Bricqueboscq
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Bricqueboscq ou Bricquebosq, pour le code officiel géographique (COG), est une commune du département de la Manche.
- Prononciation. — API : [brik'bo]; transcription francisée : bric-bô.
Commune de Bricqueboscq | Coordonnées géographiques de la mairie ![]() 49° 31' 57.81" N, 1° 43' 9.58" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Cherbourg | ||||||||||
Canton | Les Pieux | ||||||||||
Ancien canton | Les Pieux | ||||||||||
Intercommunalité | CA du Cotentin | ||||||||||
Gentilé | Bricquebosais(es) | ||||||||||
Population | 638 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 8,05 km² | ||||||||||
Densité | 79 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 59 m (mini) - 128 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50340 | ||||||||||
N° INSEE | 50083 | ||||||||||
Maire | Hubert Collas | ||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- Bikrobot 998/1008 [1].
- Brichebot 1104 [2], daté « vers 1100 » par François de Beaurepaire [3].
- Brickebo 1224 [3].
- Bricquebo 1279 [3].
- Briquebosc ~1280 [3].
- Briquebo 1332 [4].
- Briqueboc 1351/1352 [5].
- Briquebosc 1555 [6], 1560 [7].
- Briquebost 1560 [8].
- Briquebosc 1612/1636 [9].
- Bricqueboscq 1677 [10].
- Briquebosq 1694 [11].
- Bricquebosc 1713 [12].
- Briquebosc 1716 [13].
- Briquebosq 1719 [14], 1758 [15].
- Bricqueboscq 1753/1785 [16].
- Bricquebosq 1793 [17].
- Briquebost 1801 [18].
- Bricqueboscq 1804 [19].
- Briquebost 1828 [20].
- Bricquebost 1829 [21].
- Bricqueboscq 1861 [22].
- Briquebosq 1854 [23].
- Bricqueboscq 1868 [24], 1903 [25].
- Bricquebosq, Bricqueboscq 1962 [26].
- Bricqueboscq 1972 [27], 1978, 1993 [28], 2007 [29].
Étymologie
Toponyme d'origine scandinave, dont le deuxième élément -bos(c)q est issu de l'ancien norois de l'est bóð « habitation », comme le démontrent toutes les premières attestations en -bot, puis -bo après l'amuïssement régulier de la consonne finale. Cet élément a généralement pris la forme -beuf ou -bœuf dans la toponymie normande. La graphie erronée -bosc apparaît dès la fin du 13e siècle, par analogie avec d'autres toponymes ainsi terminés (par exemple Bonnebosq ou Grimbosq dans le Calvados, Auzebosc ou Colbosc en Seine-Maritime, etc.), et comportant l'ancien appellatif toponymique bosc «bois» dont la prononciation était alors identique.
Le premier élément, qui a abouti à Bricque-, a toujours divisé les spécialistes, ou du moins suscité leur hésitation.
- Auguste Longnon n'a pas commenté le nom de Bricqueboscq, mais voyait dans l'élément Bricque- un anthroponyme non identifié par lui, mais qu'il pensait retrouver dans les Bricqueville de la Manche (Bricqueville-la-Blouette, Bricqueville-sur-Mer; aussi hameau à Vesly) et du Calvados (Bricqueville), ainsi que dans Bricquebec [30]. François de Beaurepaire [3] a repris cette hypothèse (entre autres), en s'appuyant sur l'existence à Vesly du hameau de Bricquebost, et donc dans cette commune de la paire toponymique Bricqueville / Bricquebost suggérant fortement le nom de la même personne. À ceci nous ajouterons un dernier exemple du type Bricquebosq à Gorges (Bricquebo 1299 [31], Briquebost 1316 [32]). Cet anthroponyme serait °Briki, nom hypothétique postulé pour expliquer deux toponymes danois en -thorp « village » [33]. François de Beaurepaire [3] considère ce nom comme anglo-scandinave, et pense le retrouver dans les noms des toponymes anglais Brickendon (Hertfordshire), Brigsley (Lincolnshire) et Brigham (Cumberland), que tous les spécialistes britanniques [34] rattachent — avec raison semble-t-il, au vu des formes anciennes — à l'ancien anglais bruċġ « pont ». René Lepelley considère également la possibilité de cette explication.
- À côté de l'explication par un nom de personne, plusieurs spécialistes ont également envisagé d'autres solutions. La plus répandue est celle de l'ancien norois brekka « pente, colline » [35]. Elle a été initialement proposée par Auguste Vincent [36] pour expliquer la première partie de Bricquebec, seul toponyme en Bricque- étudié par lui. Il fut suivi en cela par Albert Dauzat et Charles Rostaing [37] qui balancent cependant, pour tous les autres noms en Bri(c)que-, entre cette explication et un nom de personne d'origine germanique; puis par Ernest Nègre pour Bricquebec [38] et Bricqueboscq [39]. René Lepelley, quant à lui, est indécis entre cette hypothèse et la précédente [40]. François de Beaurepaire considère aussi cette explication, sans exclure une interprétation par « le scandinave brucg, pont », rendu possible par le passage de la Divette à cet endroit (il faut bien sûr comprendre « l'ancien norois bryggja » : le mot bruċġ est de l'ancien anglais) [41].
L'hypothèse brekka « pente, colline », aussi séduisante qu'elle soit car associant deux appellatifs scandinaves à valeur géographique pouvant correspondre au site, pose néanmoins deux difficultés, respectivement d'ordre phonétique et syntaxique.
- D'une part, l'ancien norois brekka aboutit régulièrement à [brɛk] en Normandie, généralement noté bre(c)que [42], par exemple dans le toponyme Houllebrecque (hameau à Saint-Aubin-de-Crétot, en Seine-Maritime), ici combiné avec hollr « creux », ou encore le nom de l'île de Brecqhou. On ne peut guère attribuer la forme Bricque- qu'à une évolution irrégulière, peut-être issue d'une dissimilation dans °Bre(c)quebec > Bri(c)quebec, dont on n'a par ailleurs aucune trace; ou éventuellement à l'attraction des toponymes en Bri(c)que-, ce qui serait à tout prendre la moins mauvaise des solutions.
- D'autre part, l'élément brekka apparaît presque exclusivement en seconde position, tant dans Houllebrecque qui vient d'être cité que dans ses occurrences toponymiques anglaises : ainsi, Eilert Ekwall [43] rattache à l'ancien norois brekka les noms de Norbreck, Scarisbrick, Warbreck et Haverbrack dans le Westmoreland et le Lincolnshire, et souligne qu'on ne le trouve employé qu'en tant que second élément; cette interprétation n'est pas remise en cause par Margaret Gelling [44]. Ceci dit, on rappellera en contrepartie l'existence de Brecqhou (l'exception qui confirme la règle ?).
La seule faiblesse de l'explication par le nom de personne °Briki est qu'il n'est pas attesté directement, mais seulement par des toponymes danois (nous n'incluons pas ici les noms anglais cités par François de Beaurepaire, qui ne semblent pas concluants). Néanmoins, l'examen des formes anciennes n'empêche nullement un rapprochement avec les autres noms de lieux en Bri(c)que-, où cet emploi semble indubitable (et particulièrement dans le type Bricqueville). En outre, °Briki convient mieux phonétiquement que brekka. C'est pourquoi cette dernière hypothèse semble la plus probable, et l'on pourrait donc voir dans Bricqueboscq « l'habitation de °Briki ».
Géographie
Histoire
La commune est libérée de l'occupation allemande le 18 juin 1944 [45].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[46]. En 2020, la commune comptait 638 habitants. Le dernier recensement local de la population effectué au début de l'année 2020 fait état de 595 habitants. Il entrera en vigueur après ajustements le 1er janvier 2023.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Cherbourg (1790-1795).
- Arrondissement : Valognes (1800), Cherbourg (1811).
- Canton : Les Pieux (1790), Les Pieux (2015).
Les maires
Mairie
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | 9 h - 12 h 30 | - |
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Mardi | - | 13 h 30 - 18 h 30 | |||
Mercredi | - | - | |||
Jeudi | 9 h - 12 h 30 | - | |||
Vendredi | - | - | |||
Samedi | - | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Saint-Michel.
- Patron (présentation) : l'abbé de Saint-Sauveur-le-Vicomte.
- Fête patronale : ?
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Nord.
- Doyenné : Cherbourg-Hague.
- Paroisse : Saint-Clair.
Lieux et monuments
- Bouillon (16e/19e)
- Calvaire
- Chapelle de la Grande Maison de Bricqueboscq (17e) classée avec le manoir.
- Église Saint-Michel (16e) : saint Mathurin exorcisant Théodora (16e).
- La Chesnaie (16e/19e)
- Manoir d'Hertot
- Manoir la Grande Maison de Bricqueboscq (16e/17e/18e), classée Monument historique en 1982.
- Monument aux morts
- Sources et rives de la Divette
- Vieux presbytère
Personnalités liées à la commune
Naissances
- Léonord Martin (1798-1851), personnalité politique
- Louis Hamel (1904-?), résistant déporté
- Henri Varin (1914-2001), personnalité politique
- Jean Mouchel (1928), responsable agricole
- Michel Cottebrune (1936), personnalité agricole et politique
Décès
- Jean-Baptiste Le Moignie ( †1821), personnalité politique
- Guy Deschamps (1933-2008), fondateur du Viquet
Éducation
- École de Bricqueboscq, intégrée dans le RPI Bricqueboscq / Grosville
Économie
- Chez Sarah, bar épicerie restaurant
- Cidrerie Le Père Mahieu
- Transports Collas
- Ets Jardin vert, entretien création débroussaillage élagage clôtures
- Éditions des Champs (1993-2008)
- SARL Damien Joseph, plâtrerie, isolation, enduits extérieurs
- Menuiserie Lemaux, charpente isolation
- Usine Mancel : tanneries (fermées)
- Mickaël Roulland, zinguerie, couverture, bardage, isolation extérieure et ramonage
- Les écuries de Bouillon, pension de chevaux
Associations
- Au bonheur des aînés, créé en 1983
- La source, comité des fêtes
- Les Enfants d'Abord, association des parents d'élèves
- Bricqueboscq Saint-Christophe-du-Foc Grosville Sport (BSCGS), club de foot
- Anciens combattants
- Société de chasse de Bricqueboscq FCM11
- Les Vieilles Pierres de Bricqueboscq
Sports
- Football : Bricqueboscq SCGS (deux équipes seniors[49])
Notes et références
- ↑ Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 85, § 11.
- ↑ Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les noms de communes de Normandie », in Annales de Normandie XIV (1964), § 495.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 88.
- ↑ Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 316A.
- ↑ Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 376F.
- ↑ Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892, p. 116.
- ↑ Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. II), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXII, Caen, 1895, p. 547.
- ↑ Ibid., p. 548.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BN, ms. fr. 4620].
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BN, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BN, IFN-7710251].
- ↑ Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ G. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris, 1801-1870.
- ↑ Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. I (A-CNO), an XIII (1804), p. 462a.
- ↑ Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 407.
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement d'Avranches, p. 130.
- ↑ Annuaire de la Manche (1861), Statistique de l'arrondissement d'Avranches, p. 149.
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ Annuaire de la Manche (1868), Statistique de l'arrondissement d'Avranches, p. 100.
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
- ↑ Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ Auguste Longnon, Les noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929 (rééd. Champion, Paris, 1979), p. 281, § 1172.
- ↑ Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 338, § 209.
- ↑ Ibid., p. 367, § 235.
- ↑ Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les noms de communes de Normandie », in Annales de Normandie XIV (1964), § 498.
- ↑ Eilert Ekwall, The Concise Oxford Dictionary of English Place-names (4th edition), Oxford University Press, Oxford, 1960; Margaret Gelling, Place-Names in the Landscape, Phoenix Press, London, 1984; A. D. Mills, A Dictionary of English Place-Names, Oxford University Press, Oxford, 1993.
- ↑ Ce mot est issu du germanique commun °brenkō- « élévation, hauteur, colline », reposant sur la racine indo-européenne °bhrenk- « s'élever; hauteur, colline »; cf. Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, Francke Verlag, Berne, t. 1 1959, n° 167.
- ↑ Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937, p. 159, § 371.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963 (rééd. Guénégaud, avec supplément de Marie-Thérèse Morlet), p. 116a.
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 1011, § 18225.
- ↑ Ibid., p. 1014, § 18273.
- ↑ René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 79b.
- ↑ Cependant, on attend plutôt °Brigueboscq, le [g] de bryggja n'ayant aucune raison de s'assourdir.
- ↑ Ce terme n'a rien à voir avec brèque, forme normano-picarde de brèche.
- ↑ Op. cit., p. 62-63.
- ↑ Op. cit., p. 129.
- ↑ « Demain la liberté, l'album souvenir », La Manche Libre, 2003, p.30
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ La Presse de la Manche, 6 avril 2012.
Lien externe
- Voir l'article sur Bricqueboscq dans Rodovid, wiki d'études généalogiques.