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Sainte Venice

De Wikimanche

Haut relief du XVe siècle représentant sainte Venice, provenant du prieuré de Barnavast, exposée dans le logis abbatial de l'abbaye du Vœu
Dans l'église de la Bloutière

Sainte Venice ou Venisse, parfois altéré en Venise, est une sainte vénérée dans la Manche.

Son origine est incertaine et les sources « infiniment réduites » [1]. Il pourrait s'agir de la déformation de sainte Véronique, invoquée comme elle pour les problèmes liés au flux menstruel féminin et autres problèmes gynécologiques [2]. L'imaginaire [3][1] sainte Véronique, pendant la passion du Christ, aurait essuyé le visage de ce dernier avec une étoffe qui en aurait conservé les traits. La forme populaire Venisse repose sans doute sur le gallo-roman °VERONICIA, dérivé en -IA de Veronica; ce dernier nom est généralement considéré comme la contraction du latin vera iconica ou veron icon, « relative à la vraie image », locution initialement appliquée à la relique elle-même avant d'être prise pour le nom d’un personnage. Le nom de Veronica a souvent été confondu avec celui de Berenice [forme macédonienne correspondant au grec Φερενίϰη (Phereníkē) « qui (ap)porte la victoire »], martyre du 4e siècle qui passe parfois pour avoir été l'auteur d’un portrait du Christ (par la suite considéré comme miraculeux), et dont Veronica peut représenter une altération, par croisement avec vera iconica. Reste que cette dernière locution peut fort bien ne représenter qu’une étymologie populaire.

Venice pourrait aussi être la christianisation de Vénus, déesse romaine de la féminité, vénérée en Gaule.

Représentations de sainte Venice

Elle est toujours représentée dans sa baignoire, dénudée [4][1], ce qui est rare dans la chrétienté. Lucien Lepoittevin, qui s'appuie sur les analyses du personnage de Mélusine par Claude Gaignebet et Emmanuel Leroy-Ladurie, écrit :

« [...] Sainte Venisse serait incompréhensible dans un milieu urbain. Son existence est conditionnée par un environnement rural, plus précisément forestier. C'est un thème de paysans-défricheurs, immémorial et qui remonte à la nuit des temps. Il est bien difficile d'y démêler les éléments de provenance diverse (y compris religieuse) qui sont venus s'y greffer au cours des siècles et ont façonné le profil qu'il possédait à la fin du Moyen-Âge et au début des Temps modernes, au moment de la mise en place des objets de culte dans les endroits que nous connaissons. Il comportait encore une signification évidente pour ceux qui l'accomplissaient, il est devenu aujourd'hui aussi impénétrable que la forêt de Brix » [1].

On trouve des statues de sainte Venice à :

À Saint-Marcouf, dans l'église Saint-Marcouf, sainte Véronique est représentée debout, tenant un linge marqué du visage du Christ [2].

Toponyme

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Lucien Lepoittevin, « La Sainte au milieu des bois : promenade dans l'ancienne forêt de Brix », Bulletin de la Société Cherbourgeoise des Amis des Musées, rééd. dans Le Viquet n°133, Saint-Michel 2001.
  2. 2,0 et 2,1 Hippolyte Gancel, A l'aube de l'an 2000, les saints qui guérissent en Normandie, éd. Ouest-France, 1998, p. 60-61.
  3. « [...] aucun récit historique ou légendaire ne renseigne sur sa naissance, son existence, sa mort, les miracles qu'elle aurait pu accomplir, le martyr (sic) qu'elle aurait pu subir ... »
  4. Sauf à Saint-Pierre-du-Tronchet, « où elle est revêtue d'une sorte de tunique ras-le-cou ; en vérité, la poitrine a été arasée et recouverte de peinture, simulant un vêtement ».

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