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'''Robert Colléate''', dit '''Paul Colléate''' (voire Goliath), né à Amiens (Somme) {{date naissance|8|10|1911}} et {{date décès|20|9|1943|Saint-Lô}}, est un résistant de la Somme puis de la [[Manche]].
'''Robert Colléate''', dit '''Paul Colléate''' (voire Goliath), né à Amiens (Somme) {{date naissance|8|10|1911}} et {{date décès|20|9|1943|Saint-Lô}}, est un résistant de la Somme puis de la [[Manche]].


Il travaille comme ouvrier de la SNCF au dépôt d’Amiens. Militant actif du Parti communiste clandestin, Robert Colléate entre très vite dans la Résistance, en [[1941]] il organise la diffusion d’un journal clandestin des cheminots, le ''Rail rouge''. Il participe à une tentative de sabotage au dépôt de chemin de fer d’Amiens dans la nuit du 30 avril au {{1er}} mai 1942.
==Biographie==
Il travaille comme ouvrier de la SNCF au dépôt d’Amiens. Militant actif du Parti communiste clandestin, Robert Colléate entre très vite dans la Résistance. En [[1941]], il organise la diffusion d’un journal clandestin des cheminots le ''Rail rouge''. Il participe à une tentative de sabotage au dépôt de chemin de fer d’Amiens dans la nuit du [[30 avril]] au [[1 mai|{{1er}} mai]] 1942.


Il est par la suite envoyé dans la Manche à [[Airel]] chez [[Jean Lamotte]], pour réorganiser le [[Front national (Résistance)|Front national]], d’abord dans le centre et le sud du département. Robert, alias "Paul", devient l’un des responsables du Front national pour le département de la Manche. Il participe à l’implantation des [[Francs-tireurs et partisans français|FTP]] dans ce département où de nombreuses arrestations avaient affaibli le mouvement. Dans la clandestinité, il est caché dans diverses communes, dont Airel, [[Villedieu-les-Poêles|Villedieu]] (chez Roger et Fernande Le Cann et Robert Storez), [[Gatteville-le-Phare|Gatteville]] (chez Georges Martin, instituteur).
Il est, par la suite envoyé, dans la Manche à [[Airel]] chez [[Jean Lamotte]], pour réorganiser le [[Front national (Résistance)|Front national]], d’abord dans le centre et le sud du département. Robert, alias "Paul", devient l’un des responsables du Front national pour le département de la Manche. Il participe à l’implantation des [[Francs-tireurs et partisans français|FTP]] dans ce département où de nombreuses arrestations ont affaibli le mouvement. Dans la clandestinité, il est caché dans diverses communes, dont Airel, [[Villedieu-les-Poêles|Villedieu]] (chez Roger et Fernande Le Cann et Robert Storez), [[Gatteville-le-Phare|Gatteville]] (chez Georges Martin, instituteur).


[[Fichier:Affaire_Colléate.jpeg|thumb|right|250px|''La Presse cherbourgeoise'', 19 février 1946. ]]
[[Fichier:Affaire_Colléate.jpeg|thumb|right|250px|''La Presse cherbourgeoise'', 19 février 1946. ]]


Malheureusement Robert Colléate bavarde avec une jeune femme rencontrée par hasard, Suzanne Crevon, employée à la Kriegsmarine. Il espère la recruter afin d’obtenir des renseignements. Piégé, malgré les conseils de prudence de son camarade Robert Storez, il est arrêté comme « terroriste-responsable du Front national pour la Manche » par la [[Gestapo dans la Manche|Gestapo]] le [[4 mai]] [[1943]] [[Rue de l’Alma (Cherbourg-Octeville)|rue de l’Alma]] à [[Cherbourg]] dans la chambre où Suzanne Crevon lui a fixé un « rendez-vous important ». Il posséde sur lui des documents dont un carnet d’adresses qui entraîne une vague d’arrestations et de déportations. Ne reviendront pas : [[Paul Chartier]], [[Victor Francolon]], [[Raymond Brûlé]], [[Alfred Duros]], [[Georges Gautier]], [[Émile Lecarpentier]], [[Ange Leparquier]], [[Régis Messac]]...
Malheureusement, Robert Colléate bavarde avec une jeune femme rencontrée par hasard, Suzanne Crevon, employée à la Kriegsmarine. Il espère la recruter afin d’obtenir des renseignements. Piégé, malgré les conseils de prudence de son camarade Robert Storez, il est arrêté comme « terroriste-responsable du Front national pour la Manche » par la [[Gestapo dans la Manche|Gestapo]] le [[4 mai]] [[1943]] [[Rue de l’Alma (Cherbourg-Octeville)|rue de l’Alma]] à [[Cherbourg]] dans la chambre où Suzanne Crevon lui a fixé un « rendez-vous important ». Il possède sur lui des documents dont un carnet d’adresses qui entraîne une vague d’arrestations et de déportations. Ne reviendront pas : [[Paul Chartier]], [[Victor Francolon]], [[Raymond Brûlé]], [[Alfred Duros]], [[Georges Gautier]], [[Émile Lecarpentier]], [[Ange Leparquier]], [[Régis Messac]]...


Le [[3 septembre]] 1943, il est condamné à mort par le tribunal militaire allemand (FK 722) de Saint-Lô, commune où il est fusillé le [[20 septembre]] suivant.
Le [[3 septembre]] 1943, il est condamné à mort par le tribunal militaire allemand (FK 722) de Saint-Lô, commune où il est fusillé le [[20 septembre]] suivant.
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Version du 20 septembre 2021 à 20:38

Robert Colléate, dit Paul Colléate (voire Goliath), né à Amiens (Somme) le 8 octobre 1911 et mort à Saint-Lô le 20 septembre 1943, est un résistant de la Somme puis de la Manche.

Biographie

Il travaille comme ouvrier de la SNCF au dépôt d’Amiens. Militant actif du Parti communiste clandestin, Robert Colléate entre très vite dans la Résistance. En 1941, il organise la diffusion d’un journal clandestin des cheminots le Rail rouge. Il participe à une tentative de sabotage au dépôt de chemin de fer d’Amiens dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942.

Il est, par la suite envoyé, dans la Manche à Airel chez Jean Lamotte, pour réorganiser le Front national, d’abord dans le centre et le sud du département. Robert, alias "Paul", devient l’un des responsables du Front national pour le département de la Manche. Il participe à l’implantation des FTP dans ce département où de nombreuses arrestations ont affaibli le mouvement. Dans la clandestinité, il est caché dans diverses communes, dont Airel, Villedieu (chez Roger et Fernande Le Cann et Robert Storez), Gatteville (chez Georges Martin, instituteur).

La Presse cherbourgeoise, 19 février 1946.

Malheureusement, Robert Colléate bavarde avec une jeune femme rencontrée par hasard, Suzanne Crevon, employée à la Kriegsmarine. Il espère la recruter afin d’obtenir des renseignements. Piégé, malgré les conseils de prudence de son camarade Robert Storez, il est arrêté comme « terroriste-responsable du Front national pour la Manche » par la Gestapo le 4 mai 1943 rue de l’Alma à Cherbourg dans la chambre où Suzanne Crevon lui a fixé un « rendez-vous important ». Il possède sur lui des documents dont un carnet d’adresses qui entraîne une vague d’arrestations et de déportations. Ne reviendront pas : Paul Chartier, Victor Francolon, Raymond Brûlé, Alfred Duros, Georges Gautier, Émile Lecarpentier, Ange Leparquier, Régis Messac...

Le 3 septembre 1943, il est condamné à mort par le tribunal militaire allemand (FK 722) de Saint-Lô, commune où il est fusillé le 20 septembre suivant.

Robert Colléate est inhumé au cimetière Saint-Acheul d’Amiens.

Sources

  • « Colléatte [écrit aussi Colléate] Robert, Jules, Yvon », notice biographique par Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu, Annie Pennetier, Le Maitron, site internet, consulté le 4 mai 2019 (lire en ligne)
  • André Debon, Louis Pinson, La Résistance du Bocage , éd. ateliers de Normandie Impression, 1988