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Roger Aumont

De Wikimanche

Portrait de Roger Aumont

Roger Aumont, né à Saint-Sever (Calvados) le 13 décembre 1903 et mort à Auschwitz le 15 octobre 1942, est un résistant de la Manche, « Mort pour la France ».

Biographie

Roger Aumont arrive très jeune à Sourdeval où il exerce le métier de fromager. Membre du Parti communiste dès 1930, il est en 1940 un des premiers à mener des actions de résistance contre l’occupant [1].

En 1940, il aide le PCF à renouer les fils avec les militants dispersés par la guerre [2]. Il noue des liens avec le groupe Jean Fresnay à Saint-Michel-de-Montjoie. Sa mère, coiffeuse, met son arrière-boutique à la disposition d'un petit groupe qui confectionne des tracts anti-Allemands [2].

Le 1er novembre 1941, il rend hommage aux fusillés de Châteaubriant, de Nantes et de Bordeaux, en allant déposer une gerbe au pied du monument aux Morts [1]. Hippolyte Bazin, maire de la commune, la fait immédiatement disparaître, au grand scandale d’une grande partie de la population.

Roger Aumont récidive le 11 novembre suivant, mais, cette fois, le maire fait alors appel aux Renseignements généraux de Saint-Lô qui l’arrêtent le lendemain [2]. Il est d'abord interné au camp de Gaillon (Eure) sur ordre du préfet de la Manche Gaston Mumber, puis transféré en mai 1942 à Compiègne (Oise) [2].

Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande [3].

Le 6 juillet 1942, il est déporté à bord du convoi qui gagne le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau (Allemagne). Bonnifet, Breton, Cadiou, Cardin, Cariou, Lucien et Marcel Colin, Datin, Doucet, Fouquet, Hamel, Hodiesne, LaisnéLebreton, Édouard et Maurice Lechevalier, Lecrées, Leriche, Levaufre, Longle, Marie, Mauger, Michel, Morin, Passot, Paouty, Picquenot, Richard, Siouville, Truffert font aussi partie de ce convoi [4].

Il meurt le 15 octobre 1942.

Son mari disparu, sa femme Irène continue la lutte. Beaucoup de réunions se tiennent dans sa maison toujours ouverte aux responsables de passage, en particulier à André Defrance. La petite ville de Sourdeval cause plusieurs déplacements de Henri Laniez, commissaire de Police à Saint-Lô, ainsi que des manœuvres d'intimidation venant des collaborateurs les plus notoires, lors de distributions massives de tracts [5].

Hommages

Son nom est mentionné sur les monuments commémoratifs suivants :

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 1, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Association de la mémoire vive (lire en ligne).
  3. En application d’un ordre de Hitler.
  4. Fondation pour la mémoire de la déportation (lire en ligne).
  5. D'après André Debon

Articles connexes