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Valognes

De Wikimanche

Valognes est une commune du département de la Manche.

On lui attribue souvent l'appellation de « Versailles normand » en souvenir de son rôle intellectuel et mondain [1].

Valognes a été une sous-préfecture de 1800 à 1926.

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Commune de Valognes
Arrondissement Cherbourg-Octeville
Canton Valognes
Intercommunalité Communauté de communes du Bocage valognais
Gentilé Valognais(es)
Population 7 815 hab.
Superficie 15,63 km²
Densité Erreur d’expression : opérateur < inattendu. hab./km2
Altitude 19 m (mini) - 87 m (maxi)
Code postal 50700
N° INSEE 50615
Maire Jacques Coquelin
[[Fichier:|300px |Blason de Valognes]]

Blason de Valognes


Histoire

Bâtie dans un vallon où se réunissent plusieurs ruisseaux, et près de l'emplacement qu'occupait l'ancienne cité d'Alauna, Valognes aurait été fondée à l'époque où fut détruite la cité romaine. Les habitants qui échappèrent à l'incendie se réfugièrent au val, alors habité par des potiers, et s'y établirent : la principale rue de Valognes porte même encore le nom de « rue de Poterie ». L'étymologie du mot Valognes s'explique par la situation de la ville : de val de Logne (Alauna).

Durant les guerres qui désolèrent la province, depuis le XIIe siècle jusqu'au XVIIe, elle a pu avoir part à la bonne ou mauvaise fortune des villes circonvoisines, mais non exercer une influence notable. Elle possédait un château-fort, qu'un des continuateurs de l'abbé Velly a dit avoir été bâti par Clovis, mais sans citer de garants, et comme pour la plupart des cités du Moyen Âge, son histoire se lie si intimement à celle de son château, qu'elles ne font pour ainsi dire qu'une.

La première mention qui soit faite de Valognes se trouve à l'occasion de Guillaume Ier, duc de Normandie. Ce prince y résidait volontiers, et c'est là que son fou vint l'avertir, au milieu de la nuit, que les seigneurs du Bessin et du Cotentin, conjurés contre lui, se proposaient de le surprendre et de l'assassiner. Il monta aussitôt à cheval, s'enfuit à travers cent périls et gagna Falaise (Calvados). La bataille du Val-des-Dunes, en ruinant les prétentions de Guy, comte de Bourgogne, assura au Bâtard la possession de son duché. — Le château [2] était sans doute peu considérable à cette époque, puisque Guillaume s'y crut si peu en sûreté, qu'au lieu d'y attendre ses ennemis, il mit la plus grande précipitation à s'en éloigner. — Il n'en est plus question jusqu'en 1346.

Édouard III, roi d'Angleterre, prit la ville sans coup férir, y coucha, la fit piller et en partit le lendemain après l'avoir incendiée. — Neuf ans après, un traité conclu à Valognes même céda cette ville avec le Cotentin, à Charles II, roi de Navarre. On a tout lieu de croire que ce prince, à qui Cherbourg dut les hautes et puissantes murailles qui le défendaient, la fortifia également. Du moins, lorsqu'en 1364, Du Guesclin vint en faire le siège, le château était-il en bon état de défense. Il soutint plusieurs assauts, et à la honte de la garnison qui avait capitulé, une poignée d'Anglais put résister seule encore quelques jours, et ne céda que par surprise. Le traité de Guerrande rendit cette forteresse au roi de Navarre qui la perdit de nouveau en 1378. Du Guesclin, maître de toutes les villes que ce prince possédait en Normandie, n'avait échoué que devant Cherbourg ; la garnison anglaise de cette place escarmouchait fréquemment avec les garnisons des places voisines. Les deux partis, ayant leurs principaux chefs en tête, se rencontrèrent le 4 juillet 1379, dans la forêt de Valognes et en vinrent aux mains. « La bataille, dit Froissart, dura longuement, et moult fut fort combattue et bien continuée tant d'un côté comme d'autre. » A la fin cependant les Anglais eurent le dessus, et Guillaume de Bordes, gouverneur du Cotentin, fut fait prisonnier.

1415 — L'aliénation mentale dans laquelle était tombé le roi Charles VI, l'inimitié qui avait éclaté entre les grands du royaume et les troubles que cette division suscita, encouragèrent les prétentions de Henri V, roi d'Angleterre. Il mit sur pied une armée de plus de 50 000 hommes, passa en France et s'empara successivement de toute la Normandie ; Cherbourg fut la dernière ville qu'il prit, encore n'y parvint-il qu'après un siège de trois mois, qui lui coûta la perte d'un tiers de ses troupes, et en subornant à prix d'or le gouverneur. A partir de cette époque (1418) Valognes, comme le reste de la province, resta plus de trente ans sous la domination anglaise.

En 1449, les hostilités recommencèrent, et Charles VII enleva à l'Angleterre plusieurs des places dont elle avait la possession : Valognes était du nombre ; mais l'année suivante, Thomas Kiriel, général anglais, étant venu l'assiéger, il l'amena à capituler après un blocus de trois semaines, durant lequel les habitants se défendirent avec une vigueur qui honore leur courage. Les succès des armes anglaises touchaient à leur terme. L'échec de Formigny porta un coup terrible à nos fiers vainqueurs ; la plupart des villes de Basse-Normandie leur furent aussitôt reprises, et la reddition de Cherbourg, le 12 août, les chassa enfin du territoire français.

Le pays put goûter quelque repos, et plus d'un siècle s'écoule avant qu'il soit de nouveau fait mention de Valognes. En 1562, les protestants, excités et soutenus par Elisabeth, s'insurgèrent et se rendirent maîtres d'un grand nombre de villes. Ils assiégèrent Valognes et se servirent du canon de la tour de l'île Tatihou, pour battre le château : les uns disent qu'ils l'emportèrent, d'autres, que Matignon, arrivé à temps, les força de se retirer. A la paix conclue le 19 mars 1563, la France rentra dans ses possessions. — Montgommery, à la tête des protestants, arriva devant Valognes le 6 février 1573 ; il le bloqua et l'attaqua vigoureusement sans pouvoir le réduire. Après 24 jours d'efforts inutiles et des pertes considérables, tant en hommes qu'en matériel, il leva le siège. Plus heureux l'année suivante, il prit la ville et le château, mais ne les conserva que peu de temps. En 1588, cette place eut part à l'insurrection de presque toutes les villes de Normandie et entra dans la Ligue. — En 1593, Matignon reçut du roi l'ordre d'en démolir le château ; cet ordre n'ayant point été exécuté, elle soutint encore un siège en 1649. Celui-ci eut lieu à l'occasion de la Fronde. Le comte de Bellefonds commandait pour le roi dans la Basse-Normandie, et Matignon, — petit-fils de celui dont il vient d'être parlé, — y tenait pour les Frondeurs. Valognes devint un centre des opérations du parti Mazarin ; Matignon, conformément aux ordres que lui avait expédiés le duc de Longueville, chef des mécontents, réunit de six à sept mille hommes de troupes, se présenta, le 20 mars, sous les murs de la ville, et somma le gouverneur de la lui livrer. Bellefonds refusa, quoiqu'il n'eût avec lui que deux cents soldats et une milice bourgeoise peu nombreuse. Elle fut investie sur le champ, et les fortifications furent battues en brèche par cinq fortes pièces de canon amenées de Cherbourg. Elle était mal approvisionnée ; les munitions s'épuisèrent, et force fut de capituler, quand elle eût pu tenir encore un certain temps. La population eut sans doute beaucoup à souffrir de ces événements, car un témoin oculaire, qui en écrivit alors la relation sur le registre des baptêmes de l'église Saint-Malo, termine son récit par ces mots : Dieu préserve Valognes de pareils malheurs que ceux qu'il a soufferts pendant ce siége. — Huit jours après on commença la démolition du château ; mais elle ne fut consommée que sous Louis XIV, en 1689, année où tomba pareillement celui de Cherbourg. Quelques pans de murailles, quelques logements restés debout disparurent lorsqu'on aplanit le terrain en 1788. Cette forteresse se trouvait dans l'emplacement qu'occupe aujourd'hui la place du Château. Il n'en reste aucun vestige apparent, et les souterrains, en partie comblés, sont sans issue.

En janvier 1791, l'abbé de la Rive et ses vicaires refusent le serment à la Constitution. Le gouvernement installe un nouveau prêtre constitutionnel, les contraignant à quitter au mois d'octobre suivant, le presbytère et l'église[3].

En 1867, Valognes absorbe Alleaume qui comptait à l'époque 491 habitants.

Durant la Seconde Guerre mondiale, un camp d'internement est installé dans les locaux de l’institution Sainte-Marie. La stérilisation forcée de femmes Tsganes y aurait été effectuée.

Valognes a été libérée le 21 juin 1944.

Démographie

Évolution démographique
1793 1806 1821 1836 1851 1866 1881 1896 1911 1926 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
Valognes ancien 6978 7012 6858 6655 6072 5406 . . . . . . . . . . . . . .
Alleaume 567 666 637 607 534 491 . . . . . . . . . . . . . .
Valognes actuel 7545 7678 7495 7262 6606 5897 5782 6006 5649 5033 4989 4357 4766 5481 5931 5871 6727 7412 7537 7274
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

La commune d’Alleaume a été réunie à Valognes en 1867. Pour les comparaisons avec Valognes dans sa configuration actuelle, la population globale a été établie pour la période antérieure à la fusion. En 1929, Valognes a cédé, pour la création de Saint-Joseph, un territoire avec 129 habitants. Par ailleurs, l’administration sous-préfectorale a été supprimée en 1926.

Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Les maires

Liste des maires
Période Identité Date N. Lieu naissance Parti Mandat écourté Qualité
~ 1699 Pierre Basan [4] 1640 Valognes . . .
- - . . . . .
1789 1790 Jacques du Mesnildot 1760 Valognes . propriétaire
1790-1791 Charles Sivard de Beaulieu 1742 Valognes . . Lieutenant général du bailliage
1791-1793 Revel . . . . .
1793-1794 Guérin . . . . .
1794- Heurtevent . . . . .
21 avril 1800 Jacques Le Bienvenu-Dutourp 1761 Valognes . . Lieutenant-général de police
Premier Empire Pierre François de Beaudrap 1742 Valognes . . Officier d'artillerie
31 mai 1808 - 1813 Jean Pontas-Duméril 1753 Cherbourg . . Médecin
10 juin 1813 -1815 François Gallis de Mesnilgrand 1781 Yvetot-Bocage . Démission Militaire
1815 - 1816 Louis-Pierre-Charles Clamorgam 1770 Valognes . . Militaire
1816 - 1817 Louis du Mesnildot 1788 Valognes . . .
1817 - 1826 Jean Pontas-Duméril 1753 Cherbourg . Décès Médecin
1826 - 1830 Louis-Pierre-Charles Clamorgam 1770 Valognes . . Militaire
1830 - 1836 Adrien Pelée de Varennes 1769 Montargis (45) . . Ingénieur des poudres
1836 - 1848 Jacques Gisles 1785 Sainte-Mère-Église . . Agent d'affaires
1848 - 1851 Auguste Sébire 1807 Valognes . Démission Médecin
1851 - 1852 Jacques Gisles 1785 Sainte-Mère-église . . Agent d'affaires
1852 - 1870 Jacques Félix Meslin 1785 Bricquebec . . Général
1870 - 1874 Florentin Daireaux 1806 Quettehou . . Avocat
1874 - 1878 Charles Le Vaillant de Folleville 1811 Quinéville . . .
1878 - 1882 Auguste Sébire 1807 Valognes . . Médecin
1882 - 1885 Florentin Daireaux 1806 Quettehou . Décès Avocat
1885 - 1892 Auguste Sébire 1807 Valognes . . Médecin
1892 - 1896 Lucien Oury 1825 Sainte-Mère-Église . . Notaire
1896 - 1919 Paul-Émile Mariette-Boisville 1856 Valognes . . .
1919 - 1941 Auguste Poutas-Larue . . Rad. Soc. . Avocat
1941 - 1944 Henri Cornat 1903 Lunéville (54) . Destitution Ingénieur
1944 - 1953 Jules Letourneur 1890 . . . Commerçant
1953 - 1968 Henri Cornat 1903 Lunéville (54) RI Décès Ingénieur
1968 - 1977 Marcel Audouard 1921 Portbail . . Commerçant
1977 - 1983 Pierre Godefroy 1915 Octeville-l’Avenel UNR-UDR-RPR . Journaliste
1983 - 1995 Anne Heinis 1933 Cherbourg UDF-RI . Sociologue/Haut fonctionnaire
1995 - 2008 Fernand Leboyer 1925 Valognes app. PCF . Retraité EDF
2008 - ....... Jacques Coquelin . . UMP . Directeur d'agence bancaire
À compléter.

Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Lieux et monuments

Ancienne église (1884).

Valognes originel

Bâtiments publics
Hôtels particuliers

Sur 100 hôtels particuliers que Valognes comptent avant la Seconde Guerre mondiale, il en reste une quarantaine après les combats de la Libération, parmi lesquels :

Manoirs

Alleaume

Les thermes d'Alauna
  • Thermes gallo-romains d'Alauna (MH)
  • Église Notre-Dame d'Alleaume (MH)
  • Le Genestel
  • Manoir de Savigny
  • Chapelle Notre-Dame-de-la-Victoire
  • Le Câtelet

Personnalités liées à la commune

Naissances

par ordre chronologique

Décès

Autres

Politique

Économie

Entreprises

  • Valco : laiterie coopérative, désormais la propriété des Maîtres laitiers du Cotentin.
  • Brasserie d'Alauna
  • Mécanorem : fabrication de remorques (80 salariés).
  • Motin frères : motoculture
  • Le Biez : motoculture
  • ICL Graphic : imprimerie, création graphique.
  • A2SI Com : agence de conseil en communication.
Zone d'activités d'Armanville (également sur Yvetot-Bocage)
  • Burg-Industries : traitements de peinture anticorrosion
  • Mécagest : mécanique industrielle
  • Lemaréchal-Célestin : transports
  • AMC Folliot : menuiserie
  • Clôtures du Cotentin
  • CMTI : chaudronnerie, maintenance et tuyauterie industrielle

Liste exhaustive des entreprises implantées dans la zone d'Armanville : [1]

Anciennes industries

  • Drap de Valognes (réputé au XVIIIe siècle).
  • Manufacture de porcelaine, créée en 1792 et transférée à Bayeux en 1812.
  • Bretel Frères : beurre, créée en 1865, entreprise disparue.


Transports

Liaisons ferroviaires

Liaisons routières

Voie rapide RN 13
Lignes Manéo

Culture

Institutions

Valognes dans les arts

Valognes est représenté sur plusieurs toiles du peintre Félix Buhot.

Jules Barbey d'Aurevilly a situé plusieurs de ses intrigues à Valognes. L'héroïne de Au Bonheur des Dames (1883) d'Émile Zola, est originaire de Valognes.

Eric-Emmanuel Schmitt situe le procès de Don Juan de La Nuit de Valognes dans un château du Versailles normand. En 2005, Didier Daeninckx met en scène dans La route du Rom, une enquête de Gabriel Lecouvreur, dit « le Poulpe » à Corneville, inspiré par le camp d'internement nazi de Tziganes.

Éducation

Jumelages

  • Stolberg (Allemagne)
  • Wimborne Minster (Royaume-Uni)

Sports

  • Athlétisme : La Valognaise Athlétisme
  • Basket-ball
  • Cyclisme : AS Valognes, ALC Valognes, La Valognaise Cyclisme
  • Football : AS Valognes
  • Hippodrome de Clairefontaine (situé à Lieusaint): Société des courses de Valognes
  • Karaté : Goju Ryu Karaté Do
  • Natation : La Valognaise Natation (club été)

Bibliographie

Livres
  • E. Hélaine, Valognes pendant la période révolutionnaire
  • Léopold Delisle, Les Deux sièges de Valognes, 1890
  • J.-L. Adam, Études sur la ville de Valognes, 1912, réédité en 1988
  • Émile Sevestre, Histoire de Valognes, Barré et Dayez, 1926
  • Jean Canu, Église Saint-Malo - Valognes, éd. La Dépêche, 1984
  • Fernand Leboyer, 1789 à Valognes et dans le Cotentin, éd. Isoète, 1989
  • Maurice Lecœur, La Diligence de Valognes (Le Versailles normand pendant la Révolution), éd. La Dépêche, 1989
  • Michel Hébert, Valognes, éd. Alan Sutton, 1997
  • Maurice Lecœur, Week end royal à Valognes, éd. Isoète, 2004
Articles
  • Abbé J.-L. Adam, « Valognes », Cherbourg et le Cotentin, impr. Le Maout, 1905
  • Geneviève Ceccaldi, « Valognes et sa noblesse de 1689 à 1789 », Annales de Normandie, tome XIX, n° 1, mars 1969
  • Michel Viel, « Valognes, la ville au trente croix », Revue du département de la Manche, n° 183, 2004
  • Michel Viel, « Promenade dans les rues du centre de Valognes vers 1780 », Revue du département de la Manche, n° 191, 2006

Notes et références

  1. « Valognes, sous l'Ancien régime, était célèbre à travers la France pour ses prétentions à rivaliser de bon ton et de somptuosité avec Versailles, ni plus ni moins. », Jean Canu, Barbey d'Aurevilly, éd. Robert Laffont, 1965, p. 25.
  2. Le château de Valognes, Georges Le Barbanchon, Revue du département de la Manche, n° 2, 1959.
  3. Vcte de Brachet, Le conventionnel Jean-Baptiste Le Carpentier, Perrin, 1912
  4. Seigneur et patron de Montaigu(-la-Brisette).

Sources

Voir aussi

Lien interne

Liens externes

49°30′45″N 1°28′14″W49.5125, -1.47056