Actions

Maîtres laitiers du Cotentin

De Wikimanche

Logo.

Les Maîtres laitiers du Cotentin sont une coopérative laitière de la Manche, implantée à Sottevast, Valognes et Méautis.

Présentation

Elle fabrique les produits Valco (lait frais, Trappe de Bricquebec), Maîtres Laitiers (beurre et crème d'Isigny AOP, fromages frais), Montebourg et Val de Saire (beurre et crème).

Spécialisée dans l'ultra-frais, cette entreprise met chaque année sur le marché quelque 100 000 tonnes de produits laitiers (fromage frais, petits suisses…), grâce aux 260 000 litres de lait en provenance de 1 100 exploitations agricoles. Son activité couvre environ 15 % du marché national. Elle travaille avec les supermarchés et hypermarchés (à 70 %, surtout sous-marques distributeur) et la restauration collective (30 %). Elle possède également une holding, France-Frais, regroupant environ 80 entreprises de distribution à travers la France.

L'entreprise est dirigée par Jean-François Fortin, longtemps président du club de football du Stade Malherbe de Caen. Le club calvadosien porte sur ses maillots le logo de Campagne de France (l'une des marques du groupe Maitres Laitiers) pour ses matchs à l'extérieur. Les Maîtres laitiers du Cotentin sont également le sponsor principal de l'AS Cherbourg.

L'usine de Sottevast est dédiée aux produits laitiers frais : 1 million de litres de laits produit chaque jour avec 664 employés [1]. En 2010-2011, elle a fabriqué 120 000 tonnes de fromages frais, 25 millions de litres de crème fraîche et autant de litres de lait frais [2].

L'usine de Méautis produit 600 tonnes de beurre et 1,8 million de litres de lait par an avec 60 salariés) [1].

L'usine de Valognes est dédiée aux fromages à pâtes pressées (3 200 t de raclette par an avec 46 employés [1].

Les trois usines emploient ensemble près de 800 personnes [1].

Chiffres clés

  • 1 235 sociétaires [3]
  • 469,8 millions de litres de lait collectés en 2022 [4] (311 millions en 2012 [5], 281 millions en 2009 [3], 350 millions en 2010 [2])
  • 2,359 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022 [4] (1,95 Md€ en 2018 [6])
  • 5 653 salariés en 2022 [4] (3 670 en 2015 [7], 4 000 en 2014 [8])
  • 90 sociétés de négoce sous le contrôle de France Frais [3]

Historique

La formation d'un groupe d'envergure nationale

La société prend sa source dans les premières coopératives laitières qui apparaissent dans la Manche au début du XXe siècle, à Benoîtville,Gréville, Tocqueville, Tribehou créées dans les années 1904-1914, puis à Barneville, Valognes, Montebourg, Quettehou, Saint-Martin-le-Gréard aux débuts des années 1930.

Face aux difficultés liées à la reconstruction, à la concurrence accrue des coopératives et d'industriels et aux coûts de modernisation des laiteries ainsi qu'à cause de la Politique agricole commune (PAC), les petites structures se regroupent progressivement sous l'Union des coopératives agricoles laitières de la Manche ou appelée l'Ucalma, fondée en 1960 par les coopératives de Quettehou, Montebourg, Tocqueville, Tribehou, Gréville, Benoîtville, Saint-Martin-le-Gréard et Saint-Sauveur-le-Vicomte. Rapidement, les entités de Benoîtville, Gréville et Saint-Martin-le-Gréard fusionnent dans Ucalma dès 1966, suivie de Tocqueville et Montebourg.

Sous l'impulsion d'Édouard Ambroise et de Jean-François Fortin, l'Ucalma s'allie en 1985 aux coopératives de Barneville-Carteret et de Montebourg, pour former l'Union Maîtres laitiers du Cotentin. Avec l'arrivée de la Valco, le groupe prend le nom de Maîtres laitiers du Cotentin puis Maitres Laitiers.

La nouvelle entité est fortement restructurée autour de deux pôles de production (les fromages à pâte pressée à Valognes, les produits frais à Sottevast). Après le ralliement de la coopérative de Tribehou en 1999, le groupe se dote d'une filiale de distribution, France Frais, en rachetant 90 entreprises sur le territoire français, et construit une usine plus grande à Sottevast.

Les années 2000

Avec le développement de la distribution par l'intermédiaire de France frais et de sa marque Campagne de France, l'entreprise de Jean-François Fortin, bien que restant axée sur l'industrie agroalimentaire, se diversifie significativement : aux produits laitiers et produits frais s'ajoutent les surgelés, la pâtisserie, la viande, les plats cuisinés et les salaisons [9].

Le groupe couvre environ 15 % du marché national dans son secteur d'activité. Les produits sont distribués par les canaux traditionnels, supermarchés, moyenne et grande distribution et hypermarchés (20 % du chiffre d’affaires) et dans le secteur de la restauration hors foyers (80 % de son chiffre d'affaires) [9].

À Sottevast.

Le 29 novembre 2012, une nouvelle usine est inaugurée à Sottevast, en présence de Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, et Bernard Cazeneuve, ministre délégué aux Affaires européennes [10]. « Très automatisée », elle est destinée à accroître les capacités de la coopérative sur le marché des produits frais et doit lui permettre « de répondre aux bouleversements que va constituer, en 2015, la fin des quotas laitiers » [10]. L'usine représente un investissement de 160 millions d'euros sur trois ans [10].

À Méautis.

Fin 2013, les travaux de construction d'une nouvelle usine commencent à Méautis [11]. Installée sur 10 000 mètres carrés, près du marché aux bestiaux de Carentan, elle traitera, dans un premier temps, 30 millions de litres de lait pour produire du beurre et de la crème AOC Isigny [10]. Sa capacité pourra être doublée si nécessaire [11]. L'usine remplace la laiterie de Tribehou, dont la trentaine de salariés produisent 1,5 million de litres de crème AOC et 377 tonnes de crème AOC [11].

Le 23 septembre 2014, une perte de 2,2 millions d'euros et une perte d'exploitation de 10 millions d'euros sur l'exercice clos au 31 mars sont annoncées par la coopérative [12]. Elles s'expliquent par une concurrence « féroce » dans les fromages, frais, yaourts, desserts lactés, une consommation « en berne » et surtout par la politique tarifaire de la grande distribution qui n'a pas accepté le prix payé par la coopérative à ses 800 producteurs, historiquement élevé (392  les 1 000 litres primes comprises) [12]. Le groupe ne dégage un résultat positif d'un million d'euros que grâce à sa filiale de distribution France Frais [12]. Ces mauvaises nouvelles obligent les Maîtres laitiers à réduire leur politique tarifaire et à ajourner leur projet d'usine à Méautis [12].

Le 12 mars 2015, les Maîtres laitiers du Cotentin figurent parmi les dix fabricants de produits laitiers frais auxquels l'Autorité de la concurrence inflige une amende globale record de 192,7 millions d'euros pour s'être illicitement entendus sur les prix entre 2006 et 2012 [13]. L'entreprise manchoise devra payer pour elle-22,9 millions d'euros [14]. Le lendemain, elle décide de faire appel estimant que « le montant considérable de la sanction est totalement déconnecté de la réalité économique et sociale du secteur » [14].

Le 29 juillet 2016, les Maîtres laitiers du Cotentin rachètent la fromagerie du Val d'Ay (85 salariés), qui produit les camemberts Réo [7].

Le 26 janvier 2017 est officialisée le rachat de l'entreprise toulousaine Yéo Frais (180 salariés) spécialisée dans la production de yaourts et de crèmes fraîches de marque de distributeur (65 000 t par an) [15].

En janvier 2017, le nombre de sociétaires s'élève à 1 200 [15]. L'entreprise transforme 400 millions de litres de lait par an [15].

À l'été 2018, la résiliation du contrat avec le société chinoise Synutra est un coup sévère pour les Maîtres laitiers [16]. Il leur faut se réorganiser et trouver de nouveaux marchés. Des travaux d'un montant de 7 millions d'euros sont également engagés pour donner à l'usine de Méautis plus de polyvalence en installent de nouvelles lignes de production [1].

Le 26 juillet 2023, l'usine de Méautis lance la production de bouteilles d'un litre de lait entier et écrémé à destination du marché chinois qui seront distribuées sous la marque américaine Walmart [17].

L'usine de Méautis

Destinée à remplacer l'usine de Tribehou, l'usine de Méautis est mise en service en avril 2017.

lire l'article détaillé Usine des Maîtres laitiers du Cotentin (Méautis)

Chiffre d'affaires et résultat net

Le chiffre d'affaires du groupe est de 2,359 milliards d'euros en 2022 [4] (1,968 Md€ en 2021, 1,62 Md€ en 2020 [18]).

Chiffre d'affaires (en milliards d'euros) 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
1,3 1,3 0,3 1,7 1,7 1,8 1,9 1,6
2021 2022
2,0 2,4
Résultat net (en millions d'euros) 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
23,8 14 1,0 1,0 13 1,3 7,6 0,8
2021 2022
19,4 17,6

Le chiffre d'affaires de la coopérative agricole laitière est de 380,2 millions d'euros en 2022 (345,1 M€ en 2021, 346,9 M€ en 2020, 340,2 M€ en 2019, 341,6 M€ en 2018).

Effectifs

Le groupe emploie 5 653 personnes sur six sites industriels en 2022 [4].

La coopérative agricole laitière emploie 893 personnes en 2002 (939 en 2021, 824 en 2020, 802 en 2019, 834 en 2018).

Présidents

Événements

Visite de François Hollande le 3 novembre 2016.

Le 3 novembre 2016, François Hollande, président de la République, visite la nouvelle usine de Méautis [19].

Administration

Adresse : BP 102
50260 Sottevast
Tél. 02 33 21 75 75
Fax 02 33 21 75 09
Courriel : contact@maitres-laitiers.fr

Bibliographie

  • « Sottevast et ses laiteries », Vikland, n° 27, novembre 2018

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 « Les Maîtres laitiers du Cotentin rebondissent après l'affaire Synutra », La Presse de la Manche, 19 septembre 2019.
  2. 2,0 et 2,1 François Lemarchand, « Maîtres laitiers cherchent de nouveaux produits », Ouest-France, 21 septembre 2011.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Ouest-France, 22 septembre 2010
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 « Un résultat et une collecte en baisse aux Maîtres laitiers », La Presse de la Manche, 21 septembre 2023.
  5. Guillaume Le Du, « Les Maîtres laitiers offensifs », Ouest-France, 25 septembre 2013.
  6. Guillaume Le Du, « Maîtres laitiers a digéré la crise Synutra », Ouest-France, 19 septembre 2019.
  7. 7,0 et 7,1 Robin Dussenne, « Les camemberts Réo changent de mains », Ouest-France, 4 août 2016.
  8. Ouest-France, 23 septembre 2014.
  9. 9,0 et 9,1 Site du Stade Malherbe de Caen.
  10. 10,0 10,1 10,2 et 10,3 Gilles Collas, « Les Maîtres laitiers ont ouvert leur usine neuve », Ouest-France, 30 novembre 2012.
  11. 11,0 11,1 et 11,2 Guillaume Le Du, « Une nouvelle usine pour les Maîtres laitiers », Ouest-France, 24 septembre 2013.
  12. 12,0 12,1 12,2 et 12,3 Guillaume Le Du, « Maîtres laitiers : une année dans le rouge », Ouest-France, 24 septembre 2014.
  13. Yann Bessoule, « Entente sur les prix : amende salée pour les laiteries », Ouest-France, 13 mars 2015.
  14. 14,0 et 14,1 « Cartel du yaourt : les Maîtres laitiers du Cotentin font appel », AFP, 13 mars 2015, 16 h 14.
  15. 15,0 15,1 et 15,2 Ouest-France, site internet, 26 janvier 2017 (lire en ligne).
  16. « Lait : l'usine de Méautis à l'arrêt », Ouest-France, 10 août 2018.
  17. Olivia Detroyat, « L'américain Walmart va vendre du lait normand aux Chinois », Le Figaro, 25 juillet 2023.
  18. « Maîtres laîtiers du Cotentin : des résultats en baisse », Ouest-France, 9 septembre 2021.
  19. « Hollande poursuit en Normandie une tournée de valorisation de son bilan », AFP, 3 novembre 2016, 13 h 55.

Lien interne

Liens externes