Le Boués-Jaun
De Wikimanche
Le Boués-Jaun (désignant en patois normand l'ajonc d'Europe, Ulex européens) [1], est une revue illustrée de la Manche, créée en 1897 sous le nom de Bouais-Jan.
Elle fait suite à la création par François Énault et Louis Beuve de la société fraternelle du Bouais-Jan en mars 1896 à Paris. Elle se donne pour objectif d'« entretenir l'amour du pays au cœur des exilés » [2].
Histoire
Le Bouais-Jan paraît pour la première fois le 8 janvier 1897 [3]. Elle a pour directeurs-fondateurs Raoul Coppart et François Énault [3] Dans ses premières années d'existence, la revue est bimensuelle, paraissant le 8 et le 23 [3]. Sa publication s'arrête en 1906.
À l'initiative d'Edmond Morel, une deuxième série paraît de 1933 à 1939, sous le titre Le Bouais Jan, revue de la Société normande littéraire Alfred Rossel.
La revue paraît de nouveau, dans une troisième série, de juillet 1966 à juillet 1975, d'abord sous son titre original (21 numéros). Puis, à partir de janvier 1976, sous la dénomination Le Boués-Jaun, pour se conformer à l'orthographe normalisée mise au point, entre autres, par Fernand Lechanteur et l'abbé Lelégard [4].
Elle a longtemps eu pour gérant Jean Napoléon, par ailleurs président de la Société régionaliste normande Alfred Rossel.
Une quatrième série voit le jour dans les années 1980.
Rédacteurs
Sommaires
1re série
- 23 février 1897, n° 4 : Vûs moulins, vûs mounîs (Louis Beuve)...
- 1898, n° 11 : Le franciot et le patois normand de contrebande (Louis Beuve)...
- 23 octobre 1898, n° 20 : Pour Félix Buhot (Léon-L. Denis), Veillée de la Toussaint (Pitron), Marie Ravenel et son œuvre (Milaunet), Hauteville-la-Guichard (Melchior de Voguë), À Millet (Auguste Jeanne), Un classement de chevaux dans la Hague (Georges Tis), Un petit bavoux (Jacques Gliavir'), Les batteries de s'rasin (Mondet-Tenclin)...
- 23 janvier 1899, n° 2 : Granville (Léon-L. Denis), Le Docteur Blanchet (Pitron), Fleur de lin (Alexandre Adam), Hymne à la Normandie (Louis Beuve), Au gui l'an neuf (V. Savary), Le surnaturel et le merveilleux api pays du Bouais-Jan...
- Mars 1903, n° 5 et 6 : La butte des sieurs à Varenguebec (Émile Énault)...
...
2e série
- Septembre 1936 : La société Alfred Rossel vue par les Bouais-Jan - La société Alfred Rossel à la VIe foire-expo de Cherbourg - Spectacles locaux - À propos du Lait de Mai à la Chaumière normande - Nos deuils...
- Décembre 1936 : Le château de Tocqueville - Poème (Charles Birette) - Petites histoires en patois - Une figure normande : François Énault - La société Alfred Rossel à la VIe foire-expo de Cherbourg - Historique de l'association - Le Moulin de dessous - Le Retour - Fêtes du centenaire à la Caisse d'épargne à Valognes.
...
3e série
- Octobre 1968, n° 7 : L'écriture du patois, une querelle sans fondement (Fernand Lechanteur)...
- Septembre 1970, n° 11 : Pour un musée (Jean Napoléon), Un artiste de chez nous, Lucien Goubert (Pierre Leberruyer), Les “aguinettes” (suite) (Jacques Henry), Un conte : les Rogations (Augustin Le Maresquier), L'Angélus (J. Matelot), L'histouère de lus pays (suite) (André-J. Desnouettes)
- Janvier 1976, n° 22 : La vie dans la Hague au siècle dernier - Humour normand - La vie de la société...
- Février 1982 : Le coq de la Trinité de Cherbourg sous la Terreur - Autrefois dans nos campagnes...
- Juin 1982, n° 33 : L'entrée de François Ier à Cherbourg - Les goublins - Dot et trousseau...
- Octobre 1982, n° 39 : Défense et promotion des langues d'oil - Équeurdreville au début du siècle...
Bibliographie
- Gustave Mouty, « L'acte de baptême du bulletin de la Société normande Alfred-Rossel “Le Bouais-Jan” », Le Bouais-Jan, nouv. série, n° 1, juillet 1966, p. 5
Notes et références
- ↑ Ce mot est une simple variante morphologique de jan « ajonc », ici précédé de bouais, prononciation ancienne et encore régionale du français bois. Le mot jan est attesté dans la Manche sous diverses variantes phonétiques : [ʒɛ̃] dans le Cotentin, [ʒɑ̃] de Portbail à Avranches, [ʒɛ̃ɔ̃] dans le Val de Saire, etc. Il est d'origine débattue et incertaine, mais aujourd'hui rattaché par plusieurs spécialistes à un radical pré-latin °gabo- « ajonc », duquel procéderait également le mot ajonc lui-même. Une autre hypothèse, invoquant un étymon gaulois °jauga « ajonc épineux », pose davantage de problèmes phonétiques, et paraît aujourd'hui moins probable.
- ↑ Selon une note dans La Normandie traditionnelle, de Fernand Lechanteur, tome 1, éd. Ocep, p. 175.
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 Gaston Lavalley, Bibliographie des journaux normands, Louis Jouan éditeur, Caen, 1910.
- ↑ Cette orthographe, qui est loin de faire l'unanimité (particulièrement chez les linguistes) tend à masquer la variété linguistique locale au profit d'une vision unitaire des parlers normands.