 par démembrement de celle de Tourlaville, est d'abord attesté en tant que hameau sur divers documents du 18e siècle. Cette agglomération correspond à l'implantation au siècle précédent d'une manufacture de verre et de glaces au milieu de la forêt de Brix (voir la section historique ci-dessous).
Géographie
La commune est située au sud-est de Cherbourg-Octeville. Traversée par les vallées du Trottebec et de la Divette, la commune est fortement urbanisée aux abord de l'ancien tracé de la RN 13, mais encore rurale autour du village des verriers, ou village de l'église.
Histoire
Territoire de la paroisse de Tourlaville, La Glacerie ne naît qu'à l'implantation d'une manufacture de verre au 17e siècle. Auparavant, tout n'est que forêt. Vauban écrit à ce propos en 1686 : « le milieu du pays est bossu et couvert de bois fort épais… lesquels s'étendent jusqu'à un quart de lieue de Cherbourg et font une suite de bois qui a 7 à 8 lieues de long sur 4 de large. » Seule la route reliant Cherbourg à Brix traverse cette forêt, et plus avant encore, au néolithique, un menhir en 1786 à la Pierre-Butée témoignait d'une activité humaine à cet endroit où ont été retrouvées des haches en bronze et des pièces [9].
Vers 1655, Richard Lucas de Néhou profitant du bois à disposition, implante dans la vallée du Trottebec une fabrique de verre et de glaces. Un village dit des Verriers se forme autour. Dix ans plus tard, Colbert crée la Compagnie des glaces à Paris, au faubourg Saint-Antoine, contre le monopole vénitien de la miroiterie. Celle-ci se rapproche de la manufacture de Lucas de Néhou, à laquelle sont accordées des lettres patentes en 1665. Sous le nom de manufactures royales de Saint-Gobain, ces usines se développent à la faveur de l'interdiction d'importation en 1672 décidée par Colbert : les glaces sont soufflées à Tourlaville et polies à Paris. La verrerie produit notamment les miroirs de la galerie des glaces du château de Versailles et l'optique de l'Observatoire de Paris [9].
Fermée en 1834, la manufacture fut totalement détruite lors des bombardements alliés de 1944, à l'exception de la chapelle, convertie en habitation. Le fronton du porche d’entrée de la Manufacture est conservé au musée de La Glacerie.
La commune est issue de sa scission en 1901 du village des verriers d'avec Tourlaville. Le décret signé d'Émile Loubet, président de la République, est publié le 28 mars et promulgué le 17 avril. D'abord fixé au hameau de l'Église, le chef-lieu de la commune fut transféré à celui des Rouges-Terres en 1907 [10]. Henri Menut devient son premier maire. Il l'est toujours quand éclate la Première Guerre mondiale. La commune de 1 500 habitants possède alors quatre écoles (les Brûlins et les Rouges-Terres pour les garçons, village de l’Église et les Rouges-Terres pour les filles). 51 Glacériens meurent au combat. L'érection d'un monument aux morts est décidée en novembre 1917, et il est inauguré le 4 septembre 1921.
Durant la Seconde Guerre mondiale, La Glacerie est une pièce maitresse de la forteresse de Cherbourg imaginée par les Allemands. Le 20 avril 1944, vers 19 heures, l'aviation anglo-américaine bombarde une ligne Brix-Martinvast-La Glacerie et pilonne le hameau de la Réveillerie avec 120 bombes, en visant l'entrepôt de munitions stockées par les Allemands dans le bas des Câbles. Seize corps, dont ceux de neuf enfants et de deux adolescents, sont sortis des ruines du village, douze blessés sont secourus, parmi lesquels une femme succombe quelques jours plus tard.
À la Libération, le 25 juin 1944 [11], l'armée américaine implante un camp de prisonniers à la Motterie, qui accueille jusqu'à 25 000 soldats de l'Axe. Un autre se situe au hameau Quévillon. Le 11 novembre 1948, le secrétaire d’État aux Forces armées, Max Lejeune, remet à la commune la croix de guerre avec étoile de bronze :
- « Village de la banlieue cherbourgeoise organisé par l'ennemi en point d'appui et qui fut détruit plus qu'au deux tiers lors du terrible assaut de l'Armée américaine. Population patriote et courageuse, éprouvée à nouveau après la Libération par des explosions de munition. Est resté accroché à ses ruines et s'est remis au travail avec ardeur, donnant ainsi un magnifique exemple de courage civique. »
Le 30 octobre 1955, le préfet et le maire, Léopold Bellamy inaugurent le nouveau village et le groupe scolaire Lucas-de-Néhou. Durant les années 1950 et 1960, 300 nouveaux logements sont construits. En 1959, l'église est restaurée. Dans les années 1970, l'urbanisation se poursuit : rue Henri-Cornat, cité Montmartre, Beauséjour, La Bricquerie, projets auxquels succèdent dans la décennie suivante La Saillanderie, la Mare aux Canards et Bel-Air [12].
Malgré une forte croissance de la population, qui a été multipliée par trois depuis la Libération, et la densification de la moitié ouest de la commune, La Glacerie conserve une dimension rurale [13], avec une dizaine d'exploitations agricoles en 2015 et un paysage urbain sur seulement un tiers du territoire[9].
En 1973, le Bureau de recherches géologiques et minières creuse un galerie de 200 m dans le secteur des Traînes dans l'espoir, vain, de trouver un filon de titane[9].
Après 114 ans d'existence, la commune de La Glacerie se fond dans la « commune nouvelle » de Cherbourg-en-Cotentin le 1er janvier 2016, gardant un statut de commune déléguée, avec un maire délégué [9].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[14]. En 2020, la commune comptait 5 916 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- Arrondissement : Cherbourg (1901).
- Canton : Octeville (1901), Tourlaville (1975).
Les maires
Mairie déléguée
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | 8 h 30 - 12 h | 13 h 30 - 17 h |
| ||
Mardi | 8 h - 12 h | 13 h 30 - 17 h | |||
Mercredi | 8 h - 12 h | 13 h 30 - 17 h | |||
Jeudi | 8 h - 12 h | 13 h 30 - 17 h | |||
Vendredi | 8 h - 12 h | 13 h 30 - 17 h | |||
Samedi | 11 h - 12 h | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Nord.
- Doyenné : Cherbourg-Hague.
- Paroisse : Saint Jean XXIII.
Patronage
- Patron (présentation) :
- Dédicace de l'église paroissiale : Notre-Dame.
- Fête patronale : Saint-Gobain, en théorie 2e dimanche de septembre [17]
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Nord.
- Doyenné : Cherbourg-Hague.
- Paroisse : Saint-Jean-XXIII.
Lieux et monuments
- Chapelle Saint-Michel (1956)
- Château des Roches, construit à la fin du XIXe siècle, golf depuis 1970
- Cherbourg-Land, à la limite de La Glacerie
- Cimetière de la Glacerie
- Éco-vallée de Crèvecœur
- Église Notre-Dame (19e s.)
- Golf de Cherbourg-La Glacerie
- Hippodrome de La Glacerie
- Manoir de la Fieffe (16e s.), rue Lefèvre-et-Toulorge
- Monument aux morts
- Musée de La Glacerie, dans une ancienne ferme du 19e siècle rénovée : souvenirs et témoignages de la vie locale (dont une collection de coiffes), traditions normandes, histoire de la manufacture des glaces
- Théâtre des Miroirs
- Tunnel de la Brunerie
- Vallée de Quincampoix
- Village de l'Église : village historique des verriers
- Étang des Costils
Personnalités liées à la commune
Naissances
- Anne Bonnet, (1936-2020), intellectuelle
- Marcel Bosquet (1901-1943), résistant, fusillé au Mont-Valérien
- Armand Théreux (1913-1944), résistant torturé, « Mort pour la France »
- Auguste Sadot (1915-1984), coureur cycliste
- Lucien Le Goupillot (1920-1944), déporté, mort en Allemagne
- Louis Lelaidier (1921-1942), résistant fusillé à Saint-Lô
- André Planque (1923-1977), déporté
- Suzanne David Hall (1927-2011), chanteuse d'opéra, résistante
Décès
- Olympe Oury (1754-1821), directeur de la manufacture de glaces.
- Louis-Émile Bertin (1840-1924), ingénieur général du Génie maritime, créateur de la marine militaire du Japon et des arsenaux de Kure et de Sasebo
- Jules Giot (1848-1922), fondateur de la Source des oiseaux
- André Lemonnier (1896-1963), personnalité militaire
- Jean Bellot (1914-2006), entrepreneur
- Maurice Cabart-Danneville (1886-1942), médecin, sénateur de la Manche 1930 à 1940
- René Toulorge (1909-1961), pompier, mort au feu
- Jean Cadet (1924-1969), résistant
Autres
- Richard Lucas de Néhou (-1675), gentilhomme verrier, transforme la petite manufacture de Tourlaville (1655) en manufacture royale des glaces (1665).
- Charles-Émile Bertin (1871-1959), colonel, spécialiste du Japon Meiji. Inhumé à La Glacerie.
- Henri Menut (1841-1924), premier maire de La Glacerie 1901-1919, à l'origine de la création de la commune et du musée de la manufacture des glaces.
- Charles Maurice Cabart-Danneville (1846-1918), homme politique français, inhumé à La Glacerie.
- Joseph-Nicolas Cabart-Danneville (1765-1830), receveur central des contributions indirectes, inhumé à La Glacerie.
- Marie-Ernestine Serret (1812-1884), artiste-peintre, inhumée à La Glacerie.
- René Leseigneur (1909-1944), résistant, résidant à La Glacerie
- Jean Michel (1916-1945), résistant, a été instituteur à La Glacerie.
- Marcel Lefèvre (1926-1961), pompier
Économie
La principale ressource économique provient des zones commerciales de La Banque-à-Genêts et des Marettes, autour du centre commercial régional du Cotentin et de l'hypermarché Auchan.
- Atelier Lepetit : ébénisterie d'art.
- Airwest Affair Atlas Aviation (1988-1990) de Bernard Planche
- Camping-cars Jacqueline
- Éfinor : groupe fondé en 1988 constitué des sociétés Normétal, Sema, Brudner, Mouteau et Euridis
- Euridis Ingénierie (design et ingénierie)
- Établissements Leriche
- Intersport
- Manufacture des glaces (disparue)
Pendant un siècle, la Source des oiseaux (source Giot) a embouteillé son « eau de roches ».
En 1973, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) repère un petit gisement de titane, au lieu-dit La Chasse rouge [18]. Une galerie de 200 m est creusée.
Transports
- Lignes Manéo
- Ligne 1 : Saint-Lô-Cherbourg-Octeville
Éducation
- Collège Émile-Zola (secondaire), rue Henri-Cornat
- Groupe scolaire Henri-Menut (primaire), rue Pierre-et-Marie-Curie (141 enfants en 2016[19])
- Groupe scolaire Bellevue-Kergomard (maternelle, primaire), rue Beauséjour (174 enfants en 2016[19])
- Groupe scolaire Suzanne-Brès (maternelle), Les Rouges-Terres (80 enfants en 2016[19])
- Groupe scolaire Louis-Lucas-de-Néhou (maternelle, primaire), village de l'Église (65 enfants en 2016[19])
Culture
- Amis du musée de La Glacerie
- Bibliothèques
- Festival Les Virées francophones
- Théâtre des Miroirs
Sports
- Basket-ball : US La Glacerie. La section féminine accède en 2018 à la 2e division nationale.
- Cyclotourisme
- Football : US Glacerie (stade de la Saillanderie - qui accueille le Championnat du monde militaire de football féminin 2010). Entente US La Glacerie-Mesnil-au-Val pour les jeunes depuis 2002.
- Hippodrome : courses de trot.
- Karaté : Karaté-Do Shotokan Cherbourg-La Glacerie.
- Pétanque : Union sportive pétanque glacérienne.
- Tennis de table : US La Glacerie TT, section créée en 1987.
Bibliographie
- M. de Barmon, « La Glacerie de Tourlaville », in Mémoires de la Société académique de Cherbourg, 1867, p. 244-252.
Notes et références
- ↑ L. Brion de la Tour, Recueil des Côtes Maritimes de France, Desnos, Paris, 1757, carte n° 9-15.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ cartes d’État-Major (relevés de 1820 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889; Basse-Normandie cartographiée entre 1835 et 1845).
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
- ↑ Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ 9,0 9,1 9,2 9,3 et 9,4 « À 114 ans, La Glacerie est la benjamine de Cherbourg-en-Cotentin », 'Ouest-France, 28 décembre 2015 (lire en ligne).
- ↑ Site Cassini.
- ↑ « Demain la liberté, l'album souvenir », La Manche Libre, 2003, p.30
- ↑ « Une vocation de bâtisseurs », La Presse de la Manche, 29 juillet 2011.
- ↑ Jean-Luc Fonty, « La Glacerie : une ville aux deux visages », La Presse de la Manche, 3 août 2013.
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ Anonyme, Les 50 000 adresses de la Manche, L'agence générale de publicité et d'édition, Caen, 1939, p. 435.
- ↑ La Presse de la Manche, 10 avril 1973.
- ↑ 19,0 19,1 19,2 et 19,3 La Presse de la Manche, 2 septembre 2016.
Lien externe
- Voir l'article sur La Glacerie dans Rodovid, wiki d'études généalogiques.