« Georges Fatôme » : différence entre les versions
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'''Georges Fatôme''', {{date naissance|15|6|1919|Cherbourg}} <ref name=insee>« Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 2006.</ref> et {{date décès|21|11|2006|Cherbourg-Octeville}} <ref>« Acte de décès n° 781 - État-civil de Cherbourg-Octeville - Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 2006.</ref>, est un homme politique de la [[Manche]]. | |||
Il est maire de Tourlaville de [[1947]] à [[1995]] et conseiller général de [[Canton de Tourlaville|Tourlaville]] de [[1973]] à [[1994]]. | |||
== Biographie == | |||
Georges Fatôme est le fils posthume de Jules Fatôme ([[1881]]-[[1918]]), cultivateur, et de Constance Huet ([[1887]]-[[1953]]). | |||
Il | Il est probablement élevé par sa mère cuisinière au service de bourgeois et Marie Avenard, [[Restaurant Fatosme (Tourlaville)|restauratrice]], [[Place des Résistants (Tourlaville)|place de Tourlaville]], veuve de son grand-père paternel Jules Fatosme. Il reçoit une éducation religieuse dans une famille de tradition de gauche, et fait ses études comme élève en école privée. | ||
Charpentier-tôlier à l'[[arsenal de Cherbourg]], il milite à partir de [[1936]] à la SFIO. Il fait son service militaire dans la défense antiaérienne de la marine à [[Brix]]. Prisonnier des Allemands en juin [[1940]], il est envoyé au Stalag XIII à Nüremberg, travaillant au laminoir puis dans des fermes, jusqu'à sa libération sur intervention de l'amiral Darlan du fait de son statut d'homme marié. Il s'engage alors dans la Résistance dans la région de Rennes. | |||
===Mandats et fonctions | Après la Libération, il entre au conseil municipal de Tourlaville en avril [[1945]], sur la « liste républicaine d’action sociale et communale » du radical Camille Leclerc, et devient troisième adjoint. Mais il démissionne après un an de mandat. En [[1947]], la liste « concentration laïque et socialiste » sur laquelle il se présente, emporte au second tour 20 des 23 sièges du conseil municipal, contre la liste RPF d'[[Augustin Le Maresquier]]. Sans être tête de liste, il devient l'un des plus jeunes maires français le 31 octobre, et premier socialiste à prendre la tête de la commune. | ||
Maire de Tourlaville durant un demi-siècle, il est celui qui a accompagné la [[Reconstruction dans la Manche|reconstruction]] de sa commune, et la mutation de la ville d'un territoire rural à une commune urbaine, à travers par exemple la construction d'établissements scolaires, l'édification de logements, en partie en accès à la propriété, la création d'une zone artisanale et d'une zone industrielle... Dès ses premières années de mandat, il engage une politique d'éducation sportive populaire avec la fondation de l'[[AS Tourlaville|Association sportive de Tourlaville]] (AST), et la construction d'équipements sportifs, dont le premier est le [[stade Léo-Lagrange]], inauguré le [[13 septembre]] [[1957]] (ou 1953 ?), peu après sa première réélection. Il crée également des jardins ouvriers. | |||
Le [[6 juillet]] [[1960]], il demande au [[Charles de Gaulle dans la Manche (1960)|général de Gaulle, alors en déplacement à Cherbourg]], la croix de guerre pour Tourlaville, sans succès <ref> Jean-Jacques Beauruel, Thierry Bonhomme, Marcel Corbet, ''Souvenirs de Tourlaville'', Imprimerie Artistique Lecaux, Tourlaville, 1998, p.233 </ref>. | |||
Le [[6 janvier]] [[1966]], il devient président de l'Entente Scolaire Intercommunale Tourlavillaise (ESIT) pour les transports scolaires au collège des élèves de [[la Glacerie]], de [[Bretteville]], du [[Le Mesnil-au-Val|Mesnil-au-Val]], de [[Digosville]] et de Tourlaville. | |||
En [[1971]], il est vice-président de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]] et le 23 septembre [[1973]], il est élu [[Liste des conseillers généraux de la Manche|conseiller général]] du [[Canton de Cherbourg-en-Cotentin-5|canton de Tourlaville]]. | |||
Georges Fatôme a également milité pour l'implantation dans sa commune de l'[[Institut national des sciences et techniques de la mer]] (Intechmer), premier établissement d'enseignement supérieur du [[Cotentin]]. Il participe à la création de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]] (CUC) comme vice-président et à son évolution comme président, accompagnant à ce poste l'implantation de la [[centrale nucléaire de Flamanville]]. Il ne cessera en revanche de s'opposer au [[Grand-Cherbourg]], déclarant en [[1976]] : « Je serai toujours favorable aux solutions qui m’auront convaincu que c’est l’intérêt des populations qui m’ont fait confiance. La Communauté urbaine nous a été imposée dans les pires conditions. Pour ce qui est de la regretter maintenant, c’est assez difficile de vous répondre. Oui et non. Non, parce que je crois qu’il y avait des problèmes qui devaient être vus au-delà de l’échelon communal. Oui, parce que je n’y ai pas trouvé toutes les satisfactions que nous étions en droit d’attendre. La concertation n’existe pas comme je le souhaite. Dans les fusions, il y a toujours cette tendance de la ville-centre au détriment des villes faubourg. À partir de là, je ne peux être pour le Grand Cherbourg ». | |||
Du 22 novembre [[1979]] au 22 juin [[1983]], il est président de la CUC. | |||
Il se présente aux [[Élections sénatoriales de 1982 dans la Manche (partielles)|élections sénatoriales partielles de 1982]]. Il y obtient 14,29 % des voix au premier tour et 21,55 % au second tour dans un duel face à [[Jean-François Le Grand]]. Il est réélu dans la foulée conseiller général du canton de Tourlaville, poste auquel il restera jusqu'en [[1994]]. | |||
Il fut, avec [[Louis Darinot]], l'un des piliers du Parti socialiste de la [[Manche]]. Fortement ancré dans sa commune et doté d'une forte personnalité, il n'hésite pas à aller contre les instances de son parti, provoquant un début d'opposition interne au milieu des années 1990, à l'image de sa mise en minorité dans la section PS de Tourlaville avant les [[Élections municipales de 1995 dans la Manche|élections municipales de 1995]] <ref name=LPM1>Nicolas Calluaud, « Georges Fatôme : 1995, la dernière campagne », ''La Presse de la Manche Dimanche'', 21 janvier 2024. </ref>. Tenace, Georges Fatôme se présente quand même à ces élections contre la liste officielle emmenée par [[André Rouxel]] <ref name=LPM1/>. Arrivé en deuxième position au premier tour, avec 306 voix de retard, il perd au second tour le [[18 juin]] avec 37,7 % des voix contre 44,4 % à son adversaire <ref name=LPM1/>. « Je me suis battu, j'ai été battu. J'en prends acte. Je laisse Tourlaville après lui avoir accordé tout ce que j'ai pu lui accorder » <ref name=LPM1/>. | |||
Il meurt le 21 novembre 2006, âgé de 87 ans <ref>G. L., « Georges Fatôme s'est éteint à 87 ans », ''Ouest-France'', 22 novembre 2006. </ref>. | |||
== Mandats et fonctions == | |||
* Maire de Tourlaville : [[1947]]-[[1995]] | * Maire de Tourlaville : [[1947]]-[[1995]] | ||
* Président de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]] : [[1979]]-[[1983]] | * Président de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]] : [[1979]]-[[1983]] | ||
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* Conseiller régional de Basse-Normandie : [[1977]]-[[1983]] | * Conseiller régional de Basse-Normandie : [[1977]]-[[1983]] | ||
''Sources'' | ==Distinctions== | ||
* | * Chevalier de la Légion d'honneur 1988 | ||
* | * Chevalier de l'Ordre national du mérite 1982 | ||
* | * Commandeur des palmes académiques 1987 | ||
* Croix de guerre 1939-1945 | |||
* Médaille d'or Jeunesse et sport | |||
== Hommages == | |||
Un [[Stade Georges-Fatôme|stade à son nom]] perpétue sa mémoire à Tourlaville. | |||
{{Notes et références}} | |||
== Sources == | |||
* « Vie politique tourlavillaise de 1945 à 1995 », interview de François Hubert, ''Reflets'' n{{exp|o}} 105, novembre 2005 | |||
* « Georges Fatôme », ''Reflets'' n{{exp|o}} 116, décembre 2006 | |||
* « Hommage à Georges Fatôme », ''Le Journal de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]]'', janvier 2007 | |||
* « Georges Fatôme : Une vie / une ville », ''Reflets'' n{{exp|o}} 141, mai 2009 | |||
== Liens internes== | |||
* [[Fatôme]] | |||
* [[:Catégorie:Georges Fatôme (image)|Galerie d'images]] | |||
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[[Catégorie:Conseiller régional de Basse-Normandie | [[Catégorie:Maire de Tourlaville]] | ||
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[[Catégorie:Conseiller régional de Basse-Normandie]] | |||
[[Catégorie:Résistant de la Manche]] | |||
[[Catégorie:Décès à 87 ans]] | |||
[[Catégorie:Titulaire de la Légion d'honneur]] | |||
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Georges Fatôme, né à Cherbourg le 15 juin 1919 [1] et mort à Cherbourg-Octeville le 21 novembre 2006 [2], est un homme politique de la Manche.
Il est maire de Tourlaville de 1947 à 1995 et conseiller général de Tourlaville de 1973 à 1994.
Biographie
Georges Fatôme est le fils posthume de Jules Fatôme (1881-1918), cultivateur, et de Constance Huet (1887-1953).
Il est probablement élevé par sa mère cuisinière au service de bourgeois et Marie Avenard, restauratrice, place de Tourlaville, veuve de son grand-père paternel Jules Fatosme. Il reçoit une éducation religieuse dans une famille de tradition de gauche, et fait ses études comme élève en école privée.
Charpentier-tôlier à l'arsenal de Cherbourg, il milite à partir de 1936 à la SFIO. Il fait son service militaire dans la défense antiaérienne de la marine à Brix. Prisonnier des Allemands en juin 1940, il est envoyé au Stalag XIII à Nüremberg, travaillant au laminoir puis dans des fermes, jusqu'à sa libération sur intervention de l'amiral Darlan du fait de son statut d'homme marié. Il s'engage alors dans la Résistance dans la région de Rennes.
Après la Libération, il entre au conseil municipal de Tourlaville en avril 1945, sur la « liste républicaine d’action sociale et communale » du radical Camille Leclerc, et devient troisième adjoint. Mais il démissionne après un an de mandat. En 1947, la liste « concentration laïque et socialiste » sur laquelle il se présente, emporte au second tour 20 des 23 sièges du conseil municipal, contre la liste RPF d'Augustin Le Maresquier. Sans être tête de liste, il devient l'un des plus jeunes maires français le 31 octobre, et premier socialiste à prendre la tête de la commune.
Maire de Tourlaville durant un demi-siècle, il est celui qui a accompagné la reconstruction de sa commune, et la mutation de la ville d'un territoire rural à une commune urbaine, à travers par exemple la construction d'établissements scolaires, l'édification de logements, en partie en accès à la propriété, la création d'une zone artisanale et d'une zone industrielle... Dès ses premières années de mandat, il engage une politique d'éducation sportive populaire avec la fondation de l'Association sportive de Tourlaville (AST), et la construction d'équipements sportifs, dont le premier est le stade Léo-Lagrange, inauguré le 13 septembre 1957 (ou 1953 ?), peu après sa première réélection. Il crée également des jardins ouvriers.
Le 6 juillet 1960, il demande au général de Gaulle, alors en déplacement à Cherbourg, la croix de guerre pour Tourlaville, sans succès [3].
Le 6 janvier 1966, il devient président de l'Entente Scolaire Intercommunale Tourlavillaise (ESIT) pour les transports scolaires au collège des élèves de la Glacerie, de Bretteville, du Mesnil-au-Val, de Digosville et de Tourlaville.
En 1971, il est vice-président de la Communauté urbaine de Cherbourg et le 23 septembre 1973, il est élu conseiller général du canton de Tourlaville.
Georges Fatôme a également milité pour l'implantation dans sa commune de l'Institut national des sciences et techniques de la mer (Intechmer), premier établissement d'enseignement supérieur du Cotentin. Il participe à la création de la Communauté urbaine de Cherbourg (CUC) comme vice-président et à son évolution comme président, accompagnant à ce poste l'implantation de la centrale nucléaire de Flamanville. Il ne cessera en revanche de s'opposer au Grand-Cherbourg, déclarant en 1976 : « Je serai toujours favorable aux solutions qui m’auront convaincu que c’est l’intérêt des populations qui m’ont fait confiance. La Communauté urbaine nous a été imposée dans les pires conditions. Pour ce qui est de la regretter maintenant, c’est assez difficile de vous répondre. Oui et non. Non, parce que je crois qu’il y avait des problèmes qui devaient être vus au-delà de l’échelon communal. Oui, parce que je n’y ai pas trouvé toutes les satisfactions que nous étions en droit d’attendre. La concertation n’existe pas comme je le souhaite. Dans les fusions, il y a toujours cette tendance de la ville-centre au détriment des villes faubourg. À partir de là, je ne peux être pour le Grand Cherbourg ».
Du 22 novembre 1979 au 22 juin 1983, il est président de la CUC.
Il se présente aux élections sénatoriales partielles de 1982. Il y obtient 14,29 % des voix au premier tour et 21,55 % au second tour dans un duel face à Jean-François Le Grand. Il est réélu dans la foulée conseiller général du canton de Tourlaville, poste auquel il restera jusqu'en 1994.
Il fut, avec Louis Darinot, l'un des piliers du Parti socialiste de la Manche. Fortement ancré dans sa commune et doté d'une forte personnalité, il n'hésite pas à aller contre les instances de son parti, provoquant un début d'opposition interne au milieu des années 1990, à l'image de sa mise en minorité dans la section PS de Tourlaville avant les élections municipales de 1995 [4]. Tenace, Georges Fatôme se présente quand même à ces élections contre la liste officielle emmenée par André Rouxel [4]. Arrivé en deuxième position au premier tour, avec 306 voix de retard, il perd au second tour le 18 juin avec 37,7 % des voix contre 44,4 % à son adversaire [4]. « Je me suis battu, j'ai été battu. J'en prends acte. Je laisse Tourlaville après lui avoir accordé tout ce que j'ai pu lui accorder » [4].
Il meurt le 21 novembre 2006, âgé de 87 ans [5].
Mandats et fonctions
- Maire de Tourlaville : 1947-1995
- Président de la Communauté urbaine de Cherbourg : 1979-1983
- Vice-président de la CUC : 1970-1979 et 1983-1995
- Conseiller général de la Manche : 1973-1994
- Conseiller régional de Basse-Normandie : 1977-1983
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur 1988
- Chevalier de l'Ordre national du mérite 1982
- Commandeur des palmes académiques 1987
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille d'or Jeunesse et sport
Hommages
Un stade à son nom perpétue sa mémoire à Tourlaville.
Notes et références
- ↑ « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2006.
- ↑ « Acte de décès n° 781 - État-civil de Cherbourg-Octeville - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2006.
- ↑ Jean-Jacques Beauruel, Thierry Bonhomme, Marcel Corbet, Souvenirs de Tourlaville, Imprimerie Artistique Lecaux, Tourlaville, 1998, p.233
- ↑ 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Nicolas Calluaud, « Georges Fatôme : 1995, la dernière campagne », La Presse de la Manche Dimanche, 21 janvier 2024.
- ↑ G. L., « Georges Fatôme s'est éteint à 87 ans », Ouest-France, 22 novembre 2006.
Sources
- « Vie politique tourlavillaise de 1945 à 1995 », interview de François Hubert, Reflets no 105, novembre 2005
- « Georges Fatôme », Reflets no 116, décembre 2006
- « Hommage à Georges Fatôme », Le Journal de la Communauté urbaine de Cherbourg, janvier 2007
- « Georges Fatôme : Une vie / une ville », Reflets no 141, mai 2009