Cour d'assises de la Manche
De Wikimanche
La cour d'assises de la Manche est une juridiction judiciaire de la Manche, qui a son siège à Coutances.
Activité
En 1831, elle prononce une condamnation à mort (par contumace), trois condamnation aux travaux forcés à perpétuité, 28 condamnations aux travaux forcés à temps, 25 condamnations à la réclusion, 15 condamnations à des peines de prison et 39 acquittements [1].
Elle rend 13 arrêts en première instance en 2008 [2].
Affaires célèbres
- 8 mars 1884 : Auguste Luc Desfoux, cultivateur, est condamné à mort pour avoir égorgé son futur beau-père dans la nuit du 24 au 25 septembre 1883 à Montigny. Il sera gracié le 29 avril 1884.
- 6 juin 1888 : Jean Fleury, 36 ans, charpentier, est condamné à mort pour le meurtre d'un mécanicien de Cherbourg en décembre 1887 au Mesnil-au-Val. Il sera finalement gracié le 27 juillet suivant.
- 30 mars 1889 : Jean-Auguste Picquenard, 40 ans, cultivateur à Rampan, est condamné à mort pour le meurtre de la fille de sa femme âgée de 8 ans le 12 décembre 1888. Il est gracié le 19 mai 1889.
- 1893 : un journalier de Blosville, Auguste Mathey, 19 ans, est condamné à mort pour l'assassinat et le viol d'une femme de 83 ans le 21 octobre 1893 à Blosville. Il est guillotiné le 13 février 1894, devant une foule nombreuse [3].
- 8 mars 1904 : Jean-Marie Riou, 28 ans, journalier, est condamné à mort pour avoir étranglé une prostituée à Cherbourg le 27 juin 1903. Il sera finalement gracié le 4 mai suivant.
- 18 mars 1905 : Édouard Bazire, 31 ans, est condamné à mort pour le meurtre de Bienaimé Lejuez le 9 janvier 1905 à Nouainville [4]. Il est gracié le 21 mai 1905.
- 1907 : l'abbé Émile Larquemin, curé de Blosville, est acquitté : il était accusé d'être indirectement responsable de la mort de sa maîtressse Jeanne Le Blond, morte le 11 avril à Cherbourg des suites de son avortement. L'avorteuse Jeanne Bonneau, de La Haye-du-Puits, bénéficie de la même mesure [5].
- 11 mars 1908 : François Lefort, 45 ans, journalier, pour l'agression suivie de la mort une semaine plus tard d'un septuagénaire dans la nuit du 8 au 9 novembre 1907 à La Chaise-Baudouin. Il est gracié le 23 mai 1908.
- 2 juin 1908 : Jean-Baptiste Yger, 24 ans, domestique de ferme, est condamné à mort pour le meurtre à coups de hache et de rasoir de la veuve Rivière, 67 ans, dans la nuit du 28 février au 1er mars 1908 à Poilley. Il est gracié le 15 septembre 1908.
- Septembre 1910 : un domestique, Louis Guéret, 20 ans, de Gonneville, est condamné aux travaux forcés à perpétuité, pour le meurtre à Martinvast le 16 mai précédent de son ancien employeur, le baron Montrond, 71 ans [6].
- 8 mars 1912 : Étienne Casson, 19 ans, mécanicien, est condamné à mort pour avoir tué d'un coup de poignard au cœur une épicière de Cherbourg le 21 janvier 1911. Il sera finalement gracié le 29 avril suivant.
- 11 mars 1912 : Pierre-Auguste Polidor, 47 ans, journalier, est condamné à mort pour le meurtre d'une femme de 92 ans, le 21 janvier à Digulleville. Il est guillotiné le 4 mai suivant... sous les applaudissements de la foule [7].
- 18 mars 1921 : Émile Genest, 29 ans, est condamné à mort pour le meurtre de sa tante le 23 octobre 1921 à La Chapelle-en-Juger. L'arrêt est cassé le 12 mai suivant.
- 10 juin 1921 : Marie-Rosalie Marinel, née Lemerre, 30 ans, est condamnée à mort pour le meurtre de son père avec l'aide de son mari et de son domestique le 28 août 1920 à Carantilly. Elle est graciée le 27 août suivant [8]
- Juin 1925 : Mohamed Ben Mohamed Kherdjemil, 28 ans, est condamné à 8 ans de réclusion pour la mort de Lucien Delahaye, à Tourlaville.
- 10 mars 1933 : Émile Delanoë, 29 ans, sabotier au Grand-Celland, est condamné à mort pour le meurtre à coups de bâton de son beau-père Léon Aufray, 68 ans, le 6 novembre 1932. Trois jours plus tard, le 9 novembre, avec l'aide sa femme, il pend sa fille Émilienne, 5 ans, témoin gênant du meurtre, dans un bois de Reffuveille. Il est guillotiné le 17 juin suivant. Sa femme est condamnée à perpétuité.
- 3 mars 1936 : Auguste Lacombe, 23 ans, est condamné à mort pour le meurtre de Marie Blandin, 62 ans, commis le 27 novembre 1935 à Rauville-la-Bigot [4]. Il est gracié le 4 juin suivant.
- 6 mars 1936 : Henri Courtaud, 49 ans, cheminot, et Jules Duchemin, 24 ans, journalier, sont condamnés à mort pour le meurtre de la veuve Lamy, 67 ans, dans la nuit du 5 au 6 décembre 1931 à Lolif. Ils sont guillotinés le 6 juin 1936.
- 16 juin 1936 : Pierre Leboulanger, 37 ans, cultivateur, est condamné à mort pour avoir étranglé sa domestique Jeanne Maignan, 15 ans, enceinte de lui, le 11 septembre 1935 à Buais. Il est gracié le 14 août suivant.
- juin 1936 : Joseph Lemonnier, directeur de la banque Le Monnier de Sourdeval, est condamné à deux ans de prison pour banqueroute frauduleuse.
- 12 juin 1939 : Joseph Labiche, 74 ans, ancien courtier d’affaires, neveu de Jules Labiche, propriétaire du château du Haut-Aunay de Sourdeval, est condamné à deux ans de prison pour avoir tué sa servante (41 ans) le 29 décembre 1938 [9] [10].
- 13 juin 1939 : Pierre Héry, 17 ans, agriculteur à Anctoville, est condamné à dix ans de réclusion criminelle pour s'être rendu coupable d'une tentative d'assassinat d'une septuagénaire le 9 octobre 1938 à Yquelon [11]
- 14 mars 1940 : Edmond Laisné, 30 ans, cultivateur à Parigny, est condamné à mort pour avoir étranglé sa fille âgée de 4 ans le 20 décembre 1938. Sa femme est condamnée à 5 ans de travaux forcés. Il est guillotiné le 13 juin suivant.
- 12 décembre 1940 : Paul Tonnelier, 36 ans, constructeur de TSF, est condamné à mort pour le meurtre de sa femme et de son fils de deux ans dans un bois près d'Omonville-la-Petite le 4 septembre 1939. Il est gracié le 7 juin 1941.
- 15 mars 1944 : Clarisse Hamel, née Poincheval, 44 ans, débitante à La Glacerie, est condamnée à mort pour avoir empoisonné son mari le 15 septembre 1943. Elle est graciée le 24 juin suivant.
- 13 décembre 1945 : Gaston Hamel, 24 ans, manœuvre, est condamné à mort pour le meurtre à coups de hache de Mme veuve Léonie Anquetil, cabaretière, le 31 janvier 1942 à Varouville. Il est fusillé à Saint-Nicolas-de-Coutances le 30 mars 1946.
- 18 mars 1947 : Léon Vichard, 24 ans, mécanicien, est condamné à mort pour une tentative d'assassinat sur sa grand-mère adoptive de 73 ans le 11 juillet 1846 à Néhou. L'arrêt est cassé le 14 mai suivant.
- 17 juin 1947 : Paul Bouteloup, 36 ans, cultivateur, à Saint-Quentin-sur-le-Homme, est condamné à mort pour l'assassinat d'une lointaine cousine de 60 ans le 11 octobre 1945 à Saint-Senier. Il est gracié le 19 décembre suivant.
- 19 mars 1948 : Jean-Louis Baudain, 27 ans, manœuvre, est condamné à mort pour le meurtre des époux Josset le 27 octobre 1947 à Picauville. Il est guillotiné le 22 octobre suivant [12].
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Présidents
- -2010 : Hervé Locu
- 2011- : Jules Simon-Delcros
- 2008-2019 : Jean-François Villette
- 2020-(en cours) : Marc Hédrich
Administration
Adresse : rue du Palais-de-Justice
50200 Coutances
Tél. 02 33 76 68 20
Fax. 02 33 76 68 35
Courriel : courd'assises.coutances@justice.fr
Bibliographie
- Le Crime de Turqueville : condamnation aux travaux forcés à perpétuité, Impr. de Lamiche, 1903
- Maurice Lantier, « La cour d'assises de Coutances sous le règne de Charles X », Annales de Normandie, n° 24, 1992
Notes et références
- ↑ Annuaire du département de la Manche, 1833, p. 354.
- ↑ Ouest-France, 20 janvier 2009
- ↑ « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 18.
- ↑ 4,0 et 4,1 50 meurtres dans la Manche, La Presse de la Manche, hors-série, 2017.
- ↑ « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 47.
- ↑ Étienne de Quatrebarbes, Martinvast, un siècle d'histoire..., 2001.
- ↑ « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 57.
- ↑ Emmanuel Bourcier, « Lemerre, la parricide » (d'après les notes du juge Edmond-Marie Poullain), La Cage aux femmes, chap. XVI, éditions Baudinière, 1928, p. 241-251 (lire en ligne). Sur le même sujet, voir aussi : Olivier Messac, « Edmond-Marie Poullain, 50 ans après, "grand sauvage et vrai peintre" », La Manche libre, 3 fév. 2002, p. 11.
- ↑ « Le crime de Sourdeval », Le Glaneur de la Manche, 17 juin 1939 (lire en ligne).
- ↑ « Joseph Labiche, le châtelain de Sourdeval, répond de son crime devant les jurés de la Manche », L'Ouest-Éclair, 13 juin 1939 (lire en ligne).
- ↑ Jean-François Miniac, « L'équipée sauvage », Les Nouvelles affaires criminelles de la Manche, chap. XV, éditions de Borée, 2012.
- ↑ « Condamnés à mort », La Normandie et les Normands (lire en ligne).