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Jean-François Le Grand

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Jean-François Le Grand.

Jean-François Le Grand, né à Lessay le 8 juin 1942, est une personnalité politique de la Manche.

Maire de Lessay, il préside le Conseil général de la Manche de 1998 à 2015 et est sénateur de la Manche de 1982 à 2011.

Biographie

Il est le fils d'Albert Le Grand (1906-1983), pharmacien, maire (1945-1947) et conseiller général de Lessay (1945-1951), et 'Yvonne Poullain [1]. Il suit ses études à l'Institut d'Avranches, à l'Institut d'Agneaux et à l'École nationale vétérinaire de Toulouse, avant de s'installer professionnellement à Lessay en 1972 [1].

Il se marie avec Ghislaine Regard, qui lui donne trois enfants [1]. Il se marie en secondes noces le 7 juin 1993 avec Monique Coudrier [1].

Sur les traces paternelles, il entre au conseil municipal de Lessay en 1971 sans étiquette, devient adjoint au maire en 1977, puis maire de 1989 à 1996 et président de la Communauté de communes du canton de Lessay de 1993 à 1998. Il est élu conseiller général pour le canton de Lessay en 1976 [2], sénateur de la Manche en 1982 à la mort d'Auguste Cousin [2], et conseiller régional de Basse-Normandie jusqu'à 1986 [2]. « Jeune lion » du gaullisme manchois, il adhère au RPR en 1978 et devient vice-président en 1985, puis premier vice-président en 1989 du Conseil général de la Manche.

Lors de la campagne présidentielle de 1995, il prend parti pour Édouard Balladur contre Jacques Chirac, ajoutant qu'il ne prendrait même pas ce dernier comme garde-barrière [3], [4].

Lorsque Pierre Aguiton annonce qu'il laisse la présidence de l'assemblée départementale, Jean-François Le Grand postule à sa succession, face au député RPR Jean-Claude Lemoine et au maire Force démocrate de Saint-James Michel Thoury [4]. Après un choix interne au RPR discuté [4], il est élu à la présidence du conseil général en 1998, mettant fin au règne des Républicains indépendants et au « système Jozeau-Marigné » [5]. Favorable en 1997 au non cumul d'un mandat parlementaire et d'une fonction exécutive [4], il conserve pourtant son mandat de sénateur.

Dans la Manche, il est à l'initiative de projets controversés comme la construction du circuit automobile de Lessay, ainsi que la transformation de l'ancien hôpital maritime de Cherbourg en école de cinéma, et la rénovation du Marité, deux projets qui ont coûté cher au budget départemental. Il a également mis en place un développement numérique du territoire, et engagé une politique culturelle volontaire [6].

Localement et nationalement, il est reconnu pour ses compétences dans le domaine de l'environnement [7] : président fondateur du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et de l'Association nationale des élus des zones humides, président du Cercle français de l'eau, il est rapporteur de la loi sur le renforcement de la protection de l'environnement (1994-95) et du projet de loi portant codification de la loi « environnement » et auteur d’un rapport d’information sénatoriale « Natura 2000 » et d'un rapport sur les « retombées économiques, pour les collectivités locales et les riverains, de l'activité aéroportuaire » (2003) [8].

Suite à l'investiture de Claude Gatignol par le bureau national de l'UMP, en opposition au vote des militants de la Manche, et sur fond de suspicion de détournements de fonds par le député sortant de Valognes, il décide en novembre 2006 de se mettre en congé de son parti jusqu'au lendemain des élections législatives qui voient la réélection de Claude Gatignol.

Nommé président du groupe de travail national consacré à la biodiversité pour le « Grenelle de l'environnement » en 2007, puis de la Haute autorité provisoire sur les OGM, il est critiqué en janvier 2008 et mis en minorité lors de la première lecture du projet de loi sur les OGM au Sénat, notamment par le rapporteur, Jean Bizet, autre sénateur de la Manche [9]. À l'occasion du passage du projet de loi devant les députés, il accuse ses collègues de céder aux lobbys pro-OGM [10]. Ces propos sont condamnés par le bureau de l'Assemblée nationale [11]. Il est alors isolé au sein de son groupe au Sénat et envisage de quitter ses fonctions au conseil général [6]. Il est toutefois reconduit à la tête du département après le renouvellement de la moitié de l'assemblée. Il est élu en octobre 2009, gouverneur du Conseil mondial de l'eau

Pour les élections régionales de 2010, il est préféré à la député du Calvados Nicole Ameline, ancienne ministre et chef de l'opposition régionale sortante, pour être tête de liste UMP-Nouveau centre, et conduit la liste dans la Manche. Arrivé devant d'une courte tête dans la Manche avec 32,48 % des suffrages, et en seconde position en Basse-Normandie, il est battu par la liste unissant gauche et écologistes mené par Jean-Pierre Godefroy et Laurent Beauvais, récoltant 45,7% des suffrages départementaux, et 42,8 % au niveau régional [12]. Il préside la première séance de l'assemblée régionale en qualité de doyen, et puis démissionne de son mandat, préférant demeurer au conseil général et au Sénat.

Considérant Haute et Basse Normandies différentes, Jean-François Le Grand privilégie longtemps à la réunification des deux régions, l'intégration de la Manche et de sa région dans un « Grand ouest », l'unissant à la Bretagne et les Pays de Loire [13], avant de prendre parti pour la réunification à l'occasion des élections régionales de 2010.

Il quitte l'UMP en avril 2011 pour protester contre la « dérive droitière » de ce parti [14].

En 2015, il prend la présidence de l'association « Grand Départ du Tour de France 2016 dans la Manche » créée pour gérer la promotion et la mobilisation du département pour l’événement.

En 2018, il est condamné à payer 50 000 euros de dommages et intérêts à une ex-collaboratrice parlementaire [15] .

Mandats

  • Conseiller général de la Manche (canton de Lessay) depuis 1976, et président du conseil de 1998 à 2015.
  • Conseiller régional
  • Sénateur de la Manche de 1982 à 2011.
  • Maire de Lessay de 1989 à 1996.

Distinctions

Article connexe

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « Le Grand, Jean-François », Who's who in France, éd. Jacques Lafitte, 1994.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
  3. Michèle Cotta, Les Secrets d'une victoire, 1995.
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Christian Génicot, « La carte forcée », Normandie Magazine n° 144, 1998.
  5. Éric Charon, « PME/PMI compensent le nucléaire », L'Agriculteur normand, 19 janvier 2007.
  6. 6,0 et 6,1 Julie Benzoni, « Portrait de Jean-François Le Grand », France 3 Basse-Normandie, 24 novembre 2009 (lire en ligne).
  7. Philippe Roger, « Jean-François Le Grand à la biodiversité », L'Usine nouvelle, 16 juillet 2007 (lire en ligne).
  8. Site internet du Sénat (lire en ligne).
  9. Guillaume Launay, « Les sénateurs UMP taillent un délit sur mesure aux faucheurs », Libération, 8 février 2008 (lire en ligne) ».
  10. Gilles van Kote, « Un sénateur UMP estime que des parlementaires pro-OGM sont « actionnés » par les semenciers », Le Monde, 2 avril 2008.
  11. Réunion du 8 octobre 2008], bureau de l'Assemblée nationale (lire en ligne).
  12. Liste officielle des candidats, liste menée en 2010 par Jen-François Le Grand (lire en ligne)
  13. Jean-Jacques Lerosier, « Il y a deux Normandie. En faut-il deux ? », Ouest-France, 28 novembre 2008 (lire en ligne).
  14. Ouest-France, 9 avril 2011.
  15. « Jean-François Le Grand condamné pour harcèlement » Le Point, 10 janvier 2018, site internet, (lire en ligne).
  16. « La préfète de la Manche décore J.-F. Le Grand », Ouest-France, 12 décembre 2014.

Lien externe