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(→1914-1918 : Poilus nés à Canisy. Extrait base de 17640 manchois Morts pour la France en cours formatage) |
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Version du 27 septembre 2018 à 23:26
Canisy est une commune du département de la Manche.
- Prononciation. — API : [kani'zi]; transcription francisée : ca-ni-zi. — Prononciation dialectale : [kani'ʒi]; transcription francisée : ca-ni-ji.
Blason de la commune de Canisy | Coordonnées géographiques de la mairie 49° 4' 34.08" N, 1° 10' 31.20" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Saint-Lô | ||||||||||
Canton | Saint-Lô-2 | ||||||||||
Intercommunalité | CA Saint-Lo Agglo (siège) | ||||||||||
Gentilé | Canisyais(es) | ||||||||||
Population | 1 734 hab. (2021) | ||||||||||
Superficie | 18,15 km² | ||||||||||
Densité | 96 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 12 m (mini) - 116 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50750 | ||||||||||
N° INSEE [1] | 50095 | ||||||||||
Maire | Jean-Marie Lebehot | ||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- in pago Constantino […] Canabiacus 889 [2].
- Caniciacum 1056/1066 [copie de 1319, sans doute rajeunie] [3].
- Canegeio 1222 [2].
- Anesiacum [lire Canesiacum] 1223/1236 [4].
- ecclesia de Canigeio 1236 [5].
- Canegeio ~1280 [2].
- Canigeio 14e s. [2].
- ecclesi[a] Beati Petri de Canigeyo 1332 [6].
- domin[us] de Caniseyo 1332 [7].
- Canegé 1349 [2].
- Canegié 1351/1352 [8].
- Canigy 1451, 1500 [2].
- Canisy 1635 [9], 1612/1636 [10], 1658 [2], 1677 [11], 1694 [12], 1713 [13].
- Canisi 1716 [14].
- Canisy 1719 [15], 1758 [16], 1753/1785 [17], 1791 [18], 1792 [19], 1793 [20], 1801 [21], 1804 [22].
- Canisi 1828 [23].
- Canisy 1829 [24], 1854 [25], 1889 [26], 1903 [27], 1962 [28], 1972 [29], 1978, 1993 [30], 2007 [31].
Étymologie
Toponyme gallo-romain formé avec le suffixe gallo-roman -ACU ajouté à un autre élément. Ce dernier ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes. La raison en est que plusieurs d'entre eux ignoraient (ou ont volontairement ignoré) la forme Canabiacus de 889.
- Albert Dauzat [32] ne cite en effet que la forme Caniciacum de 1056 (en fait, 1056/1066, provenant d'une copie tardive datant de 1319), et propose le nom d'homme latin Canitius, d'où un étymon °CANITIACU, « (le domaine) de Canitius », qui peut certes aboutir à Canisy. Adigard des Gautries et Lechanteur [33] mentionnent le fameux Canabiacus de 889 (sous la forme Canabiacum), mais pour la rejeter pour des raisons phonétiques, arguant qu'une telle forme aboutirait à °Chenev[e]y ou °Quenev[e]y. Nous verrons ci-dessous que cet argument ne tient pas (ces noms présupposent un étymon °CANABACU et non °CANABIACU). Les auteurs reprennent sans certitude la solution de Dauzat, également adoptée par Marie-Thérèse Morlet [34].
- François de Beaurepaire [2] est le premier à admettre pour authentique la forme Canabiacus de 889, et à proposer une solution alternative : le nom de personne gallo-romain non attesté °Canabius ou °Canapius, d'où un étymon °CANABIACU, « (le domaine) de °Canabius ». Cette explication est ensuite reprise avec quelques nuances par Ernest Nègre [35], puis René Lepelley [36].
Force est de constater que l'explication par °CANITIACU ne permet pas de rendre compte de la prononciation ancienne du toponyme, d'abord noté par les formes latinisées Canegeio, Canigeio, Canigeyo aux 13e et 14e siècles, puis par les formes romanes Canegé, Canegié, Canigy du 14e à la fin du 16e siècle. Cet étymon est à la rigueur valable pour Canisy dans la Somme et Mont-Canisy dans le Calvados, dont les formes anciennes ne le contredisent pas, mais certainement pas pour Canigy et les autres formes en -g-. Or ces dernières procèdent très régulièrement [37] d'un étymon °CAN(N)ABIACU.
C'est la raison pour laquelle nous préférerons ici cette hypothèse, avec cependant une légère restriction : si un nom °Can(n)abius [38], quoique non attesté, convient phonétiquement, le toponyme peut tout aussi bien s'expliquer par °CANAVIACU, formé sur °Canavius + -ACU ou encore mieux Canavus + -IACU, car ce dernier est effectivement attesté en tant que nom gallo-romain [39]. Nous privilégierons donc l'interprétation de Canisy < Canigy par °CANAVIACU, « (le domaine) de Canavus ». Un tel étymon explique par ailleurs Chennegy (Chenigeium 1145) dans l'Aube.
Dernier point : le passage de Canigy à Canisy, en gestation dès le 13e siècle, n'est effectif qu'au 17e siècle. Il procède sans doute de l'attraction des autres toponymes de type Canisy, plutôt que d'une « difficulté de prononciation » parfois invoquée, mais qui reste parfaitement subjective. Tout au plus pourrait-on penser à une dissimilation partielle des trois sons palataux successifs [-iʒi] > [-izi], sans que celle-ci représente une nécessité ni une certitude.
Géographie
Canisy se trouve à 8 km au sud-ouest de Saint-Lô.
Histoire
Fondation
En 874, Landran, évêque de Nantes, après la destruction de sa ville épiscopale par une expédition normande, demande à Charles le Chauve un asile où il soit en sûreté. Charles lui offre un séjour dans son domaine royal de Canisy. Il n'y est pas plus en sûreté, car la région est dévastée et pillée par Paskwiten, un chef breton qui ravage le Cotentin et l'Avranchin.
En 1066, Hue ou Hugues de Carbonnel accompagne Guillaume le Conquérant à la conquête de l'Angleterre.
En 1096, cinq membres de la famille de Carbonnel prennent part à la première croisade et se trouvent à la prise de Jérusalem.
En 1145, Henri de Carbonnel prend part à la seconde croisade.
Au 13e siècle, Hubert de Carbonnel possède la seigneurie de Canisi. La famille de Carbonnel y est jusqu'en 1752.
A partir de 1286, les «de Carbonnel» sont les bienfaiteurs de l'Abbaye de la Perrine au Dézert.
Au 15e siècle, G. de Carbonnel est gouverneur de Saint-Lô. Il fait rebâtir la forteresse que les Anglais ont détruite. Mais ceux-ci faisant une nouvelle descente, il dut rendre la place au duc de Gloucester malgré une courageuse résistance. Tous ses biens sont alors confisqués au profit de Jehan Burgh et de Guillaume Foret.
Après l'expulsion des Anglais (1450), ses biens lui sont rendus. Après son décès, il n'y a plus de Carbonnel à Canisy et son oncle hérite, continuant à Canisy la ligne directe des Carbonnel.
En 1588, Hervé de Carbonnel épouse Anne de Matignon, fille du Maréchal de France. Hervé prend le parti de Henri IV et pour soutenir ses droits au trône, s'allie aux protestants contre la ligue. Henri IV en profite pour faire une visite à Canisy.
En 1590, Hervé de Carbonnel échoue dans une attaque contre la ville d'Avranches qui est prise en 1591 par Montpensier.
Le marquis de Canisy devient alors gouverneur d'Avranches. Il s'empare du château de Theurteville et du fort de Tatihou.
En 1592, à l'époque de la Ligue, le marquis de Canisy et le comte de Torigny sont continuellement sous les armes, pour arrêter le cours des brigandages et assassinats. Jean de Gourfaleur est le chef des pillards, ligueurs de cette contrée. Il est aidé des de Bonfossé, d'Aubigny, de Saint-Gilles, de Semilly Mathan, etc.
En 1696, le marquis de Canisy en titre fait échouer une tentative des Anglais contre le port de Granville.
Ce seigneur n'a qu'une fille qui épouse Antoine de Faudoas (famille originaire du Tarn et Garonne). Les «de Faudoas» sont à Canisy de 1752 à 1794. Arrêtés pendant la révolution, le 15 juin 1794, à Canisy, Marie Louise Eléonore de Faudoas, son père Hervé Auguste et sa tante Catherine sont transférés à Paris, à la conciergerie et guillotinés le 14 juillet.
Justine de Faudoas épouse G. de Kergorlay (famille d'origine bretonne). Cette famille possède le château de Canisy depuis 1794.
Pendant la révolution, un «fils Osmond» est sur la liste des émigrés.
Gabriel Louis Marie de Kergorlay est député à la chambre des Pairs de 1820 à 1827 (Restauration).
Jean Florian Hervé de Kergorlay, organisateur de l'exploitation modèle de Canisy, est député de 1852 à 1863 (IIe République et Second Empire).
Au 18e siècle, Canisy est une commune très prospère. On y trouve de nombreuses fabriques de coutils. On fabriquait aussi des toiles de crin pour mettre dans les basques et les parements des habits des hommes, ainsi que dans les vertugadins (vertu-gardiens) des dames. Après cette mode, on vit s'établir des manufactures de rubans et de fil de calendres[40].
Les coutils (toiles croisées et serrées en fil et coton) étaient vendus sur l'imposant marché de la commune. En 1838, on compte tout de même 8 000 ouvriers, employés dans les arrondissements de Coutances et Saint-Lô dans ce commerce, qui fabriquent 7 000 pièces de 80 aunes, s'exportant dans les autres départements et même à l'étranger[41].
1914-1918
Nom | Prénom | Date N | Lieu N | Date Décès | Fiche | Registre matricule |
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Beaufils | Aimable | 03/12/1884 | Quibou | 22/08/1914 | Lire | Visualiser |
Leclerc | Jules | 04/05/1885 | Quibou | 08/09/1914 | Lire | Visualiser |
Thouroude | Ernest | 17/12/1887 | Moyon | 08/09/1914 | Lire | Visualiser |
Louise | Alfred | 03/09/1893 | Saint-Lô | 15/09/1914 | Lire | Recherche en cours |