François Léonard Groult de Tourlaville
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François Léonard Groult de Tourlaville [1], né au Mesnil-au-Val le 6 novembre 1796 (16 brumaire an V) [2] et mort à Créteil (Seine, aujourd'hui Val-de-Marne) le 29 octobre 1882, est une personnalité intellectuelle et un poète de la Manche, professeur de langues anciennes et modernes [3] de son état.
Formation
Il commence ses études au collège de Valognes, où il « faisait ses thèmes avec la plus grande facilité » [4]. Puis il part à pied faire sa troisième à Coutances, « sans rien dire à personne ». Il y fait sa rhétorique et sa philosophie, sous la direction de l'abbé Daniel. Revenu à Valognes, il voyage ensuite en Angleterre, en Suisse, en Espagne et en Italie pour y apprendre les langues.
Groult se dit poétiquement de l'école de Viennet (1777-1868) [5], homme politique et écrivain dont on sait qu'il lui a écrit. Le Charivari le dit aussi « émule politique de M. Liadières » (1792-1858) [6], homme politique et dramaturge.
Carrière de linguiste
Il épouse une institutrice, Anne Eybord, le 10 janvier 1828 à Paris 7e. Dix ans plus tard, en 1838, il convole en secondes noces à Montmartre avec Adélaïde Tranchefeux. À Montmartre, il collabore en 1840-1841 à la revue La Synthèse, qui réunit savants, naturalistes et professeurs.
Il écrit de nombreux poèmes favorables au roi Louis-Philippe Ier, dont il vante la « clémence » [7] et la « munificence » [8]. On pense même un temps que c'est le roi lui-même, qui se consacre à la rédaction de La France nouvelle au début des années 1830 [9][10][11], qui publie ses vers sous ce pseudonyme. Très vite, Groult dément et ceci conduit la presse parisienne d'opposition à le moquer, Le Charivari lui donnant par exemple le sobriquet de « Croûte de Tourlaville » [12][13]. Lamartine, lui, fait rimer « Tourlaville » avec « servile » dans l'une de ses méditations, parue en 1842 [14]. Cela ne décourage pas M. Groult, qui, en 1845, songe à entrer à l'Académie française, mais se désiste en faveur de la candidature de M. Béranger [15]. Il se présente même aux élections législatives de 1846 à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) [16].
Après avoir enseigné l'anglais et l'allemand à Dieppe (Seine-Inférieure), Béziers (Hérault), Laon (Aisne), Montpellier (Hérault), Dole (Jura) et Tournon (Ardèche), Groult aurait exercé au collège de Castres (Tarn) jusqu'à ses 69 ans, en 1865 Source insuffisante [17][18]. À Laon, il aurait eu Ernest Lavisse pour élève vers 1855-1856 [19].
Il meurt à son domicile, dans la rue principale de Créteil, et est inhumé le 1er novembre 1882 au cimetière du Père-Lachaise, à Paris [20].
Œuvres
- La Liste civile.
- La Philippide.
- Léandre et Héro, poème en trois chants, 1818.
- Les malheurs de la France renouvelés par la mort de S.A.R. Mgr le duc de Berri, 1820.
- La Sentinelle Belge sur les remparts du Capitalen-Dam, 1831.
- Soleil de Juillet, 1831.
- La Révolte des 5 et 6 juin, 1832.
- Les Bousingots, épître à M. Viennet, député de l'Hérault, 1833.
- Larmes d'un barde sur le fanatisme politique à l'ombre de Casimir Périer, poème lyrique en trois chants, 1833.
- Prélude au prochain mariage de S.A.R. Mgr le duc d'Orléans, 1837.
- Archipatriotes, poème en vers latins, 1837.
- Munificence royale, 1838.
- Coelestis nuntius de aegrotante Marià, filia regis, princesse d'Orléans, duchesse de Wurtemberg, 1839.
- Les moeurs, poème lyrique en deux chants, 1840.
- Système du monde, ou Loi universelle fondée sur l'attraction de soi pour soi découverte par M. Geoffroy Saint-Hilaire, poème en trois chants, 1840.
- La vierge de Meudon, poème en trois chants, 1842.
- Les abîmes du vieux barde des Montagnes Noires, ou le Grand saint Vaurien, 1866 Source insuffisante .
Notes et références
- ↑ Seul le nom Groult apparaît dans l'acte de naissance.
- ↑ Naissance : « Acte de baptême F° 2 V° » — Archives de la Manche — (BMS) Le Mesnil-au-Val An V (1796-1797) (E13) — Vue : 3/31 —
- ↑ La Caricature, 2 août 1832.
- ↑ Le Tam-tam, 16 juin 1839.
- ↑ Le Charivari, 28 novembre 1837.
- ↑ Le Charivari, 19 octobre 1844.
- ↑ Le Charivari, 29 avril 1837.
- ↑ Journal de Paris, 30 avril 1838.
- ↑ Le journal paraît de 1827 à 1833.
- ↑ La Caricature, 17 septembre 1833.
- ↑ Le Charivari, 18 juin 1834.
- ↑ Le Charivari, 14 juillet 1833.
- ↑ Le Charivari, 22 septembre 1833.
- ↑ Le Charivari, 25 juin 1842.
- ↑ Le Charivari, 5 novembre 1845.
- ↑ Le Charivari, 19 mai 1846.
- ↑ Revue de l'instruction publique en France et dans les pays étrangers, 23 novembre 1865.
- ↑ Le Soleil, 16 février 1866.
- ↑ Ernest Lavisse, Études et étudiants, 1890, p. 167.
- ↑ Registres journaliers d'inhumation de Paris (voir en ligne).