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*6 juillet 1942 : un [http://dev.memoirevive.org/spip.php?article73 convoi de déportés] quitte le camp d’internement de la Wehrmacht de Royallieu près de Compiègne (Oise) à destination du camp d’extermination d’Auschwitz. Parmi eux, les résistants manchois : [[Roger Aumont]], [[Pierre Cadiou]], [[Alphonse Doucet]], René Fouquet, [[Georges Gigareff]], Louis Hamel, Marcel Hodiesne, Edouard Lechevalier,[[ Léon Lecrées]], Lucien Levaufre, René Longle, [[Auguste Marie]], Charles Mauger, Charles Passot, Paul Paouty, [[Pierre Picquenot]],[[ Lucien Siouville]], [[Léon Truffert]]. Aucun ne reviendra.   
*6 juillet 1942 : un [http://dev.memoirevive.org/spip.php?article73 convoi de déportés] quitte le camp d’internement de la Wehrmacht de Royallieu près de Compiègne (Oise) à destination du camp d’extermination d’Auschwitz. Parmi eux, les résistants manchois : [[Roger Aumont]], [[Pierre Cadiou]], [[Alphonse Doucet]], René Fouquet, [[Georges Gigareff]], Louis Hamel, Marcel Hodiesne, Edouard Lechevalier,[[ Léon Lecrées]], Lucien Levaufre, René Longle, [[Auguste Marie]], Charles Mauger, Charles Passot, Paul Paouty, [[Pierre Picquenot]],[[ Lucien Siouville]], [[Léon Truffert]]. Aucun ne reviendra.   
* 14 août 1942 : arrestation de[[ Pierre Vastel]] à [[Équeurdreville]].
* 14 août 1942 : arrestation de[[ Pierre Vastel]] à [[Équeurdreville]].
* 18 août 1942 : le tribunal militaire allemand de Saint-Lô condamne à mort des résistants du Front national-FTPF (affaire Jurczyszyn) pour « activité communiste, constitution de stocks d'armes et d'explosifs, actes de sabotage contre l'armée allemande ». [[Alexandre Avoyne]],  [[Famille Bouffay|Félix Bouffay]], [[Fernand Charpentier]], Yves Duboscq, Maurice Lemaire (père),[[ Raymond Potier]], [[Léon Theil]], [[Pierre Vastel]] sont fusillés le 1{{er}} octobre ;  Lucien Delacour, Gustave Jurczyszyn, Maurice Lemaire (fils) sont fusillés le 24 novembre ; Louis Barbey, [[Stéphane Contesse]], Philibert Daireaux, Albert Delacour, René Lorence et [[Pierre Tirel]] mourront dans des camps de concentration.   
* 18 août 1942 : le tribunal militaire allemand de Saint-Lô condamne à mort des résistants du Front national-FTPF (affaire Jurczyszyn) pour « activité communiste, constitution de stocks d'armes et d'explosifs, actes de sabotage contre l'armée allemande ». [[Alexandre Avoyne]],  [[Famille Bouffay|Félix Bouffay]], [[Fernand Charpentier]], Yves Duboscq, Maurice Lemaire (père),[[ Raymond Potier]], [[Léon Theil]], [[Pierre Vastel]] sont fusillés le 1{{er}} octobre ;  Lucien Delacour, Gustave Jurczyszyn, Maurice Lemaire (fils) sont fusillés le 24 novembre ; Louis Barbey, [[Stéphane Contesse]], Philibert Daireaux, Albert Delacour, [[René Lorence]] et [[Pierre Tirel]] mourront dans des camps de concentration.   
* 2 novembre 1942 : [[Victor Lévêque]] est arrêté à l'intérieur de l'[[arsenal de Cherbourg]]. Il sera exécuté à [[Saint-Lô]] le 2 janvier 1943.
* 2 novembre 1942 : [[Victor Lévêque]] est arrêté à l'intérieur de l'[[arsenal de Cherbourg]]. Il sera exécuté à [[Saint-Lô]] le 2 janvier 1943.
*24 janvier 1943 :[[ Marie Lesage]] est déportée à Auschwitz, elle fait partie d'un convoi de deux cent trente femmes résistantes.
*24 janvier 1943 :[[ Marie Lesage]] est déportée à Auschwitz, elle fait partie d'un convoi de deux cent trente femmes résistantes.

Version du 7 novembre 2012 à 13:09

La Résistance dans la Manche est active pendant la Seconde Guerre mondiale, même si elle se heurte à l'importance des forces allemandes stationnées dans le département.

Une quinzaine de mouvements et réseaux sont tout de même créés, certains très actifs. Ils ne cessent de compliquer ou de retarder l'approvisionnement des troupes d'occupation par de nombreux sabotages et quelques actions d'éclat. Ils jouent également un rôle non négligeable avant le Débarquement allié du 6 juin 1944 en collectant des renseignements et en les transmettant à Londres, puis lors du Débarquement proprement dit et dans les combats qui suivent.

La diffusion d'écrits clandestins (tracts, journaux...), imprimés et diffusés à grands risques, parfois dès le début de l’occupation, permet à une partie de la population - sans cesse plus large - de se ranger, dans les faits ou dans l'esprit, du côté de la Résistance.

Comme partout ailleurs, l’occupant nazi tente de s’opposer à la Résistance par la terreur. Ainsi, plusieurs dizaines de résistants de la Manche sont fusillés, d’autres envoyés dans des camps de concentration d’où la plupart ne reviennent pas. Les autorités du gouvernement de Vichy -même si des désobéissances et des désengagements se produisent peu à peu parmi ces fonctionnaires-, livrent aux Allemands un nombre important de résistants, la police française devançant parfois la Gestapo lors de rafles et autres opérations de répression.

Réseaux et organisations

  • Alliance
  • Arc-en-Ciel : Granville, Torigni-sur-Vire
  • Confrérie Notre-Dame
  • F2 ou Famille-Interallié
  • FFI (Forces françaises de l'intérieur)
  • FN ( Front national de lutte pour l'indépendance de la France)
  • FTPF (Francs-tireurs et partisans français) : groupes de lutte armée du FN
  • Libération-Nord : Cherbourg
  • Maquis de Beaucoudray
  • Maquis de Saint-Hilaire-du-Harcouët
  • Mission Hellsman : Avranches
  • OCM (Organisation civile et militaire)
  • Résistance Fer : Saint-Lô
  • Résistance PTT : Saint-Lô
  • Strang : Avranches
  • Tec : Cherbourg

...

Il y avait 1 441 résistants recensés dans la Manche au 15 octobre 1943 et 1 621 au 1er juin 1944 [1].

Faits marquants

  • Juillet 1940 : Médéric-Védy commence à organiser la Résistance à Cherbourg et dans les environs.
  • Juillet 1940 : des fils électriques sont coupés à Équeurdreville.
  • Septembre 1940 : André Defrance constitue dans la Manche des groupes de résistants sous l’égide du Parti communiste interdit. Des tracts sont distribués, des réunions clandestines organisées. Ces groupes formeront plus tard les premiers comités du Front national de Résistance.
  • 16 octobre 1940 : un câble téléphonique est coupé à Sideville.
  • 28 octobre 1940 : des câbles téléphoniques sont coupés à Cherbourg.
  • Février 1941 : le pipe-line de la Marine est saboté à Hainneville, ainsi que des câbles téléphoniques à Cherbourg, Tonneville et Branville.
  • Mars 1941 : un stock d'armes allemandes est volé à Brix.
  • 19 mars 1941 : le tribunal militaire de Saint-Lô condamne à mort Jean Magloire Dorange et Pierre Devouassoud qui avaient tenté de rejoindre l'Angleterre le 12 février. Ils sont fusillés le 12 avril à Montebourg.
  • Mai 1941 : André Defrance organise une grève patriotique d’une journée parmi les ouvriers travaillant sur un chantier au terrain d’aviation de Gonneville-Maupertus. Le succès de cette grève, unanimement suivie, est un encouragement pour la constitution du Front national.
  • Mai 1941-décembre 1941: implantation dans la Manche du Front national, mouvement de Résistance organisée. André Defrance en est l'initiateur et le premier responsable départemental.
  • Été 1941: des membres des comités Front national, dirigés par Henri Corbin, coupent à Gathemo la ligne téléphonique aérienne à usage militaire (24 fils), établie par les Allemands entre Brest et Berlin.
  • Octobre 1941 : les Allemands fusillent un jeune homme accusé d'avoir coupé des câbles téléphoniques.
  • 18 février 1942 : arrestation à Cherbourg par la police française de six résistants communistes. Cent kilogrammes de tracts récemment édités sont saisis (dixit le Cherbourg-Éclair). Interrogés d’abord au commissariat central de Cherbourg puis livrés à la Gestapo, tous ces résistants mourront : Roger Bastion, Louis Canton, Henri Messager (responsable interrégional), Achille Mesnil seront fusillés au Mont-Valérien, Jules Mesnil mourra des suites des tortures, Marie Lesage, déportée, mourra à Auschwitz.
  • 16 mars 1942 : les Allemands fusillent Marcel Ledanois, de Valognes, pour détention d'armes.
  • Avril 1942 : sabotages de voies ferrées.
  • 21 juin 1942 : destruction d'un dépôt de matériel allemand dans les hangars de l'entreprise Grouard à Cherbourg, par le groupe Front national-FTPF « Valmy ».
  • 25 juin 1942 : destruction à Coutances de stocks et de véhicules allemands stationnés place de la « Croûte ». Participent à cette opération, les résistantsFernand Charpentier et Pierre Tirel, membres d'un groupe Front national-FTPF dirigé par Félix Bouffay et constitué principalement de cheminots.
  • 2 juillet : arrestation à Cherbourg de Gustave Jurczyszyn et démantèlement d'un réseau de résistance : une quarantaine d'arrestations. Cette opération, qui mènera à la mort de nombreux partisans, est initiée par la police française, puis se poursuit en collaboration avec la police allemande.
  • 6 juillet 1942 : un convoi de déportés quitte le camp d’internement de la Wehrmacht de Royallieu près de Compiègne (Oise) à destination du camp d’extermination d’Auschwitz. Parmi eux, les résistants manchois : Roger Aumont, Pierre Cadiou, Alphonse Doucet, René Fouquet, Georges Gigareff, Louis Hamel, Marcel Hodiesne, Edouard Lechevalier,Léon Lecrées, Lucien Levaufre, René Longle, Auguste Marie, Charles Mauger, Charles Passot, Paul Paouty, Pierre Picquenot,Lucien Siouville, Léon Truffert. Aucun ne reviendra.
  • 14 août 1942 : arrestation dePierre Vastel à Équeurdreville.
  • 18 août 1942 : le tribunal militaire allemand de Saint-Lô condamne à mort des résistants du Front national-FTPF (affaire Jurczyszyn) pour « activité communiste, constitution de stocks d'armes et d'explosifs, actes de sabotage contre l'armée allemande ». Alexandre Avoyne, Félix Bouffay, Fernand Charpentier, Yves Duboscq, Maurice Lemaire (père),Raymond Potier, Léon Theil, Pierre Vastel sont fusillés le 1er octobre ; Lucien Delacour, Gustave Jurczyszyn, Maurice Lemaire (fils) sont fusillés le 24 novembre ; Louis Barbey, Stéphane Contesse, Philibert Daireaux, Albert Delacour, René Lorence et Pierre Tirel mourront dans des camps de concentration.
  • 2 novembre 1942 : Victor Lévêque est arrêté à l'intérieur de l'arsenal de Cherbourg. Il sera exécuté à Saint-Lô le 2 janvier 1943.
  • 24 janvier 1943 :Marie Lesage est déportée à Auschwitz, elle fait partie d'un convoi de deux cent trente femmes résistantes.
  • Mars 1943 : sabotages de voies ferrées.
  • Mai-juin 1943 : vague de répression menée dans l'ensemble du département contre la résistance communiste (FN-FTPF), suite à l'arrestation à Cherbourg de Robert Colléate dit « Paul » : Robert Colléate est fusillé, Paul Chartier, Victor Francolon, Louis Chollet, André Loison, Raymond Brûlé, Alfred Duros, Georges Gautier, Emile Lecarpentier, Ange Leparquier, Régis Messac sont envoyés dans des camps de concentration ; la plupart ne reviendront pas.
  • Décembre 1943 : le groupe FTPF « Charles Tillon » d'Avranches, dirigé par Jean Turmeau, provoque le déraillement d'un train de ravitaillement allemand au Val-Saint-Père : une locomotive et trois wagons détruits, les marchandises sont éparpillées sur la voie.
  • 19 janvier 1944 : une équipe constituée de résistants FTPF d'Avranches et de Flers (Orne) effectue un sabotage à la centrale hydro-électrique de Vezins. Quatre transformateurs sont détruits par explosifs et incendiés, l'usine cesse pour longtemps de fournir du courant aux chantiers du Mur de l'Atlantique.
  • 23 janvier 1944 : un soldat allemand est assassiné en pleine rue à Saint-Lô.
  • 29 janvier 1944 : six Cherbourgeois sont arrêtés par les feldgendarmes.
  • Nuit du 5-6 juin 1944 : la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg est dynamitée au-dessus de Carentan, ainsi que les lignes Coutances-Cherbourg et Coutances-Saint-Lô. Le câble téléphonique reliant le 84e corps allemand à Saint-Lô et la 91e division à Valognes est coupé, ainsi que le câble Saint-Lô-Jersey et le câble Cherbourg-Brest.
  • 11 juin 1944 : les Allemands procèdent à une fouille complète de Graignes pour retrouver des parachutistes américains cachés par la population, avec l'aide du réseau de résistance d'Airel. Le curé, l'abbé Albert Leblastier, et le père Lebarbanchon, sont arrêtés et fusillés le lendemain.
  • 14 juin 1944 : 11 membres du groupe Résistance PTT de Saint-Lô sont arrêtés à Beaucoudray. Ils sont fusillés le lendemain. Ce sont : Jacques Albertini, Étienne Bobo, René Crouzeau, Alfred Guy, Jacques Hamel, Jean Lecouturier, Auguste Lerable, Francis Martin, André Patin, Raymond Robin et Jean Sanson.
  • 15 juin 1944 : des résistants abattent des arbres au Mesnil-Adelée et bloquent 18 camions allemands, qui seront détruits peu après par l'aviation américaine.
  • 22 juillet 1944 : arrestation de Maurice Marland, chef de la résistance granvillaise. Libéré, il sera assassiné un peu plus tard à La Lucerne.
  • 31 juillet 1944 : six résistants sont fusillés dans la carrière de Bourberouge à Saint-Jean-du-Corail.

...

Résistants de la Manche

par ordre alphabétique


voir aussi Liste des résistants PCF et FN-FTP de la Manche


Fusillés du Mont Valérien

Des résistants de la Manche figurent parmi les 1 014 personnes fusillées au Mont Valérien (Hauts-de-Seine) entre le 23 mars 1941 et le 12 août 1944.
Ce sont (entre parenthèses la date d'exécution) : Roger Bastion, chaudronnier, (21 septembre 1942) ; Marcel Bosquet, artisan sculpteur, né le 4 juillet 1901 à La Glacerie (2 décembre 1943) ; Auguste Jean, douanier, né le 1er juin 1899 à Blainville-sur-Mer (25 avril 1942) ; Achille Mesnil, arrimeur à Cherbourg, né le 27 février 1901 à Octeville (21 septembre 1942), et Marcel Simon, employé, né le 27 décembre 1899 (13 mai 1943) [2].

Monuments commémoratifs

Cherbourg : stèle aux martyrs de la Résistance du Cotentin.

Plusieurs monuments commémorent, dans le département, l'action et le courage des résistants :

Il existe également des plaques commémoratives dans de nombreuses communes du département.

Bibliographie

Livres
  • Abbé David, Du bagne français au bagne nazi, éd. Leclerc, 1950 (sur la résistance des catholiques dans la Manche)
  • Marcel Leclerc, La Résistance dans la Manche, 1980, réédition 2004 Inédits et introuvables du patrimoine normand
  • Raymond Ruffin, La Résistance normande face à la Gestapo, Presses de la Cité, 1977
  • André Picquenot, Cherbourg sous l'occupation, éd. Ouest-France, 1983
  • André Debon, Louis Pinson, La Résistance dans le bocage normand, éd. Tiresias, 1998
  • Dominique François, L'Affaire Jurczyszyn, éd. Eurocibles, 2009
Articles
  • Albert Desile, « C'était à l'aube qu'on les fusillait », La Manche Libre, 7 juin 1953
  • Tout sur la Manche, Revue du département de la Manche, n° 113-114-115, 1987
  • Michel Boivin, « Les résistants manchois, 1940-1944 », Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, 1994

Lien interne

Liens externes

Notes et références

  1. Raymond Ruffin, La Résistance normande face à la Gestapo, éd. Presses de la Cité, 1977.
  2. Ouest-France, 4 mars 2009.