Actions

Jean-Pierre Godefroy

De Wikimanche

Jean-Pierre Godefroy.

Jean-Pierre Godefroy, né à Indret, aujourd'hui Indre (Loire-Atlantique) le 23 septembre 1944, est un homme politique de la Manche.

Il est maire socialiste de Cherbourg de 1980 à 2000, puis de Cherbourg-Octeville de 2000 à 2001, et sénateur PS de la Manche de 2001 à 2017.

Biographie

Il est le fils de Pierre Godefroy, ingénieur, et de Gilberte Lecampion [1].

Né en Loire-Atlantique, au hasard d'une affectation de son père ingénieur à la DCAN (Direction des constructions et armes navales), Jean-Pierre Godefroy arrive à Cherbourg à l'âge de deux mois, au gré d'une autre affectation de son père [2].

Apprenti de l'arsenal, il devient ouvrier chaudronnier, puis technicien au Centre d'essais des plastiques (CETEC). En 1965, il se syndique à la CGT, à laquelle il reste fidèle pendant toute sa carrière à l'arsenal et au sein de laquelle il prend quelques responsabilités. Il participe activement aux événements de Mai 1968. Il suit la vie culturelle locale et y participe même originalement en réalisant, avec le photographe cherbourgeois Michel Lambert, un court-métrage de 20 mn intitulé Exérèse, qui ne connaît aucune carrière publique.

Le 8 juin 1967, il se marie avec Danièle Reffuveille, qui lui donne deux enfants [1].

Jean-Pierre Godefroy entame sa carrière politique au Parti communiste en 1968, « pendant un an et demi » [3]. Dès 1970, il rallie le CERES de Jean-Pierre Chevènement, puis le Parti socialiste en 1974, à l'occasion de l'élection présidentielle [2].

En 2016.

En 1977, il est élu conseiller municipal à Cherbourg sur la liste emmenée par Louis Darinot (PS). Il devient son troisième adjoint. Il préside l'office HLM et est vice-président de la Communauté urbaine de Cherbourg lorsqu'il est élu maire de la ville le 23 septembre 1980, le jour de 36 ans [2], après la démission de Louis Darinot. Il restera à ce poste vingt-et-un ans, la plus longue mandature ininterrompue pour un maire cherbourgeois.

Ses débuts sont prometteurs. « En moins de deux ans, le nouveau maire a réussi à se dessiner une assez bonne image d'administrateur, en prenant à bras-le-corps les dossiers en souffrance, et de politicien habile en se montrant avare de déclarations définitives. » [4]. Ouest-France loue « une puissance de travail phénoménale » qui en fait « une bête de dossiers » [5]. Durant ces deux décennies, il modernise la ville. Il revendique la création du quartier de la Brèche du Bois, le comblement du canal de retenue, la réhabilitation du quartier central, les passages souterrains près de la gare, la plage verte, l’éclairage des quais, la scène nationale, le fleurissement, le classement de l’escalier de l’ancienne gare maritime que la Chambre de commerce voulait détruire, la construction du nouvel hôpital Pasteur[6].

Élu conseiller général de Cherbourg-Sud-Est en 1982, après le retrait de Jean Levalois, il s'oppose à la décision du gouvernement socialiste d'autoriser Caen, dont le député est le ministre des PTT Louis Mexandeau, à construire une passerelle transmanche à Ouistreham qui entrera en concurrence avec les liaisons entre Cherbourg et la Grande-Bretagne. Le parti socialiste perd alors ce siège en 1985 au profit de l'UDF-PR représenté par Jack Breton [7].

Le 4 novembre 1989, il favorise la célébration du Centenaire de La Presse de la Manche (1989), journal cherbourgeois, « en prêtant des locaux et des matériels mis à disposition par le personnel communal » [8].

Le 25 juin 1994, il prononce avenue Delaville, en présence du préfet Gilles Kilian, un discours lors du dévoilement d'une plaque en mémoire du sous-préfet Lionel Audigier [9]. Le 27 juin 1994, il invite à l'Hôtel de Ville, en présence de personnalités israëliennes, à la remise de la médaille des Justes décernée par le Mémorial Yad Vashem, à Maxime Leluan, à titre posthume.

Il milite, en vain, également pour la création d'un « Grand Cherbourg », qui aurait fusionné les cinq communes de la Communauté urbaine [6]. Seuls les habitants d'Octeville accepteront l'union en 2000, à la suite d'un référendum local. Mais la fusion générale de 2006 en une commune nouvelle lui donnera raison. Devenu maire de la nouvelle entité Cherbourg-Octeville, il garde ce poste seulement jusqu'en 2001, cédant la place à Bernard Cazeneuve, ancien maire PS d'Octeville (PS) et député de Cherbourg (1995-2002). Jean-Pierre Godefroy devient sénateur de la Manche peu après, le 23 septembre 2001. Il est réélu en 2011. Il ne se représente pas en 2017.

En 2004, contre toute attente, il ne se présente pas comme tête de liste bas-normande de la gauche aux élections régionales pour protester contre le refus socialiste de constituer une liste d'union de la gauche [6]. Il laisse ainsi la place à Philippe Duron, qui, en gagnant, fera passer la région à gauche pour la première fois de son histoire.

Pleinement conscient de certains enjeux géo-politiques, Jean-Pierre Godefroy est aussi depuis longtemps attaché à l'idée et à la nécessité de la réunification administrative de la Normandie.

Mandats

  • Sénateur de la Manche 2001-2017
  • Vice-président de la commission des affaires sociales et secrétaire de l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé
  • Maire de Cherbourg 1980-2000
  • Maire de Cherbourg-Octeville 2000-2001
  • Vice-président de la Communauté urbaine de Cherbourg
  • Vice-président de Conseil régional de Basse-Normandie
  • Conseiller général de la Manche 1982-1985
  • Conseiller régional de Basse-Normandie 2004-2015

Distinctions

  • Chevalier de l'Ordre national du mérite
  • Médaille d'argent de la Jeunesse et des sports

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « Godefroy, Jean-Pierre », Who's who in France, éd. Jacques Lafitte, 1994.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Michel Toussaint, « Premier magistrat le jour de ses 36 ans », Ouest-France, 24 septembre 1980.
  3. Roger Cans, « À Cherbourg, le front du refus », Le Monde, 11 mars 1983.
  4. Michel Dumont, Le Quotidien de Paris, 17 novembre 1982.
  5. « Il était au turf dès lundi matin », Ouest-France, 15 mars 1983.
  6. 6,0 6,1 et 6,2 Jean Lavalley, « Jean-Pierre Godefroy, l'ouvrier devenu sénateur », La Presse de la Manche, 19 septembre 2017.
  7. « Manche : en désaccord avec son parti, le maire socialiste de Cherbourg ne se représente pas », Le Monde, 6 mars 1985.
  8. La Presse de la Manche, 4 novembre 1989.
  9. La Presse de la Manche, 26 juin 1994

Liens internes

Lien externe