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Carquebut

De Wikimanche

Carquebut est une ancienne commune du département de la Manche, intégrée au sein de la commune nouvelle de Sainte-Mère-Église le 1er janvier 2019.

  • Prononciation française. — API : [kaʁkə'by]; transcription francisée : kar-ke-bu.
  • Prononciation dialectale. — API : [kˈɛʁke'by], [ʧɛʁke'by]; transcription francisée : kyèr-ké-bu, tchèr-ké-bu.


Blason de la commune déléguée de Carquebut
(commune de Sainte-Mère-Église)
Coordonnées de la mairie annexe Logo-Mairie.png
49° 22' 18.24" N, 1° 19' 46.46" W (OSM)
Arrondissement Cherbourg
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Canton Carentan
Ancien canton Sainte-Mère-Église
Intercommunalité CC de la Baie du Cotentin
Gentilé Carquebutais(es)
Population 303 hab. (2021)
Superficie 8,54 km²
Densité 35 hab./km2
Altitude 2 m (mini) - 34 m (maxi)
Code postal 50480
N° INSEE 50103
Maire délégué Maurice Milet
Communes limitrophes de Carquebut
Chef-du-Pont Chef-du-Pont
Sainte-Mère-Église
Sébeville
Chef-du-Pont Carquebut Blosville
Beuzeville-la-Bastille Liesville-sur-Douve
Blosville
Blosville

L'église Saint-Ouen.
L'église Saint-Ouen.



Toponymie

Attestations anciennes

Étymologie

Toponyme médiéval d'origine scandinave ou anglo-scandinave, issu de la combinaison des éléments kirkja « église » [25] et « maison, ferme; résidence, domaine; village », soit « le village de l'église », « le domaine rural (près) de l'église » ou encore « la maison (près) de l'église ». L'ancien norois s'est ici très probablement croisé avec l'ancien anglais de même origine (forme fléchie ) « résidence », forme sous laquelle il a dû se fixer [26].

Ce type toponymique a de nombreux équivalents en Angleterre et dans les pays scandinaves :

  • Kirby, Kirkby en Angleterre (plus d'une quarantaine d'exemples).
  • Kvaerkeby (Querkeby 1198), Kirkeby au Danemark.
  • Kyrkby, Kyrkeby en Suède.

Deux choses à noter au sujet de l'évolution de ce toponyme :

  • Le passage de Querque- à Carque- date, selon Adigard des Gautries [27], de la fin du 14e siècle. L'auteur ne cite malheureusement aucune forme le confirmant. Ce passage de [ɛ] à [a] est sans doute imputable à un phénomène d'hypercorrection, la forme Quer- ayant été considérée à tort comme le correspondant dialectal d'une forme française en Car- (action fermante ancienne de [r] en syllabe initiale) : cf. normand ergent, héreng, lerme, quérette = français argent, hareng, larme, charrette, etc.
  • L'apparition graphique du -t final, qui n'a aucune justification étymologique, est très tardive (17e siècle). Elle est analogique d'autres noms ainsi terminés.
Remarque

☞ D'une manière assez incompréhensible, le deuxième élément de ce toponyme a été expliqué par l'ancien norois buth (variante both) « abri temporaire, cabane; maison » par François de Beaurepaire [2], et à sa suite René Lepelley [28], alors qu'il avait été parfaitement analysé par Auguste Longnon [29], Auguste Vincent [3], Albert Dauzat [30], Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur [27], et finalement Ernest Nègre [31]. Or les formes anciennes sont sans appel : nulle trace de dentale à la finale, contrairement aux produits de buth / both qui aboutissent d'ailleurs normalement en Normandie à -bo(t) ou -beu(f) et leurs variantes graphiques diverses (voir Élément -beuf).

Géographie

Carquebut est au cœur du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin.

D'une superficie de 854 hectares, elle est divisée entre les marais (marais des Mottes, marais de la Pigachière, marais d'Éturville) et les collines environnantes. L'altitude maximale est de environ 30 mètres au dessus du niveau de la mer.

Elle est délimitée par la Douve à l'ouest et le Grand Fossé au nord-ouest.

Les principaux hameaux de Carquebut sont : Éturville, le Petit Hameau, le Grand Hameau, le Port et les Raillières.

La route nationale 13 qui relie Caen à Cherbourg et la ligne ferroviaire Paris-Cherbourg traversent le territoire communal.

Histoire

La commune, libérée de l'occupation allemande le 8 juin 1944, accueille le premier cimetière américain du Débarquement, qui comptera jusqu'à un millier de tombes[32].

Le 1er janvier 2019, par arrêté préfectoral du 20 décembre 2018, Carquebut fusionne avec Ravenoville au sein de Sainte-Mère-Église[33].

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[34]. En 2021, la commune comptait 303 habitants.

Évolution de la population depuis 1793  modifier
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
498508558590566553589593605575
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
576539480511476483495484457444
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
411387396389387399350314365318
1982 1990 1999 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
298289295297298298301301310320
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 -
329333335322310297296309303-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes. Depuis 2006 : population municipale.
Sources : Cassini [35] et INSEE [36]


Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Les maires

Liste des maires
Période Identité Parti Qualité Observations
1793-1794 Louis Rachine
.......-....... René Truffaut 1794
.......-....... Nicolas Leprince 1795
1796-1803 Jean François Gaidelain cultivateur, géomètre
1803-1815 Robert François Beurey prêtre, vicaire et maître d'école
1815-1815 Hervé Lehot Cent jours
1815-1821 Robert François Beurey prêtre, vicaire et maître d'école
1821-1837 Jean Perrotte cultivateur, herbager
1837-1844 Jean Hervé Auvray
1844-1864 Pierre Jeanne
1864-1865 Jules Lecuyer
1865-1870 Esprit Siméon Tranquille Folliot
1870-1878 Chrysostome Jules Parfait Lecuyer décédé en exercice le 29 avril 1878
1878-1879 Jacques Désiré Perrotte
1879-....... Alfred Hervé Lécuyer (1892)
.......-....... .......
1918-1921 Pierre Simon
1921-1932 Albert Ozenne
1932-1935 Fernand de la Rüe
1935-1946 Jules Lécuyer
1946-1947 Ferdinand Poisson
1947-1950 Raymond Delarue
1950-1953 Jules Leprelle
1953-19545 Charles Samson
1954-1965 Pierre Barbey
1965-1995 Marcel Dessoliers
1995-2016 Jean Buquet SE retraité démissionnaire en cours de mandat en février
2016-2019 Chantal Frémont maire déléguée à partir de 2019 - décédée en exercice le 30 septembre 2019
2019-actuel Maurice Milet maire délégué
Sources : État civil de 1790 à 1892 - De 1892 à 1964 : 601 communes et lieux de vie de la Manche.
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Mairie annexe

Horaires d'ouverture
Jours Matin Après-midi Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici)
Lundi - -
La mairie (2012)
La mairie (2012)

Adresse : 6 rue Port
50480 Carquebut

Tél. 02 33 41 31 19
Fax : 02 33 41 09 97
Courriel : Contacter la mairie
Site internet : Pas de site officiel
Commentaire :
Source : Annuaire Service-Public (28 avril 2012)

Mardi 9 h 30 - 11 h 30 14 h 30 - 18 h
Mercredi - -
Jeudi - -
Vendredi 9 h 30 - 11 h 30 14 h 30 - 18 h 30
Samedi - -


Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

  • Dédicace de l'église paroissiale : Saint-Ouen.
  • Patron (présentation) : initialement le roi (1278), puis la Sainte-Chapelle de Paris, et enfin le seigneur [37].
  • Fête patronale : ?

Circonscriptions ecclésiastiques actuelles

Lieux et monuments

Château de Franquetot.
Le port et le marais en hiver.

Personnalités liées à la commune

Naissances

Décès

Économie

La principale activité économique de la commune est l'agriculture.

Sports

  • Pêche : étang de Carquebut

Notes et références

  1. Léopold Delisle, Recueil des actes de Henri II, revu et publié par Élie Berger, t. I, Imprimerie Nationale, Paris, 1916, p. 540, § CCCCXII.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 93.
  3. 3,0 et 3,1 Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937, p. 159, § 372.
  4. Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 303G.
  5. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 382A.
  6. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
  7. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  8. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, Collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  9. Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  10. Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
  11. Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
  12. Carte de Cassini.
  13. Site Cassini.
  14. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris, 1801-1870.
  15. Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. I (A-CNO), an XIII (1804), p. 551a.
  16. Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 413.
  17. Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Valognes, p. 170.
  18. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  19. Carte de la Manche, in Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1889.
  20. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  21. Atlas de Normandie, Caen, 1962.
  22. Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
  23. Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
  24. Carte IGN au 1 : 25 000.
  25. L’ancien norois kirkja « église » représente un emprunt au germanique occidental °kirika (cf. anglais church, néerlandais kerk, allemand Kirche), lui-même tiré du grec médiéval ϰυριϰόν (kūrikón), réfection de ϰυριϰαόν [δῶμα] (kūriakón [dōma]) « [maison] du seigneur »), adjectif (ici neutre) dérivé de ϰύριος (kūrios) « seigneur ». Ce dernier mot est issu d'un radical indo-européen °kū-ro- « puissant » (d’abord « enflé, gonflé »), forme suffixée du degré zéro de °keuə- « enfler ».
  26. L'ancien norois a comme équivalents modernes l'islandais (même sens), le suédois by « village », le danois by « ville », etc. Il se rattache au radical °bū- « habiter, résider » < indo-européen °bʰū-, degré zéro allongé de la racine °bʰeu- « être », initialement « croître, devenir » (cf. anglais to be, breton bout, russe быть (byt’) « être »).
  27. 27,0 et 27,1 Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les noms de communes de Normandie », in Annales de Normandie XVI (juin 1966), § 586.
  28. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 86b.
  29. Auguste Longnon, Les noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929; rééd. Champion, Paris, 1979, p. 283, § 1178-1181.
  30. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963 (rééd. Guénégaud, avec supplément de Marie-Thérèse Morlet), p. 150a.
  31. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 1015, § 18283.
  32. Manche Mag’, hors série, avril 2014
  33. « Recueil des actes administratifs - Décembre 2018 - SP94 », manche.gouv.fr, (lire en ligne), consulté le 28 décembre 2018.
  34. Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
  35. Population avant le recensement de 1962
  36. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  37. Jean-Michel Renault, « Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances : canton de Sainte-Mère-Église», Annuaire du département de la Manche, volume 45, année 1873, p. 24.

Lien externe