Le Chefresne
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Le Chefresne est une ancienne commune du département de la Manche, commune déléguée au sein de Percy-en-Normandie depuis le 1er janvier 2016.
- Prononciation. — API : [lə ʃe'fʁɛ:n]; transcription francisée : le ché-frêne.
![]() (commune de Percy-en-Normandie) |
Coordonnées de la mairie annexe ![]() 48° 54' 12.09" N, 1° 9' 17.74" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Saint-Lô | ||||||||||
Canton | Villedieu-les-Poêles | ||||||||||
Ancien canton | Percy | ||||||||||
Intercommunalité | CC Villedieu Intercom | ||||||||||
Gentilé | Chefresnais(es) | ||||||||||
Population | 305 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 11,29 km² | ||||||||||
Densité | 27 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 115 m (mini) - 228 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50410 | ||||||||||
N° INSEE | 50128 | ||||||||||
Maire délégué | |||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- [abl.] Cava fraxino 1155 [1], 1210 [2].
- Cheiffresne 1213 [1].
- la parroysse de Chieffrene, eu dyocese de Coustances 1315 [3].
- parrochia de Chieffresne 1324 [4].
- la parroche du Chiffrene 1344 [5].
- Chefresne 1351/1352 [6].
- Cheffresne 1612/1636 [7], 1677 [8].
- Chefresne 1689 [9], 1694 [10], ~1700 [11], 1713 [12].
- Chefrene 1716 [13].
- Chefresne 1719 [14], 1758 [15].
- le Chefrêne 1753/1785 [16].
- Leche Frêne 1793 [17].
- le Chefresne 1801 [18].
- le Chefrêne 1804 [19], 1828 [20].
- le Chefresne 1829 [21], 1854 [22],
- Le Chefresne 1878 [23].
- le Chefresne 1889 [24], 1903 [25], 1962 [26].
- Le-Chéfresne 1972 [27].
- le Chefresne 1978, 1993 [28], 2007 [29].
Étymologie
Toponyme médiéval précoce (étant donné l'absence initiale d'article), issu de l'ancien français chief fresne, cheif fresne, chef fresne « frêne creux ». Une telle appellation évoquant un arbre remarquable est souvent liée en toponymie à la notion de limite (de domaine, de fief, de paroisse, de juridiction…), mais, si c'est ici le cas, il paraît difficile de préciser de laquelle il s'agissait [30].
☞ Le mot chief « creux » est principalement connu en ancien français sous ses variantes chave (ou peut-être °chaf), relevée chez Wace [31] et cave. Ce mot est issu du gallo-roman °CAVU (du latin cavus « creux »), qui aboutit régulièrement en ancien français à chief, variantes plus tardives cheif, chef. Or il est surprenant de constater que les textes médiévaux ne connaissent que °chaf / chave (réfection semi-savante d'après cavus) et cave (forme savante tirée de cavus). La raison probable en est que ces dernières permettent de résoudre un conflit homonymique, car chief / cheif / chef sont également les graphies du mot signifiant « tête » et « principal », d'une fréquence beaucoup plus élevée, et issu de °CAPU (latin classique caput « tête »). Par contre, le verbe « creuser » connaît les trois variantes chever / chaver / caver (la principale étant toutefois chaver), dont la forme chever est commune avec chever / chiever / ciever « achever, finir », dérivé de chief « tête ». Ce verbe est cependant d'un emploi syntaxique différent : il est en effet le plus souvent intransitif, contrairement à chever « creuser », ce qui permet d'éviter les confusions.
Si l'emploi de chief « creux » et de ses variantes est inexistant dans les textes littéraires, il n'en n'est pas de même en toponymie, où il est mieux attesté : outre Le Chefresne, on citera par exemple le Quédoy, lieu-dit à Flamanville, surplombant l’Anse de Quédoy : il représente l'ancien normano-picard quief doit « ruisseau creux ». On retrouve ce type dans l'Orne sous les variantes Chédouit, hameau à Boucé, et Chédouet, lieu-dit aux Ventes-de-Bourse (ancien français chief duit, chief doit). Il a pour équivalent le type Quévru (quief ru, « ruisseau creux »), attesté dans le Calvados et l'Eure, qui se confond souvent avec le beaucoup plus fréquent Quévrue (quieve rue « chemin creux »), que l'on relève dans le Manche, le Calvados et l'Eure. Il est à noter que Frédéric Godefroy, dans son célèbre dictionnaire de l'ancien français, cite un exemple similaire : une chieve voie sur le chemin de Vrilli (1431) [32], « un chemin creux… », mais le range par erreur sous CHIEF « principal », avec le sens implicite de « voie principale ».
Géographie
Histoire
À l'époque de la Réforme, Le Chefresne devient un centre protestant important et le resta longtemps, ce que l'abbé Lecanu résumait en 1878 en ces termes choisis : « Au XVIe siècle, Le Chefresne se laissa envahir par le protestantisme et n'en est pas guéri : il y a un temple » [sic] [23].
De 1944 à 1947, 1202 soldats américains morts dans les combats pour la libération de Percy et son territoire reposent au cimetière provisoire du Chefresne[33].
Le conseil municipal mené par le maire Jean-Claude Bossard s'affirme en pointe contre le projet de Ligne THT Cotentin-Maine qui doit traverser la commune. Après avoir signé en 2008 un arrêté, que le préfet n'a pu faire invalider, interdisant le passage de la ligne à moins de 500 mètres des habitations de la commune, le conseil municipal démissionne en juin 2012 quand la préfecture les réquisitionne pour la tenue du bureau de vote lors des élections législatives alors que les 10 conseillers avaient voté à l'unanimité le boycott du scrutin pour protester contre le tracé de la ligne THT et un placement en garde à vue du premier magistrat.
Le 1er janvier 2016, Le Chefresne fusionne avec Percy au sein de Percy-en-Normandie.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[34]. En 2020, la commune comptait 305 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
- Généralité : Caen.
- Élection : Coutances en 1612/1636 et 1677, de Saint-Lô en 1713.
- Sergenterie : Moyon.
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Saint-Lô (1790-1795).
- Arrondissement : Saint-Lô (1800).
- Canton : Percy (1790), Villedieu-les-Poêles (2015).
Les maires
Mairie
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
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Mardi | - | - | |||
Mercredi | - | - | |||
Jeudi | 9 h - 12 h | - | |||
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Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
- Diocèse : Coutances.
- Archidiaconé : Val de Vire.
- Doyenné : Percy.
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Saint-Pierre.
- Patron (présentation) : patron laïc, le seigneur du lieu.
- Fête patronale : ?
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Sud.
- Doyenné : Pays de Granville-Villedieu.
- Paroisse : Bienheureuse Sœur-Marthe.
Lieux et monuments
- Église Saint-Pierre (12e/15e s.) : clocher (1745).
- If séculaire du cimetière
- Monument aux morts
- Rives de la Gièze et du Tancray.
- Stèle cimetière américain et allemand ayant accueilli les dépouilles des soldats américains et allemands au lieu-dit « le Chêne Guérin » [40].
- Petit et grand temples protestants, avec leur cimetière.
Personnalités liées à la commune
Naissances
- Georges Gautier (1901-1945), résistant de la Seconde Guerre mondiale
- Henri Dégremont (1901-1993), inspecteur d'académie
Décès
- Jacques Pinel (1703-1775), architecte, inhumé dans l'église du Chefresne avec son épouse et son fils unique[41]
- Eugène Sabatier (1809-1847), pasteur au Chefresne, a fait construire le presbytère et le grand temple. Une stèle commémore son activité au cimetière protestant où il repose[41].
Autres
- Félix Samson-La Valesquerie (1770-1858), personnalité politique, propriétaire du château du Chefresne et bienfaiteur de communauté protestante du Chefresne
- Théophile Maupas (1874-1915), caporal, instituteur au Chefresne avec sa femme Blanche. Il est fusillé pour l'exemple à Suippes (Marne), son nom figure sur le Monument aux morts du Chefresne.
Sports
- Cyclisme : Départementale 1-2-3-4 (en août).
Liens internes
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 100.
- ↑ Léchaudé D’Anisy, Grands Rôles des Échiquiers de Normandie, première partie, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XV, 2e série, 5e volume, Paris, 1845, p. 169b.
- ↑ Léopold Delisle, Le cartulaire normand de Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe le Hardi, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XVI (2e série, 6e vol.), Paris, 1852, p. 199b, § 852, n. 3.
- ↑ Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 277, § 148.
- ↑ Léopold Delisle, Les actes normands de la Chambre des Comptes sous Philippe de Valois (1328-1350), Rouen, Le Brument, 1871, p. 321, § 180.
- ↑ Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 370G.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, Collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
- ↑ Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BNF, IFN-7710251].
- ↑ Gerard Valk, Normannia Ducatus, tum Superior ad Ortum, tum Inferior ad Occasum, Praefectura Generalis […] Anglici Caesarea sive Jarsey…, Amsterdam, ~1700.
- ↑ Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ G. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini.
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris, 1801-1870.
- ↑ Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. I (A-CNO), an XIII (1804), p. 678c.
- ↑ Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 421.
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Saint-Lô, p. 156.
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ 23,0 et 23,1 Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 396.
- ↑ Carte de la Manche, in Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1889.
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
- ↑ Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ Pour un emploi beaucoup plus net du nom du frêne en tant que marqueur de limite, voir l'article Le Fresne-Poret.
- ↑ Al fons a deux dragons gisans / En deux chaves pieres dormans, « il y a près de la fontaine deux dragons couchés, qui dorment dans deux pierres creuses »; Wace, Roman de Brut (1150-1155), édition de Le Roux de Lincy, Édouard Frère éd., Rouen, 1836, t. I, p. 360, l. 7712.
- ↑ Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe s. au XVe s., Bouillon, Paris, 1881-1902, t. II, p. 121b.
- ↑ « Occupation: un état-major allemand à Percy », Ouest-France, 29 juillet 2019.
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ Démissionnaire en juin 2012 avec son conseil municipal dans un climat tendu par la construction de la ligne THT Cotentin-Maine.
- ↑ Élue le 21 septembre 2012 avec 7 voix sur 11.
- ↑ « 601 communes et lieux de vie de la Manche », René Gautier et 54 correspondants, éd. Eurocibles, 2014, p. 308
- ↑ Monument commémoratif du Chefresne.
- ↑ 41,0 et 41,1 René Gautier et 54 correspondants, 601 communes et lieux de vie de la Manche, 2014, p. 308.
Liens externes
- Voir l'article sur Le Chefresne dans Rodovid, wiki d'études généalogiques.