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[[Fichier:BrettevilleAy-Huîtres.JPG|right|thumb|300px| Site d'élevage d'huîtres à [[Bretteville-sur-Ay]] (marée basse).]]
[[Fichier:BrettevilleAy-Huîtres.JPG|right|thumb|350px| Site d'élevage d'huîtres à [[Bretteville-sur-Ay]] (marée basse).]]
La Normandie garde sa suprématie en tant que première région française productrice conchylicole avec une commercialisation de 27 000 tonnes d’[[huîtres]] en [[2005]].
[[Fichier:Gouville-parcahuitres1.jpg|350px|vignette|A Gouville-sur-Mer.]]
L''''ostréiculture''' ou ''' élevage des huîtres''' occupe une place importante dans la [[Manche]].


Les huîtres de Normandie sont vendues soit pour la consommation, soit transférées sur d'autres sites de production. Mais, le plus souvent, elles sont revendues à d'autres exploitations ostréicoles, situées dans d'autres bassins de production (Poitou-Charentes, principalement). Ces huîtres sont ensuite commercialisées sous l'étiquette du bassin où elles sont affinées, sans référence à la Normandie, où elles ont été élevées. Les chiffres des ventes à la consommation ne reflètent donc que partiellement la production conchylicole de la région.
Le département fournit grosso modo à lui seul la moitié de la production de toute la Normandie, première région ostréicole française ({{unité|27000|tonnes}} en 2015).  


Sur la côte ouest du [[Cotentin]] et de [[Saint-Vaast-la-Hougue]] à Isigny-sur-Mer (Calvados), jusqu’à l’est d’Arromanches-les-Bains (Calvados) et bientôt à Veules-les-Roses (Seine-Maritime), l’huître creuse se décline sous différentes notes gustatives. L’élevage en pleine mer et la richesse en planctons des eaux littorales brassées par les plus fortes marées d’Europe procurent à l’huître de Normandie une forte personnalité.  
Les [[huîtres]] de la Manche sont vendues soit pour la consommation, soit transférées vers d'autres sites de production. Le plus souvent, elles sont revendues à d'autres exploitations ostréicoles, situées dans d'autres bassins de production (Poitou-Charentes, principalement). Ces huîtres sont ensuite commercialisées sous l'étiquette du bassin où elles sont affinées, sans référence à la Normandie, où elles ont été élevées. Les chiffres des ventes à la consommation ne reflètent donc que partiellement la production conchylicole de la région.


Engagé depuis [[2001]], le programme scientifique de recherche sur la surmortalité des huîtres (Morest), piloté par l'Ifremer, touche à sa fin. Les causes semblent multiples et complexes (température de l'eau, pollutions, pratiques d'élevage). Une des pistes envisagées pour surmonter la mortalité des huîtres est la sélection génétique des souches résistantes.
Sur la côte ouest du [[Cotentin]] et de [[Saint-Vaast-la-Hougue]] jusqu'à la frontière avec le Calvados, l’huître creuse se décline sous différentes notes gustatives. L’élevage en pleine mer et la richesse en planctons des eaux littorales brassées par les plus fortes marées d’Europe procurent à l’huître de Normandie une forte personnalité.  


En [[2005]], on constate peu de mortalité sur la côte est ; mais globalement la production est en baisse. En effet, un appauvrissement généralisé du phytoplancton dans la milieu marin fait chuter la croissances des huîtres. De plus, le manque de pluie a touché l’ensemble du territoire pendant l’été 2005. Les bassins de production ont manqué d’apport en eau douce. Le taux de salinité élevé des zones de production et le manque de nutriments consécutifs à l’absence de pluie et de débit des cours d’eau, ont freiné la croissance.
==La technique==
[[Fichier:StVaast-parchuitres2.jpg|350px|vignette|Entre Réville et Tatihou.]]
====Le captage de 0 à 6 mois====
Les naissains sont récoltés en Charente-Maritime où les eaux sont moins fraîches et les courants moins forts que dans la Manche. Les petites huîtres sont ensuite placées dans des poches fixées sur des tables au large des côtes manchoises dans des parcs d'élevage <ref name=CT>« Tout savoir sur les huîtres », Coutances Tourisme, 2022.</ref>.


Afin d’essayer de rétablir l’équilibre, Louis Teyssier, vice-président de la section régionale conchylicole insiste sur le respect du schéma des structures, afin de retrouver des densités d’élevages correctes, conditions primordiales pour une bonne croissance et la commercialisation d’un beau produit. Dans la catégorie des huîtres creuses moyennes, le calibre n° 4 est le plus largement représenté dans la production de fin d’année, le calibre n° 3 un peu moins. L’organisation des producteurs conchyliculteurs normands avait formulé un prix d’orientation en 2005, à savoir 2,18 € le kilo à la production pour du calibre 2 et 3.
====L'élevage de 6 à 36 mois====
Les huîtres sont élevées en pleine mer et exposées aux courants des [[marée|marées]] ; les ostréiculteurs retournent souvent les poches pour que les huîtres poussent régulièrement <ref name=CT/>.


De nombreuses entreprises se spécialisent dans la demi élevage, ou élevage en cycle court (de 0 à 30 mois et de 30 mois à commercialisation), qui leurs permet un retour plus rapide sur investissement. De plus, le changement de côte est – ouest engendre un coup de fouet dans la pousse. L’ouverture vers de nouveau site de production permet le faire transhumer les huîtres d’un site à l’autre et d’accélérer leur croissance.
====Le calibrage à partir de trois ans====
Les huîtres sont triées selon leur poids en numéros 0 à 5 ; n° 5 correspond à la plus petite, n° 0 à la plus grosse, n° 3 est la plus demandée  <ref name=CT/>.


En ce qui concerne, la mise en place d’une indication géographique protégée, c'est-à-dire la dénomination d'une région ou d'un lieu déterminé servant à désigner un produit alimentaire qui en est originaire et qui tire une partie de sa spécificité de cette origine, c’est le statu quo.
====L'affinage====
Les huîtres sont déplacées de la pleine mer à la « réserve », des parcs plus proches de la côte et qui découvrent à chaque marée basse <ref name=CT/>.


;Source : Infomer
==Production==
En [[2013]], la Manche produit {{unité|13500|tonnes}} d'huîtres creuses : {{unité|8000|t}} sur la côte ouest, {{unité|4000|t}} à [[Saint-Vaast-la-Hougue]] et {{unité|1500|t}} à [[Utah Beach]] <ref name=MM1>''Manche Mag''', n° 42, mars-avril 2014. </ref>.


==Centres de production==
===Centres de production===
====Saint-Vaast-la-Hougue====
[[Fichier:Stvaast02-parchuitres.JPG|right|350px|thumb|Parc à huîtres à Saint-Vaast-la-Hougue.]]
Le premier établissement voit le jour en [[1879]] dans l'anse du Cul-de-Loup, à l'initiative de l'État <ref>André Dupont, ''Histoire du département de la Manche'', tome V, éd. Ocep, 1989, p. 157 </ref>.
====[[Bassin ostréicole de Saint-Vaast|Saint-Vaast-la-Hougue]]====
*[[Saint-Vaast-la-Hougue]]
Le premier établissement voit le jour en [[1879]] dans l'[[anse du Cul-de-Loup]], à l'initiative de l'État <ref>[[André Dupont]], ''Histoire du département de la Manche'', tome V, éd. Ocep, 1989, p. 157. </ref>.
*[[Crasville]]
* [[Saint-Vaast-la-Hougue]]
* [[Crasville]]


====Côte ouest nord====
====Côte ouest nord====
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====Blainville-sur-Mer====
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* [[Gouville-sur-Mer]]
* [[Gouville-sur-Mer]]
*[[Blainville-sur-Mer]]
* [[Blainville-sur-Mer]]
* [[Agon-Coutainville]]
* [[Agon-Coutainville]]


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* [[Fermanville]]
* [[Fermanville]]


==Notes==
==Bibliographie==
<references/>
* [[Charles Julliot de La Morandière|Charles de La Morandière]], « Grandeur et décadence de la pêche aux huîtres dans la région granvillaise », ''Études normandes'', livr. XXVII, 2{{e}} trimestre 1958, p. 85-111
* Charles de La Morandière, « De la manière dont on consommait les huîtres autrefois à Granville », ''[[Revue de l'Avranchin]]'', t. XXXVIII, n° 245, juin 1958, p. 34-39
* Charles de La Morandière, « La pêche des huîtres dans la région granvillaise, des origines au Premier Empire », ''[[Revue du département de la Manche]]'', t. I, fasc. 1, 1959, p. 45-79
* Charles de La Morandière, « La pêche aux huîtres dans la région granvillaise », ''Bulletin officiel municipal de la ville de Granville'', n° 3-4-5, printemps 1963-printemps 1964


==Voir aussi==
{{Notes et références}}
* [[Pêche dans la Manche]]
 
* [[Mytiliculture]]
==Liens internes==
* [[Conchyliculture dans la Manche]]
* [[:Catégorie:Ostréiculture dans la Manche (image)|Galerie d'images]]
* [[Bassin ostréicole de Saint-Vaast]]


[[Catégorie:Économie de la Manche]]
[[Catégorie:Économie de la Manche]]
[[Catégorie:Activité maritime dans la Manche]]
[[Catégorie:Activité maritime dans la Manche]]

Dernière version du 23 décembre 2023 à 17:07

Site d'élevage d'huîtres à Bretteville-sur-Ay (marée basse).
A Gouville-sur-Mer.

L'ostréiculture ou élevage des huîtres occupe une place importante dans la Manche.

Le département fournit grosso modo à lui seul la moitié de la production de toute la Normandie, première région ostréicole française (27 000 tonnes en 2015).

Les huîtres de la Manche sont vendues soit pour la consommation, soit transférées vers d'autres sites de production. Le plus souvent, elles sont revendues à d'autres exploitations ostréicoles, situées dans d'autres bassins de production (Poitou-Charentes, principalement). Ces huîtres sont ensuite commercialisées sous l'étiquette du bassin où elles sont affinées, sans référence à la Normandie, où elles ont été élevées. Les chiffres des ventes à la consommation ne reflètent donc que partiellement la production conchylicole de la région.

Sur la côte ouest du Cotentin et de Saint-Vaast-la-Hougue jusqu'à la frontière avec le Calvados, l’huître creuse se décline sous différentes notes gustatives. L’élevage en pleine mer et la richesse en planctons des eaux littorales brassées par les plus fortes marées d’Europe procurent à l’huître de Normandie une forte personnalité.

La technique

Entre Réville et Tatihou.

Le captage de 0 à 6 mois

Les naissains sont récoltés en Charente-Maritime où les eaux sont moins fraîches et les courants moins forts que dans la Manche. Les petites huîtres sont ensuite placées dans des poches fixées sur des tables au large des côtes manchoises dans des parcs d'élevage [1].

L'élevage de 6 à 36 mois

Les huîtres sont élevées en pleine mer et exposées aux courants des marées ; les ostréiculteurs retournent souvent les poches pour que les huîtres poussent régulièrement [1].

Le calibrage à partir de trois ans

Les huîtres sont triées selon leur poids en numéros 0 à 5 ; n° 5 correspond à la plus petite, n° 0 à la plus grosse, n° 3 est la plus demandée [1].

L'affinage

Les huîtres sont déplacées de la pleine mer à la « réserve », des parcs plus proches de la côte et qui découvrent à chaque marée basse [1].

Production

En 2013, la Manche produit 13 500 tonnes d'huîtres creuses : 8 000 t sur la côte ouest, 4 000 t à Saint-Vaast-la-Hougue et 1 500 t à Utah Beach [2].

Centres de production

Parc à huîtres à Saint-Vaast-la-Hougue.

Saint-Vaast-la-Hougue

Le premier établissement voit le jour en 1879 dans l'anse du Cul-de-Loup, à l'initiative de l'État [3].

Côte ouest nord

Regnéville-sur-Mer

La comédienne Sarah Félix crée à Regnéville-sur-Mer Les Huitrières de Regnéville vers 1860, qui restent en activité jusqu'en 1914.

Blainville-sur-Mer

Côte ouest sud

Autres sites

Bibliographie

  • Charles de La Morandière, « Grandeur et décadence de la pêche aux huîtres dans la région granvillaise », Études normandes, livr. XXVII, 2e trimestre 1958, p. 85-111
  • Charles de La Morandière, « De la manière dont on consommait les huîtres autrefois à Granville », Revue de l'Avranchin, t. XXXVIII, n° 245, juin 1958, p. 34-39
  • Charles de La Morandière, « La pêche des huîtres dans la région granvillaise, des origines au Premier Empire », Revue du département de la Manche, t. I, fasc. 1, 1959, p. 45-79
  • Charles de La Morandière, « La pêche aux huîtres dans la région granvillaise », Bulletin officiel municipal de la ville de Granville, n° 3-4-5, printemps 1963-printemps 1964

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « Tout savoir sur les huîtres », Coutances Tourisme, 2022.
  2. Manche Mag', n° 42, mars-avril 2014.
  3. André Dupont, Histoire du département de la Manche, tome V, éd. Ocep, 1989, p. 157.

Liens internes