Chérencé représente le toponyme gallo-romain °CARENTIACU, formé avec le suffixe gallo-roman-(I)ACU ajouté à un nom de personne. Le premier élément est l'anthroponyme (nom de personne) gallo-romain d'origine gauloise °Carentius, variante de Carantius[38], d'où le sens global de « (domaine rural) de °Carentius » [39]. L'évolution Char- > Cher- est imputable à l'action fermante de [r] en syllabe initiale au Moyen Âge. Enfin, on notera vers 1700 la graphie Cherenche le Rousel qui, si elle ne représente pas une simple cacographie, pourrait-être l'indice d'un traitement normano-picard de [t] + [j] quelques kilomètres au sud de la ligne Joret. Cependant, cette forme est unique, et doit être considérée avec prudence.
Ce type toponymique se rencontre ailleurs en France sous les formes Carency (Pas-de-Calais), Chérancé (Mayenne, Sarthe), Charencey (Côte-d'Or, Orne), Charency (Moselle, Meurthe-et-Moselle), Charensat (Puy-de-Dôme), etc. Dans la Manche, il est également représenté par Chérencé-le-Héron.
L'ajout du déterminant -le-Roussel est attesté dès le 14e siècle. Il a été rendu assez tôt nécessaire par la proximité (environ 17 km) d'un autre Chérencé, devenu à la même époque Chérencé-le-Héron. Il représente le nom de famille Roussel, relativement fréquent dans la Manche, qui dut être celui d'un ancien seigneur. Il s'agit initialement d'un sobriquet médiéval évoquant une particularité physique, issu de l’ancien français rossel « roux, roussâtre », d’après la couleur des cheveux.
Géographie
Histoire
Démographie
Évolution démographique depuis 1793 (Sources : Cassini [40] et INSEE [41])
Tél./Fax : 02 33 59 84 16 Courriel :Contacter la mairie Site internet :Pas de site officiel Commentaire : Source : Annuaire Service-Public (28 mai 2012)
Mardi
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Mercredi
9 h 30 - 12 h
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Jeudi
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Vendredi
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Samedi
10 h - 12 h
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Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
Moulin à papier (disparu) : en 1828, 21 papeteries produisent environ 44 000 rames [42]. En 1838, on n'en compte plus que 12 qui produisent 25 000 rames [42].
Les Grands Champs : pommes de terre, courges, châtaignes, merguez, agneau et œufs
Notes et références
↑Léopold Delisle, Le cartulaire normand de Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe le Hardi, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XVI (2e série, 6e vol.), Paris, 1852, p. 66a, § 412.
↑ 2,0 et 2,1François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 102.
↑Comptes du Diocèse d’Avranches, dressés en 1369/1370 et 1371/1372, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 145B.
↑Ajout de le Roussel dans l'interligne, sans doute au 18e siècle.
↑Pouillé du Diocèse d’Avranches, 1412, in Auguste Longnon, op. cit., p. 157A.
↑Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
↑N. Sanson et P. Mariette cartographes, R. Cordier graveur, Duche et Gouvernement de Normandie, Paris, 1661.
↑Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
↑G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
↑Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BNF, IFN-7710251].
↑Gerard Valk, Normannia Ducatus, tum Superior ad Ortum, tum Inferior ad Occasum, Praefectura Generalis […] Anglici Caesarea sive Jarsey…, Amsterdam, ~1700.
↑Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
↑Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
↑Guillaume de l’Isle, Carte des Provinces du Maine et du Perche, Paris, 1719.
↑Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
↑G. Mariette de la Pagerie, Carte topographique de la Normandie; feuille 3 : Fougères, Vire et Avranches, 1720 [BNF, fonds Cartes et Plans, cote Ge DD 2987 (1009, III) B].
↑Bernard Jaillot, Carte topographique du diocèse de Bayeux, Paris, 1736 [BNF, collection d’Anville, cote 00260 B].
↑Guillaume de l’Isle, Premier Geographe du Roy de l'Academie Royale des Sciences, Carte des Provinces du Maine et du Perche dans la quelle se trouve comprise la Partie Septentrionale de la Generalite de Tours, Amsterdam, Chez Jean Covens et Corneille Mortier, Geographes, 1742 [BNF].
↑G. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
↑P. Santini, Gouvernement de Normandie avec celui du Maine et Perche, Remondini, Venise, 1777.
↑Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris, 1801-1870.
↑Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. I (A-CNO), an XIII (1804), p. 686c.
↑Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 421.
↑Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Mortain, p. 148.
↑V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
↑Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
↑Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 370.
↑Carte de la Manche, in Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1889.
↑Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
↑Carte du département de la Manche, L’Illustration économique et financière, 28 août 1926.
↑Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
↑Nom attesté plusieurs fois au CIL (Corpus Inscriptionum Latinorum) III et IX. Carantius est un dérivé en -ius du nom de personne gallo-romain Carantus, latinisation du gaulois Carantos. Ce nom représente une formation participiale en -ant- sur le radical car- «aimer» (cf. breton karout, karet, cornique care, gallois caru, caraf « aimer », ancien irlandais caraim « j’aime »). Il signifie littéralement « qui aime, aimant », d’où « ami » et aussi « parent » (cf. gallois ceraint, pluriel de car « parent, ami », cornique kerens, pluriel de car « ami », breton kerent, pluriel de kar « parent »). Le radical celtique că-ro- se rattache, quoique de manière mal définie, à la racine indo-européenne °kā- «aimer, désirer», à l’origine du latin carus « cher, aimé » aussi bien que de l’anglais whore « putain » et du sanskrit kāmaḥ « amour, désir » (d'où le nom du Kama-sutra).
↑Cf. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 54b. François de Beaurepaire (op. cit., loc. cit.) et Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, p. 208, § 3284, posent °Carantiacum dérivé de Carantius, qui explique moins bien les formes en -enc- (et non -anc-) de ce toponyme.