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'''Thomas Becket''' ([[1118]]-[[1170]]), est une personnalité religieuse liée au département de la [[Manche]].  
'''Thomas Becket''', né à Londres en [[1117]] ou [[1118]] et mort à Cantorbéry (Angleterre) en [[1170]], est une personnalité religieuse liée au département de la [[Manche]] <ref> Qui n'existait bien sûr pas en tant que tel à l'époque. </ref>.  
 
 
==Avranches, le Canossa d’Henri II==
==Avranches, le Canossa d’Henri II==
Thomas Becket ne vint probablement qu’une seule fois dans le [[Cotentin]], à l’occasion d’une visite qu’il effectua à [[Saint-Lô]], dans le manoir de [[Richard de Bohon]], [[évêque de Coutances]], mais son lointain souvenir s’inscrit à la fois dans l’histoire d’[[Avranches]] et dans celles des relations anglo-normandes <ref name=Dico>''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome  3, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier. </ref>.
Thomas Becket ne vint probablement qu’une seule fois dans le [[Cotentin]], à l’occasion d’une visite qu’il effectua à [[Saint-Lô]], dans le manoir de [[Richard de Bohon]], [[évêque de Coutances]], mais son lointain souvenir s’inscrit à la fois dans l’histoire d’[[Avranches]] et dans celles des relations anglo-normandes <ref name=Dico> ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome  3, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier. </ref>.


en 1118 de parents d’origine normande, Thomas Becket devient chancelier du roi [[Henri II d'Angleterre|Henri II Plantagenêt]] qui, s’étant pris d’amitié pour lui, le fait élire primat d’Angleterre en [[1162]] <ref name=Dico/>. Mais l’amitié des deux premiers personnages du royaume ne résiste pas à une querelle au sujet des biens de l’Église. Becket est chassé de son siège d’archevêque de Cantorbéry et se réfugie en France. En [[1169]], une réunion à Bayeux (Calvados) sous l'égide du roi de France et de Richard de Bohon paraît sceller la réconciliation entre les deux hommes <ref name=Dico/>. Elle est de courte durée. Rentré en possession de son siège de Cantorbéry, Thomas Becket reste intransigeant. Henri entre dans une violente colère. Alors qu’il se trouve près de Caen (Calvados), il s’exclame, furieux : « Qui me délivrera de ce prêtre qui trouble le royaume ? » <ref name=Dico/>.
Né de parents d’origine normande, Thomas Becket devient clerc à Cantorbéry puis, en [[1154]], archidiacre et chancelier du roi [[Henri II d'Angleterre|Henri II Plantagenêt]]. Ce dernier se prend d’amitié pour lui, le fait élire primat d’Angleterre en [[1162]] <ref name=Dico/>. La même année, Becket devient archevêque de Cantorbéry. Mais l’amitié des deux premiers personnages du royaume ne résiste pas à une querelle au sujet des biens de l’Église. Becket est chassé de son siège d’archevêque de Cantorbéry et se réfugie en France. En [[1169]], une réunion à Bayeux (Calvados) sous l'égide du roi de France et de Richard de Bohon paraît sceller la réconciliation entre les deux hommes <ref name=Dico/>. Elle est de courte durée. Rentré en possession de son siège de Cantorbéry, Thomas Becket reste intransigeant. Henri entre dans une violente colère. Alors qu’il se trouve près de Caen (Calvados), il s’exclame, furieux : « Qui me délivrera de ce prêtre qui trouble le royaume ? » <ref name=Dico/>.


Quatre seigneurs normands Guillaume de Tracy, Hugues de Morville, Richard Lebreton et Renaut fils d'Ursey, le prennent au mot et partent aussitôt à Cantorbéry où, le [[29 décembre]] [[1170]], ils trucident le prélat dans sa cathédrale <ref name=Dico/>. En Angleterre, en Normandie et à Rome, ce crime soulève une immense émotion. Au terme de longues tractations avec le pape, Henri II accepte de désavouer publiquement l’assassinat du primat. La cérémonie a lieu le [[21 mai]] [[1172]] en la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale Saint-André d'Avranches]], en présence de tous les prélats normands. Entouré des légats du pape, il reçoit l’absolution en s’agenouillant sur une pierre, sous le portail de la cathédrale <ref name=Dico/>. Cette pierre est tout ce qui subsiste de nos jours de la cathédrale Saint-André.
Quatre seigneurs normands Guillaume de Tracy, Hugues de Morville, Richard Lebreton et Renaut fils d'Ursey, le prennent au mot et partent aussitôt à Cantorbéry où, le [[29 décembre]] [[1170]], ils trucident le prélat dans sa cathédrale <ref name=Dico/>. En Angleterre, en Normandie et à Rome, ce crime soulève une immense émotion. Au terme de longues tractations avec le pape, Henri II accepte de désavouer publiquement l’assassinat du primat. La cérémonie a lieu le [[21 mai]] [[1172]] en la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale Saint-André d'Avranches]], en présence de tous les prélats normands. Entouré des légats du pape, il reçoit l’absolution en s’agenouillant sur une pierre, sous le portail de la cathédrale <ref name=Dico/>. Cette pierre est l'un des rares vestiges qui subsistent de nos jours de la cathédrale Saint-André.


==Hommages==
==Hommages==
Un an après son martyre, Thomas Becket est canonisé  par le pape Alexandre III.  En [[1174]], Henri II fait publiquement pénitence sur sa tombe. Et, la même année, la nouvelle église de [[Saint-Lô]] est placée sous le vocable de Thomas Becket <ref name=Dico/>.
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Un an après son martyre, Thomas Becket est canonisé  par le pape Alexandre III.  En [[1172]], [[Henri II d'Angleterre|Henri II]] fait publiquement pénitence sur sa tombe. Et, la même année, la nouvelle église de [[Saint-Thomas-de-Saint-Lô]] est placée sous le vocable de Thomas Becket <ref name=Dico/>.


Une fresque murale de l'[[Église Saint-Jean-Baptiste (Omonville-la-Rogue)|église Saint-Jean-Baptiste]] d'[[Omonville-la-Rogue]] représente la vie du saint.
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==Bibliographie==
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Dernière version du 25 avril 2023 à 14:57

Assassinat de Thomas Becket
(Vitrail de l'église Notre-Dame de Saint-Lô)
Pierre de Henri II au square Thomas-Becket
à Avranches.

Thomas Becket, né à Londres en 1117 ou 1118 et mort à Cantorbéry (Angleterre) en 1170, est une personnalité religieuse liée au département de la Manche [1].  

Avranches, le Canossa d’Henri II

Thomas Becket ne vint probablement qu’une seule fois dans le Cotentin, à l’occasion d’une visite qu’il effectua à Saint-Lô, dans le manoir de Richard de Bohon, évêque de Coutances, mais son lointain souvenir s’inscrit à la fois dans l’histoire d’Avranches et dans celles des relations anglo-normandes [2].

Né de parents d’origine normande, Thomas Becket devient clerc à Cantorbéry puis, en 1154, archidiacre et chancelier du roi Henri II Plantagenêt. Ce dernier se prend d’amitié pour lui, le fait élire primat d’Angleterre en 1162 [2]. La même année, Becket devient archevêque de Cantorbéry. Mais l’amitié des deux premiers personnages du royaume ne résiste pas à une querelle au sujet des biens de l’Église. Becket est chassé de son siège d’archevêque de Cantorbéry et se réfugie en France. En 1169, une réunion à Bayeux (Calvados) sous l'égide du roi de France et de Richard de Bohon paraît sceller la réconciliation entre les deux hommes [2]. Elle est de courte durée. Rentré en possession de son siège de Cantorbéry, Thomas Becket reste intransigeant. Henri entre dans une violente colère. Alors qu’il se trouve près de Caen (Calvados), il s’exclame, furieux : « Qui me délivrera de ce prêtre qui trouble le royaume ? » [2].

Quatre seigneurs normands Guillaume de Tracy, Hugues de Morville, Richard Lebreton et Renaut fils d'Ursey, le prennent au mot et partent aussitôt à Cantorbéry où, le 29 décembre 1170, ils trucident le prélat dans sa cathédrale [2]. En Angleterre, en Normandie et à Rome, ce crime soulève une immense émotion. Au terme de longues tractations avec le pape, Henri II accepte de désavouer publiquement l’assassinat du primat. La cérémonie a lieu le 21 mai 1172 en la cathédrale Saint-André d'Avranches, en présence de tous les prélats normands. Entouré des légats du pape, il reçoit l’absolution en s’agenouillant sur une pierre, sous le portail de la cathédrale [2]. Cette pierre est l'un des rares vestiges qui subsistent de nos jours de la cathédrale Saint-André.

Hommages

Ancienne église Saint-Thomas
à Saint-Thomas-de-Saint-Lô.

Un an après son martyre, Thomas Becket est canonisé par le pape Alexandre III. En 1172, Henri II fait publiquement pénitence sur sa tombe. Et, la même année, la nouvelle église de Saint-Thomas-de-Saint-Lô est placée sous le vocable de Thomas Becket [2].

Une fresque murale de l'église Saint-Jean-Baptiste d'Omonville-la-Rogue représente la vie du saint.

On trouve à Avranches le square Thomas-Becket.

A Barfleur, une rue honore son passage dans la cité.

Bibliographie

  • Yves Petit, Thomas Becket et la Normandie, éd. Charles Corlet, 1999.
  • Jean Fournée, « Les lieux de culte de Saint-Thomas Becket en Normandie », Annales de Normandie, n°4, 1995, p. 388-390 (lire en ligne)

Notes et références

  1. Qui n'existait bien sûr pas en tant que tel à l'époque.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier.

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