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'''Joseph Bocher''', né en 1898 à Ploubazlanec (Côtes-d'Armor), décédé en 1973, est un homme politique, officier mécanicien de la Marine marchande.
[[Fichier:Bocher-joseph1.jpg|thumb|right|Joseph Bocher.]]
'''Joseph''' Marie '''Bocher''', né à Ploubazlanec (Côtes-du-Nord) {{date naissance|7|1|1898}} <ref name=insee>« Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 1973.</ref> et {{date décès|29|11|1973|Équeurdreville-Hainneville}} <ref> « Acte de décès n° 99 - État-civil d'Équeurdreville - Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 1973.</ref>, est un officier de la marine marchande, syndicaliste, résistant et homme politique de la [[Manche]].


Il a été maire d'[[Équeurdreville-Hainneville]], conseiller général d'Octeville (1945-1973) et sénateur (1946-1948).
== Biographie ==
Officier mécanicien de la Marine marchande, il est élu conseiller municipal d'[[Équeurdreville]] en [[1925]], puis devient maire adjoint de la commune en [[1932]], aux côtés d'[[Hippolyte Mars]]. Syndiqué, il devient également secrétaire du Syndicat des officiers de la marine marchande en [[1934]], puis secrétaire adjoint de la Fédération nationale des officiers mécaniciens, et secrétaire général de l'Union des syndicats CGT de la Manche à la veille de la guerre, en [[1939]].


Selon le Maitron : «  Le [[23 novembre]] [[1938]], dans une réunion publique à [[Tourlaville]], il se déclara partisan des accords de Munich, bien qu’ils ne soient pas à son avis « très reluisants » pour la France. Mais « la paix a été sauvée, dit-il, et cela est l’essentiel » et il reprocha à Daladier de ne pas avoir poursuivi « sans désemparer l’œuvre commencée à Munich en étendant les négociations à un cadre beaucoup plus large » et il n’excluait pas la possibilité de donner des colonies à l’Allemagne comme compensations en échange du désarmement et de la paix » <ref>Bocher Joseph, ''Le Maitron'', site internet, 20 octobre 2008 [https://maitron.fr/spip.php?article16984 ''(lire en ligne)''].</ref>.


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Les Allemands occupent le département de la Manche en juin [[1940]], et rapidement, Joseph Bocher s'engage dans la [[Résistance dans la Manche|Résistance]]. En décembre [[1940]], par l'intermédiaire d'un responsable de la CGT (Neumeyer), Joseph Bocher est mis en contact avec Henri Ribière de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ration-Nord Libération-Nord], qui lui rend visite début [[1941]] à Équeurdreville pour former un réseau de résistance s'appuyant sur les militants syndicaux et socialistes.
[[Catégorie:Personnalité politique de la Manche]]
 
Joseph Bocher et [[Jean Goubert]] (instituteur, conseiller général socialiste) constatent leur identité de vue pour agir en commun contre l'ennemi.
 
Le [[19 mars]] 1941, il est nommé par arrêté préfectoral, sous le gouvernement de Vichy, membre du conseil municipal d'Équeurdreville, ainsi que Raymond Le Corre <ref> ''[[Cherbourg-Éclair]]'', Équeurdreville, « Le nouveau conseil municipal », 21 mars 1941, page 3.</ref>.
 
À la mi-[[1941]], la commission administrative de la CGT clandestine dans la Manche est reconstituée, avec notamment Bernard Poisson, Berthe Gouemy, Thoumine, Maxime Lelièvre, Lefresne et Gaston Lostoriat. Les réunions se tiennent chez Jean Renouf, rue Victor-Hugo, à Équeurdreville.
 
À partir d'octobre [[1941]], les paquets du journal clandestin ''Libération'' arrivent à la poste de [[Cherbourg]] et sont répartis par Lostoriat à l'[[arsenal de Cherbourg]] et à la SNCF.
 
Fin [[1941]], [[René Schmitt]] rentre de captivité et retrouve Joseph Bocher.
 
Le [[14 juillet]] [[1942]] prend naissance dans la Manche le mouvement Libération Nord lors de la réunion constitutive, tenue au domicile du père de René Schmitt (nom de résistance "Lavenir"), rue Lelaidier à Cherbourg. Y participent notamment [[Raymond Le Corre]] ("Pépita")  <ref>Selon [[Dominique Gros]], Raymond Le Corre est arrêté le 1er mars 1944 dans le bureau de l'adjoint Joseph Bocher, à la mairie d'Equeurdreville.</ref> et Joseph Bocher ("Antoine"). Joseph Bocher est chargé de l'organisation syndicale clandestine.
 
En [[1943]], le Comité départemental de Libération (CDL) est constitué et Joseph Bocher y représente Libération Nord, avec Berthe Gouemy.
 
Replié aux [[Les Moitiers-d'Allonne|Moitiers-d'Allone]], suite à l'évacuation des civils de l'agglomération, Bocher est chargé à la mi-[[1943]] de constituer un groupe « Action ». Le groupe s'installe dans la région de [[Sortosville-en-Beaumont]]. Ce groupe est informé dès le 3 juin de l'imminence du débarquement par le message « Le coq chantera trois fois ». Le [[5 juin]] à 17 h, le message « Les carottes sont cuites » prévient de se préparer à l'action, puis dans la soirée d'autres messages déclenchent des actions de sabotage. Il est le premier à prendre contact avec les Forces navales françaises libres quand Thierry d'Argenlieu atteint enfin Cherbourg <ref name=LPM1>''La Presse de la Manche'', 30 novembre 1973. </ref>.
 
Après la libération totale du département le [[15 août]] [[1944]], le CDL, dont Joseph Bocher est président, participe aux tâches d'administration du département sinistré.
 
Joseph Bocher retrouve ses fonctions d'adjoint au maire après l'élection municipale du [[29 avril]] [[1945]]. Il est élu [[Conseil général|conseiller général]] le [[23 septembre]] 1945.
 
Battu à l'élection législative de novembre [[1946]], il est élu « conseiller de la République de la Manche » ([[Liste des sénateurs de la Manche|sénateur]]) le [[8 décembre]] [[1946]] (SFIO), jusqu'au [[7 novembre]] 1948, siégeant au groupe socialiste. Membre des commissions de la marine et des pêches, et des moyens de communication, il participe aux questions budgetaires. Il est rapporteur de sa proposition de résolution concernant la réforme des postes et téléphones. En [[1948]], il siège également à la commission chargée des marins de commerce et est rapporteur pour l'organisation de la marine marchande, pour l'amélioration de la situation des marins pensionnés, pour la réforme du cadre des agents des télécommunications.
 
En [[1948]], il participe à la création de la CGT-Force Ouvrière, issue d'une scission de la CGT.
 
Candidat à sa réélection le [[7 novembre]] 1948, il est défait, de même que lors de l'élection partielle du [[21 décembre]] [[1952]] et aux élections du [[19 juin]] [[1955]]. Désigné par ses anciens collègues du Conseil de la République le [[9 mars]] 1950 pour représenter le Vietnam à l'Assemblée de l'Union française, il est reconduit le [[10 juillet]] 1952, jusqu'en [[1958]].
 
Élu maire d'[[Équeurdreville-Hainneville]] en [[1959]], il conserve cette fonction, ainsi que son mandat de [[canton d'Octeville|conseiller général d'Octeville]] jusqu'à sa mort, en [[1973]]. Comme maire d'Équeurdreville, il mène avec René Lecanu, maire de [[Hainneville]] de [[1936]] à [[1964]], la fusion des deux communes, effective le [[1er janvier|1{{er}} janvier]] [[1965]]. On lui doit la construction de plusieurs écoles et de plusieurs lotissements, notamment au Tôt, à Capel et à La Sèche Mare.
 
Il préside l'[[UST Équeurdreville]].
 
== Distinctions ==
En février [[1950]], il est nommé chevalier de la Légion d'honneur <ref>« La Légion d'honneur à M. Joseph Bocher », ''Ouest-France'', 10 février 1950. </ref>. Il est promu officier le [[11 mai]] [[1959]] <ref name=LPM1/>. Le [[27 octobre]] [[1968]], il reçoit la médaille d'or départementale et communale. [[Pierre Lambertin]], préfet de la Manche, loue à cette occasion « la profondeur de [ses] convictions, [sa] recherche de la justice, [sa] force de caractère » <ref name=LPM1/>.
 
Il est titulaire de la croix du combattant volontaires des guerre 1914-18 et 1939-45, de la médaille de la Résistance, de la croix du Mérite maritime et de la médaille d'or de l'Éducation physique <ref name=LPM1/>.
 
== Hommages ==
Un [[stade Joseph-Bocher (Équeurdreville-Hainneville)|stade]] porte son nom à Équeurdreville-Hainneville.
 
{{Notes et références}}
 
== Sources ==
* [http://beaucoudray.free.fr Beaucoudray.free.fr]
* Joly, ''Dictionnaire des parlementaires français''
 
==Liens internes==
* [[:Catégorie:Joseph Bocher (image)|Galerie d'images]]
* [[Bocher]]
 
{{CLEDETRI:Bocher, Joseph}}
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Conseiller général de la Manche]]
[[Catégorie:Conseiller général de la Manche]]
[[Catégorie:Décès à 75 ans]]
[[Catégorie:FC Équeurdreville-Hainneville]]
[[Catégorie:Maire d'Équeurdreville-Hainneville]]
[[Catégorie:Titulaire de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Résistant de la Manche]]
[[Catégorie:Sénateur de la Manche]]
[[Catégorie:Sénateur de la Manche]]
[[Catégorie:Maire de la Manche]]
[[Catégorie:Syndicaliste de la Manche]]

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Joseph Bocher.

Joseph Marie Bocher, né à Ploubazlanec (Côtes-du-Nord) le 7 janvier 1898 [1] et mort à Équeurdreville-Hainneville le 29 novembre 1973 [2], est un officier de la marine marchande, syndicaliste, résistant et homme politique de la Manche.

Biographie

Officier mécanicien de la Marine marchande, il est élu conseiller municipal d'Équeurdreville en 1925, puis devient maire adjoint de la commune en 1932, aux côtés d'Hippolyte Mars. Syndiqué, il devient également secrétaire du Syndicat des officiers de la marine marchande en 1934, puis secrétaire adjoint de la Fédération nationale des officiers mécaniciens, et secrétaire général de l'Union des syndicats CGT de la Manche à la veille de la guerre, en 1939.

Selon le Maitron : «  Le 23 novembre 1938, dans une réunion publique à Tourlaville, il se déclara partisan des accords de Munich, bien qu’ils ne soient pas à son avis « très reluisants » pour la France. Mais « la paix a été sauvée, dit-il, et cela est l’essentiel » et il reprocha à Daladier de ne pas avoir poursuivi « sans désemparer l’œuvre commencée à Munich en étendant les négociations à un cadre beaucoup plus large » et il n’excluait pas la possibilité de donner des colonies à l’Allemagne comme compensations en échange du désarmement et de la paix » [3].

Les Allemands occupent le département de la Manche en juin 1940, et rapidement, Joseph Bocher s'engage dans la Résistance. En décembre 1940, par l'intermédiaire d'un responsable de la CGT (Neumeyer), Joseph Bocher est mis en contact avec Henri Ribière de Libération-Nord, qui lui rend visite début 1941 à Équeurdreville pour former un réseau de résistance s'appuyant sur les militants syndicaux et socialistes.

Joseph Bocher et Jean Goubert (instituteur, conseiller général socialiste) constatent leur identité de vue pour agir en commun contre l'ennemi.

Le 19 mars 1941, il est nommé par arrêté préfectoral, sous le gouvernement de Vichy, membre du conseil municipal d'Équeurdreville, ainsi que Raymond Le Corre [4].

À la mi-1941, la commission administrative de la CGT clandestine dans la Manche est reconstituée, avec notamment Bernard Poisson, Berthe Gouemy, Thoumine, Maxime Lelièvre, Lefresne et Gaston Lostoriat. Les réunions se tiennent chez Jean Renouf, rue Victor-Hugo, à Équeurdreville.

À partir d'octobre 1941, les paquets du journal clandestin Libération arrivent à la poste de Cherbourg et sont répartis par Lostoriat à l'arsenal de Cherbourg et à la SNCF.

Fin 1941, René Schmitt rentre de captivité et retrouve Joseph Bocher.

Le 14 juillet 1942 prend naissance dans la Manche le mouvement Libération Nord lors de la réunion constitutive, tenue au domicile du père de René Schmitt (nom de résistance "Lavenir"), rue Lelaidier à Cherbourg. Y participent notamment Raymond Le Corre ("Pépita") [5] et Joseph Bocher ("Antoine"). Joseph Bocher est chargé de l'organisation syndicale clandestine.

En 1943, le Comité départemental de Libération (CDL) est constitué et Joseph Bocher y représente Libération Nord, avec Berthe Gouemy.

Replié aux Moitiers-d'Allone, suite à l'évacuation des civils de l'agglomération, Bocher est chargé à la mi-1943 de constituer un groupe « Action ». Le groupe s'installe dans la région de Sortosville-en-Beaumont. Ce groupe est informé dès le 3 juin de l'imminence du débarquement par le message « Le coq chantera trois fois ». Le 5 juin à 17 h, le message « Les carottes sont cuites » prévient de se préparer à l'action, puis dans la soirée d'autres messages déclenchent des actions de sabotage. Il est le premier à prendre contact avec les Forces navales françaises libres quand Thierry d'Argenlieu atteint enfin Cherbourg [6].

Après la libération totale du département le 15 août 1944, le CDL, dont Joseph Bocher est président, participe aux tâches d'administration du département sinistré.

Joseph Bocher retrouve ses fonctions d'adjoint au maire après l'élection municipale du 29 avril 1945. Il est élu conseiller général le 23 septembre 1945.

Battu à l'élection législative de novembre 1946, il est élu « conseiller de la République de la Manche » (sénateur) le 8 décembre 1946 (SFIO), jusqu'au 7 novembre 1948, siégeant au groupe socialiste. Membre des commissions de la marine et des pêches, et des moyens de communication, il participe aux questions budgetaires. Il est rapporteur de sa proposition de résolution concernant la réforme des postes et téléphones. En 1948, il siège également à la commission chargée des marins de commerce et est rapporteur pour l'organisation de la marine marchande, pour l'amélioration de la situation des marins pensionnés, pour la réforme du cadre des agents des télécommunications.

En 1948, il participe à la création de la CGT-Force Ouvrière, issue d'une scission de la CGT.

Candidat à sa réélection le 7 novembre 1948, il est défait, de même que lors de l'élection partielle du 21 décembre 1952 et aux élections du 19 juin 1955. Désigné par ses anciens collègues du Conseil de la République le 9 mars 1950 pour représenter le Vietnam à l'Assemblée de l'Union française, il est reconduit le 10 juillet 1952, jusqu'en 1958.

Élu maire d'Équeurdreville-Hainneville en 1959, il conserve cette fonction, ainsi que son mandat de conseiller général d'Octeville jusqu'à sa mort, en 1973. Comme maire d'Équeurdreville, il mène avec René Lecanu, maire de Hainneville de 1936 à 1964, la fusion des deux communes, effective le 1er janvier 1965. On lui doit la construction de plusieurs écoles et de plusieurs lotissements, notamment au Tôt, à Capel et à La Sèche Mare.

Il préside l'UST Équeurdreville.

Distinctions

En février 1950, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur [7]. Il est promu officier le 11 mai 1959 [6]. Le 27 octobre 1968, il reçoit la médaille d'or départementale et communale. Pierre Lambertin, préfet de la Manche, loue à cette occasion « la profondeur de [ses] convictions, [sa] recherche de la justice, [sa] force de caractère » [6].

Il est titulaire de la croix du combattant volontaires des guerre 1914-18 et 1939-45, de la médaille de la Résistance, de la croix du Mérite maritime et de la médaille d'or de l'Éducation physique [6].

Hommages

Un stade porte son nom à Équeurdreville-Hainneville.

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1973.
  2. « Acte de décès n° 99 - État-civil d'Équeurdreville - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1973.
  3. Bocher Joseph, Le Maitron, site internet, 20 octobre 2008 (lire en ligne).
  4. Cherbourg-Éclair, Équeurdreville, « Le nouveau conseil municipal », 21 mars 1941, page 3.
  5. Selon Dominique Gros, Raymond Le Corre est arrêté le 1er mars 1944 dans le bureau de l'adjoint Joseph Bocher, à la mairie d'Equeurdreville.
  6. 6,0 6,1 6,2 et 6,3 La Presse de la Manche, 30 novembre 1973.
  7. « La Légion d'honneur à M. Joseph Bocher », Ouest-France, 10 février 1950.

Sources

Liens internes