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[[Fichier:Jobourg1.JPG|thumb|350px|Église de Jobourg.]]
L''''église Notre-Dame''' de [[Jobourg]] est un édifice catholique de la [[Manche]] situé dans la commue de [[La Hague]]..


[[Fichier:Jobourg1.JPG|thumb|Extérieur de l'église]]
Sous le vocable de [[Notre-Dame]], elle relève, pour le culte, de la [[Paroisse Bienheureux Thomas-Hélye (Beaumont-Hague)|paroisse Bienheureux Thomas-Hélye]] centrée à [[Beaumont-Hague]].
[[File:ArcTriomphal-Jobourg.jpg|thumb|Arc triomphal et poutre de gloire]]
 
L''''église Notre-Dame''' de [[Jobourg]] est un édifice catholique de la [[Manche]].


== Histoire ==
== Histoire ==
Un temple dédié à Jupiter aurait existé à l'emplacement de l'actuelle église dans l'Antiquité romaine.


Il s'agit d'une église romane, d'aspect massif et trapu. [[Jean-François Millet]] disait d'elle : « On dirait que le temps s'est assis dessus. »  
Selon la tradition, l'église romane, d'aspect massif et trapu, aurait été construite aux 10{{e}}-11{{e}} siècles avec les pierres de ce temple <ref name="ch"/>, mais rien ne permet de le confirmer <ref name=monfreid> Guillaume de Monfreid, ''Trésors de la Hague'', Isoète, 2003. </ref>. [[Gustave Mouty]] note dans les [[mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg]] que « les arcades qui soutiennent la tour, les filets grecs dont elles sont ornées et les pieds de bœuf que l'on remarque à l'intérieur sont des indices d'une véritable antiquité ». [[Jean-François Millet]] disait d'elle : « On dirait que le temps s'est assis dessus. »  


Elle culmine à 180 mètres d'altitude <ref name="ch">a. i., ''Cherbourg et ses environs, la Hague, le Val de Saire'', Michel Lemonnier éditeur, Saint-Germain-en-Laye, 1964.</ref>.
L'église est donnée en [[1165]] à l'[[Abbaye du Vœu (Cherbourg)|abbaye Notre-Dame du Vœu]] de [[Cherbourg]] par Richard de Ham et Guillaume de Carbonnel, donation confirmée en [[1176]] devant [[Henri II d'Angleterre|Henri II de Plantagenêt]] par Guillaume de Kercagny <ref name=Torre> Michel de La Torre, ''50. Manche - L'art et la nature dans ses 599 communes'', éd. Nathan, 1985. </ref>. D'après [[Auguste Lecanu]], la donation est confirmée par Richard de Bohon en [[1166]]. Des armes de l'abbaye sur le fronton occidental de la nef il ne reste qu'une couronne et un écusson martelé à la Révolution avec l'inscription lisible ''+PA(ter) +AVE AVE MARIA'' <ref name=monfreid/>.


Selon la tradition, elle aurait été construite sur l'emplacement et en partie avec les pierres d'un ancien temple romain consacré à Jupiter <ref name="ch"/>, mais rien ne permet de le confirmer <ref name=monfreid>Guillaume de Monfreid, ''Trésors de la Hague'', Isoete, 2003.</ref>.
La nef est déjà pavée en [[1753]].


Elle est donnée en [[1165]] à l'[[Abbaye du Vœu (Cherbourg)|abbaye Notre-Dame du Vœu]] de [[Cherbourg]] par Richard de Ham et Guillaume de Carbonnel, donation confirmée en [[1176]] par [[Henri II d'Angleterre|Henri II de Plantagenêt]] <ref name=Torre>Michel de La Torre, ''50. Manche - L'art et la nature dans ses 599 communes'', éd. Nathan, 1985. </ref>. Des armes de l'abbaye sur le fronton occidental de la nef il ne reste qu'une couronne et un écusson martélé à la Révolution avec l'inscription lisible ''+PA(ter) +AVE AVE MARIA''<ref name=monfreid/>.
Point culminant du cap de la Hague, la tour sert d'observatoire de [[1761]] à [[1781]] à dom Fleury, curé de Jobourg, qui renseigne chaque jour le gouverneur de Cherbourg sur les navires anglais qui passent au large <ref name= Anquetil>[[Pierre Anquetil]], ''La [[Hague]] fouille dans son passé'', Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 75. </ref>.  


La nef est déjà pavée en [[1753]].
[[Charles Duhérissier de Gerville|Charles de Gerville]] donne cette description vers [[1819]] :
: « Situation élevée quoique le terrein (sic) est assez uni, au milieu d'un pays de bruyères et sans arbres. Il y avait naguères tout près de l'église, un sémaphore, et le clocher avant d'être abattu par la foudre il y a 2 ans, servoit d'amer aux vaisseaux. Depuis cet accident, on l'a tronqué et il ne forme plus maintenant qu'une bâtière courte et écrasée. Il règne tout autour un cordon de corbeaux antiques. D'autres, de formes différentes, se voient aussi autour de l'église. Comme ils sont en granit, ils sont très grossièrement travaillés ainsi que tout l'extérieur.<br> Le clocher va de côtière à côtière et forme plus de la moitié du chœur. Les deux arches qui le soutiennent sont en fer à cheval et bien finies ainsi que leurs colonnes grouppées. L'extérieur n'annonçoit pas un travail aussi fini et aussi caractérisé. L'arche W. de la tour est ornée d'un zizzag grec (embatelled fret). L'autre n'a aucunes moulures. <br> Le reste du chœur qui forme le Sta. Storum. <ref> Sancta Sanctorum. </ref> est une espèce d'abside non arrondie dont la voûte, comme à la Barre de Sémilly et àVilliers-Fossard, n'a qu'une espèce de patte d'oie à la voûte. Cette patte d'oie a six rayons, 4 à l'est, 2 à l'ouest.<br> Les fenêtres N. et S. de la tour sont petites et d'un roman bien caractérisé. <br> Intérieurement, toutes les colonnes, les arches et la voûte du chœur sont en carreau de Valognes.<br> Au N. de la tour il y a une petite chapelle faite en 1635, probablement par un LUCAS car la clef de voûte porte les armes de cette famille, trois chevrons.<br> Quelques uns des corbeaux sont d'un genre particulier sans figures grimaçantes. Je les crois plus modernes.<br> Le chœur a quelques contreforts plats.<br> Une porte au N. de la nef est encore d'origine romane mais c'est principalement l'intérieur du chœur qui mérite d'être remarqué. L'écorce extérieure n'annonçoit pas un travail aussi fini.<br> La vue de la mer est étendue au N. et au N.W. et vers W.<br> Voici l'inscription qui est sur le mur E. de la chapelle LUCAS : ''P.M.N.V. 1635''.<br> Les de MARY étoient Sgr. de Jobourg avantles JALLOT qui en acquirent la seigneurie sous le règne de Louis XIV. »


Point culminant du cap de la Hague, la tour sert d'observatoire de [[1761]] à [[1781]] à dom Fleury, curé de Jobourg, qui renseigne chaque jour le gouverneur de Cherbourg sur les navires anglais qui passent au large <ref name= Anquetil>[[Pierre Anquetil]], ''La [[Hague]] fouille dans son passé'', Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 75.</ref>.  
La toiture de l'église est restaurée en [[1902]] mais fait les frais de la Libération en [[1944]] et doit être restaurée jusqu'en [[1958]] et en [[1973]] et [[1986]]. L'abbé Dorey fait aussi enlever le badigeon à l'intérieur de l'église et aurait mis trois niches au jour au-dessus de l'autel. Le clocher est restauré en [[1983]] et le chœur retrouve un enduit en plâtre. La nef est recouverte d'enduit en [[1986]] et les murs extérieurs sont rejointoyés. L'église est classée au titre des [[monuments historiques]] (MH) par un arrêté du 26 juin [[1972]] <ref>{{mérimée|PA00110436}}</ref> et fait l'objet d'une importante rénovation dans la même décennie <ref name=monfreid/>.


Elle est classée au titre des [[monuments historiques]] (MH) par un arrêté du 26 juin [[1972]] <ref>{{mérimée|PA00110436}}</ref> et fait l'objet d'une importante rénovation dans la même décennie <ref name=monfreid/>.
Elle a abrité la confrérie de Notre-Dame-du-Mort-Cry <ref> La légende veut que, quand les chrétiens voulaient donner une sépulture à leurs morts, ceux-ci se manifestaient en poussant un grand cri, d'où « mort-cry ». </ref>, fondée en [[1605]]. Des pèlerinages en l'honneur de Notre-Dame-de-Mort-Cry étaient encore organisés dans les années 1950.


Elle a abrité la confrérie de Notre-Dame-du-Mort-Cri, fondée en [[1605]].
La légende du ''[[Le Cavalier des landes (1847)|Cavalier des landes]]'', fixée d'après la tradition orale par [[Jean-Baptiste Digard de Lousta|Digard de Lousta]], raconte qu'un duel à l'épée a eu lieu au nord de l'église entre M. de Mary et M. de la Fouèdre, qui avait mis en cause la réputation de la femme du premier <ref name= Anquetil2> [[Pierre Anquetil]], ''La [[Hague]] fouille dans son passé'', Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 1-2. </ref>. « Mme de Mary qui était à l'office fut avertie du combat : elle accourt, jette un cri. Son mari se retourne, il est aussitôt transpercé d'un coup d'épée » <ref name=Anquetil/>. Le vainqueur fut contraint d'élever une croix expiatoire, la croix Ricard, appelée aujourd'hui croix Bel Air, déplacée « près de l'usine atomique » <ref name=Anquetil/>.
 
La légende du ''[[Le Cavalier des landes (1847)|Cavalier des landes]]'', fixée d'après la tradition orale par [[Jean-Baptiste Digard de Lousta|Digard de Lousta]], raconte qu'un duel à l'épée a eu lieu au nord de l'église entre M. de Mary et M. de la Fouèdre, qui avait mis en cause la réputation de la femme du premier <ref name= Anquetil2>[[Pierre Anquetil]], ''La [[Hague]] fouille dans son passé'', Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 1-2.</ref>. « Mme de Mary qui était à l'office fut avertie du combat : elle accourt, jette un cri. Son mari se retourne, il est aussitôt transpercé d'un coup d'épée. » <ref name=Anquetil/>. Le vainqueur fut contraint d'élever une croix expiatoire, la croix Ricard, appelée aujourd'hui croix Bel Air, déplacée « près de l'usine atomique » <ref name=Anquetil/>.


==Description==
==Description==
[[Fichier:ArcTriomphal-Jobourg.jpg|thumb|Arc triomphal et poutre de gloire.]]


La partie la plus ancienne remonte au 11{{e}} siècle, mais le réemploi d'un édifice roman ou pré-roman à travers les corbeaux des corniches de formes variées laisse penser la pré-existence d'un sanctuaire chrétien<ref name=monfreid/>. La croisée du transept est également pré-roman ou roman par les arcs de plein cintre et les colonnettes à chapiteaux<ref name=monfreid/>.
La partie la plus ancienne remonte au 11{{e}} siècle, mais le remploi d'un édifice roman ou pré-roman à travers les corbeaux des corniches de formes variées laisse penser la pré-existence d'un sanctuaire chrétien <ref name=monfreid/>. La croisée du transept est également pré-romane ou romane par les arcs de plein cintre et les colonnettes à chapiteaux <ref name=monfreid/>.


Sa nef est lambrissée, son chœur du 11{{e}} siècle selon Guillaume de Monfreid, du 12{{e}} selon Michel de La Torre, a été voûtée d'ogives au 13{{e}} s. Son chevet est plat. La travée carrée porte une tour-clocher massive (16{{e}} s.)<ref name=Torre/> au [[toit en bâtière]] et aux abat-son en [[schiste]]<ref name=monfreid/>. Des deux chapelles latérales du 16{{e}} siècle, celle élevée au sud par les Mary de Jobourg, fortement dégradée, est démolie en [[1750]] ou [[1724]] au profit d'une fenêtre<ref name=monfreid/>.
Sa nef est lambrissée, son chœur du 11{{e}} siècle selon Guillaume de Monfreid, du 12{{e}} selon Michel de La Torre, a été voûtée d'ogives au 13{{e}} s. Son chevet est plat. La travée carrée, entre nef et chœur, porte une tour-clocher massive (16{{e}} s.) <ref name=Torre/> au [[toit en bâtière]] (début 19{{e}}) et aux abat-son en [[schiste]] <ref name=monfreid/>. Des deux chapelles latérales du 16{{e}} siècle, celle élevée au sud par les Mary de Jobourg, fortement dégradée, est démolie en [[1750]] ou [[1724]] au profit d'une fenêtre< ref name=monfreid/>.


On note également une corniche à modillons en « pieds de bœuf », une piscine romane, et une sacristie du 17{{e}} s<ref name=Torre/>.
On note également une corniche à modillons en « pieds de bœuf », une « piscine » romane, et une sacristie du 17{{e}}s <ref name=Torre/>.


L'église renferme une coupe et une patène en argent poinçonné (18{{e}}) avec pied en cuivre argenté et gravé au trait (début 19{{e}}), classé au titre objet des monuments historiques le 28 mars [[1980]]<ref name=palissy>[http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM50000558 Notice PM50001219], base Palissy, Ministère de la Culture et de la Communication</ref>.
L'église renferme une coupe et une patène en argent poinçonné (18{{e}}) avec pied en cuivre argenté et gravé au trait (début 19{{e}}), classé au titre objet des monuments historiques le 28 mars [[1980]] <ref name=palissy>[http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM50000558 Notice PM50001219], base Palissy, Ministère de la Culture et de la Communication.</ref>.


Elle abrite également un [[ex-voto marin]] représentant un [[ex-voto de Jobourg (église Notre-Dame)|cotre à la coque bleue et blanche baptisé ''Marie André'']].  
Elle abrite également un [[ex-voto marin]] représentant un [[ex-voto de Jobourg (église Notre-Dame)|cotre à la coque bleue et blanche baptisé ''Marie André'']].


==Fiche technique==
==Fiche technique==
* Superficie : {{unité|350|m|2}}
* Contenance cadastrale : {{unité|350|m|2}}
 
==Dans les arts==
* L'église est notamment peinte par [[Georges Moteley|Moteley]], [[Émile Dorrée|Dorrée]], [[Lucien Goubert|Goubert]] et [[Pierre Campain|Campain]].
 
==Situation==
Elle culmine à 180 mètres d'altitude <ref name="ch">a. i., ''Cherbourg et ses environs, la Hague, le Val de Saire'', Michel Lemonnier éditeur, Saint-Germain-en-Laye, 1964.</ref>.
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==Bibliographie==
==Bibliographie==
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* [[:Catégorie:Église Notre-Dame (Jobourg) (image)|Galerie d'images]]
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* [[Visite d'une église]]
* [[Visite d'une église]]
==Lien externe==
* Géolocalisation : {{GeoDMS|49|41|2.36|N|1|54|16.23|W}}


[[Catégorie:Église de la Manche|Jobourg]]
[[Catégorie:Église de la Manche|Jobourg]]

Dernière version du 5 juillet 2023 à 14:20

Église de Jobourg.

L'église Notre-Dame de Jobourg est un édifice catholique de la Manche situé dans la commue de La Hague..

Sous le vocable de Notre-Dame, elle relève, pour le culte, de la paroisse Bienheureux Thomas-Hélye centrée à Beaumont-Hague.

Histoire

Un temple dédié à Jupiter aurait existé à l'emplacement de l'actuelle église dans l'Antiquité romaine.

Selon la tradition, l'église romane, d'aspect massif et trapu, aurait été construite aux 10e-11e siècles avec les pierres de ce temple [1], mais rien ne permet de le confirmer [2]. Gustave Mouty note dans les mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg que « les arcades qui soutiennent la tour, les filets grecs dont elles sont ornées et les pieds de bœuf que l'on remarque à l'intérieur sont des indices d'une véritable antiquité ». Jean-François Millet disait d'elle : « On dirait que le temps s'est assis dessus. »

L'église est donnée en 1165 à l'abbaye Notre-Dame du Vœu de Cherbourg par Richard de Ham et Guillaume de Carbonnel, donation confirmée en 1176 devant Henri II de Plantagenêt par Guillaume de Kercagny [3]. D'après Auguste Lecanu, la donation est confirmée par Richard de Bohon en 1166. Des armes de l'abbaye sur le fronton occidental de la nef il ne reste qu'une couronne et un écusson martelé à la Révolution avec l'inscription lisible +PA(ter) +AVE AVE MARIA [2].

La nef est déjà pavée en 1753.

Point culminant du cap de la Hague, la tour sert d'observatoire de 1761 à 1781 à dom Fleury, curé de Jobourg, qui renseigne chaque jour le gouverneur de Cherbourg sur les navires anglais qui passent au large [4].

Charles de Gerville donne cette description vers 1819 :

« Situation élevée quoique le terrein (sic) est assez uni, au milieu d'un pays de bruyères et sans arbres. Il y avait naguères tout près de l'église, un sémaphore, et le clocher avant d'être abattu par la foudre il y a 2 ans, servoit d'amer aux vaisseaux. Depuis cet accident, on l'a tronqué et il ne forme plus maintenant qu'une bâtière courte et écrasée. Il règne tout autour un cordon de corbeaux antiques. D'autres, de formes différentes, se voient aussi autour de l'église. Comme ils sont en granit, ils sont très grossièrement travaillés ainsi que tout l'extérieur.
Le clocher va de côtière à côtière et forme plus de la moitié du chœur. Les deux arches qui le soutiennent sont en fer à cheval et bien finies ainsi que leurs colonnes grouppées. L'extérieur n'annonçoit pas un travail aussi fini et aussi caractérisé. L'arche W. de la tour est ornée d'un zizzag grec (embatelled fret). L'autre n'a aucunes moulures.
Le reste du chœur qui forme le Sta. Storum. [5] est une espèce d'abside non arrondie dont la voûte, comme à la Barre de Sémilly et àVilliers-Fossard, n'a qu'une espèce de patte d'oie à la voûte. Cette patte d'oie a six rayons, 4 à l'est, 2 à l'ouest.
Les fenêtres N. et S. de la tour sont petites et d'un roman bien caractérisé.
Intérieurement, toutes les colonnes, les arches et la voûte du chœur sont en carreau de Valognes.
Au N. de la tour il y a une petite chapelle faite en 1635, probablement par un LUCAS car la clef de voûte porte les armes de cette famille, trois chevrons.
Quelques uns des corbeaux sont d'un genre particulier sans figures grimaçantes. Je les crois plus modernes.
Le chœur a quelques contreforts plats.
Une porte au N. de la nef est encore d'origine romane mais c'est principalement l'intérieur du chœur qui mérite d'être remarqué. L'écorce extérieure n'annonçoit pas un travail aussi fini.
La vue de la mer est étendue au N. et au N.W. et vers W.
Voici l'inscription qui est sur le mur E. de la chapelle LUCAS : P.M.N.V. 1635.
Les de MARY étoient Sgr. de Jobourg avantles JALLOT qui en acquirent la seigneurie sous le règne de Louis XIV. »

La toiture de l'église est restaurée en 1902 mais fait les frais de la Libération en 1944 et doit être restaurée jusqu'en 1958 et en 1973 et 1986. L'abbé Dorey fait aussi enlever le badigeon à l'intérieur de l'église et aurait mis trois niches au jour au-dessus de l'autel. Le clocher est restauré en 1983 et le chœur retrouve un enduit en plâtre. La nef est recouverte d'enduit en 1986 et les murs extérieurs sont rejointoyés. L'église est classée au titre des monuments historiques (MH) par un arrêté du 26 juin 1972 [6] et fait l'objet d'une importante rénovation dans la même décennie [2].

Elle a abrité la confrérie de Notre-Dame-du-Mort-Cry [7], fondée en 1605. Des pèlerinages en l'honneur de Notre-Dame-de-Mort-Cry étaient encore organisés dans les années 1950.

La légende du Cavalier des landes, fixée d'après la tradition orale par Digard de Lousta, raconte qu'un duel à l'épée a eu lieu au nord de l'église entre M. de Mary et M. de la Fouèdre, qui avait mis en cause la réputation de la femme du premier [8]. « Mme de Mary qui était à l'office fut avertie du combat : elle accourt, jette un cri. Son mari se retourne, il est aussitôt transpercé d'un coup d'épée » [4]. Le vainqueur fut contraint d'élever une croix expiatoire, la croix Ricard, appelée aujourd'hui croix Bel Air, déplacée « près de l'usine atomique » [4].

Description

Arc triomphal et poutre de gloire.

La partie la plus ancienne remonte au 11e siècle, mais le remploi d'un édifice roman ou pré-roman à travers les corbeaux des corniches de formes variées laisse penser la pré-existence d'un sanctuaire chrétien [2]. La croisée du transept est également pré-romane ou romane par les arcs de plein cintre et les colonnettes à chapiteaux [2].

Sa nef est lambrissée, son chœur du 11e siècle selon Guillaume de Monfreid, du 12e selon Michel de La Torre, a été voûtée d'ogives au 13e s. Son chevet est plat. La travée carrée, entre nef et chœur, porte une tour-clocher massive (16e s.) [3] au toit en bâtière (début 19e) et aux abat-son en schiste [2]. Des deux chapelles latérales du 16e siècle, celle élevée au sud par les Mary de Jobourg, fortement dégradée, est démolie en 1750 ou 1724 au profit d'une fenêtre< ref name=monfreid/>.

On note également une corniche à modillons en « pieds de bœuf », une « piscine » romane, et une sacristie du 17es [3].

L'église renferme une coupe et une patène en argent poinçonné (18e) avec pied en cuivre argenté et gravé au trait (début 19e), classé au titre objet des monuments historiques le 28 mars 1980 [9].

Elle abrite également un ex-voto marin représentant un cotre à la coque bleue et blanche baptisé Marie André.

Fiche technique

  • Contenance cadastrale : 350 m2

Dans les arts

Situation

Elle culmine à 180 mètres d'altitude [1].

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Bibliographie

  • « Jobourg. Église Notre-Dame », Vikland, n° 31, novembre 2019

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 a. i., Cherbourg et ses environs, la Hague, le Val de Saire, Michel Lemonnier éditeur, Saint-Germain-en-Laye, 1964.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Guillaume de Monfreid, Trésors de la Hague, Isoète, 2003.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Michel de La Torre, 50. Manche - L'art et la nature dans ses 599 communes, éd. Nathan, 1985.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Pierre Anquetil, La Hague fouille dans son passé, Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 75.
  5. Sancta Sanctorum.
  6. « Notice n°PA00110436 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  7. La légende veut que, quand les chrétiens voulaient donner une sépulture à leurs morts, ceux-ci se manifestaient en poussant un grand cri, d'où « mort-cry ».
  8. Pierre Anquetil, La Hague fouille dans son passé, Cherbourg, Édition La Dépêche, 1974, p. 1-2.
  9. Notice PM50001219, base Palissy, Ministère de la Culture et de la Communication.

Liens internes