Actions

Barfleur

De Wikimanche

Barfleur est une commune du département de la Manche. En langue normande « Barffleu » [1]

  • Prononciation dialectale. — API : [bar'fjø]; transcription francisée : bar-fyeu. — Les habitants sont appelés les [barfjo:'té:], bar-fyô-té.
Blason de la commune de Barfleur Coordonnées géographiques de la mairie Logo-Mairie.png
49° 40' 9.11" N, 1° 15' 58.79" W (OSM)
Arrondissement Cherbourg
Chargement de la carte...
Canton Val-de-Saire
Ancien canton Quettehou
Intercommunalité CA du Cotentin
Gentilé Barfleurais(es)
Population 546 hab. (2021)
Superficie 0,6 km²
Densité 910 hab./km2
Altitude 0 m (mini) - 8 m (maxi)
Code postal 50760
N° INSEE 50030
Maire Michel Mauger
Communes limitrophes de Barfleur
Gatteville-le-Phare Gatteville-le-Phare Mer de la Manche
Gatteville-le-Phare
Montfarville
Barfleur Mer de la Manche
Montfarville Montfarville Montfarville


Infrastructure et occupation des sols en 2018.


Étymologie

Voir l'article détaillé Barfleur (étymologie).
Barfleur vu d'avion.

Géographie

Barfleur est situé à l'extrémité orientale de la presqu'île de Cotentin, dans le Val de Saire, sur le bord de la Manche.

C'est, en superficie - avec 60 hectares - la plus petite commune de la Manche. Petit port du Val de Saire, Barfleur est inscrit parmi les « plus beaux villages de France[2] ».

Le ruisseau de la Planque y prend sa source avant de se jeter dans le port.

Elle est le point d'arrivée des routes départementales RD 901 et RD 902. Elle est traversée par la route départementale 116 et le GR 223.

Histoire

Le village a été longtemps le premier port du Cotentin. Édouard le Confesseur y équipe 40 navires en 1042 pour reconquérir, vainement, la couronne d'Angleterre [3]. Guillaume le Conquérant et de nombreux barons normands y embarquent pour la bataille d'Hastings en 1066. Le duc de Normandie embarque sur Le Mora, bateau construit à Barfleur [4]. Guillaume le Roux, successeur du Conquérant, débarque à Barfleur en allant secourir le Mans, et revient en Angleterre par la même route. Henri Ier débarque au même lieu avec une flotte, en 1105 [3].

Le 25 novembre 1120, le naufrage de La Blanche-Nef sur le rocher de Quillebœuf coûte la vie à de nombreux nobles anglo-normands, dont le fils de roi Henri Ier [3].

C'est encore de Barfleur qu'en 1194 s'embarque Richard Cœur de Lion, pour aller se faire couronner roi d'Angleterre. Puis, avec la domination française de la Normandie, les relations outre-Manche, et le port perd son importance au profit de Cherbourg, privilégié par les souverains français[3].

Barfleur est fortifiée au 13e siècle [3]. En juillet 1346, la ville est incendiée par la soldatesque d'Édouard III, roi d'Angleterre, débarquée à la Hougue [5]. La population est décimée par la peste noire qui sévit en Europe [6]. Barfleur est à nouveau pillé par les Anglais en 1405 [3].

En 1549, Barfleur connaît une épidémie de peste. C'est du moins ce que l'on peut déduire d'une note du journal de Gilles Picot, sieur de Gouberville, en date du dimanche 12 mai 1549 : « […] apprès soupper le sieur de Castille, Thomas Drouet, nous allasmes pourmener vers la maison Auvré, nous trouvasmes missire Jacques et missire Jehan, qui nous monstrèrent leurs pépinières et leurs jardins, missire Jacques me demanda congé de loger au presbitaire la femme de Jacques Cleret qui s'en estoyt fuye de Barfleu pour la peste. » [7].

Les fortifications sont démolies à la fin du 16e siècle suite à un ordre d'Henri IV au maréchal de Matignon [3].

En 1692 a lieu la bataille de Barfleur.

En 1726 la paroisse est décrite ainsi [8] :

« Il y a un Monastère d'Augustins [9] ; un Siége de Vicomté, un d'Amirauté & un marché. La Cure dépend de l'Abbaye de Montebourg »

En 1804, la commune de Montfarville est réunie à Barfleur et, en 1831, elle reprend son indépendance.

En 1865, c'est à Barfleur qu'est construite la première station de sauvetage sur le modèle des stations anglaises ; cette décision s'explique par le danger que représente la pointe de Barfleur.

En 1944, Barfleur est libérée de l'occupation allemande le 18 [10] ou 21 juin. Le port sert aux Alliés pour le ravitaillement des troupes.

Au large de Barfleur

Le porte-conteneur M.S.C. Rosa-M, échoué au large de Barfleur, le 30 novembre 1997

Le 30 novembre 1997 : alors qu'il navigue en Manche, le porte-conteneur M.S.C. Rosa-M transportant 60 tonnes de produits chimiques dans 800 conteneurs, accuse une gîte de 30° (conteneurs mal arrimés ?).
Le bateau est remorqué et volontairement échoué au large de Barfleur, pour limiter les risques de pollution.
Le compartiment des machines étant hors d’usage, le Rosa-M, est pris en charge par 5 remorqueurs du port de Cherbourg, plus l’Abeille Champagne, et arrive au Havre le 14 décembre [11].

Héraldique

De gueules au bar d'argent en pal surmonté d'une fleur de lys d'or.

Démographie

Sous l'Ancien régime

Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants [12], ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.

Depuis la Révolution

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[15]. En 2021, la commune comptait 546 habitants.

Évolution de la population depuis 1793  modifier
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
8968992 5532 6742 6751 1581 1851 1951 2711 279
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
1 3041 2531 2181 0701 0051 0651 1351 1891 2101 274
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
1 2381 1161 1001 0691 065977907847837703
1982 1990 1999 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
619599642650644659653648643643
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
641621600579577570564559553546
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes. Depuis 2006 : population municipale.
Sources : Cassini [16] et INSEE [17]


Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Les maires

Liste des maires
Période Identité Parti Qualité Observations
1790-1796 Louis Baptiste Queslin médecin
1796-1800 Jacques Nicolas Cléret
1800-1813 Jean Charles François Ermisse négociant
1813-1816 Pierre François Michel Salley retraité, militaire
1816-1819 Jacques François Hébert
1819-1825 Pierre Charles Jean-Pascal chirurgien décédé en exercice le 1er mai 1825
1825-1832 Jacques Nicolas François Cléret notaire
1832-1848 Pierre François Michel Salley retraité, militaire
1848-1856 Charles François Jean-Pascal
1856-1879 Louis Victor Dalidan Médecin (1814-1893)
1879-1880 Eugène Levaufre
1880-1882 Arsène Magnen Sous-commissaire de la Marine (1830-1889)
1882-1915 Jules Albert Hay (1845-1915)
1915-1919 Jules Touroul-Chevalerie (1858- )
1919-1925 Xavier Delacour
1925-1932 Auguste Le Monnier (1858-1932)
1932-1939 Paul Debonnaire (1863-1940)
1939-1943 Jules Langlois (1878-1943)
1943-1945 Louis Gosselin (1885-1952)
1945-1945 Louis Renet (1889-1945)
1946-1947 Georges Leprail (1883-1966)
1947-1959 Albert Cauchon (1890-1974)
1959-1968 Louis Debrix Commerçant (1902-1968)
1968-1977 René Leconte Commerçant (1902-1994)
1977-1983 Pierre Boisard Antiquaire (1938-2015)
1983-1989 Eugène Jaunet Avocat (1908-2005)
1989-1998 Jean Villette Ingénieur (1923-1998)
1998-2008 Jacques Houyvet Enseignant (1931-2021) )
2008-2014 Jean Deville SE Retraité DCNS (1944-2023)
2014-2024 Michel Mauger SE Ingénieur d'affaires à la retraite (1952- )
Sources : Archives municipales, archives départementales.
À compléter.
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Mairie

Horaires d'ouverture
Jours Matin Après-midi Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici)
Lundi 8 h - 12 h -

Adresse : 66 rue Saint-Thomas-Becket
50760 Barfleur

Tél. 02 33 23 43 00
Fax : 02 33 23 43 09
Courriel : Contacter la mairie
Site internet : Officiel
Commentaire :
Source : Site web de la commune (22 avril 2012)

Mardi 8 h - 12 h -
Mercredi 8 h - 12 h -
Jeudi 8 h - 12 h -
Vendredi 8 h - 12 h -
Samedi - -


Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

Circonscriptions ecclésiastiques actuelles

Lieux et monuments

Le port et l'église Saint-Nicolas.
Monument aux pêcheurs péris en mer.

Personnalités liées à la commune

Naissances

Décès

Autres

Économie

Pêcheurs barfleurais.

Les ressources du village proviennent du port, dont les échanges avec l'Angleterre sont anciens.

Barfleur est un port de pêche vivant, notamment grâce à la production de moules de pleine mer (Blonde de Barfleur).

Transports

Lignes Manéo
  • Ligne 51 : Ligne estivale du Val de Saire (juillet-août)

Jumelage

Culture

  • Été musical de Barfleur
  • Festival Musik en Saire (musiques actuelles)
  • Le film La Promeneuse d'oiseaux (2006), de Jacques Otmezguine, a été tourné en partie à Barfleur.

Sports

Régates à la voile.

Anecdote

  • « Le dimanche 23 août 1931, jour des régates à Barfleur, c'est l'occasion de lancer le canot. A l'équipage est venu se joindre le docteur Maurice Cabart-Danneville, sénateur de la Manche. Alors que le canot a entamé sa glissade vers l'eau, le talon du gouvernail vient heurter le bord du quai. Le choc projette deux hommes dans l'eau : un marin... et le sénateur, lequel excellent nageur ne tarde pas à remonter sur le quai. Bien que trempé, il reprend sa canne et son chapeau, remercie ses sauveteurs et salue la foule pleine d'émotion... »

Hommages

Bibliographie

par ordre chronologique de parution
Livres
  • Bernard Leblond, Naufragés sous Barfleur, éd. Notre-Dame, sd [1969]
  • Abbé Bellot, Louis Drouet, Notice historique sur la ville de Barfleur, 1894-895, réédition Le Livre d'histoire, 2000
  • E. Hélaine, Barfleur et le phare de Gatteville
  • Philippe Pesnelle, Un Médecin du val de Saire, roman, éditions Charles Corlet, 2015 . Nous sommes au XIXe siècle, dans le Val de Saire, un pays rural autant que maritime. Louis Dalidan, un enfant de la Hague, est venu y exercer la médecine et s’est installé à Barfleur pour les beaux yeux d’Eugénie.Figure respectée par les habitants, il devient le maire de cette petite ville qu’il pousse à se moderniser, pour en faire un port qui compte. Le docteur Dalidan, « cet homme droit, ce médecin dévoué, ce confrère aimable et bon », connaît aussi des drames personnels. Eprouvé par la vie, il se sent progressivement animé par une sorte de rébellion face à l’impuissance de l’art médical. Au sein de la société de l’époque, naturellement conformiste, affermie dans son conservatisme par la difficulté de vivre, que va-t-il mettre en œuvre pour aider ses malades à guérir ? à partir de documents familiaux, l’auteur s’est inspiré, pour ce roman, de la vie de Louis Dalidan qui exerça la médecine à Barfleur et fut maire de la commune de 1856 à 1879.
  • Philippe Pesnelle, Les Chroniques de Jacques Poivre, roman, éditions Charles Corlet, 2017. L’agitation de la Révolution française et les événements de l’Empire ont accompagné la jeunesse de Jacques POIVRE dans le petit village de Barfleur dont il dirigeait la douane.Plus tard, désigné maire de sa commune, il vit au rythme des affaires communales, faisant preuve parfois d’une certaine raideur, au point de se confronter en 1836 à un personnage venu «chanter Barfleur, et engager les étrangers à préférer notre mer aux lacs de la Suisse ! », monsieur le baron Victor Hugo ! Rassurons-nous ! POIVRE n’est pas « assez gobe-mouche » comme il le dit lui-même pour s’en laisser conter par le grand auteur romantique ! Il est d’abord soucieux de l’intérêt de sa communauté, même si sa réputation doit en pâtir.Dans ce roman nourri d’histoire locale, les amoureux du Cotentin découvriront nombre d’évènements curieux, méconnus ou simplement oubliés qui ont animé cette région entre 1810 et 1850. Ils s’attacheront aussi à Jacques Poivre et à sa famille, aux péripéties de leur vie partagée entre leur village profondément marqué par son caractère maritime et la découverte de mondes lointains qui commençaient à s’ouvrir pour chacun, en cette première moitié du XIXe siècle. Pour écrire ce roman, l’auteur a puisé dans les archives municipales de la commune de Barfleur. S’inspirant particulièrement du tempérament de différents maires de l’époque, l’auteur a créé un personnage qui aurait tout à fait pu exister : Jacques Poivre. Au travers de véridiques moments d’histoire, cet homme de son temps emporte le lecteur dans le val de Saire d’autrefois.
Articles
  • Albert Desile, « Barfleur : l'habit d'été et l'habit d'hiver », La Manche Libre, 25 mars 1956.
  • Joachim Darsel, « L'amirauté de Barfleur », Revue du département de la Manche, n° 38, avril 1968, p. 102-109.
  • « Barfleur et le Val de Saire », Vikland, n° 12, 1979.
  • Éric Barré, « Barfleur, port médiéval », Revue du département de la Manche, n° 136, 1992.
  • « Barfleur, port d'échouage », Pays de Normandie, n° 28, septembre-octobre 2000, pp. 54-65.
  • Jack Lepetit-Vattier, « Aspects de l'activité du port de Barfleur et de ses environs dans le notariat du même nom », Revue du département de la Manche, n° 177, 2003.
  • Alain Léauthier, « Barfleur, la mer sans triche », Marianne, n° 642, 8-14 août 2009.
  • Hugues Plaideux, « Jean Giraudoux à Barfleur (août 1922) », Revue de la Manche, n° 206, 2009.
  • Jeannine Bavay, « Barfleur », Vikland, n° 7, 2013.
  • Edmond Thin, « Les batteries de Barfleur », Vikland, n° 7, 2013.

Liens externes

Notes et références

  1. « Les premiers panneaux de ville en langue normande se trouvent dans le Cotentin et non en Seine-Maritime », La Presse de la Manche, site internet, 14 août 2020.
  2. les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 et 3,6 Girault de Saint-Fargeau, Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France, 1844, p. 249.
  4. a. i., Cherbourg et ses environs, la Hague et le Val-de-Saire, Michel Lemonnier éditeur, Saint-Germain-en-Laye, 1964.
  5. Vivre au Moyen Âge : archéologie du quotidien en Normandie, 13e-15e siècles, 5 continents, 2002.
  6. Référence manquante.
  7. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892; rééd. Les Éditions des Champs, Bricqueboscq, 1993, p. 10.
  8. Saugrain, Claude-Marin, Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne...- Tome 1, Paris, 1726 (lire en ligne)
  9. Fondé en 1286 selon le Mercure de France du 1er mars 1743.
  10. « demain la liberté, l'album souvenir », La Manche Libre, 2003, p.30
  11. Robin des bois.com
  12. Une moyenne de 5 à 6 personnes semble cependant le chiffre le plus vraisemblable.
  13. Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  14. Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 57a.
  15. Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
  16. Population avant le recensement de 1962
  17. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  18. Dominique Bussillet, « Lettres - Promenades épistolaires sur la côte normande au XIXe siècle », Les Cahiers du temps, 2001, p. 41-43.
  19. Hugues Plaideux, « Jean Giraudoux à Barfleur (août 1922) », Revue de la Manche, t. 51, fasc. 206, 4e trimestre 2009, p. 2-19.