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« Phare de Gatteville » : différence entre les versions

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Le '''phare de Gatteville''' ou '''phare de Gatteville-Barfleur''' est un phare de la [[Manche]], situé sur la [[pointe de Barfleur]] (commune de [[Gatteville-le-Phare]]). Il signale les forts courants du [[raz de Barfleur]].
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Le '''phare de Gatteville''' ou '''phare de Gatteville-Barfleur''' est un phare de la [[Manche]], situé sur la [[pointe de Barfleur]], dans la commune de [[Gatteville-le-Phare]]. Il signale les forts courants du [[raz de Barfleur]].
 
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== Histoire ==
== Histoire ==
[[Image:Gatteville-phare1.jpg|thumb|upright|Gravure de 1866.]]


==== Le premier phare ====
==== Le premier phare ====
[[Fichier:Gattevile-phare-2015.jpg|vignette|Le premier phare, à droite sur la photo.]]
Les courants forts au large de la [[pointe de Barfleur]], et les nombreux naufrages (dont le plus célèbre est sans doute celui de la ''[[Naufrage de la Blanche-Nef (1120)|Blanche-Nef]])'' rendent indispensable l'édification d'un phare. En [[1774]], la Chambre de commerce de Rouen décide donc de faire construire un premier phare haut de 25 mètres en [[granite]]. Les travaux commencent cette année-là sous la direction de [[Jacques-Martin Maurice]], entrepreneur des ouvrages du Roi, architecte de l'[[Hôtel Épron de la Horie]] et de la [[Préfecture maritime de Cherbourg|préfecture maritime]] à Cherbourg.


Les courants forts au large de la [[pointe de Barfleur]], et les nombreux naufrages (dont le plus célèbre est sans doute celui de la ''[[Naufrage de la Blanche-Nef (1120)|Blanche-Nef]])'' rend indispensable l'édification d'un phare. En [[1774]], la Chambre de commerce de Rouen décide donc de faire construire un premier phare haut de 25 mètres en [[granite]].
À son sommet, un feu de bois et de charbon, monté à dos d'homme, brûle continuellement <ref name="dde">''Le phare de Gatteville'', Direction départementale de l'Équipement de la Manche, 1997.</ref>. En [[1780]], ce type d'éclairage fastidieux est remplacé par un système de réverbères « constitué de 16 lampes fournies d'huile installées dans une lanterne vitrée <ref name=dde/>. »
 
À son sommet, un feu de bois et de charbon, monté à dos d'homme, brûle continuellement <ref name="dde">''Le phare de Gatteville'', Direction départementale de l'Équipement de la Manche, 1997.</ref>. En [[1780]], ce type d'éclairage fastidieux est remplacé par système de réverbères « constitué de 16 lampes fournies d'huile installées dans une lanterne vitrée <ref name=dde/>. »


Les découvertes sur l'optique d'Auguste Fresnel en [[1820]] rendent le système de réverbères, jusque-là efficace, obsolète <ref name=dde/>. Trop petit pour recevoir les lentilles modernes conçues par Fresnel, il est décidé d'ériger une nouvelle tour en [[1825]].
Les découvertes sur l'optique d'Auguste Fresnel en [[1820]] rendent le système de réverbères, jusque-là efficace, obsolète <ref name=dde/>. Trop petit pour recevoir les lentilles modernes conçues par Fresnel, il est décidé d'ériger une nouvelle tour en [[1825]].
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Ce projet est confié à l'ingénieur des Ponts et Chaussées [[Charles-Félix Morice de la Rue]] <ref>Il dessinera par la suite le [[phare de la Hague]].</ref> en [[1826]]<ref name=dde/>. Il conçoit les plans du plus haut phare de l'époque, également le plus haut monument de France <ref>Ce record tient jusqu'en [[1889]], année de construction de la Tour Eiffel.</ref>. L'idée est de « relier » par la lumière les phares de la Hève, au Havre, et de Sainte-Catherine, sur l’île de Wight <ref name=dde/>.
Ce projet est confié à l'ingénieur des Ponts et Chaussées [[Charles-Félix Morice de la Rue]] <ref>Il dessinera par la suite le [[phare de la Hague]].</ref> en [[1826]]<ref name=dde/>. Il conçoit les plans du plus haut phare de l'époque, également le plus haut monument de France <ref>Ce record tient jusqu'en [[1889]], année de construction de la Tour Eiffel.</ref>. L'idée est de « relier » par la lumière les phares de la Hève, au Havre, et de Sainte-Catherine, sur l’île de Wight <ref name=dde/>.


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L'érection, sans échafaudage, de la tour de plus de 70 mètres de haut (pour une hauteur totale de 74,75 mètres <ref name=Phare>[http://bibliothequedesphares.fr/phares/Gatteville Bibliothèque des phares].</ref>), et d'un diamètre variant entre 9,25 m à sa base et 6 m à la passerelle, requiert plus de mille ouvriers, 11 000 blocs de granite, taillés à la main, formant des murs de 1 m à 2,60 m d'épaisseur. Il est allumé pour la première fois le [[17 janvier]] [[1893]] <ref>Alain-François Lesacher, ''Le Sentier des douaniers en Normandie'', éd. Ouest-France, 2008, p. 49.</ref>.
L'érection, sans échafaudage, de la tour de plus de 70 mètres de haut (pour une hauteur totale de 74,75 mètres <ref name=Phare>[http://bibliothequedesphares.fr/phares/Gatteville Bibliothèque des phares].</ref>), et d'un diamètre variant entre 9,25 m à sa base et 6 m à la passerelle, requiert plus de mille ouvriers, 11 000 blocs de granite, taillés à la main, formant des murs de 1 m à 2,60 m d'épaisseur. Il est allumé pour la première fois le [[17 janvier]] [[1893]] <ref>Alain-François Lesacher, ''Le Sentier des douaniers en Normandie'', éd. Ouest-France, 2008, p. 49.</ref>.


Le phare comporte autant de marches que de jours dans l'année, autant de fenêtres que de semaines et autant de paliers que de mois, à l'instar du phare de l'Île Vierge (Finistère), dont la construction s'achève en [[1902]] et qui le dépasse en hauteur. Il demeure le second plus haut phare d'Europe aujourd'hui <ref name="gat">Site officiel du phare de Gatteville [http://www.phare-de-gatteville.fr/ ''(lire en ligne)''].</ref>.
Le phare comporte autant de marches que de jours dans l'année, autant de fenêtres que de semaines et, sur la façade sud, autant de fenêtres que de mois <ref>Les fenêtres ont un très grand éveil et on peut pénétrer à l'intérieur</ref>, à l'instar du phare de l'Île Vierge (Finistère), dont la construction s'achève en [[1902]] et qui le dépasse en hauteur. Il demeure le second plus haut phare d'Europe aujourd'hui <ref name="gat">Site officiel du phare de Gatteville [http://www.phare-de-gatteville.fr/ ''(lire en ligne)''].</ref>.


L'éclairage évolue au rythme des progrès technologiques. Le phare est équipé d'une lampe à huile à niveau constant avec un bec à quatre mèches en [[1834]], d'une machine à vapeur attelée à des dynamos produisant de l'électricité pour les lampes à arc en [[1880]], de lampes à incandescence triphasées 3 fois {{formatnum:1500}} watts en [[1950]], pour finalement utiliser des lampes au xénon de {{formatnum:1600}} watts depuis [[1981]] <ref name=dde/>. L'optique, composée de deux lentilles en quatre panneaux au quart jumelés, a une distance focale de 30 cm<ref name=dde/>. La double optique dont est équipé le phare de Gatteville lui permet d'augmenter sa puissance lumineuse quand la visibilité est réduite <ref name=dde/>.  
L'éclairage évolue au rythme des progrès technologiques. Le phare est équipé d'une lampe à huile à niveau constant avec un bec à quatre mèches en [[1834]], d'une machine à vapeur attelée à des dynamos produisant de l'électricité pour les lampes à arc en [[1880]], de lampes à incandescence triphasées 3 fois {{formatnum:1500}} watts en [[1950]], pour finalement utiliser des lampes au xénon de {{formatnum:1600}} watts depuis [[1981]] <ref name=dde/>. L'optique, composée de deux lentilles en quatre panneaux au quart jumelés, a une distance focale de 30 cm<ref name=dde/>. La double optique dont est équipé le phare de Gatteville lui permet d'augmenter sa puissance lumineuse quand la visibilité est réduite <ref name=dde/>.  
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* Visibilité : 29 milles (53,7 km)
* Visibilité : 29 milles (53,7 km)


==Gardiens==
== Gardiens ==
* ?-1871 : Thomas Quilbec
* ?-1871 : Thomas Quilbec (1806-1875)
* [1873]-[[1892]] : Eugène Quilbé et ?-1892 : Auguste Fleury
* [1873]-[[1892]] : Eugène Quilbé (1843-), fils du précédent
* ?-1892 : Auguste Fleury
* ?-1898 : Henry Bazire
* ?-1898 : Henry Bazire
* 1898-? : Jean-Pierre Loit
* 1898-? : Jean-Pierre Loit
* ?-1904 : Charles Bouin
* ?-1904 : Charles Bouin
* [1907]-[[1923]] : Jean-Baptiste Houet et [1912]-1925 : Léon Laverge
* [1907]-[[1923]] : Jean-Baptiste Houet
* [1912]-1925 : Léon Laverge
* [[1913]]-[[1947]] : Orismond Fichet (1885-1950) <ref name=jc16>Jocelyne Corbel, « Les gardiens de phare - La vie au pied du phare de Gatteville », Corlet Publications, 2016, 77 p.</ref>
* [1923]-? : Auguste Léonard
* [1923]-? : Auguste Léonard
* [[1925]]-? : Raoul Julien
* [[1925]]-? : Raoul Julien
* [1944] : Lamache
* ....-1945 : Georges Cosron, maître de phare, remplacé par Joseph Mouchel.
* [1980] : Joseph Mouchel
* [1960] : Joseph Cosron (1895-1976), frère du précédent.
* [1944] : Louis Lamache
* [[1944]]-[[1976]] : Marcel Fichet (1920-1983), né au phare de Gatteville, fils d'Orismond <ref name=jc16/>
* [[1945]]-[[1978]] : Joseph Mouchel, maître de phare, remplace Georges Cosron
* ....-.... : Paul Leparmentier (1905-1996), né à [[Auderville]], débute sa carrière au [[phare de Goury]].
* ....-.... :  Perrotte : originaire de la Hague.
* [1976]-.... : Bernard Letrouve (1953-2002), né à [[Granville]], remplace Marcel Fichet
* [1978]-.... : Jean Mangon originaire de [[Barfleur]], remplace Joseph Mouchel
 
== Le phare de Gatteville dans les arts ==
== Le phare de Gatteville dans les arts ==


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En [[1980]], le phare accueille le tournage de ''[[Diva (film)|Diva]]'' de Jean-Jacques Beineix.
En [[1980]], le phare accueille le tournage de ''[[Diva (film)|Diva]]'' de Jean-Jacques Beineix.


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Fichier:Vue du phare de Gatteville, Petit.jpg|Par Jean-Louis Petit (1795-1876).
Fichier:Vue du phare de Gatteville, Petit.jpg|Par Jean-Louis Petit (1795-1876).
Fichier:Perot, Ferdinand - Le Phare de Gatteville.jpg|Par Ferdinand Perrot, 1839.
Fichier:Perot, Ferdinand - Le Phare de Gatteville.jpg|Par Ferdinand Perrot, 1839.
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On assure que, de nuit et par temps clair, on peut, de son sommet, apercevoir l'éclat de son homologue de l'Île de Wight, de l'autre côté de la [[Manche (mer)|Manche]] <ref>Michel Hébert et Philippe Coligneaux, ''Cherbourg'', coll. Mémoire en images, éd. Charles Corlet, 1996, p. 125. </ref>.
On assure que, de nuit et par temps clair, on peut, de son sommet, apercevoir l'éclat de son homologue de l'Île de Wight, de l'autre côté de la [[Manche (mer)|Manche]] <ref>Michel Hébert et Philippe Coligneaux, ''Cherbourg'', coll. Mémoire en images, éd. Charles Corlet, 1996, p. 125. </ref>.
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
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; Livres
; Livres
* Bernard Leblond, ''Naufrages sous Barfleur et phare de Gatteville'', éd. Notre-Dame, Coutances, 1970.
* Bernard Leblond, ''Naufrages sous Barfleur et phare de Gatteville'', éd. Notre-Dame, Coutances, 1970.
* Jocelyne Corbel, ''Les gardiens de phare - La vie au pied du phare de Gatteville'', éd. Corlet Publications, 2016, 77 p.
* Maryvonne Perrotte, '' Le Phare de Gatteville-Barfleur'', éd. Isoète, 2018
* Maryvonne Perrotte, '' Le Phare de Gatteville-Barfleur'', éd. Isoète, 2018


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* [http://www.phare-de-gatteville.fr/ Site officiel du phare de Gatteville]
* [http://www.phare-de-gatteville.fr/ Site officiel du phare de Gatteville]


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Dernière version du 20 janvier 2024 à 17:16

Phare de Gatteville vu du ciel.

Le phare de Gatteville ou phare de Gatteville-Barfleur est un phare de la Manche, situé sur la pointe de Barfleur, dans la commune de Gatteville-le-Phare. Il signale les forts courants du raz de Barfleur.

Histoire

Le premier phare

Le premier phare, à droite sur la photo.

Les courants forts au large de la pointe de Barfleur, et les nombreux naufrages (dont le plus célèbre est sans doute celui de la Blanche-Nef) rendent indispensable l'édification d'un phare. En 1774, la Chambre de commerce de Rouen décide donc de faire construire un premier phare haut de 25 mètres en granite. Les travaux commencent cette année-là sous la direction de Jacques-Martin Maurice, entrepreneur des ouvrages du Roi, architecte de l'Hôtel Épron de la Horie et de la préfecture maritime à Cherbourg.

À son sommet, un feu de bois et de charbon, monté à dos d'homme, brûle continuellement [1]. En 1780, ce type d'éclairage fastidieux est remplacé par un système de réverbères « constitué de 16 lampes fournies d'huile installées dans une lanterne vitrée [1]. »

Les découvertes sur l'optique d'Auguste Fresnel en 1820 rendent le système de réverbères, jusque-là efficace, obsolète [1]. Trop petit pour recevoir les lentilles modernes conçues par Fresnel, il est décidé d'ériger une nouvelle tour en 1825.

Le premier phare est toujours visible sur site, à quelques mètres du phare de Gatteville. Il a fonction de sémaphore. Seule la lanterne a disparu [2].

Le second phare

Ce projet est confié à l'ingénieur des Ponts et Chaussées Charles-Félix Morice de la Rue [3] en 1826[1]. Il conçoit les plans du plus haut phare de l'époque, également le plus haut monument de France [4]. L'idée est de « relier » par la lumière les phares de la Hève, au Havre, et de Sainte-Catherine, sur l’île de Wight [1].

Les travaux qui débutent le 14 juin 1829 et s'étalent jusqu'en 1835, constituent le plus grand chantier du règne de Charles X [1]. Une plaque rappelle la pose de la première pierre. Il y est inscrit : « Le 14e jour du mois de juin, l'an de grâce 1829, 5e année du règne de Charles X, Martignac étant ministre de l'intérieur et Becquey directeur général des ponts et chaussées, J. d'Estournel, préfet du département de la Manche, a posé la première pierre de ce phare [1]. »

L'érection, sans échafaudage, de la tour de plus de 70 mètres de haut (pour une hauteur totale de 74,75 mètres [5]), et d'un diamètre variant entre 9,25 m à sa base et 6 m à la passerelle, requiert plus de mille ouvriers, 11 000 blocs de granite, taillés à la main, formant des murs de 1 m à 2,60 m d'épaisseur. Il est allumé pour la première fois le 17 janvier 1893 [6].

Le phare comporte autant de marches que de jours dans l'année, autant de fenêtres que de semaines et, sur la façade sud, autant de fenêtres que de mois [7], à l'instar du phare de l'Île Vierge (Finistère), dont la construction s'achève en 1902 et qui le dépasse en hauteur. Il demeure le second plus haut phare d'Europe aujourd'hui [8].

L'éclairage évolue au rythme des progrès technologiques. Le phare est équipé d'une lampe à huile à niveau constant avec un bec à quatre mèches en 1834, d'une machine à vapeur attelée à des dynamos produisant de l'électricité pour les lampes à arc en 1880, de lampes à incandescence triphasées 3 fois 1 500 watts en 1950, pour finalement utiliser des lampes au xénon de 1 600 watts depuis 1981 [1]. L'optique, composée de deux lentilles en quatre panneaux au quart jumelés, a une distance focale de 30 cm[1]. La double optique dont est équipé le phare de Gatteville lui permet d'augmenter sa puissance lumineuse quand la visibilité est réduite [1].

Le phare est automatisé en 1984, son dernier gardien part en 1990.

Par arrêté du 19 juin 2009, il est classé au titre des monuments historiques[9].

Visites

Vue ancienne.

Ouvert à la visite, il reçoit entre 35 000 et 39 000 visiteurs par an [10].

Horaires et tarifs

Le phare ferme par mesure de sécurité lorsque le vent dépasse force 7 (50 km/h) et par temps orageux.

  • Plus de 13 ans : 3 €
  • 5-12 ans : 1 €
  • Ouvert de 10 h à 12 h et à partir de 14 h. Fermeture à 16 h (février, novembre et décembre), 17 h (mars et octobre), 18 h (avril et septembre) et 19 h (de mai à août).

Caractéristiques

  • Description : tour cylindrique de 9,25 mètres de diamètre à la base et 6 mètres à la passerelle.
  • Position : 49° 41' 80" N et 1° 15' 00" W
  • Construction : 1829-1835
  • Élévation : 75 m
  • Nombre de marches : 365
  • Nombre de blocs de granite : 11 000 correspondant à un poids de 7 200 tonnes
  • Architecte : Charles-Félix Morice de La Rue
  • Électrification : 1893
  • Automatisation : 1984
  • Visitable : oui
  • Feu : blanc à éclats / 10 secondes
  • Éclairage : lampes au xénon de 1 600 watts
  • Visibilité : 29 milles (53,7 km)

Gardiens

  • ?-1871 : Thomas Quilbec (1806-1875)
  • [1873]-1892 : Eugène Quilbé (1843-), fils du précédent
  • ?-1892 : Auguste Fleury
  • ?-1898 : Henry Bazire
  • 1898-? : Jean-Pierre Loit
  • ?-1904 : Charles Bouin
  • [1907]-1923 : Jean-Baptiste Houet
  • [1912]-1925 : Léon Laverge
  • 1913-1947 : Orismond Fichet (1885-1950) [11]
  • [1923]-? : Auguste Léonard
  • 1925-? : Raoul Julien
  • ....-1945 : Georges Cosron, maître de phare, remplacé par Joseph Mouchel.
  • [1960] : Joseph Cosron (1895-1976), frère du précédent.
  • [1944] : Louis Lamache
  • 1944-1976 : Marcel Fichet (1920-1983), né au phare de Gatteville, fils d'Orismond [11]
  • 1945-1978 : Joseph Mouchel, maître de phare, remplace Georges Cosron
  • ....-.... : Paul Leparmentier (1905-1996), né à Auderville, débute sa carrière au phare de Goury.
  • ....-.... : Perrotte : originaire de la Hague.
  • [1976]-.... : Bernard Letrouve (1953-2002), né à Granville, remplace Marcel Fichet
  • [1978]-.... : Jean Mangon originaire de Barfleur, remplace Joseph Mouchel

Le phare de Gatteville dans les arts

Le phare a été peint par Jean-Louis Petit et par le pointilliste Paul Signac, tous les deux exposés au musée Thomas-Henry de Cherbourg-Octeville.

En 1980, le phare accueille le tournage de Diva de Jean-Jacques Beineix.

Anecdote

On assure que, de nuit et par temps clair, on peut, de son sommet, apercevoir l'éclat de son homologue de l'Île de Wight, de l'autre côté de la Manche [12].

Situation

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Bibliographie

Livres
  • Bernard Leblond, Naufrages sous Barfleur et phare de Gatteville, éd. Notre-Dame, Coutances, 1970.
  • Jocelyne Corbel, Les gardiens de phare - La vie au pied du phare de Gatteville, éd. Corlet Publications, 2016, 77 p.
  • Maryvonne Perrotte, Le Phare de Gatteville-Barfleur, éd. Isoète, 2018
Articles
  • Albert Desile, « Le phare de Gatteville», La Manche Libre, 28 février 1954
  • Stéphane William Gondouin, « Gatteville-le-Phare - Lueur dans l’Oceano nox », Patrimoine Normand, n° 116, décembre 2020

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 et 1,9 Le phare de Gatteville, Direction départementale de l'Équipement de la Manche, 1997.
  2. « Le phare de Gatteville est entré dans l’Histoire », La Manche Libre, 19 septembre 2009.
  3. Il dessinera par la suite le phare de la Hague.
  4. Ce record tient jusqu'en 1889, année de construction de la Tour Eiffel.
  5. Bibliothèque des phares.
  6. Alain-François Lesacher, Le Sentier des douaniers en Normandie, éd. Ouest-France, 2008, p. 49.
  7. Les fenêtres ont un très grand éveil et on peut pénétrer à l'intérieur
  8. Site officiel du phare de Gatteville (lire en ligne).
  9. « Notice n°PA50000065 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  10. « Elle veille sur le phare de Gatteville », La Presse de la Manche, 24 août 2012.
  11. 11,0 et 11,1 Jocelyne Corbel, « Les gardiens de phare - La vie au pied du phare de Gatteville », Corlet Publications, 2016, 77 p.
  12. Michel Hébert et Philippe Coligneaux, Cherbourg, coll. Mémoire en images, éd. Charles Corlet, 1996, p. 125.

Articles connexes

Liens externes