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Philippe Bas

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Philippe Bas

Philippe Bas, né à Paris le 20 juillet 1958, est un homme politique de la Manche, conseiller d'État.

Il est conseiller municipal de Saint-Pois [1], conseiller général du canton de Saint-Pois et sénateur de la Manche.

Biographie

Né dans une famille de trois enfants d'un père cadre d'entreprise puis professeur de gestion et d'une mère orthophoniste, il grandit dans les Vosges, en Touraine, en Belgique et aux États-Unis.

Il suit ses études à l'Institut d'études politiques de Paris, puis à l'École nationale d'administration (ENA), dont il sort troisième en 1984 [2]. « Je suis rentré dans l'Administration plus par idéal républicain que pour gagner ma vie. Je n'ai pas été déçu » [2]. Il fait ses gammes au Conseil d'État, puis il travaille comme conseiller technique auprès de Jean-Pierre Soisson, alors ministre du Travail [2] en 1988-1989. Décidé à vivre une nouvelle expérience, Philippe Bas devient conseiller juridique d'Abdou Diouf, président du Sénégal, entre 1989 et 1992 . Il est profondément marqué par cette expérience : « Il ne se passe pas une journée sans que je pense au président Diouf », confie-t-il encore quatre ans après [2]. Il est ensuite conseiller technique puis directeur de cabinet adjoint auprès de Simone Veil, ministre des Affaires sociales [2]. « Une grande dame », dit-il sobrement [2]. Puis, il devient directeur de cabinet de Jacques Barrot, ministre du Travail (1995-1997). Dans les ministères, Philippe Bas cultive humilité et abnégation et remplit une tâche « immense, diverse et exaltante », dans laquelle il apprécie tout particulièrement « la collégialité de la réflexion qui précède toute décision » [2]. L'expérience, ajoute-t-il, m'a appris qu'une très bonne décision peut rater. » [2] À ses yeux, en effet, rien ne remplace la confrontation des idées et l'expérience du terrain [2].

Conseiller de Jacques Chirac à l'Élysée, il devient secrétaire général de la présidence de la République (2002-2004). Jacques Chirac écrit dans ses mémoires :

« Discret, courtois, réservé, ferme dans ses principes et respectueux de toutes les opinions, Philippe Bas est par essence un homme d'échanges et de conciliation. Efficace dans l'action, mais ennemi des coups d'éclat et des décisions précipitées, il venait de réintégrer le Conseil d'État, après avoir été le collaborateur de Simone Veil, puis le Directeur de cabinet de Jacques Barrot au ministère des Affaires sociales, quand il a rejoint l'Élysée dans le courant de l'année 1997 pour devenir mon conseiller social. Alain Juppé, qui l'avait vu à l'œuvre lors de la réforme de la sécurité sociale, l'appréciait et me vantait ses qualités de négociateur et sa loyauté à toute épreuve. Philippe Bas s'est imposé pleinement à mes yeux durant la campagne présidentielle, où il a su se rendre indispensable par sa finesse d'analyse, ses jugements sûrs et mesurés, sa bonne connaissance de la société française et des talents de plume certains. »

Le 2 juin 2005, il est nommé ministre délégué à la Sécurité sociale dans le gouvernement de Dominique de Villepin. Le 26 mars 2007, il est promu ministre de la Santé dans le nouveau gouvernement de Dominique de Villepin. Mais il ne reste en place que moins de trois mois : le 18 mai de la même année, il est remplacé par Roselyne Bachelot.

Par décret du 29 novembre 2007, il est nommé président du conseil d'administration de l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations, devenue l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii). Le 23 janvier 2011, il est remplacé par Dominique Paillé, et prend la présidence le lendemain du conseil d'administration de l'Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

Son implantation dans la Manche

Discours inaugural de Philippe Bas lors de la première session du conseil départemental le 2 avril 2015.

En mars 2007, il se présente aux élections législatives dans la deuxième circonscription de la Manche (Avranches). René André (UMP), en place depuis 1983 et candidat à sa propre succession [3], ne se représente pas Passage problématique , laissant la voie libre au ministre. Philippe Bas doit composer avec l'ancien attaché parlementaire de René André, Guénhaël Huet, qui se met en congé de l'UMP [4]. Ce dernier est élu député.

En mars 2008, Philippe Bas conquiert son premier poste d'élu local dans la Manche en se présentant victorieusement dans le canton de Saint-Pois. Il obtient alors un poste de vice-président au Conseil général de la Manche, chargé des Solidarités.

Le 25 septembre 2011, il est élu sénateur, sous les couleurs de l'UMP. Il devient président de la commission des lois après les élections sénatoriales de 2014, poste qu'il conserve jusqu'en 2020. Il est réélu en 2017. Il est élu questeur du Sénat le 5 octobre 2020 [5].

Il se présente avec Martine Lemoine (SE) lors des élections départementales de 2015 dans le canton de Villedieu-les-Poêles. Avec 47,79 % des suffrages, ils arrivent en tête au premier tour, devant les candidats frontistes Catherine Durand et Jacky Ledormeur (22,78 %). Au second tour, ils gagnent avec 72,36 % des voix. Le 2 avril 2015, il est élu président du Conseil départemental de la Manche par 36 voix contre 16 à Yveline Druez (DVG) et 2 bulletins blancs, succédant ainsi à Jean-François Le Grand (DVD). Mais le 24 septembre 2015, le tribunal administratif de Caen annule l'élection de Philippe Bas (Les Républicains). Il reste en poste pendant un mois avant d'être remplacé par son premier vice-président Marc Lefèvre. Un nouveau scrutin est organisé le 6 décembre suivant. Philippe Bas y est élu cette fois dès le premier tour, avec 59,53 % des suffrages [6].

Le 9 octobre 2017, il démissionne de la présidence du Conseil départemental pour se conformer à la loi anticumul.

Aux élections départementales de 2021, il est réélu, toujours en tandem avec Martine Lemoine, au second tour avec 77,32 % des suffrages [7].

En octobre 2022, accompagné de Martine Lemoine, il remet des gourdes offertes par le conseil départemental aux élèves de 6ème de l'Institution Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles, établissement scolaire catholique privé [8].

En 2023, il mène une liste Les Républicains aux élections sénatoriales de septembre. Cette liste obtient 47,25 % des suffrages et Philippe Bas est réélu.

En septembre 2023, l'association Manche Nature lui décerne le « prix poubelle » pour ses positions sur les modifications de la Loi Littoral et du code de l'environnement « afin de favoriser les grands ouvrages destructeurs de la nature et de la biodiversité » [9].

Ouvrages

  • Avec Chirac, éd. de l'Archipel, 2012
  • Les Chemins de la République, éd. Odile Jacob, 2019.

Notes et références

  1. « Municipales 2020. Le sénateur Philippe Bas revendique un "ancrage local" », La Gazette de la Manche, site internet, 1er février 2020.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 et 2,8 Roland Godefroy, « Philippe Bas, l'ombre de Barrot », Ouest-France, 31 août 1996.
  3. « René André candidat de l'opposition », Ouest-France, 3 février 1993.
  4. Ouest-France, 23 mai 2007.
  5. « Philippe Bas devient questeur du Sénat », La Manche Libre, 8 octobre 2020.
  6. Christophe Leconte, « Élu au premier tour, Philippe Bas finalement conforté », Ouest-France, 7 décembre 2015.
  7. Christophe Leconte, « Villedieu : le tandem sortant réélu », Ouest-France, 28 juin 2021.
  8. « Le conseil départemental offre des gourdes », Institution Saint-Joseph de Villedieu-les-Poêles (lire en ligne).
  9. « Manche Nature remet ses prix », La Presse de la Manche, 29 septembre 2023.

Articles connexes

Lien externe