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Pierre Salley (1770)

De Wikimanche

Pierre Michel François Salley, né à Montfarville le 17 février 1770 [1] et mort à Barfleur le 18 mars 1852 [2], est une personnalité politique de la Manche.

Biographie

Il fait ses études au collège de Valognes, puis présente une thèse de philosophie de deux cents pages écrite en latin, dont l'original était encore conservé par son arrière-petit-fils en 1960 [3].

Engagé dans les armées révolutionnaires dès 1793, il est nommé capitaine en l'an II et devient cinq ans plus tard major général des armées napoléoniennes [3] en Suisse, en Allemagne et en Pologne. Il reste dans l'armée jusqu'en 1807, date à laquelle l'Empereur lui remet la croix de la Légion d'honneur [3]. En 1813, il est désigné par l'Empire comme maire de Barfleur, mais doit affronter son « plus redoutable adversaire » [3], l'abbé Hébert, curé de la paroisse. Il quitte ses fonctions après les Cent-Jours, en 1816, pour rester fidèle à Napoléon. Il retrouve la mairie de Barfleur en 1832, « tournant ses espoirs vers Louis-Philippe [et entrant] en lutte avec son prédécesseur, Cléret, un légitimiste » [3]. Il s'emploie alors à restaurer le port et à construire la jetée de Barfleur [3]. En 1836, il fait la rencontre de Victor Hugo, à l'occasion d'une visite de l'écrivain dans sa commune. Une altercation se produit alors avec ce dernier, qui le qualifie de « tyran, de niais, de grotesque » [3], ou encore de « Jocrisse pacha enguirlandé d'un chiffon tricolore ». Salley rapportera cet événement au sous-préfet de Valognes Clamorgan et lui fera part de sa volonté de ne pas faire ses excuses à Hugo [3]. En 1848, après la chute de Louis-Philippe, Salley quitte définitivement son poste de premier magistrat de la commune. Il meurt quatre ans plus tard à la Vicomterie, lieu-dit du village, et est inhumé dans le cimetière communal.

Le 17 juin 1817, il épouse à Saint-Côme-du-Mont Aimée Henriette Euvremer (1793-1866), fille de Jacques Euvremer (1759-1799) et Suzanne Françoise Avril (1769-1806). L'une de ses filles, Marie Nathalie (1820-1887), est la mère du penseur Georges Sorel (1847-1922), qui n'hésitait pas à signer nombre de ses articles du pseudonyme Pierre Salley.

Il était libre penseur [4].

Distinction

Il est titulaire de la Légion d'honneur.

Hommage

Une rue à son nom perpétue son souvenir à Barfleur.

Notes et références

  1. - Acte de baptême.
  2. - Table alphabétique des décès – Acte de décès n° 11.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 et 3,7 « La conférence de M. Allexandre (suite) », Ouest-France, 29-30 octobre 1960.
  4. Willy Gianinazzi, Naissance du mythe moderne. Georges Sorel et la crise de la pensée savante, Paris, Ed. MSH, 2006. p. 20.

Sources

  • Pierfit.
  • Marcel Alexandre, "En marge d'un voyage romantique", Revue du département de la Manche, t. III, n° 12, octobre 1961 pp. 333-379.

Articles connexes