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[[Fichier:Flag of the United States (Pantone).svg|thumb|right|230px|Drapeau des États-Unis depuis le 4 juillet 1960 (50 étoiles).]]
Les liens entre les '''États-Unis d'Amérique et le département de la Manche''' sont multiples dans l'histoire.
Les liens entre les '''États-Unis d'Amérique et le département de la Manche''' sont multiples dans l'histoire.


==Histoire==
Parmi les premiers explorateurs du futur territoire des États-Unis, on compte quelques Manchois d'origine, à l'instar de [[Jean Nicollet]], qui depuis [[Le Canada et la Manche|le Canada]] et les Grands Lacs descend jusqu'au Wisconsin.
Parmi les premiers explorateurs du futur territoire des États-Unis, on compte quelques Manchois d'origine, à l'instar de [[Jean Nicollet]], qui depuis [[Le Canada et la Manche|le Canada]] et les Grands Lacs descend jusqu'au Wisconsin.


D'autres participent à la colonisation de la Louisiane, terre française jusqu'en [[1803]]. Ainsi, les frères [[Pierre-Benoît Payen de Noyan|Pierre-Benoît]] et [[Pierre-Benoît Payen de Noyan]], officiers de Marine, défendent cette colonie. Parmi les descendants de premiers colons américains originaire de la Manche, on compte [[Buffalo Bill]].  
D'autres participent à la colonisation de la Louisiane, terre française jusqu'en [[1803]]. Ainsi, les frères [[Gilles-Augustin Payen de Noyan|Gilles-Augustin]] et [[Pierre-Benoît Payen de Noyan]], officiers de Marine, défendent cette colonie. Le Sourdin [[James Pitot]] devient maire de La Nouvelle-Orléans en [[1804]]. Parmi les descendants de premiers colons américains originaire de la Manche, on compterait [[William Frederick Cody et la Manche|Buffalo Bill]].  


Les militaires participent aussi à la Guerre d'indépendance américaine contre les Anglais, à l'instar de [[Louis de La Couldre de La Bretonnière]], et quand les Américains s'affrontent dans une guerre de Sécession, un combat se déroule devant Cherbourg en [[1864]], [[Combat naval à Cherbourg (1864)|entre le ''CSS Alabama'' et l'''USS Kerseale'']].
[[Fichier:PitotPortrait.jpg|thumb|right|180px|James Pitot, maire de La Nouvelle-Orléans.]]


Plus tard, les relations entre les États-Unis et la Manche passent par le [[Port transatlantique de Cherbourg|trafic transatlantique]], qui relie à partir de la première traversée du bateau à aubes ''L'Union'' en [[1847]], le port de Cherbourg à celui de New York. Des millions de migrants quittent l'Europe en direction d'Ellis Island, tandis que le port normand reçoit des stars d'Hollywood, tels [[Charlie Chaplin à Cherbourg (1952)|Charlie Chaplin]], et des hommes d'affaires américains. Certains artistes d'origine manchoise poursuivent leur carrière outre-Atlantique, comme [[Louis-Victor Fréret]] ou [[Allyre Bureau]] et plus tard [[Jean-Luc Ponty]], tandis que les paysages de la presqu'île inspirent l'écrivain [[Francis Scott Fitzgerald et Cherbourg|Francis Scott Fitzgerald]], et les cinéastes Billy Wilder (''Fedora'') et Joseph Losey (''[[Les Routes du sud]]'').
De nombreux militaires manchois participent aussi à la Guerre d'indépendance américaine contre les Anglais, à l'instar de [[Louis de La Couldre de La Bretonnière]] et [[Jean de Lorgéril]], et quand les Américains s'affrontent dans une guerre de Sécession, un combat se déroule devant Cherbourg en [[1864]], entre [[Combat naval du Kearsarge et de l'Alabama (1864)|le ''CSS Alabama'' et l'''USS Kearsarge'']]. À l'inverse, [[Alexandre Black]], né à Providence (Rhode Island), devient l'un des principaux corsaires de Cherbourg au début du XIX{{e}} siècle, puis propriétaire du bicentenaire ''[[Café de Paris (Cherbourg-Octeville)|Café de Paris]]''.


Mais l'élément le plus fort reste la [[Seconde Guerre mondiale]], avec la libération de l'été [[1944]], où les Américains jouent le premier rôle lors du parachutage sur [[Sainte-Mère-Eglise]] et le débarquement à [[Utah Beach]]. Sous les ordres de [[Dwight David Eisenhower]] et [[George Patton]], les généraux [[Omar Bradley]], [[Joseph Lawton Collins]], des soldats se distinguent comme [[James Gavin]], [[George Lafayette Mabry]], [[Charles Hunter Gerhardt]], [[Matthew B. Ridgway]], [[John Steele]]... Beaucoup y laissent leur vie, comme [[Theodore Roosevelt Junior]], [[Norval Walter Carter]], [[Thomas Dry Howie]], ou l'équipage du ''Léopoldville''. Les lieux symboliques du débarquement deviennent une destination touristique pour les vétérans comme [[Philippe Jutras]] et les compatriotes des GI's, sous l'impulsion d'édiles locaux comme [[Georges Lavalley]] ou [[Jean Masselin]], et une étape mémorielle régulière des présidents et diplomates américains. En souvenir de ce lien né du sang, les Américains financent le [[centre hospitalier mémorial]] de [[Saint-]], réalisé par un de leur compatriote, [[Paul Nelson]]. C'est aussi cette amitié franco-américaine que veut célébrer [[Abraham Spanel]] en projetant de répliquer la statue de la Liberté dans la [[rade de Cherbourg]].
: ''voir aussi l'article détaillé [[Liste des combattants manchois de la guerre d'indépendance des États-Unis (1778-1783)]]''


À la fin du XX{{e}} siècle, les croisières transatlatiques de prestige maintiennent le frêle lien avec le port de New York, tandis que le projet « Fast ship », qui devait relier Cherbourg à Philadelphie par des bateaux à grande vitesse, tombe à l'eau avant d'avoir débuté. Cependant, on retrouve des Américains parmi les investisseurs dans la Manche, comme [[Sanmina]], [[OM Group Ultra Pure Chemicals]], [[Lu]]...
[[Fichier:Cherbourg, place de la Republique (3).JPG|thumb|left|290px|L'aigle américain sur l'ancien consulat des États-Unis à Cherbourg.]]


L'Amérique est un sujet d'études, depuis ''De la démocratie en Amérique'', œuvre fondatrice de la pensée politique d'[[Alexis de Tocqueville]] en [[1835]], jusqu'aux ouvrages universitaires de [[Philippe Jacquin]].  
Plus tard, les relations entre les États-Unis et la Manche passent par le [[Port transatlantique de Cherbourg|trafic transatlantique]], qui relie à partir de la première traversée du bateau à aubes ''L'Union'' en [[1847]], le port de Cherbourg à celui de New York. Des millions de migrants quittent l'Europe en direction d'Ellis Island, tandis que le port normand reçoit des stars d'Hollywood, tels [[Charlie Chaplin à Cherbourg (1952)|Charlie Chaplin]], et des hommes d'affaires américains. Il arrive même à des Américains de s'établir chez nous, comme [[Clara Ward]], à [[Barneville-Carteret|Barneville]]. Certains artistes d'origine manchoise poursuivent leur carrière outre-Atlantique, comme [[Louis-Victor Fréret]] ou [[Allyre Bureau]] et plus tard [[Jean-Luc Ponty]], tandis que les paysages de la presqu'île inspirent l'écrivain [[Francis Scott Fitzgerald et Cherbourg|Francis Scott Fitzgerald]], et les cinéastes Billy Wilder (''Fedora'') et Joseph Losey (''[[Les Routes du sud]]'').


Les [[3 juillet|3]] et [[4 juillet]] [[1905]], de grandes fêtes populaires sont organisées pour marquer l'escale d'une escadre navale américaine venue [[Rapatriement des cendres de John Paul Jones (Cherbourg) (1905)|rapatrier les cendres de John Paul Jones, héros de leur guerre d’indépendance]].
Mais l'élément le plus fort reste la [[Seconde Guerre mondiale]], avec la libération de l'été [[1944]], où les Américains jouent le premier rôle lors du parachutage sur [[Sainte-Mère-Eglise]] et le débarquement à [[Utah Beach]]. Sous les ordres de [[Dwight David Eisenhower]] et [[George Patton]], les généraux [[Omar Bradley]], [[Joseph Lawton Collins]], des soldats se distinguent comme [[James Gavin]], [[George Lafayette Mabry]], [[Charles Hunter Gerhardt]], [[Matthew B. Ridgway]], [[John Steele]]... Beaucoup y laissent leur vie, tel [[Theodore Roosevelt Junior]], [[Norval Walter Carter]], [[Thomas Dry Howie]], ou l'équipage du ''[[Naufrage du Léopoldville (1944)|Léopoldville]]''. Les lieux symboliques du débarquement deviennent une destination touristique pour les vétérans comme [[Philippe Jutras]] et les compatriotes des GI's, sous l'impulsion d'édiles locaux comme [[Georges Lavalley]] ou [[Jean Masselin]], et une étape mémorielle régulière des présidents et diplomates américains. En souvenir de ce lien né du sang, les Américains financent le [[centre hospitalier mémorial]] de [[Saint-Lô]], réalisé par un de leur compatriote, [[Paul Nelson]]. C'est aussi cette amitié franco-américaine que veut célébrer [[Abraham Spanel]] en projetant de répliquer la statue de la Liberté dans la [[rade de Cherbourg]].
À la fin du XX{{e}} siècle, les croisières transatlantiques de prestige maintiennent le frêle lien avec le port de New York, tandis que le projet « [[Fastship]] », qui devait relier Cherbourg à Philadelphie par des bateaux à grande vitesse, tombe à l'eau avant d'avoir débuté. Cependant, on retrouve des Américains parmi les investisseurs dans la Manche, comme [[Sanmina]], [[OM Group Ultra Pure Chemicals]], [[Lu]]...
L'Amérique est un sujet d'études, depuis ''[[De la démocratie en Amérique]]'', œuvre fondatrice de la pensée politique d'[[Alexis de Tocqueville]] en [[1835]], jusqu'aux ouvrages universitaires de [[Philippe Jacquin]].
== Jumelage ==
* [[Saint-Lô-Roanoke]] (Virginie), [[1999]]
* [[Marigny-Westport]] (Connecticut), [[1947]]
== Toponymes ==
* À [[Cherbourg-en-Cotentin]] : [[Rue de l'Alabama (Cherbourg-Octeville)|rue de l'Alabama]]
* À [[Granville]] : [[Boulevard des Amériques (Granville)|boulevard des Amériques]]
* À [[Saint-Lô]] : [[Rue de Baltimore (Saint-Lô)|rue de Baltimore]]
==Voies et toponymes honorant des Américains==
* [[Place Patton (Avranches)|Place Patton]], à [[Avranches]]
* [[Quai du Général-Lawton-Collins (Cherbourg-Octeville)|Quai du Général-Lawton-Collins]], [[Rue Martin-Luther-King (Cherbourg-Octeville)|rue Martin-Luther-King]] et cité Charcot-[[Abraham Spanel|Spanel]], à [[Cherbourg-en-Cotentin]]
* Avenue du Général-Eisenhower, à [[Jullouville]]
==Bibliographie==
* [[Yves Murie]], ''Quand Cherbourg rêve d'Amériques'', éd. Eurocibles, 2013
==Articles connexes==
* [[:Catégorie:Les États-Unis et la Manche (image)|Galerie d'images]]
* [[New York et Cherbourg]]
* [[Ligne maritime Cherbourg-New York]]
* [[Cimetière militaire américain de Montjoie-Saint-Martin]]
* [[Centre hospitalier mémorial]] à [[Saint-Lô]]
{{CLEDETRI:Etats-Unis et la Manche, Les}}
[[Catégorie:Histoire de la Manche]]
[[Catégorie:Histoire de la Manche]]
[[Catégorie:Relations extérieures de la Manche]]
[[Catégorie:Les États-Unis et la Manche| ]]

Dernière version du 23 novembre 2022 à 08:36

Drapeau des États-Unis depuis le 4 juillet 1960 (50 étoiles).

Les liens entre les États-Unis d'Amérique et le département de la Manche sont multiples dans l'histoire.

Histoire

Parmi les premiers explorateurs du futur territoire des États-Unis, on compte quelques Manchois d'origine, à l'instar de Jean Nicollet, qui depuis le Canada et les Grands Lacs descend jusqu'au Wisconsin.

D'autres participent à la colonisation de la Louisiane, terre française jusqu'en 1803. Ainsi, les frères Gilles-Augustin et Pierre-Benoît Payen de Noyan, officiers de Marine, défendent cette colonie. Le Sourdin James Pitot devient maire de La Nouvelle-Orléans en 1804. Parmi les descendants de premiers colons américains originaire de la Manche, on compterait Buffalo Bill.

James Pitot, maire de La Nouvelle-Orléans.

De nombreux militaires manchois participent aussi à la Guerre d'indépendance américaine contre les Anglais, à l'instar de Louis de La Couldre de La Bretonnière et Jean de Lorgéril, et quand les Américains s'affrontent dans une guerre de Sécession, un combat se déroule devant Cherbourg en 1864, entre le CSS Alabama et l'USS Kearsarge. À l'inverse, Alexandre Black, né à Providence (Rhode Island), devient l'un des principaux corsaires de Cherbourg au début du XIXe siècle, puis propriétaire du bicentenaire Café de Paris.

voir aussi l'article détaillé Liste des combattants manchois de la guerre d'indépendance des États-Unis (1778-1783)
L'aigle américain sur l'ancien consulat des États-Unis à Cherbourg.

Plus tard, les relations entre les États-Unis et la Manche passent par le trafic transatlantique, qui relie à partir de la première traversée du bateau à aubes L'Union en 1847, le port de Cherbourg à celui de New York. Des millions de migrants quittent l'Europe en direction d'Ellis Island, tandis que le port normand reçoit des stars d'Hollywood, tels Charlie Chaplin, et des hommes d'affaires américains. Il arrive même à des Américains de s'établir chez nous, comme Clara Ward, à Barneville. Certains artistes d'origine manchoise poursuivent leur carrière outre-Atlantique, comme Louis-Victor Fréret ou Allyre Bureau et plus tard Jean-Luc Ponty, tandis que les paysages de la presqu'île inspirent l'écrivain Francis Scott Fitzgerald, et les cinéastes Billy Wilder (Fedora) et Joseph Losey (Les Routes du sud).

Les 3 et 4 juillet 1905, de grandes fêtes populaires sont organisées pour marquer l'escale d'une escadre navale américaine venue rapatrier les cendres de John Paul Jones, héros de leur guerre d’indépendance.

Mais l'élément le plus fort reste la Seconde Guerre mondiale, avec la libération de l'été 1944, où les Américains jouent le premier rôle lors du parachutage sur Sainte-Mère-Eglise et le débarquement à Utah Beach. Sous les ordres de Dwight David Eisenhower et George Patton, les généraux Omar Bradley, Joseph Lawton Collins, des soldats se distinguent comme James Gavin, George Lafayette Mabry, Charles Hunter Gerhardt, Matthew B. Ridgway, John Steele... Beaucoup y laissent leur vie, tel Theodore Roosevelt Junior, Norval Walter Carter, Thomas Dry Howie, ou l'équipage du Léopoldville. Les lieux symboliques du débarquement deviennent une destination touristique pour les vétérans comme Philippe Jutras et les compatriotes des GI's, sous l'impulsion d'édiles locaux comme Georges Lavalley ou Jean Masselin, et une étape mémorielle régulière des présidents et diplomates américains. En souvenir de ce lien né du sang, les Américains financent le centre hospitalier mémorial de Saint-Lô, réalisé par un de leur compatriote, Paul Nelson. C'est aussi cette amitié franco-américaine que veut célébrer Abraham Spanel en projetant de répliquer la statue de la Liberté dans la rade de Cherbourg.

À la fin du XXe siècle, les croisières transatlantiques de prestige maintiennent le frêle lien avec le port de New York, tandis que le projet « Fastship », qui devait relier Cherbourg à Philadelphie par des bateaux à grande vitesse, tombe à l'eau avant d'avoir débuté. Cependant, on retrouve des Américains parmi les investisseurs dans la Manche, comme Sanmina, OM Group Ultra Pure Chemicals, Lu...

L'Amérique est un sujet d'études, depuis De la démocratie en Amérique, œuvre fondatrice de la pensée politique d'Alexis de Tocqueville en 1835, jusqu'aux ouvrages universitaires de Philippe Jacquin.

Jumelage

Toponymes

Voies et toponymes honorant des Américains

Bibliographie

  • Yves Murie, Quand Cherbourg rêve d'Amériques, éd. Eurocibles, 2013

Articles connexes