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== Séminaire ==
== Séminaire ==


Il est fondé en [[1654]], dans le Manoir-l'Évêque, par l'[[François Le Tellier de la Luthumière|abbé de la Luthumière]] <ref name=Adam>Abbé [[Jean-Louis Adam|J.L. Adam]], ''Quelques notes sur Valognes'', Impr. Émile Le Maout, Cherbourg, 1905. </ref>.
Il est fondé en [[1654]], dans le [[Parc l'Évêque (Valognes)|Manoir-l'Évêque]], par l'[[François Le Tellier de La Luthumière (1617)|abbé de la Luthumière]] <ref name=Adam>Abbé [[Jean-Louis Adam|J.L. Adam]], ''Quelques notes sur Valognes'', Impr. Émile Le Maout, Cherbourg, 1905. </ref>.


Selon [[René Toustain de Billy]], ce séminaire devient « le plus bel ornement de la ville de Valognes, mais aussi de toute la Basse-Normandie, moins par la beauté de ses bâtiments et de ses jardins, de sa riche bibliothèque et autres choses semblables, que par les grands biens que l'on y faisait et les avantages publics qui en provenaient »<ref name=Adam/>.  
Selon [[René Toustain de Billy]], ce séminaire devient « le plus bel ornement de la ville de Valognes, mais aussi de toute la Basse-Normandie, moins par la beauté de ses bâtiments et de ses jardins, de sa riche bibliothèque et autres choses semblables, que par les grands biens que l'on y faisait et les avantages publics qui en provenaient » <ref name=Adam/>.  


Pour Hesseln (p. 451), « le Séminaire est le plus bel édifice qui soit à Valognes... Les jardins sont vastes et vraiment magnifiques. Autour du premier jardin règne une terrasse en fer à cheval comme celle du palais du Luxembourg à Paris. Sur cette terrasse était ci-devant le plus beau berceau qu'on ait peut-être vu en Normandie. M. de la Luthumière, poursuit l'auteur, était un prêtre d'une éminente piété, qui y passa la plus grande partie de sa vie, et qui y est inhumé ; il est mort le 15 septembre [[1699]]. Son établissement fut extrêmement traversé par l'envie ». La calomnie, à laquelle fait allusion Sauteuil dans les vers qu'il a consacrés à la gloire de ce séminaire, lui enleva ses élèves en [[1672]] et surtout en [[1685]].  
Pour Hesseln (p. 451), « le Séminaire est le plus bel édifice qui soit à Valognes... Les jardins sont vastes et vraiment magnifiques. Autour du premier jardin règne une terrasse en fer à cheval comme celle du palais du Luxembourg à Paris. Sur cette terrasse était ci-devant le plus beau berceau qu'on ait peut-être vu en Normandie. M. de la Luthumière, poursuit l'auteur, était un prêtre d'une éminente piété, qui y passa la plus grande partie de sa vie, et qui y est inhumé ; il est mort le 15 septembre [[1699]]. Son établissement fut extrêmement traversé par l'envie ». La calomnie, à laquelle fait allusion Sauteuil dans les vers qu'il a consacrés à la gloire de ce séminaire, lui enleva ses élèves en [[1672]] et surtout en [[1685]].
 
[[Brian Marion]] y est professeur de [[1673]] à [[1675]].


== Séminaire-collège ==
== Séminaire-collège ==


L'établissement fut rouvert en [[1702]] et dirigé par des prêtres séculiers jusqu'en [[1730]]<ref name=Adam/>.
L'établissement est fut rouvert en [[1702]] et dirigé par des prêtres séculiers jusqu'en [[1730]] <ref name=Adam/>.


Mais « la juxtaposition du séminaire et du collège rendait les conflits inévitables » d'autant qu'une [[Bibliothèque municipale de Valognes|bibliothèque publique]] lui est adjointe en [[1715]]<ref name=blouet>Claude Laplatte, « J. Blouet. — ''Les séminaires de Coutances et d'Avranches''. », ''Revue d'histoire de l'Église de France'', tome 24, n°105, 1938. p. 494-497. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1938_num_24_105_2869_t1_0494_0000_2 ''(lire en ligne)''].</ref>.
Mais « la juxtaposition du séminaire et du collège rendait les conflits inévitables » d'autant qu'une [[Bibliothèque municipale de Valognes|bibliothèque publique]] lui est adjointe en [[1715]] <ref name=blouet>Claude Laplatte, « J. Blouet. — ''Les séminaires de Coutances et d'Avranches''. », ''Revue d'histoire de l'Église de France'', tome 24, n°105, 1938. p. 494-497. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1938_num_24_105_2869_t1_0494_0000_2 ''(lire en ligne)''].</ref>.


Le séminaire-collège est confié après de longues négociations<ref name=blouet/>, aux missionnaires eudistes le [[26 septembre]] [[1731]]. Ils y tiennent selon Hesseln (p. 452), des classes d'humanités, une chaire de philosophie, et une autre de théologie remplie par un eudiste. « Les autres ne peuvent l'être par des professeurs de cette congrégation, mais par des externes, qui ordinairement les obtiennent par la voie du concours ou par le choix de la ville ».  
Le séminaire-collège est confié après de longues négociations<ref name=blouet/>, aux missionnaires eudistes le [[26 septembre]] [[1731]]. Ils y tiennent selon Hesseln (p. 452), des classes d'humanités, une chaire de philosophie, et une autre de théologie remplie par un eudiste. « Les autres ne peuvent l'être par des professeurs de cette congrégation, mais par des externes, qui ordinairement les obtiennent par la voie du concours ou par le choix de la ville ».  
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== Collège ==
== Collège ==


En [[1790]], les bâtiments du séminaire-collège de Valognes sont nationalisés, et vendus pour moitié pour 28 180 francs à Laurent Lapierre-Jacquelin, de Valognes, le [[25 septembre]] [[1796]], tandis que l'autre moitié est cédée à la ville pour y établir un collège <ref name=Adam/>. La chapelle est convertie en salle d'armes et plus tard en bibliothèque <ref name=Adam/>.  
En [[1790]], les bâtiments du séminaire-collège de Valognes sont nationalisés, et vendus pour moitié pour 28 180 francs à Laurent Lapierre-Jacquelin, de Valognes, le [[25 septembre]] [[1796]], tandis que l'autre moitié est cédée à la ville pour y établir un collège <ref name=Adam/>. La chapelle est convertie en salle d'armes et plus tard en bibliothèque<ref name=Adam/>.  


Ouvert de nouveau et réorganisé en [[1810]].
En [[1808]], [[Napoléon Ier|Napoléon I{{er}}]] en fait un collège communal dépendant de l'Université.


== Petit-séminaire ==
== Petit-séminaire ==
Il devient Petit-séminaire et collège diocésain, en [[1853]] <ref name=Adam/>.  
Il devient Petit-séminaire et collège diocésain, en [[1853]] <ref name=Adam/>. En [[1855]], {{Mgr}} Daniel le confie aux Eudistes <ref> ''La Gazette de France'', 9 juillet 1855. </ref>. Deux ailes sont bâties sur le parc en [[1859]] accueillant réfectoire, études et dortoirs <ref name = 1%> « Lycée Henri-Cornat », ''œuvres du 1% artistique dans les lycées du Calvados, de la Manche et de l'Orne'', site internet, consulté le 29 janvier 2021. </ref>. Le collège diocésain de Valognes est fermé en [[1905]] avec la loi de séparation des Églises et de l'État.


Parmi ses élèves, on trouve l'historien [[Léopold Delisle (historien)|Léopold Delisle]], le religieux [[Hyacinthe François Désiré Rouxel|Hyacinthe Rouxel]], le général [[Louis Langlois]], le conseiller à la Cour de Caen [[Camille Leclerc]], l'écrivain [[Charles Canivet]] <ref>Jean de Nivelle, « Un Français au Canada », ''Le Soleil'', 16 juin 1899 [https://www.retronews.fr/journal/le-soleil/19-juin-1899/661/1629413/1 ''(lire en ligne)'']</ref>...
Parmi ses élèves, on trouve l'historien [[Léopold Delisle (historien)|Léopold Delisle]], le religieux [[Hyacinthe François Désiré Rouxel|Hyacinthe Rouxel]], le général [[Louis Langlois]], le conseiller à la Cour de Caen [[Camille Leclerc]], l'écrivain [[Charles Canivet]] <ref> Jean de Nivelle, « Un Français au Canada », ''Le Soleil'', 16 juin 1899 [https://www.retronews.fr/journal/le-soleil/19-juin-1899/661/1629413/1 ''(lire en ligne)'']. </ref>...


== Collège et lycée municipal ==
== Collège et lycée municipal ==
[[Fichier:Valognes-collegedios5.jpg|vignette|Entre 1948 et 1960.]]
[[Fichier:Valognes-collegedios5.jpg|vignette|Entre 1948 et 1960.]]
En [[1907]], la ville de Valognes ne renouvelle pas le bail aux ecclésiastiques et un principal est nommé par le ministère de l'Instruction publique, qui organise l'enseignement exclusivement avec des professeurs laïcs. Il devient mixte en [[1926]] et porte alors, jusqu'en 1969, l'appellation de « Collège municipal mixte de Valognes ».
En [[1907]], la ville de Valognes ne renouvelle pas le bail aux ecclésiastiques et un principal est nommé par le ministère de l'Instruction publique, qui organise l'enseignement exclusivement avec des professeurs laïcs. Il devient mixte en [[1926]] et porte alors, l'appellation de « Collège municipal mixte de Valognes ».


Au début de la [[Première Guerre mondiale]], il est transformé en hôpital militaire et converti en centre d'instruction pour l'armée belge de novembre [[1914]] à [[1918]] <ref name=Histo>« Historique de l'établissement », site officiel du lycée Henri-Cornat, consulté le 25 mai 2015. </ref>.
Au début de la [[Première Guerre mondiale]], il est transformé en hôpital militaire et converti en centre d'instruction pour l'armée belge de novembre [[1914]] à [[1918]] <ref name=Histo> « Historique de l'établissement », site officiel du lycée Henri-Cornat, consulté le 25 mai 2015. </ref>.


Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], les Allemands l'utilisent à leur tour comme hôpital militaire <ref name=Histo/>. À la libération, l'armée américaine en fait un casernement pour ses soldats et le parc devient un lieu de stockage de matériel <ref name=Histo/>.
En [[1937]], on songe à lui faire prendre le nom de [[Jules Barbey d'Aurevilly|Barbey d'Aurevilly]] <ref> ''Le Figaro'', 5 juin 1937. </ref>.


Durant quelques années à partir de [[1948]], la cour d'honneur accueille une sculpture en pierre de [[Jules Barbey d'Aurevilly]], réalisée par René Collamarini, pour remplacer le [[Buste de Jules Barbey d'Aurevilly (Alix)|buste de Jules Barbey d'Aurevilly]] réalisé par [[Louis Alix]] et fondu en [[1942]].
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], les Allemands l'utilisent à leur tour comme hôpital militaire <ref name=Histo/>. À la Libération, l'armée américaine en fait un casernement pour ses soldats et le parc devient un lieu de stockage de matériel <ref name=Histo/>.


Épargnée par les bombardements, l'aile gauche du collège abrite la mairie, jusqu'en [[1955]], son aile droite accueille la poste jusqu'en [[1957]] <ref name=Histo/>.
Durant quelques années à partir de [[1949]], la cour d'honneur accueille une [[Statue de Jules Barbey d’Aurevilly]], réalisée par René Collamarini, pour remplacer le [[Buste de Jules Barbey d'Aurevilly (Alix)|buste de Jules Barbey d'Aurevilly]] réalisé par [[Louis Alix]] et fondu en [[1942]].


En [[1960]], les élèves disposent de deux nouveaux bâtiments construits de chaque côté du parc qui a conservé ses arbres séculaires.
Épargnée par les bombardements, l'aile gauche du collège abrite la mairie, jusqu'en [[1955]], son aile droite accueille la poste jusqu'en [[1957]]<ref name=Histo/>.
 
Entre [[1960]] et [[1965]], l'architecte [[Olivier Lahalle]] dirige la construction de nouveaux bâtiments dans le parc <ref name = 1%/>.
 
Il est lycée national en [[1965]], puis municipal.


== Lycée d'État ==
== Lycée d'État ==
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: ''voir l'article détaillé [[Lycée Henri-Cornat]]''
: ''voir l'article détaillé [[Lycée Henri-Cornat]]''
==Chefs d'établissement==
* -1830 : [[François-Auguste Delamare]]
* [[1830]]-... : Joseph-Raphaël Amiard
* -1853 : Abbé Louvel
* [[1853]]-1855 : [[Aimé Victor François Guilbert]]
* [[1855]]-1857 : Coubard
* ...


== Anciens professeurs du collège ==
== Anciens professeurs du collège ==
 
* [[François-Gabriel Bertrand]] ([[1797]]-[[1875]])
* Eugène Canivet ([[1812]]-[[1839]]), professeur de réthorique, père de [[Charles Canivet]]
* [[Jules Lalmand]] ([[1811]]-[[1852]]), professeur d'histoire
* Eugène Canivet ([[1812]]-[[1889]]), professeur de rhétorique, père de [[Charles Canivet]]
* [[Paul Blier]] ([[1822]]-[[1902]])
* Henri Chazalette ([[1824]]-[[1890]]), professeur d'histoire, aussi au collège de Coutances
* Abbé Masselin (v.[[1830]]-[[1897]])
* Abbé Hébert (v.[[1831]]-[[1900]])
* [[Armand Royer]] ([[1842]]-[[1910]]), professeur de musique
* Pierre Pelletier (v.[[1863]]-[[1923]])
* Jean-Marie Garnier (v.[[1868]]-[[1933]])
...
...
== Anciens élèves du séminaire-collège ==


== Anciens élèves==
; du séminaire-collège
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* [[Jean Hamon]] (1618-1687)
* [[Jean Hamon]] (1618-1687)
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* [[Étienne Marmion]] (1649- ?)
* [[Étienne Marmion]] (1649- ?)
* [[Jean-François Duval-La Rivière]] (1751-1800)
* [[Jean-François Duval-La Rivière]] (1751-1800)
* [[René de Percy]] (1756-1835)
* [[Jean-Baptiste Lecarpentier]] (1759-1829)
* [[Jean-Baptiste Lecarpentier]] (1759-1829)
* [[Thomas Bosvy]] (1762-1835)
* [[Augustin Lecarpentier]] (1762-1846)
* [[Augustin Lecarpentier]] (1762-1846)
* [[Jacques Dieny (1769-1833)]]
* [[Jean-Victor Mariette de Wauville]] (1770-?)
* [[Jean-Victor Mariette de Wauville]] (1770-?)
* [[Pierre Salley (1770)|Pierre Salley]] (1770-1852)
* [[Pierre Bonnemains]] (1773-1850)
* [[Pierre Bonnemains]] (1773-1850)
* [[Victor Amédée Delisle]] (1786-1868)
* [[Victor Amédée Delisle]] (1786-1868)
* [[François Léonard Groult de Tourlaville]] (1796-1882)
* [[François-Auguste Delamare]] (1800-1871)
* [[François-Auguste Delamare]] (1800-1871)
* [[Florentin Daireaux]](1806-1885)
* [[Jules Lalmand]] (1811-1852)
* [[Guillaume Paul d'Aigneaux]] (1814-1888)
* [[Charles Folliot de Fierville]] (1819-1881)
* [[Charles Folliot de Fierville]] (1819-1881)
* [[Émile Burnouf]] (1821-1907)
* [[Émile Burnouf]] (1821-1907)
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* [[Félix Buhot]] (1847-1898)
* [[Félix Buhot]] (1847-1898)
* [[Fulgence Bienvenüe]] (1852-1936)
* [[Fulgence Bienvenüe]] (1852-1936)
* [[Pierre Le Marois]] (1854 à Saint-Sauveur-le-Vicomte-1918)
* [[Jean-Louis Adam]] (1866-1916)
* [[Jean-Louis Adam]] (1866-1916)
* [[Gustave Le Rouge]] (1867-1938)
* [[Gustave Le Rouge]] (1867-1938)
* [[Henri Ermice]] (1870-1958)
* [[Émile Énault]] (1871-1926)
* [[Émile Énault]] (1871-1926)
* [[Émile Sevestre]] (1876-1952)
* [[Émile Sevestre]] (1876-1952)
* [[Marcel Allexandre]] (1880-1963)
* [[Marcel Allexandre]] (1880-1963)
* [[Camille Blaisot]] (1881-1945)
* [[Alexandre Thin]] (1894-1981)
}}
}}
;du collège-lycée municipal
* [[Charles Huraux]] (1917-2004)
* [[Jacques Lemarinel]] (1923-1944)
* [[Joël Dupont]] (1940-2024)


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==


* [[Jean-Louis Adam]], ''Le Petit Séminaire et Collège diocésain de Valognes'', mémoire lu au Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne, en 1900
* [[Jean-Louis Adam]], ''Le Petit Séminaire et Collège diocésain de Valognes'', mémoire lu au Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne, en 1900.
* [[Bernard Jacqueline]],  « Un séminaire de la Congrégation "''de propaganda fide''" au XVII{{e}} siècle : Valognes »,  ''[[Revue de la Manche]]'', n° 49, janvier 1971.
* Jeannine Bavay, « Du manoir l'Évêque au séminaire », ''[[Vikland]]'', n° 16, janvier-février-mars 2016.
* Michel Muller, « Histoire du collège de Valognes », ''Vikland'', n° 16, janvier-février-mars 2016.


{{Notes et références}}
{{Notes et références}}

Dernière version du 25 avril 2024 à 17:55

Le séminaire de Valognes est un ancien établissement scolaire religieux, situé à Valognes.

Créé en 1654, il ferme en 1675 pour cause de jansénisme, avant de rouvrir en 1702 [1].

Séminaire

Il est fondé en 1654, dans le Manoir-l'Évêque, par l'abbé de la Luthumière [2].

Selon René Toustain de Billy, ce séminaire devient « le plus bel ornement de la ville de Valognes, mais aussi de toute la Basse-Normandie, moins par la beauté de ses bâtiments et de ses jardins, de sa riche bibliothèque et autres choses semblables, que par les grands biens que l'on y faisait et les avantages publics qui en provenaient » [2].

Pour Hesseln (p. 451), « le Séminaire est le plus bel édifice qui soit à Valognes... Les jardins sont vastes et vraiment magnifiques. Autour du premier jardin règne une terrasse en fer à cheval comme celle du palais du Luxembourg à Paris. Sur cette terrasse était ci-devant le plus beau berceau qu'on ait peut-être vu en Normandie. M. de la Luthumière, poursuit l'auteur, était un prêtre d'une éminente piété, qui y passa la plus grande partie de sa vie, et qui y est inhumé ; il est mort le 15 septembre 1699. Son établissement fut extrêmement traversé par l'envie ». La calomnie, à laquelle fait allusion Sauteuil dans les vers qu'il a consacrés à la gloire de ce séminaire, lui enleva ses élèves en 1672 et surtout en 1685.

Brian Marion y est professeur de 1673 à 1675.

Séminaire-collège

L'établissement est fut rouvert en 1702 et dirigé par des prêtres séculiers jusqu'en 1730 [2].

Mais « la juxtaposition du séminaire et du collège rendait les conflits inévitables » d'autant qu'une bibliothèque publique lui est adjointe en 1715 [3].

Le séminaire-collège est confié après de longues négociations[3], aux missionnaires eudistes le 26 septembre 1731. Ils y tiennent selon Hesseln (p. 452), des classes d'humanités, une chaire de philosophie, et une autre de théologie remplie par un eudiste. « Les autres ne peuvent l'être par des professeurs de cette congrégation, mais par des externes, qui ordinairement les obtiennent par la voie du concours ou par le choix de la ville ».

Le père Costil affirme que « la jeunesse du collège se composait alors de 300 enfants ».

En 1774, le collège regroupe près de 600 élèves, concurrençant l'école de latin de Cherbourg alors en décadence [2]. L'élève Constant Demons, de Cherbourg, raconte dans un de ses manuscrits qu'ils sont 101 dans la classe de philosophie en 1772 et que le collège compte jusqu'à la rhétorique inclusivement 377 élèves en 1778, 270 en 1786 et 264 en 1788.

En 1789, un élève de philosophie, Mariette de Wauville, y élabore une proposition de constitution.

Collège

En 1790, les bâtiments du séminaire-collège de Valognes sont nationalisés, et vendus pour moitié pour 28 180 francs à Laurent Lapierre-Jacquelin, de Valognes, le 25 septembre 1796, tandis que l'autre moitié est cédée à la ville pour y établir un collège [2]. La chapelle est convertie en salle d'armes et plus tard en bibliothèque[2].

En 1808, Napoléon Ier en fait un collège communal dépendant de l'Université.

Petit-séminaire

Il devient Petit-séminaire et collège diocésain, en 1853 [2]. En 1855, Mgr Daniel le confie aux Eudistes [4]. Deux ailes sont bâties sur le parc en 1859 accueillant réfectoire, études et dortoirs [5]. Le collège diocésain de Valognes est fermé en 1905 avec la loi de séparation des Églises et de l'État.

Parmi ses élèves, on trouve l'historien Léopold Delisle, le religieux Hyacinthe Rouxel, le général Louis Langlois, le conseiller à la Cour de Caen Camille Leclerc, l'écrivain Charles Canivet [6]...

Collège et lycée municipal

Entre 1948 et 1960.

En 1907, la ville de Valognes ne renouvelle pas le bail aux ecclésiastiques et un principal est nommé par le ministère de l'Instruction publique, qui organise l'enseignement exclusivement avec des professeurs laïcs. Il devient mixte en 1926 et porte alors, l'appellation de « Collège municipal mixte de Valognes ».

Au début de la Première Guerre mondiale, il est transformé en hôpital militaire et converti en centre d'instruction pour l'armée belge de novembre 1914 à 1918 [7].

En 1937, on songe à lui faire prendre le nom de Barbey d'Aurevilly [8].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands l'utilisent à leur tour comme hôpital militaire [7]. À la Libération, l'armée américaine en fait un casernement pour ses soldats et le parc devient un lieu de stockage de matériel [7].

Durant quelques années à partir de 1949, la cour d'honneur accueille une Statue de Jules Barbey d’Aurevilly, réalisée par René Collamarini, pour remplacer le buste de Jules Barbey d'Aurevilly réalisé par Louis Alix et fondu en 1942.

Épargnée par les bombardements, l'aile gauche du collège abrite la mairie, jusqu'en 1955, son aile droite accueille la poste jusqu'en 1957[7].

Entre 1960 et 1965, l'architecte Olivier Lahalle dirige la construction de nouveaux bâtiments dans le parc [5].

Il est lycée national en 1965, puis municipal.

Lycée d'État

En 1969, l'établissement devient lycée d'État et prendra le nom d'Henri Cornat.

voir l'article détaillé Lycée Henri-Cornat

Chefs d'établissement

Anciens professeurs du collège

...

Anciens élèves

du séminaire-collège
du collège-lycée municipal

Bibliographie

  • Jean-Louis Adam, Le Petit Séminaire et Collège diocésain de Valognes, mémoire lu au Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne, en 1900.
  • Bernard Jacqueline, « Un séminaire de la Congrégation "de propaganda fide" au XVIIe siècle : Valognes », Revue de la Manche, n° 49, janvier 1971.
  • Jeannine Bavay, « Du manoir l'Évêque au séminaire », Vikland, n° 16, janvier-février-mars 2016.
  • Michel Muller, « Histoire du collège de Valognes », Vikland, n° 16, janvier-février-mars 2016.

Notes et références

  1. « Chronologie de la répression du protestantisme en Normandie et dans la Manche », Le Didac'doc, Service éducatif des Archives départementales de la Manche, n° 3, novembre 2009.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Abbé J.L. Adam, Quelques notes sur Valognes, Impr. Émile Le Maout, Cherbourg, 1905.
  3. 3,0 et 3,1 Claude Laplatte, « J. Blouet. — Les séminaires de Coutances et d'Avranches. », Revue d'histoire de l'Église de France, tome 24, n°105, 1938. p. 494-497. (lire en ligne).
  4. La Gazette de France, 9 juillet 1855.
  5. 5,0 et 5,1 « Lycée Henri-Cornat », œuvres du 1% artistique dans les lycées du Calvados, de la Manche et de l'Orne, site internet, consulté le 29 janvier 2021.
  6. Jean de Nivelle, « Un Français au Canada », Le Soleil, 16 juin 1899 (lire en ligne).
  7. 7,0 7,1 7,2 et 7,3 « Historique de l'établissement », site officiel du lycée Henri-Cornat, consulté le 25 mai 2015.
  8. Le Figaro, 5 juin 1937.

Lien interne