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Restaurant Fatosme (Tourlaville)

De Wikimanche

Le restaurant Fatosme (ou Fatôme) est un ancien restaurant de Tourlaville, situé sur la place de Tourlaville, fermé en 1917 [1].

Mme Fatosme se tient sur le balcon de son établissement, à droite

Il tient son nom de Jules Fatosme (1852-1902), en vérité le deuxième exploitant de l'établissement, après Jules Paris (1847-1879). Jules Fatosme s'est en effet marié avec sa veuve, Marie Dupont (1846-1888), le 25 septembre 1880. De leur union est né Jules Fatôme (1881-1918), le père du futur maire de Tourlaville Georges Fatôme.

Après la mort de sa femme, Jules Fatosme (père) convole en secondes noces avec Marie Avenard (1855-1936), sœur de Bienaimé Avenard, le 27 septembre 1888. Mais il meurt à son tour le 25 septembre 1902. Un mois plus tard, Marie Avenard (devenue veuve Fatosme) fait savoir qu'elle reprend le restaurant [2] à « sa nombreuse clientèle », aidée de ses enfants [3].

Situation

Le restaurant est d'abord situé à l'angle des actuelles rues du moulin Guibert et des Alliés, à l'emplacement de l'actuel Coccinelle express. Il déménage ensuite dans le bâtiment visible sur la carte ci-dessus.

Inventaire après le décès de Jules Fatôme (premier restaurant)

L'inventaire après décès, établi par maître Hartel les 4 et 8 octobre 1902, révèle que le rez-de-chaussée était une « boutique éclairée par une devanture donnant sur la rue ».

On y trouvait entre autres :

Liquides
  • 169 litres d'eau-de-vie
  • 114 litres de rhum
  • 97 litres de cognac
  • 38 bouteilles de banyuls et byrrh
  • 27 litres de vermouth
  • 18 litres de vermouth Noilly(-Prat)
  • 15 litres de cassis
  • 15 litres d'huile d'olive
  • 11 litres d'amer Picon
  • 7 litres de vin de Malaga
  • 5 litres de liqueurs diverses
  • 5 litres de genièvre
  • 4 litres de grenadine
  • 3 litres de curaçao + 2 bouteilles
  • 3 litres de guignolet
  • 3 litre de kirsch
  • 3 litres de Pernod
  • 3 litres de sirop citron
  • 2 litres d'absinthe
  • 2 litres de chartreuse
  • 2 bouteilles de bénédictine
  • 1 litre de "galipet"
Divers
  • 100 boîtes d'allumettes
  • 30 paquets de bougies
  • 30 boîtes de sardines
  • 6 kg de sucre en boîte + 20 kgs de sucre en pain + 240 kgs de sucre
  • 6 kg de papier
  • 5 kg de biscuits assortis + 4 kgs de biscuits
  • 5 kg de savon
  • 2 kg de café
  • 2 kg de vermicelle
  • 12 verres
  • 10 lavettes, 5 brosses
  • 4 foudres (tonneaux) et leur encadrement
  • 1 comptoir et son moulin à café


Dans une grande salle à usage d'auberge éclairée par une fenêtre donnant sur la place et par deux fenêtres donnant sur la route de la Glacerie :

Liquides et contenants
  • 4 litres de liqueurs
  • 4 litres de sirops
  • 3 litres d'eau-de-vie
  • 120 verres à cidre + 18 petits verres
  • 77 pots de confiture
  • 60 tasses à café
  • 40 verres à liqueur
  • 26 tasses à cidre
  • 21 verres à vin
  • 20 grands verres à pied + 16 verres à cidre sur pied
  • 17 carafes en verre
  • 14 verres à apéritif
  • 12 petites coupes en verre
  • 1 bol + 1 pot à beurre
  • 1 baquet
Divers
  • 42 cuillers à café en étain
  • 10 soucoupes
  • 3 paires de rideaux de feutre
  • 5 tables de débit et 8 bancs
  • 4 tapis de jeu + 2 gravures
  • 1 petite table carrée
  • 1 kg de sucre
  • 1 égouttoir + 1 garde-manger


Dans les caves :

  • 4 900 litres de cidre
  • 810 bouteilles de vin
  • 443 litres d'eau-de-vie
  • 5 barriques vides
  • 1 foudre de 1700 litres
  • 1 lot de poulains


Dans un autre appartement à usage de magasin :


  • 1 780 bouteilles de vin rouge
  • 1 000 litres de cidre
  • 552 bouteilles de vin
  • 148 bouteilles de vin de Madère
  • 130 litres de rhum
  • 29 bouteilles de vin blanc
  • 20 bouteilles de champagne
  • 25 kgs de graisse


A cela s'ajoutent encore 480 bouteilles de cidre et bien d'autres objets, évalués en tout à 8 675 francs.

Le second restaurant

Le second restaurant emploie au moins un garçon d'écurie [4] et plusieurs serveuses. La vaisselle provenait du château de Tourlaville.

Syndicat maraîcher

Dès 1905, et jusqu'en 1917 (année où elle vend son fonds de commerce), Mme Fatosme accueille les réunions du syndicat maraîcher de Tourlaville, dont l'invité d'honneur est bien souvent le sénateur Charles-Maurice Cabart-Danneville. Il faut alors servir des dizaines de convives (80 en 1909), parmi lesquels figurent des personnalités en vue : le président de la Chambre de commerce, le directeur de la Société Générale, le président de la société d'horticulture de Cherbourg, le consul de Russie ... [5][6][7][8][9][10][11][12][13]

Cherbourg-Pédale

Les cyclistes de la société vélocipédique Cherbourg Pédale se retrouvent au restaurant de Mme Fatosme après leur course et le concert donné sur la Place, pour une collation, en 1908 [14] et 1909 [15].

Hommages

« La renommée de la maison était telle que notre bon collaborateur, le regretté revuiste Charles Le Crest, mit et chanta en scène Mme Fatosme et son veau au jus. » [16]

Le restaurant a été dessiné par un artiste de Cherbourg, Léon Fournier (1852-1927), du temps où le restaurant se trouvait de l'autre côté de la route (avant 1907).

Notes et références

  1. Témoignage d'une petite-nièce de Mme Fatosme, née dix ans après cette date et aujourd'hui décédée.
  2. « Avis », La Vigie de Cherbourg, 30 octobre 1902 (lire en ligne).
  3. En fait, elle n'a eu qu'un enfant, issu d'un premier lit, Jean-Baptiste Gohel (1881-1929). Le deuxième n'est certainement autre que Jules Fatôme (fils).
  4. « Offres d'emploi », Cherbourg-Éclair, 2 mai 1917 (lire en ligne).
  5. « Tourlaville. Syndicat maraîcher », Cherbourg-Éclair, 7 août 1908 (lire en ligne).
  6. « Tourlaville. Syndicat maraîcher », Cherbourg-Éclair, 14 août 1908 (lire en ligne).
  7. « Tourlaville. Banquet du syndicat maraîcher », Cherbourg-Éclair, 12 août 1909 (lire en ligne).
  8. « Banquet du syndicat maraîcher de Tourlaville », Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 18 août 1909 (lire en ligne).
  9. « Tourlaville - Syndicat des maraîchers de Tourlaville », Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 30 août 1911 (lire en ligne).
  10. « Syndicat des maraîchers de Tourlaville », Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 4 septembre 1912 (lire en ligne).
  11. « Tourlaville », Cherbourg-Éclair, 25 septembre 1913 (lire en ligne).
  12. « Tourlaville », Cherbourg-Éclair, 8 juin 1917 (lire en ligne).
  13. « Tourlaville - Syndicat maraîcher », Journal de la Manche et de la Basse-Normandie, 27 juin 1917 (lire en ligne).
  14. « Société vélocipédique « Cherbourg-Pédale » », Cherbourg-Éclair, 16 mai 1908 (lire en ligne).
  15. « Société vélocipédique Cherbourg-Pédale. Grande fête d'ouverture », Cherbourg-Éclair, 16 avril 1909 (lire en ligne).
  16. « Mort de madame Fatosme », Cherbourg-Éclair, 3 avril 1936 (lire en ligne).