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En [[1853]], la tangue est extraite :
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* dans la baie du Mont-Saint-Michel, notamment dans l'[[anse de Moidrey]], les embouchures de la [[Sée]] et de la [[Sélune]]  (autour de {{formatnum:500000}} mètres cubes). À cause des digues fermant les polders sur la rive gauche, la tangue ne peut être prélevée que sur la rive droite.<ref name = IP> Isidore Pierre, « Études sur les tangues des côtes de la basse Normandie », '' Annales de chimie et de physique'', 3{{e}} série , tome 37, éd. Masson, Paris, 1853, p. 81-154</ref>
* dans la baie du Mont-Saint-Michel, notamment dans l'[[anse de Moidrey]], les embouchures de la [[Sée]] et de la [[Sélune]]  (autour de {{formatnum:500000}} m{{Exp|3}}). À cause des digues fermant les polders sur la rive gauche, la tangue ne peut être prélevée que sur la rive droite.<ref name = IP> Isidore Pierre, « Études sur les tangues des côtes de la basse Normandie », '' Annales de chimie et de physique'', 3{{e}} série , tome 37, éd. Masson, Paris, 1853, p. 81-154</ref>
* dans le [[havre de Regnéville]], à l'embouchure de la [[Sienne]], jusqu'au [[Pont de la Roque]] et dans la mare de [[Montmartin-sur-Mer]]. <ref name = IP/> À [[Regnéville-sur-Mer]], au 19{{e}} siècle, « c'est un lent manège quotidien de 300  à 400 charrettes pendant trois mois ; plus d'un millier de voitures s'acheminent chaque jour vers le havre de Lessay » <ref name=Quellien/>.
* dans le [[havre de Regnéville]], à l'embouchure de la [[Sienne]], jusqu'au [[Pont de la Roque]] et dans la mare de [[Montmartin-sur-Mer]]. <ref name = IP/> À [[Regnéville-sur-Mer]], au 19{{e}} siècle, « c'est un lent manège quotidien de 300  à 400 charrettes pendant trois mois ; plus d'un millier de voitures s'acheminent chaque jour vers le havre de Lessay » <ref name=Quellien/>.
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La tangue était acheminée par des centaines de charrettes auxquelles on reprochait d'endommager les routes, mais aussi par [[gabare|gabares]] sur les canaux. Le canal du [[port de Coutances]] au Pont de la Roque est construit essentiellement pour le transport des tangues, le [[Canal de Carentan à la mer|canal de Carentan]] en exporte {{formatnum:30000}} m3. La tangue du petit Vey est transportée par le [[canal de Vire et Taute]] jusqu'à [[Saint-Lô]] et plus loin par la route.<ref name = IP/>.  
La tangue était acheminée par des centaines de charrettes auxquelles on reprochait d'endommager les routes, mais aussi par [[gabare|gabares]] sur les canaux. Le canal du [[port de Coutances]] au Pont de la Roque est construit essentiellement pour le transport des tangues, le [[Canal de Carentan à la mer|canal de Carentan]] en exporte {{formatnum:30000}} m{{Exp|3}}. La tangue du petit Vey est transportée par le [[canal de Vire et Taute]] jusqu'à [[Saint-Lô]] et plus loin par la route.<ref name = IP/>.  


Depuis 1988, un cahier des charges encadre les extractions de tangues : un seuil de prélèvement est fixé à de 10 000 m3.  Au-delà  de  ce  volume,  tout  projet  de prélèvement est soumis à une autorisation d'occupation temporaire délivrée par l'État.<ref>''État des lieux- Document d'objectifs Natura 2000- Baie du Mont-Saint-Michel''[http://littoral-normand.n2000.fr/sites/littoral-normand.n2000.fr/files/documents/page/Les20extractions20de20tangue20et20de20sables20coquilliers.pdf ''(lire en ligne)]</ref>
Depuis 1988, un cahier des charges encadre les extractions de tangues : un seuil de prélèvement est fixé à de 10 000 m{{Exp|3}}.  Au-delà  de  ce  volume,  tout  projet  de prélèvement est soumis à une autorisation d'occupation temporaire délivrée par l'État.<ref>''État des lieux- Document d'objectifs Natura 2000- Baie du Mont-Saint-Michel''[http://littoral-normand.n2000.fr/sites/littoral-normand.n2000.fr/files/documents/page/Les20extractions20de20tangue20et20de20sables20coquilliers.pdf ''(lire en ligne)]</ref>


== Utilisation ==
== Utilisation ==
Depuis le Moyen-âge, la tangue est utilisée comme amendement agricole. « Qui va à la tangue va au blé », assure un proverbe local <ref name=Quellien>Jean-Ange Quellien, ''Le Cotentin : histoire des populations'', éd. Gérard Montfort, 1983, p. 63. </ref>. Son utilisation aurait été introduite dans notre département par les envahisseurs scandinaves <ref name=AdN1/>.  
Depuis le Moyen-âge, la tangue est utilisée comme amendement agricole. « Qui va à la tangue va au blé », assure un proverbe local <ref name=Quellien>Jean-Ange Quellien, ''Le Cotentin : histoire des populations'', éd. Gérard Montfort, 1983, p. 63. </ref>. Son utilisation aurait été introduite dans notre département par les envahisseurs scandinaves <ref name=AdN1/>.  


Au 21{{e}} siècle, elle sert à recharger les pistes de centres équestres.
Au 21{{e}} siècle, elle sert aussi à recharger les pistes de centres équestres.


==Bibliographie==
==Bibliographie==

Version du 1 août 2017 à 19:41

Tangue à la Pointe du Grouin du sud

La tangue est un sédiment marin de la Manche.

Elle est formée d'une fraction sablonneuse à base de débris coquillers calcaires et d'une fraction vaseuse de limons et d'argiles.

Répartition des gisements

On la trouve dans les zones de vasières littorales recouvertes par les hautes marées, notamment dans la baie du Mont-Saint-Michel, dans la baie des Veys et les havres du Cotentin. À Heugueville-sur-Sienne, l'épaisseur de la couche atteint deux mètres [1].

Extraction

L'exploitation de la tangue est à son apogée du 18e siècle au début du 20e où elle est supplantée par les engrais industriels amenés par chemin de fer. La tangue est extraite en bordure des rivières, dans les tanguières. Cette pratique ancestrale est, à cette époque, libre de toute redevance, pourvu que la tangue soit destinée à l'agriculture. La tangue est alors prélevée à marée basse avec une drague à manche ou bien par bêchage ou encore par havelage avec un havet tiré par un homme ou un cheval. Aujourd'hui les pelleteuses ont pris le relais.

En 1853, la tangue est extraite :

La tangue était acheminée par des centaines de charrettes auxquelles on reprochait d'endommager les routes, mais aussi par gabares sur les canaux. Le canal du port de Coutances au Pont de la Roque est construit essentiellement pour le transport des tangues, le canal de Carentan en exporte 30 000 m3. La tangue du petit Vey est transportée par le canal de Vire et Taute jusqu'à Saint-Lô et plus loin par la route.[2].

Depuis 1988, un cahier des charges encadre les extractions de tangues : un seuil de prélèvement est fixé à de 10 000 m3. Au-delà de ce volume, tout projet de prélèvement est soumis à une autorisation d'occupation temporaire délivrée par l'État.[4]

Utilisation

Depuis le Moyen-âge, la tangue est utilisée comme amendement agricole. « Qui va à la tangue va au blé », assure un proverbe local [3]. Son utilisation aurait été introduite dans notre département par les envahisseurs scandinaves [1].

Au 21e siècle, elle sert aussi à recharger les pistes de centres équestres.

Bibliographie

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Michel Lepesant, « À propos de la tangue », Annales de Normandie, 5e année, n° 1, janvier 1955, p. 99.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Isidore Pierre, « Études sur les tangues des côtes de la basse Normandie », Annales de chimie et de physique, 3e série , tome 37, éd. Masson, Paris, 1853, p. 81-154
  3. 3,0 et 3,1 Jean-Ange Quellien, Le Cotentin : histoire des populations, éd. Gérard Montfort, 1983, p. 63.
  4. État des lieux- Document d'objectifs Natura 2000- Baie du Mont-Saint-Michel(lire en ligne)