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'''Didier Anger''', {{date naissance|26|1|1939|Lengronne}}, est un homme politique de la [[Manche]], enseignant de profession, membre des Verts.
'''Didier Anger''', {{date naissance|26|1|1939|Lengronne}}, est un homme politique de la [[Manche]], enseignant de profession, membre des Verts.


Fils de militant syndical, Didier Anger étudie au [[lycée Émile-Littré]] d'Avranches de la sixième à la troisième, puis au [[Lycée Le Verrier]] de [[Saint-Lô]].  
==Biographie==
Fils de militant syndical, Didier Anger étudie au [[lycée Émile-Littré]] d'[[Avranches]] de la sixième à la troisième, puis au [[lycée Le Verrier]] de [[Saint-Lô]]. Il devient enseignant d'histoire-géographie et de dessin, adepte de la pédagogie Freinet, et adhère à la Fédération de l’éducation nationale (FEN).


Il entre à l'[[École normale d'instituteurs de la Manche]] à [[Saint-Lô]], où il initie [[Marcel Gauchet]] à la politique. Militant de l’École émancipée et adhérent de la Fédération de l’éducation nationale (FEN), il fait partie au sein de l'école d'un groupe anti-stalinien, qui s'oppose aux communistes nombreux. Il est proche de Pouvoir ouvrier, organisation marxiste antistaliniste dérivée de ''Socialisme ou barbarie'' de Castoriadis et de Claude Lefort, qui prône une « gestion ouvrière et démocratique » de l'économie<ref>François Dosse, ''La saga des intellectuels français : II. L’avenir en miettes (1968-1989)'', Gallimard, 2018.</ref>.
Il entre à l'[[École normale d'instituteurs de la Manche]] à [[Saint-Lô]], où il initie [[Marcel Gauchet]] à la politique. Militant de l'École émancipée et adhérent de la Fédération de l'éducation nationale (FEN), il fait partie au sein de l'école d'un groupe anti-stalinien, qui s'oppose aux nombreux communistes. Il est proche de ''Pouvoir ouvrier'', organisation marxiste antistaliniste dérivée de ''Socialisme ou barbarie'' de Castoriadis et de Claude Lefort, qui prône une « gestion ouvrière et démocratique » de l'économie <ref>François Dosse, ''La Saga des intellectuels français : II. L'avenir en miettes (1968-1989)'', Gallimard, 2018.</ref>.


Il devient enseignant d'histoire-géographie et de dessin, adepte de la pédagogie Freinet.
Il devient enseignant d'histoire-géographie et de dessin, adepte de la pédagogie Freinet.


Il est professeur d'enseignement général, d'abord à [[Carentan]] <ref name=LPM1>« Didier Anger, la locomotive écologique », ''La Presse de la Manche'', 14 mars 1986. </ref>. Il est muté en [[1970]] aux [[Les Pieux|Pieux]], à quelques kilomètres du site d'implantation du projet de [[centrale nucléaire de Flamanville]]. Il adhère au [[Comité contre la pollution atomique dans la Hague]] en [[1972]] <ref name=LPM1/> et devient rapidement l'un des plus actifs opposants à la « [[Nucléaire dans la Manche|nucléarisation]] » de la [[Hague]], s'opposant tant à l'extension de l'[[usine de retraitement de la Hague]] qu'à la construction de la [[centrale nucléaire de Flamanville]]. Il est à l'origine de la création, en [[1975]], du [[Comité de réflexion, d'information et de lutte anti-nucléaire|Comité régional d'information et de lutte antinucléaire de Basse-Normandie]] (Crilan).
Le [[2 mai]] [[1963]], il se marie avec Paulette Hérard, enseignante, qui lui donne deux enfants <ref>« Anger, Didier », ''Who's who in France'', éd. Jacques Lafitte, 1994. </ref>.
 
Il est professeur d'enseignement général à [[Carentan]] <ref name=LPM1>« Didier Anger, la locomotive écologique », ''La Presse de la Manche'', 14 mars 1986.</ref> en [[1960]]. Il est muté en [[1970]] aux [[Les Pieux|Pieux]], à quelques kilomètres du site d'implantation du projet de [[centrale nucléaire de Flamanville]]. Il y reste jusqu'en [[1989]], puis y revient en [[1992]]. Il adhère au [[Comité contre la pollution atomique dans la Hague]] en [[1972]] <ref name=LPM1/> et devient rapidement l'un des plus actifs opposants à la « [[Nucléaire dans la Manche|nucléarisation]] » de la [[Hague]], s'opposant tant à l'extension de l'[[usine de retraitement de la Hague]] qu'à la construction de la [[centrale nucléaire de Flamanville]]. Il est à l'origine de la création, en [[1975]], du [[Comité de réflexion, d'information et de lutte anti-nucléaire|Comité régional d'information et de lutte antinucléaire de Basse-Normandie]] (Crilan).
 
Membre fondateur des Verts, candidat à la candidature des écologistes pour la présidentielle de [[1981]], et tête de liste d'Europe Écologie aux [[Élections européennes dans la Manche|élections européennes]] de [[1984]] (il sera vice-président de la commission Énergie au Parlement européen), il s'impose comme le leader local de l'écologie. Candidat aux [[Élections législatives de 1978 dans la Manche|législatives de 1978]], obtenant le meilleur score du parti avec 12,7 %, il est élu [[Liste des conseillers régionaux de la Manche|conseiller régional de Basse-Normandie]] en mars [[1986]], il occupe ce poste jusqu'en [[2004]]. Son suppléant [[Charles Guilbert]] le remplace de [[1989]] à [[1992]] au Conseil régional.


Membre fondateur des Verts, candidat à la candidature des écologistes pour la présidentielle de [[1981]], et tête de liste d'Europe Écologie aux [[Élections européennes dans la Manche|élections européennes]] de [[1984]] (il sera vice-président de la commission Énergie au Parlement européen), il s'impose comme le leader local de l'écologie. Candidat aux [[Élections législatives de 1978 dans la Manche|législatives de 1978]], obtenant le meilleur score du parti avec 12,7 %, il est élu conseiller régional de Basse-Normandie en mars [[1986]], il occupe ce poste jusqu'en [[2004]].
À l'[[Élection présidentielle de 1988 dans la Manche|élection présidentielle de 1988]], il appelle au second tour à voter pour [[François Mitterrand et la Manche|François Mitterrand]] <ref name=LM1>« Les élus de la Manche se méfient du “supermarché socialiste” », ''Le Monde'', 18 novembre 1989. </ref>. Aux [[Élections législatives de 1988 dans la Manche|élections législatives]] qui suivent, il se présente comme candidat de la majorité présidentielle <ref name=LM1/>. Une « erreur tactique », selon l'écologiste [[Daniel Bosquet]], qui lui vaudra d'être « rétrogradé » en neuvième position aux [[Élections européennes de 1989 dans la Manche|élections européennes de 1989]] <ref name=LM1/>. Il obtient pourtant en [[1988]], 29,82% des voix dans la 4e circonscription de [[Valognes]] , au premier tour, le parti socialiste n'ayant pas mis de candidat face à lui.


Président du [[Comité de réflexion, d’information et de lutte anti-nucléaire|Crilan]] en [[1975]] et administrateur du Réseau « Sortir du nucléaire », il est membre des commissions d'information de l'usine de la Hague, de la centrale de Flamanville et de la [[DCNS]] (Direction des constructions navales).
Président du [[Crilan]] en [[1975]] et administrateur du Réseau « Sortir du nucléaire » entre [[2004]] et [[2009]] <ref> Sortir du nucléaire 72 [https://www.sdn72.org/2018/10/24/paulette-et-didier-anger-laureats-du-20e-prix-pour-un-avenir-libere-du-nucleaire/ (lire en ligne)].</ref>, il est membre des commissions d'information de l'usine de la Hague, de la centrale de Flamanville et de la [[DCNS]] (Direction des constructions navales). En avril [[2013]], il se rend au Japon à l'occasion d'un voyage organisé par la [[Commission locale d'information de la Manche]] <ref>Blog Médiapart [https://blogs.mediapart.fr/patrig-k/blog/300413/fukushima-didier-anger-de-retour-du-japon-vigilance (lire en ligne)].</ref>.


En avril [[2018]], il quitte la présidence du Crilan : « À 79 ans, dit-il, il était temps que je laisse cette responsabilité pour la pérennité de la lutte » <ref>Juliette Lemeunier, « Didier Anger, symbole de la lutte antinucléaire passe la main », ''francebleu.fr'', site internet, 26 avril 2018. </ref>.
En avril [[2018]], il quitte la présidence du [[Crilan]] : « À 79 ans, dit-il, il était temps que je laisse cette responsabilité pour la pérennité de la lutte » <ref>Juliette Lemeunier, « Didier Anger, symbole de la lutte antinucléaire passe la main », ''francebleu.fr'', site internet, 26 avril 2018.</ref>.


==Ouvrages==
== Ouvrages ==
* ''Chronique d'une lutte'', éd. Jean-Claude Simoen, 1978
* ''Chronique d'une lutte'', éd. Jean-Claude Simoen, 1978
* ''Silence, on contamine'', éd. compte d’auteur, 1987
* ''Nucléaire, la démocratie bafouée : la Hague au cœur du débat'', éd.Yves Michel, 2002


==Distinctions==
== Distinction ==
Le [[24 octobre]] 2018, il reçoit en Autriche, avec sa femme, le prix Lifetime Achievement de la fondation Nuclear-Future Free Award pour leur quarante de lutte antinucléaire <ref>Margot Hairon, « Didier Anger : “Je n'ai pas l'impression d'avoir été inutile” », ''Ouest-France'', site internet, 25 octobre 2018 [https://www.ouest-france.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin-50100/didier-anger-je-n-ai-pas-l-impression-d-avoir-ete-inutile-6036991 ''(lire en ligne)'']. </ref>.
Le [[24 octobre]] [[2018]], il reçoit en Autriche, avec sa femme, le prix Lifetime Achievement de la fondation Nuclear-Future Free Award pour leur quarante ans de lutte antinucléaire <ref>Margot Hairon, « Didier Anger : “Je n'ai pas l'impression d'avoir été inutile” », ''Ouest-France'', site internet, 25 octobre 2018 [https://www.ouest-france.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin-50100/didier-anger-je-n-ai-pas-l-impression-d-avoir-ete-inutile-6036991 ''(lire en ligne)''].</ref>.


==Notes et références==
{{Notes et références}}
<references />


{{DEFAULTSORT:Anger, Didier}}
{{CLEDETRI:Anger, Didier}}
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Conseiller régional de Basse-Normandie]]
[[Catégorie:Conseiller régional de Basse-Normandie]]
==Lien interne==
* [[:Catégorie:Didier Anger (image)|Galerie d'images]]

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Didier Anger (2008).

Didier Anger, né à Lengronne le 26 janvier 1939, est un homme politique de la Manche, enseignant de profession, membre des Verts.

Biographie

Fils de militant syndical, Didier Anger étudie au lycée Émile-Littré d'Avranches de la sixième à la troisième, puis au lycée Le Verrier de Saint-Lô. Il devient enseignant d'histoire-géographie et de dessin, adepte de la pédagogie Freinet, et adhère à la Fédération de l’éducation nationale (FEN).

Il entre à l'École normale d'instituteurs de la Manche à Saint-Lô, où il initie Marcel Gauchet à la politique. Militant de l'École émancipée et adhérent de la Fédération de l'éducation nationale (FEN), il fait partie au sein de l'école d'un groupe anti-stalinien, qui s'oppose aux nombreux communistes. Il est proche de Pouvoir ouvrier, organisation marxiste antistaliniste dérivée de Socialisme ou barbarie de Castoriadis et de Claude Lefort, qui prône une « gestion ouvrière et démocratique » de l'économie [1].

Il devient enseignant d'histoire-géographie et de dessin, adepte de la pédagogie Freinet.

Le 2 mai 1963, il se marie avec Paulette Hérard, enseignante, qui lui donne deux enfants [2].

Il est professeur d'enseignement général à Carentan [3] en 1960. Il est muté en 1970 aux Pieux, à quelques kilomètres du site d'implantation du projet de centrale nucléaire de Flamanville. Il y reste jusqu'en 1989, puis y revient en 1992. Il adhère au Comité contre la pollution atomique dans la Hague en 1972 [3] et devient rapidement l'un des plus actifs opposants à la « nucléarisation » de la Hague, s'opposant tant à l'extension de l'usine de retraitement de la Hague qu'à la construction de la centrale nucléaire de Flamanville. Il est à l'origine de la création, en 1975, du Comité régional d'information et de lutte antinucléaire de Basse-Normandie (Crilan).

Membre fondateur des Verts, candidat à la candidature des écologistes pour la présidentielle de 1981, et tête de liste d'Europe Écologie aux élections européennes de 1984 (il sera vice-président de la commission Énergie au Parlement européen), il s'impose comme le leader local de l'écologie. Candidat aux législatives de 1978, obtenant le meilleur score du parti avec 12,7 %, il est élu conseiller régional de Basse-Normandie en mars 1986, il occupe ce poste jusqu'en 2004. Son suppléant Charles Guilbert le remplace de 1989 à 1992 au Conseil régional.

À l'élection présidentielle de 1988, il appelle au second tour à voter pour François Mitterrand [4]. Aux élections législatives qui suivent, il se présente comme candidat de la majorité présidentielle [4]. Une « erreur tactique », selon l'écologiste Daniel Bosquet, qui lui vaudra d'être « rétrogradé » en neuvième position aux élections européennes de 1989 [4]. Il obtient pourtant en 1988, 29,82% des voix dans la 4e circonscription de Valognes , au premier tour, le parti socialiste n'ayant pas mis de candidat face à lui.

Président du Crilan en 1975 et administrateur du Réseau « Sortir du nucléaire » entre 2004 et 2009 [5], il est membre des commissions d'information de l'usine de la Hague, de la centrale de Flamanville et de la DCNS (Direction des constructions navales). En avril 2013, il se rend au Japon à l'occasion d'un voyage organisé par la Commission locale d'information de la Manche [6].

En avril 2018, il quitte la présidence du Crilan : « À 79 ans, dit-il, il était temps que je laisse cette responsabilité pour la pérennité de la lutte » [7].

Ouvrages

  • Chronique d'une lutte, éd. Jean-Claude Simoen, 1978
  • Silence, on contamine, éd. compte d’auteur, 1987
  • Nucléaire, la démocratie bafouée : la Hague au cœur du débat, éd.Yves Michel, 2002

Distinction

Le 24 octobre 2018, il reçoit en Autriche, avec sa femme, le prix Lifetime Achievement de la fondation Nuclear-Future Free Award pour leur quarante ans de lutte antinucléaire [8].

Notes et références

  1. François Dosse, La Saga des intellectuels français : II. L'avenir en miettes (1968-1989), Gallimard, 2018.
  2. « Anger, Didier », Who's who in France, éd. Jacques Lafitte, 1994.
  3. 3,0 et 3,1 « Didier Anger, la locomotive écologique », La Presse de la Manche, 14 mars 1986.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 « Les élus de la Manche se méfient du “supermarché socialiste” », Le Monde, 18 novembre 1989.
  5. Sortir du nucléaire 72 (lire en ligne).
  6. Blog Médiapart (lire en ligne).
  7. Juliette Lemeunier, « Didier Anger, symbole de la lutte antinucléaire passe la main », francebleu.fr, site internet, 26 avril 2018.
  8. Margot Hairon, « Didier Anger : “Je n'ai pas l'impression d'avoir été inutile” », Ouest-France, site internet, 25 octobre 2018 (lire en ligne).

Lien interne