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Raymond Le Corre

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Raymond Le Corre.

Raymond Le Corre, né à Équeurdreville le 18 septembre 1901 et mort à Saint-Lô le 6 juin 1944 [1], dans le bombardement de la prison de la nuit du 6 au 7 juin 1944, est un homme politique résistant de la Manche, « Mort pour la France ».

Biographie

Après des études à Cherbourg, il est nommé en 1923 contrôleur adjoint dans les Douanes, au Havre [2].

Revenu dans le Cotentin en 1927, il est vérificateur à Hainneville. Membre du syndicat des Douanes, il devient secrétaire fédéral du Parti socialiste [2].

Il se marie avec Raymonde Tétrel (1909-2000) le 11 mai 1929 à Paris, le couple a trois enfants [3].

Élu conseiller général SFIO pour le canton d'Octeville en 1931, pour peu de temps, contre Jules Maffre, il entre au conseil municipal d'Équeurdreville en 1935 et devient adjoint d'Hippolyte Mars [2]. Suite au recours du Préfet de la Manche auprès du Conseil d'Etat, à la demande du sénateur et conseiller général Maurice Cabart-Danneville, cette élection est invalidée pour conflit d'intérêt. C'est Jean Goubert qui est élu en 1932 au siège devenu vacant [4].

En juin 1936, il est candidat SFIO aux élections législatives à Cherbourg. Il arrive en tête du premier tour. Mais le maintien du candidat radical Pierre Appell donne la victoire, au second tour, au candidat de la droite, Léon Vaur [5].

Il accepte sa nomination par Vichy le 19 mars 1941 dans la municipalité d'Hippolyte Mars [6].

Engagé dans les réseaux de Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, il prend la tête de Libération-nord le 4 juillet 1943 [2]. Dénoncé, il est arrêté le 1er mars 1944 [2], dans le bureau de l'adjoint Joseph Bocher, affirme Dominique Gros [7]. Les témoins de son arrestation sont madame Gabrielle Lacotte et monsieur Mars [8].

Incarcéré à la prison de Saint-Lô, son compagnon de résistance Jean Goubert tente vainement de le faire évader début juin. Il meurt lors du bombardement des alliés de la nuit du 6 au 7 qui détruit la prison [2].

Les recherches conjointes, après guerre, de René Schmitt et Henri Lecrès ont permis d'établir, selon ce dernier, en 1950, que Raymond Le Corre n'est pas mort dans le bombardement de la prison de Saint-Lô, mais que, seulement blessé, il s'est retrouvé dans un hôptital allemand en Pologne pour y être soigné et qu'il a été inhumé à Lunebourg, suite à son décès, le 25 juin 1945, à l'hôpital anglais n° 74. Toutefois, des incertitudes étant apparues quant à l'identité du corps retrouvé, la famille renonce à son rapatriement [9]. La mairie de Saint-Lô ne dispose d'aucun certificat de décès concernant Raymond Le Corre en 1944. Il n'existe aucune mention « Mort pour la France » sur son acte de naissance.

Le Tribunal de Cherbourg, le 11 décembre 1946 déclare son décès "constant par suite de sa dispariton" et ordonne la transcription de son décès sur son acte de naissance [10].

Hommages

  • Le collège, une école primaire et une école maternelle d'Équeurdreville-Hainneville portent le nom de Raymond Le Corre.

Notes et références

  1. Alain Thérache, « Personnalités - Résistant - Raymond Le Corre », Généalogie-en-Cotentin, site internet
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Jérémie Delauney, L'Écho des Bahuts, 3 juin 2008.
  3. Un fils et deux filles.
  4. L'avenir de la Manche, 2 janvier 1932.
  5. Jean Quellien, Les Élections dans la Manche, éd. Ocep, 1973.
  6. Cherbourg-Éclair, 21 mars 1941.
  7. « Équeurdreville, socialiste depuis plus d’un siècle », Ouest-France, 31 décembre 2015 (lire en ligne).
  8. Demande d'attribution du titre d'interné résistant, n°72 677, Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, Direction interdépartementale de Rouen, § V, Service historique de la Défense, Département des fonds d'archives, Caen. Demande faite le 11 décembre 1955, attribuée le 4 mai 1956 et notifiée à Madame Le Corre le 10 Octobre 1956.
  9. Henri Lecrès-Denis Lecrès, Contre l'oubli, Cherbourg-Toulon et retour. Chronique de la vie d'un résistant 1939-1947 , éd. Isoète, 2013, p. 115.
  10. Extrait du registre des actes d'État civil, Ville D'Équeurdreville, Année 1946. Division archives des victimes des conflits contemporains, Caen. Dossier n°26 732.

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