Ostréiculture dans la Manche
De Wikimanche
L'ostréiculture ou élevage des huîtres occupe une place importante dans la Manche.
Le département fournit grosso modo à lui seul la moitié de la production de toute la Normandie, première région ostréicole française (27 000 tonnes en 2015).
Les huîtres de la Manche sont vendues soit pour la consommation, soit transférées vers d'autres sites de production. Le plus souvent, elles sont revendues à d'autres exploitations ostréicoles, situées dans d'autres bassins de production (Poitou-Charentes, principalement). Ces huîtres sont ensuite commercialisées sous l'étiquette du bassin où elles sont affinées, sans référence à la Normandie, où elles ont été élevées. Les chiffres des ventes à la consommation ne reflètent donc que partiellement la production conchylicole de la région.
Sur la côte ouest du Cotentin et de Saint-Vaast-la-Hougue jusqu'à la frontière avec le Calvados, l’huître creuse se décline sous différentes notes gustatives. L’élevage en pleine mer et la richesse en planctons des eaux littorales brassées par les plus fortes marées d’Europe procurent à l’huître de Normandie une forte personnalité.
La technique
Le captage de 0 à 6 mois
Les naissains sont récoltés en Charente-Maritime où les eaux sont moins fraîches et les courants moins forts que dans la Manche. Les petites huîtres sont ensuite placées dans des poches fixées sur des tables au large des côtes manchoises dans des parcs d'élevage [1].
L'élevage de 6 à 36 mois
Les huîtres sont élevées en pleine mer et exposées aux courants des marées ; les ostréiculteurs retournent souvent les poches pour que les huîtres poussent régulièrement [1].
Le calibrage à partir de trois ans
Les huîtres sont triées selon leur poids en numéros 0 à 5 ; n° 5 correspond à la plus petite, n° 0 à la plus grosse, n° 3 est la plus demandée [1].
L'affinage
Les huîtres sont déplacées de la pleine mer à la « réserve », des parcs plus proches de la côte et qui découvrent à chaque marée basse [1].
Production
En 2013, la Manche produit 13 500 tonnes d'huîtres creuses : 8 000 t sur la côte ouest, 4 000 t à Saint-Vaast-la-Hougue et 1 500 t à Utah Beach [2].
Centres de production
Saint-Vaast-la-Hougue
Le premier établissement voit le jour en 1879 dans l'anse du Cul-de-Loup, à l'initiative de l'État [3].
Côte ouest nord
Regnéville-sur-Mer
La comédienne Sarah Félix crée à Regnéville-sur-Mer Les Huitrières de Regnéville vers 1860, qui restent en activité jusqu'en 1914.
Blainville-sur-Mer
Côte ouest sud
Autres sites
Bibliographie
- Charles de La Morandière, « Grandeur et décadence de la pêche aux huîtres dans la région granvillaise », Études normandes, livr. XXVII, 2e trimestre 1958, p. 85-111
- Charles de La Morandière, « De la manière dont on consommait les huîtres autrefois à Granville », Revue de l'Avranchin, t. XXXVIII, n° 245, juin 1958, p. 34-39
- Charles de La Morandière, « La pêche des huîtres dans la région granvillaise, des origines au Premier Empire », Revue du département de la Manche, t. I, fasc. 1, 1959, p. 45-79
- Charles de La Morandière, « La pêche aux huîtres dans la région granvillaise », Bulletin officiel municipal de la ville de Granville, n° 3-4-5, printemps 1963-printemps 1964