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Alexandre Black

De Wikimanche

William-Alexander Black francisé en Alexandre Black, né à Providence (Rhode Island, États-Unis) le 29 mai 1768 [1] et mort à Cherbourg le 23 septembre 1836 [2], est un corsaire lié au département de la Manche.

Le corsaire s’ancre au Café de Paris

Le Café de Paris (2010).

Fils de Samuel Black (1738-1795) et de Rebecca Paine, bourgeois américains dépossédés par la guerre d'indépendance, il vient en Europe à 23 ans et s'engage dans la course [3].

Le 1er juillet 1797, il accoste à Cherbourg avec son navire L’Entreprenant, remorquant un navire anglais, L’Espérance, capturé en rade de Guernesey. La cargaison est chargée d’eau-de-vie, de rhum, de genièvre. Après l’avoir vendue, et sans doute goûtée, il se fixe à Cherbourg [4].

Le 5 pluviôse de l'an VII (24 janvier 1799), le Directoire lui refuse son brevet d'enseigne de vaisseau [5].

Le 4 octobre 1802, il épouse à Cherbourg la fille d'un négociant dieppois, Adélaïde Suzanne Baudry (1775-1855), qui lui donne une fille, Henriette (1803), et deux fils, Eugène (1804) et Adolphe (1806-1884) [6], qui s'engageront en 1830 auprès des partisans belges contre les Hollandais [3].

En 1803 [7], il fonde, quai de Caligny, un café-restaurant qui a traversé les siècles : le Café de Paris [4].

Du temps d’Alexandre Black, la taverne ne manque pas d’accueillir les corsaires de l’époque dont les noms résonnent encore dans les rues de Cherbourg : Laulier, Étasse, Rognon, Lefaucheux, etc..., d’autant que le propriétaire continue à « faire le métier » sur des bateaux au nom évocateur : L’Heureux spéculateur, le Marsouin, Le Caïman [4].

« Pour faire des prises, il utilise la ruse. Parlant parfaitement anglais, il n'hésite pas à se faire passer pour anglais ou américain pour infiltrer les ports ennemis où il se fait inviter par les autorités locales pendant que son équipage s'empare d'un navire. C'est ainsi qu'il a capturé L'Espérance en 1797, et il réédite le coup à Plymouth où il s'empare d'un navire de la compagnie des Indes. » [8]

La dernière prise de Black est faite en 1812 : il s'agit du brick Peavert, chargé de cuirs et d'amandes. Suite à un pari par lui perdu, il enlève encore une sentinelle anglaise à Aurigny en 1813, puis reste à terre à partir de 1815 pour gérer ses biens [8].

L’aventure dure jusqu’en 1836, quand Alexandre Black perd la vie. Celle du Café de Paris, elle, continue [4].

Black était membre de la loge maçonnique de Cherbourg [9].

Notes et références

  1. ancestry.com (lire en ligne).
  2. - Acte de décès n° 386 - Page 138/212.
  3. 3,0 et 3,1 « Corsaires célèbres », migrations.fr (lire en ligne).
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, éd. Eurocibles.
  5. Pierre-Dominique Cheynet, « Les procès verbaux du Directoire exécutif », Archives nationales, tome VII, 2002.
  6. mytrees.com.
  7. D'après Gérard Destrais, dans Cherbourg, histoire des commerces d'hier à aujourd'hui, Maupertus-sur-Mer, éd. Isoète, p.186, Black achète l'immeuble en 1803 et n'ouvre le restaurant qu'en 1806, puisqu'il était occupé à fuir la marine royale britannique qui l'avait fait prisonnier.
  8. 8,0 et 8,1 « Cherbourg-en-Cotentin. Le corsaire Alexandre Black, fondateur du Café de Paris », La Manche Libre, site internet, 28 mai 2023.
  9. Éric Saunier, Révolution et sociabilité en Normandie au tournant des XVIIIe et XIXe siècles : 6000 francs-maçons de 1740 à 1830, Publications des Université de Rouen et du Havre, 1998.

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