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Vallée de Quincampoix

De Wikimanche

La vallée de Quincampoix
Vue de la vallée de Quincampoix, près de Cherbourg par Jules-Amédée-Jean Fleury (vers 1866).

La vallée de Quincampoix est un site naturel de la Manche.

La Divette y a creusé son lit.

Situation

Elle se forme à hauteur de Martinvast, dont elle constitue la limite nord-ouest, puis s'étend entre La Glacerie et Cherbourg-Octeville, qui forment ses deux versants, pour aboutir à Cherbourg, au pied de La Roche qui pend.

C'est l'une des grandes voies d'accès sud de Cherbourg. Elle assure le passage de la route de Martinvast et de la ligne ferroviaire Paris-Cherbourg.

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Étymologie

« Quincampoix » serait une déformation de l'expression « qui qu'en poist » dont la signification fait débat chez les étymologistes. « Elle a toujours commencé par désigner un moulin qui, établi sur un cours d'eau en amont d'un moulin préexistant, était de nature à causer de l'humeur au propriétaire de celui-ci en le rendant, au point de vue de l'eau motrice, tributaire du nouveau moulin »[1].

Histoire

Le carrefour avec la route de Paris.
Vue générale.
Train dans la vallée de Quincampoix
Source Giot

Ce fut longtemps un lieu de promenade apprécié des habitants de Cherbourg : « Quincampoix est un de ces lieux où l'on va errer quand on a le cœur jeune et l'imagination rêveuse. On aime à le voir s'abriter frileusement derrière les rochers, comme un oiseau dans son nid ; avec ses jolies maisonnettes, sa rivière luisante au soleil au milieu des aunes et des saules blafards qui la bordent dans son cours sinueux à travers les vertes prairies ; son bruit d'eaux et de moulins, ses côteaux couverts de bois, de pommiers, d'enclos et de jaunes moissons balancées par le vent. On se plaît à suivre de l’œil cette double rangée de collines tortueuses et disparaissant les unes derrière les autres avec leurs flancs verts ou bruns ; leurs sommets couverts d'arbres ou de rocailles ; à s'arrêter devant cette Roche qui pend, dont les blocs fendillés menacent depuis quelques siècles le hameau bâti de leurs débris ; à grimper sur les collines et à laisser errer ses pensées vagabondes dans les courbures des vallons brumeux, dans les arbres des bois, derrière ces clochers épars et ces petits hameaux blancs, d'où la fumée s'élève ; ou sur les pas de ces jolies laitières qui, la cruche de cuivre bien luisante sur l'épaule, viennent le soir traire en chantant dans les prés d'alentour, ou bien encore sur la mer, lorsqu'une voile apparaît à l'horizon et se détache, blanche, de l'azur du ciel et des eaux. » [2]. Des guinguettes et des cafés y ouvrent.

On compte jusqu'à sept moulins entre Cherbourg et Martinvast [3]. Vers 1920, il n'en reste qu'un seul, le moulin Lucas, qui a absorbé tous les autres [3]. Il devient moulin Le Thullier en 1922 [3]. Il cesse son activité vers 1973 [3].

Au début du XXe siècle, le nombre d'habitants augmente et on équipe la vallée de l'eau potable, puis de l'éclairage électrique.

En 1922, la construction du dépôt de locomotives vient quelque peu saccager le paysage, « provoquant l'indignation des habitués » [3]. Ce hangar, abandonné par la SNCF, est occupé de 1988 à 1990 par un espace de loisirs et d'animation nommé Cherbourg-Land.

Une fête annuelle est créée en août 1930, et réunit les riverains jusque dans les années 50.

En avril 1964, le conseil municipal de La Glacerie donne le nom du poète Louis Lansonneur à une partie de la voie qui dessert la vallée.

En 2006, la Communauté urbaine de Cherbourg y a construit une usine de traitement des eaux de la Divette, d'une capacité de 26 000 m³ par jour.

Événements

  • Le 5 décembre 2010, la vallée est inondée, avant que les quartiers sud-est de Cherbourg ne subissent le même sort. La hauteur d'eau y atteint 1,50 m.

Commerces et activités diverses

Avant la Seconde Guerre mondiale, et un peu après, on y trouvait des guinguettes dans lesquelles les Cherbourgeois aimaient à venir se divertir. Dans les années 1950 et 1960, Les Rosiers et À Robinson organisent régulièrement des bals [4].

  • Consulat du Vénézuela (M. Lejeune) [4]
  • L'Arnaque, puis Le Why Not (discothèque) [5]

Notes et références

  1. Auguste Longnon, Les noms de lieu de la France : leur origine, leur signification, leurs transformations, E. Champion, 1923.
  2. Jean Fleury et Hippolyte Vallée, Nouveau guide du voyageur à Cherbourg, Imprimerie de Noblet, Cherbourg, 1839.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Bernard Launey, Cherbourg 1900-1975, impr. La Dépêche, 1976, p. 8.
  4. 4,0 et 4,1 La Police cherbourgeoise vous renseigne, Imprimerie commerciale cherbourgeoise, sd [1953].
  5. Le Guide touristique, Cherbourg-Cotentin, 2014.

Liens internes