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La [[Manche]] est impliquée dans cette guerre, notamment dans sa partie sud.
La [[Manche]] est impliquée dans cette guerre, notamment dans sa partie sud.


==Histoire==
== Histoire ==
[[Fichier:ChouannerieNormandeCarteDesCombats.PNG|thumb|Carte des combats en Basse-Normandie de 1795 à 1800.]]
Dans la Manche, les premières escarmouches naissent dès [[1793]], particulièrement dans l'[[Avranchin]] et le [[Mortainais]] <ref name=Sicotiere>Louis de la Sicotière, ''Louis de Frotté et les insurrections normandes'', 3 vol., éd. Plon, 1889. </ref>. Les chouans disposent d'une garnison à [[Saint-James]] et à [[Avranches]] et de divisions à [[Coutances]] [[Carentan]] et dans le [[Cotentin]] <ref name=Sicotiere/>.
Dans la Manche, les premières escarmouches naissent dès [[1793]], particulièrement dans l'[[Avranchin]] et le [[Mortainais]] <ref name=Sicotiere>Louis de la Sicotière, ''Louis de Frotté et les insurrections normandes'', 3 vol., éd. Plon, 1889. </ref>. Les chouans disposent d'une garnison à [[Saint-James]] et à [[Avranches]] et de divisions à [[Coutances]] [[Carentan]] et dans le [[Cotentin]] <ref name=Sicotiere/>.


La décision de la Convention de lever 300 000 hommes pour servir dans l'armée républicaine provoque une large émotion dans les campagnes. Le département doit fournir 4 971 hommes, âgés entre 18 et 25 ans <ref name=Jourdan>[[Félix Jourdan]], ''La Chouannerie dans l'Avranchin'', Imprimerie de L'Avranchin, 1907-1908, réédité en 2007 aux éd. d'Héligoland [http://www.normannia.info/pdf/jourdan1907.pdf ''(lire en ligne)''].</ref>. Des troubles éclatent à [[Marcilly]] <ref name=Jourdan/>. Un mouvement de refus prend forme, qui ne tarde pas à déboucher sur des actions de guérilla.
La décision de la Convention de lever 300 000 hommes pour servir dans l'armée républicaine provoque une large émotion dans les campagnes. Le département doit fournir 4 971 hommes, âgés entre 18 et 25 ans <ref name=Jourdan>[[Félix Jourdan]], ''La Chouannerie dans l'Avranchin'', Imprimerie de L'Avranchin, 1907-1908, réédité en 2007 aux éd. d'Héligoland [http://www.normannia.info/ark%3A/86186/68k#?c=0&m=0&s=0&cv=0 ''(lire en ligne)''].</ref>. Des troubles éclatent à [[Marcilly]] <ref name=Jourdan/>. Un mouvement de refus prend forme, qui ne tarde pas à déboucher sur des actions de guérilla.


De son côté, l'armée républicaine s'organise. Le [[22 mars]] [[1793]], la municipalité d'Avranches réquisitionne 160 gardes et les arme <ref name=Jourdan/>. L'armée dirige des troupes vers [[Granville]] et tente de rallier à elle les populations, souvent la menace. [[Jean-Baptiste Lecarpentier]] n'est pas le moins virulent.
De son côté, l'armée républicaine s'organise. Le [[22 mars]] [[1793]], la municipalité d'Avranches réquisitionne 160 gardes et leurs armes <ref name=Jourdan/>. L'armée dirige des troupes vers [[Granville]] et tente de rallier à elle les populations, souvent la menace. [[Jean-Baptiste Lecarpentier]] n'est pas le moins virulent.
 
En [[1795]], Louis de Frotté, revenu d'Angleterre, commence à structurer ces bandes chouannes pour une faire l'« Armée catholique et royale de Normandie », qui reçoit bientôt le soutien d'une partie importante de la population, surtout dans les campagnes.


Le [[12 novembre]] 1793, l'armée vendéenne entre dans le département par [[Pontaubault]], sans rencontrer de véritable résistance, et se dirige vers Avranches, où elle arrive vers midi <ref name=Jourdan/>. Arrivée à [[Granville]], elle commence le [[14 novembre]] un terrible siège qui fait 1 500 morts, puis se retire le lendemain <ref name=Jourdan/>. Elle combat les jours suivants à [[Pontorson]] et [[Villedieu-les-Poêles]]. Elle quitte le département quelques jours plus tard. Lecarpentier fustige l'attitude de nombreux Manchois. Des tribunaux criminels jugent les « traitres », qui ont le malheur de tomber sous sa coupe. Des têtes tombent à Avranches, place du Promenoir, où une guillotine a été montée à la hâte <ref name=Jourdan/>.
Le [[12 novembre]] 1793, l'armée vendéenne entre dans le département par [[Pontaubault]], sans rencontrer de véritable résistance, et se dirige vers Avranches, où elle arrive vers midi <ref name=Jourdan/>. Arrivée à [[Granville]], elle commence le [[14 novembre]] un terrible siège qui fait 1 500 morts, puis se retire le lendemain <ref name=Jourdan/>. Elle combat les jours suivants à [[Pontorson]] et [[Villedieu-les-Poêles]]. Elle quitte le département quelques jours plus tard. Lecarpentier fustige l'attitude de nombreux Manchois. Des tribunaux criminels jugent les « traitres », qui ont le malheur de tomber sous sa coupe. Des têtes tombent à Avranches, place du Promenoir, où une guillotine a été montée à la hâte <ref name=Jourdan/>.
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En [[1794]], le général Hoche est chargé de réorganiser l'armée républicaine dans la Manche pour s'opposer plus efficacement aux chouans emmenés par le général [[Aimé Picquet du Boisguy]] <ref name=Jourdan/>. Les deux camps se livrent une guerre sans merci.  
En [[1794]], le général Hoche est chargé de réorganiser l'armée républicaine dans la Manche pour s'opposer plus efficacement aux chouans emmenés par le général [[Aimé Picquet du Boisguy]] <ref name=Jourdan/>. Les deux camps se livrent une guerre sans merci.  


Plusieurs batailles importantes ont lieu dans la Manche :
En [[1795]], Louis de Frotté, revenu d'Angleterre, commence à structurer ces bandes chouannes pour une faire l'« Armée catholique et royale de Normandie », qui reçoit bientôt le soutien d'une partie importante de la population, surtout dans les campagnes. À la fin de l'année, une colonne commandée par du Rozel de Courson s'empare quelques heures de [[Pont-l'Abbé]], avant d'être délogée quelques heures plus tard par les « Bleus » <ref name=Quellien>Jean-Ange Quellien, ''Le Cotentin : histoire des populations'', éd. Gérard Monfort, 1983, p. 118-120. </ref>. En l'an IV (1795-1796), plusieurs républicains sont sommairement exécutés à [[Saint-Martin-d'Aubigny|Aubigny]], [[Lastelle]], [[Gorges]], [[Feugères]] et [[Vesly]] <ref name=Quellien/>. Les curés constitutionnels du [[Le Lorey|Lorey]] et de [[Saint-Germain-sur-Sèves]] sont tués <ref name=Quellien/>. Au [[Le  Plessis|Plessis]], le curé et son vicaire sont fusillés <ref name=Quellien/>.
* [[Siège de Granville (1793)]], 14-15 novembre
 
* [[Bataille de Pontorson (1793)]], 18 novembre
En mai [[1796]], le [[François-Claude de Bricqueville|vicomte de Bricqueville]], chef de la l'Armée royale du Cotentin, est capturé à [[Chef-du-Pont]] et rapidement condamné à mort et passé par les armes <ref name=Quellien/>.
* [[Massacre d'Avranches (1793)]], 21 novembre
 
* [[Embuscade de Ducey (1795)]], 9 août
En [[1799]], le [[9 février]], une bande de Chouans libère [[Jacques Destouches]] de la prison de [[Coutances]]. En novembre, Louis de Frotté tente de s'aventurer dans le sud du département à la tête de plusieurs centaines d'hommes <ref name=Quellien/>. Mais il est défait lors de la [[bataille de la Fosse (1799)|bataille de la Fosse]] <ref name=Quellien/>.
* [[Combat de La Croix-Avranchin (1795)]], 10 septembre
 
* [[Combat de Saint-James (1795)]], 12 septembre
Des actions de harcèlement ont lieu toutefois, qui créent l'insécurité dans le [[Plain]] <ref name=Quellien/>. Des pillages ont lieu à [[Lessay]], [[Doville]], [[Monthuchon]], [[Baudreville]] et [[Montgardon]] <ref name=Quellien/>.
* [[Combat de Carnet (1795)]], fin septembre
 
* [[Bataille de Boucéel (1795)]], 3 novembre
Le [[17 mai]] [[1802]] (27 floréal an X), deux chouans de la famille Le Marquand, fermiers du [[Manoir d'Urville|manoir]] d'[[Urville-Bocage]], sont guillotinés à [[Coutances]] pour avoir assassiné en [[1800]] un émissaire royaliste porteur d'une grosse somme d'argent <ref>« Le crime d'Urville-Bocage », ''[[Revue du département de la Manche]]'', t. 19, fasc. 76, supplément ronéotypé, octobre 1977. </ref>.
* [[Combat de Bois-Rouland (1795)]], 2 décembre
 
* [[Bataille de Saint-James (1795)]], 4 décembre
; Plusieurs batailles importantes ont lieu dans la Manche
* [[Bataille de La Croix-Avranchin (1795)]], 30 décembre
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* [[Bataille du Grand-Celland (1796)]], 1{{er}} juin
* [[14 novembre|14]]-[[15 novembre]] : [[Siège de Granville (1793)]]
* [[Bataille du Lorey (1799)]], 2 novembre
* [[18 novembre]] : [[Bataille de Pontorson (1793)]]
* [[Prise de Pontorson (1799)]], 18 septembre
* [[21 novembre]] : [[Massacre d'Avranches (1793)]]
* [[Bataille de la Fosse (1799)]], 5 novembre
* [[9 août]] : [[Embuscade de Ducey (1795)]]
* [[Bataille de Saint-James (1800)]], 23 janvier
* [[10 septembre]] : [[Combat de La Croix-Avranchin (1795)]]
* [[12 septembre]] : [[Combat de Saint-James (1795)]]
* fin septembre : [[Combat de Carnet (1795)]]
* [[3 novembre]] : [[Bataille de Boucéel (1795)]]
* [[2 décembre]] : [[Combat de Bois-Rouland (1795)]]
* [[4 décembre]] : [[Bataille de Saint-James (1795)]]
* [[30 décembre]] : [[Bataille de La Croix-Avranchin (1795)]]
* [[2 mai]] : [[Bataille du Petit-Celland (1796)]]
* [[1er juin|{{1er}} juin]] : [[Bataille du Grand-Celland (1796)]]
* [[18 septembre]] : [[Prise de Pontorson (1799)]]
* [[2 novembre]] : [[Bataille du Lorey (1799)]]
* [[5 novembre]] : [[Bataille de la Fosse (1799)]]
* [[23 janvier]] : [[Bataille de Saint-James (1800)]]
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L'[[Armée des côtes de Cherbourg]], contrairement à ce que laisse penser son nom, est basée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Elle contrôle en théorie la Manche, ainsi que le Calvados, l'Orne, la Sarthe et une partie de l'Ille-et-Vilaine, mais elle n'intervient pratiquement pas dans le département..
L'[[Armée des côtes de Cherbourg]], contrairement à ce que laisse penser son nom, est basée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Elle contrôle en théorie la Manche, ainsi que le Calvados, l'Orne, la Sarthe et une partie de l'Ille-et-Vilaine, mais elle n'intervient pratiquement pas dans le département..


==Personnalités==
== Personnalités ==
[[Fichier:LouisdeFrotte.jpg|thumb|right|140px|Louis de Frotté.]]
{{début de colonnes|nombre=2}}
* [[Jacques Clément-Desmaisons]] ([[1746]]-[[1793]]), né à [[Granville]], maire de Granville
* [[Alexandre Gigault de Bellefonds (1758)|Alexandre Gigault de Bellefonds]] ([[1758]]-[[1819]], né à [[Hainneville]], chef chouan
* [[Alexandre Gigault de Bellefonds (1758)|Alexandre Gigault de Bellefonds]] ([[1758]]-[[1819]], né à [[Hainneville]], chef chouan
* [[Jean-Baptiste Lecarpentier]] ([[1759]]-[[1829]]), né à [[Helleville]], chef républicain
* [[Jean-Baptiste Lecarpentier]] ([[1759]]-[[1829]]), né à [[Helleville]], chef républicain
* [[François-Claude de Bricqueville]] ([[1761]]-[[1796]]), chef chouan
* [[François-Claude de Bricqueville]] ([[1761]]-[[1796]]), chef chouan
* [[Julien Berthelot]] ([[1768]]-[[1798]]), né à [[Argouges]], chef chouan
* [[Julien Berthelot]] ([[1768]]-[[1798]]), né à [[Argouges]], chef chouan
* [[Adrien Bernardin du Poërier de Portbail (1768)|Adrien-Bernardin du Poërier de Portbail]] ([[1768]]-[[1855]]), né à [[Valognes]], colonel, chef de la division de Bayeux.
* [[Bellavidès]] ([[1773]]-[[1865]]), né à [[Avranches]], chef chouan
* [[Bellavidès]] ([[1773]]-[[1865]]), né à [[Avranches]], chef chouan
* [[Jean-Baptiste Dauguet]] ([[1772]]-), né à [[Macey]], chef chouan
* [[Jean-Baptiste Dauguet]] ([[1772]]-), né à [[Macey]], chef chouan
* [[Henri de La Rochejaquelein]] ([[1772]]-[[1794]]), chef chouan
* [[Aimé Picquet du Boisguy]] ([[1776]]-[[1839]]), chef chouan  
* [[Aimé Picquet du Boisguy]] ([[1776]]-[[1839]]), chef chouan  
* [[Juste Lebreton]] ([[1778]]-[[1802]]), né à [[Valognes]], agitateur chouan
* [[Juste Lebreton]] ([[1778]]-[[1802]]), né à [[Valognes]], agitateur chouan
* [[Louis-François Dauguet]] ([[1779]]-), né à [[Macey]], chef chouan
* [[Louis-François Dauguet]] ([[1779]]-), né à [[Macey]], chef chouan
* [[Jacques Destouches]] ([[1780]]-[[1858]]), né à [[Granville]], combattant chouan
* [[Jacques Destouches]] ([[1780]]-[[1858]]), né à [[Granville]], combattant chouan
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<gallery mode="packed" heights="220" >
LouisdeFrotte.jpg|''Louis de Frotté''.
DuBoisguy1.jpg|''Aimé Picquet du Boisguy''.
</gallery>
== Cinéma ==
* ''Les Chouans'', de Henri Calef ([[1947]]), avec [[Jean Marais]], tourné dans la [[baie du Mont-Saint-Michel]]
== Bibliographie ==
: ''par ordre chronologique de parution''
; Livres
* [[Émile Sarot]], ''La chouannerie devant la juridiction répressive et en particulier devant la juridiction militaire de la Manche pendant la Révolution'', impr. de Salettes, 1877.
* [[Félix Jourdan]], ''La Chouannerie dans l'Avranchin'', Imprimerie de L'Avranchin, 1907-1908, réédité en 2007 aux éd. d'Héligoland.
* [[Étienne Dupont]], ''La Chouannerie dans l'Ouest : Mesdames Fleurdelys'', réédité chez Ocep, Coutances, 1977.
* Stéphanie Labbé, ''La chouannerie dans le département de la Manche (1793-1800)'', mémoire pour l’obtention de la maîtrise d’histoire, Rennes 2, 1996.


==Bibliographie==
; Articles
* [[Félix Jourdan]], ''La Chouannerie dans l'Avranchin'', Imprimerie de L'Avranchin, 1907-1908, réédité en 2007 aux éd. d'Héligoland
* [[Jean-Baptiste Lechat]], « Exécution par les Chouans de C.F. Marguerie, curé constitutionnel de Saint-Germain-sur-Sèves », ''[[Revue du département de la Manche]]'', t. I, n° 3, 1959, p. 217-221.
* J. Pouessel, « Chouans et charbonnerie dans la Manche 1797-1801 », ''Annales de Normandie'', juillet 1986
* A. Chaudeurge, « Sur les pas des chouans - Itinéraires » ''Le Pays normand'', numéro spécial « Les chouans de Normandie », n° 4, 1975.
* [[Jean Quellien]], « À propos de la géographie de la chouannerie en Basse-Normandie », ''Annales de Normandie'', vol. 39, n° 3, 1989 [http://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1989_num_39_3_1848 ''(lire en ligne)'']
* Jean-Ange Quellien, « L'impact limité de la chouannerie dans le Cotentin », ''Le Cotentin : histoire des populations'', éd. Gérard Monfort, 1983, p. 118-120.
* Jean Pouessël, « Chouans et chouannerie dans la Manche 1797-1801 », ''Annales de Normandie'', juillet 1986, p.235-252 [https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1986_num_36_3_1743 ''(lire en ligne)''].
* Jean Pouessël, « Aspects de la Chouannerie dans la Manche », ''Annales de Normandie'', 39{{e}} année, n°3, 1989. p. 245-264 [https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1989_num_39_3_1849 ''(lire en ligne)'']
* [[Jean Quellien]], « À propos de la géographie de la chouannerie en Basse-Normandie », ''Annales de Normandie'', vol. 39, n° 3, 1989 [http://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1989_num_39_3_1848 ''(lire en ligne)''].
* Jean-Baptiste Desfeux, ''Anecdotes, souvenirs et faits historiques: principalement relatifs à la guerre civile et à la Chouannerie dans les cantons de Brécey et Tirepied'', 1889,  réédition aux éd. Lorisse, 2004.
* Jean Pouëssel, « La chouannerie dans la Manche (1794-1800) », ''[[Revue de la Manche]]'', n° 240, 2018.


==Notes et références==
{{Notes et références}}
<references />


==Lien externe==
== Lien externe ==
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Chouannerie La Chouannerie sur ''Wikipédia'']
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Chouannerie La Chouannerie sur ''Wikipédia'']


[[Catégorie:Manche au XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Chouannerie dans la Manche| ]]
[[Catégorie:Révolution française dans la Manche]]
[[Catégorie:Article de qualité]]

Dernière version du 9 juillet 2023 à 11:58

Le siège de Granville (1793).

La Chouannerie dans la Manche

La Chouannerie est une guerre civile qui oppose républicains et royalistes dans l'ouest de la France, lors de la Révolution française, entre 1792 et 1800.

La Manche est impliquée dans cette guerre, notamment dans sa partie sud.

Histoire

Carte des combats en Basse-Normandie de 1795 à 1800.

Dans la Manche, les premières escarmouches naissent dès 1793, particulièrement dans l'Avranchin et le Mortainais [1]. Les chouans disposent d'une garnison à Saint-James et à Avranches et de divisions à Coutances Carentan et dans le Cotentin [1].

La décision de la Convention de lever 300 000 hommes pour servir dans l'armée républicaine provoque une large émotion dans les campagnes. Le département doit fournir 4 971 hommes, âgés entre 18 et 25 ans [2]. Des troubles éclatent à Marcilly [2]. Un mouvement de refus prend forme, qui ne tarde pas à déboucher sur des actions de guérilla.

De son côté, l'armée républicaine s'organise. Le 22 mars 1793, la municipalité d'Avranches réquisitionne 160 gardes et leurs armes [2]. L'armée dirige des troupes vers Granville et tente de rallier à elle les populations, souvent la menace. Jean-Baptiste Lecarpentier n'est pas le moins virulent.

Le 12 novembre 1793, l'armée vendéenne entre dans le département par Pontaubault, sans rencontrer de véritable résistance, et se dirige vers Avranches, où elle arrive vers midi [2]. Arrivée à Granville, elle commence le 14 novembre un terrible siège qui fait 1 500 morts, puis se retire le lendemain [2]. Elle combat les jours suivants à Pontorson et Villedieu-les-Poêles. Elle quitte le département quelques jours plus tard. Lecarpentier fustige l'attitude de nombreux Manchois. Des tribunaux criminels jugent les « traitres », qui ont le malheur de tomber sous sa coupe. Des têtes tombent à Avranches, place du Promenoir, où une guillotine a été montée à la hâte [2].

En 1794, le général Hoche est chargé de réorganiser l'armée républicaine dans la Manche pour s'opposer plus efficacement aux chouans emmenés par le général Aimé Picquet du Boisguy [2]. Les deux camps se livrent une guerre sans merci.

En 1795, Louis de Frotté, revenu d'Angleterre, commence à structurer ces bandes chouannes pour une faire l'« Armée catholique et royale de Normandie », qui reçoit bientôt le soutien d'une partie importante de la population, surtout dans les campagnes. À la fin de l'année, une colonne commandée par du Rozel de Courson s'empare quelques heures de Pont-l'Abbé, avant d'être délogée quelques heures plus tard par les « Bleus » [3]. En l'an IV (1795-1796), plusieurs républicains sont sommairement exécutés à Aubigny, Lastelle, Gorges, Feugères et Vesly [3]. Les curés constitutionnels du Lorey et de Saint-Germain-sur-Sèves sont tués [3]. Au Plessis, le curé et son vicaire sont fusillés [3].

En mai 1796, le vicomte de Bricqueville, chef de la l'Armée royale du Cotentin, est capturé à Chef-du-Pont et rapidement condamné à mort et passé par les armes [3].

En 1799, le 9 février, une bande de Chouans libère Jacques Destouches de la prison de Coutances. En novembre, Louis de Frotté tente de s'aventurer dans le sud du département à la tête de plusieurs centaines d'hommes [3]. Mais il est défait lors de la bataille de la Fosse [3].

Des actions de harcèlement ont lieu toutefois, qui créent l'insécurité dans le Plain [3]. Des pillages ont lieu à Lessay, Doville, Monthuchon, Baudreville et Montgardon [3].

Le 17 mai 1802 (27 floréal an X), deux chouans de la famille Le Marquand, fermiers du manoir d'Urville-Bocage, sont guillotinés à Coutances pour avoir assassiné en 1800 un émissaire royaliste porteur d'une grosse somme d'argent [4].

Plusieurs batailles importantes ont lieu dans la Manche

L'Armée des côtes de Cherbourg, contrairement à ce que laisse penser son nom, est basée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Elle contrôle en théorie la Manche, ainsi que le Calvados, l'Orne, la Sarthe et une partie de l'Ille-et-Vilaine, mais elle n'intervient pratiquement pas dans le département..

Personnalités

Cinéma

Bibliographie

par ordre chronologique de parution
Livres
  • Émile Sarot, La chouannerie devant la juridiction répressive et en particulier devant la juridiction militaire de la Manche pendant la Révolution, impr. de Salettes, 1877.
  • Félix Jourdan, La Chouannerie dans l'Avranchin, Imprimerie de L'Avranchin, 1907-1908, réédité en 2007 aux éd. d'Héligoland.
  • Étienne Dupont, La Chouannerie dans l'Ouest : Mesdames Fleurdelys, réédité chez Ocep, Coutances, 1977.
  • Stéphanie Labbé, La chouannerie dans le département de la Manche (1793-1800), mémoire pour l’obtention de la maîtrise d’histoire, Rennes 2, 1996.
Articles
  • Jean-Baptiste Lechat, « Exécution par les Chouans de C.F. Marguerie, curé constitutionnel de Saint-Germain-sur-Sèves », Revue du département de la Manche, t. I, n° 3, 1959, p. 217-221.
  • A. Chaudeurge, « Sur les pas des chouans - Itinéraires » Le Pays normand, numéro spécial « Les chouans de Normandie », n° 4, 1975.
  • Jean-Ange Quellien, « L'impact limité de la chouannerie dans le Cotentin », Le Cotentin : histoire des populations, éd. Gérard Monfort, 1983, p. 118-120.
  • Jean Pouessël, « Chouans et chouannerie dans la Manche 1797-1801 », Annales de Normandie, juillet 1986, p.235-252 (lire en ligne).
  • Jean Pouessël, « Aspects de la Chouannerie dans la Manche », Annales de Normandie, 39e année, n°3, 1989. p. 245-264 (lire en ligne)
  • Jean Quellien, « À propos de la géographie de la chouannerie en Basse-Normandie », Annales de Normandie, vol. 39, n° 3, 1989 (lire en ligne).
  • Jean-Baptiste Desfeux, Anecdotes, souvenirs et faits historiques: principalement relatifs à la guerre civile et à la Chouannerie dans les cantons de Brécey et Tirepied, 1889, réédition aux éd. Lorisse, 2004.
  • Jean Pouëssel, « La chouannerie dans la Manche (1794-1800) », Revue de la Manche, n° 240, 2018.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Louis de la Sicotière, Louis de Frotté et les insurrections normandes, 3 vol., éd. Plon, 1889.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Félix Jourdan, La Chouannerie dans l'Avranchin, Imprimerie de L'Avranchin, 1907-1908, réédité en 2007 aux éd. d'Héligoland (lire en ligne).
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 et 3,8 Jean-Ange Quellien, Le Cotentin : histoire des populations, éd. Gérard Monfort, 1983, p. 118-120.
  4. « Le crime d'Urville-Bocage », Revue du département de la Manche, t. 19, fasc. 76, supplément ronéotypé, octobre 1977.

Lien externe