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Il reçoit en [[1937]] la médaille d’or du « Meilleur ouvrier de France », et, en parallèle, pratique l’athlétisme à un bon niveau national <ref name=Dico>''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562. </ref>. Pour les connaisseurs : 11 secondes au 100 mètres et 6,86 m à la longueur, ce qui représentait à l’époque de très bonnes performances. | Il reçoit en [[1937]] la médaille d’or du « Meilleur ouvrier de France », et, en parallèle, pratique l’athlétisme à un bon niveau national <ref name=Dico>''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562. </ref>. Pour les connaisseurs : 11 secondes au 100 mètres et 6,86 m à la longueur, ce qui représentait à l’époque de très bonnes performances. | ||
Proche de la SFIO, il se lie d'amitié avec [[René Schmitt]] <ref name=lpdlm/>. À l’arrivée des Allemands en [[1940]], il quitte l’arsenal pour ne pas avoir à collaborer, et entre dans la | Proche de la SFIO, il se lie d'amitié avec [[René Schmitt]] <ref name=lpdlm/>. À l’arrivée des Allemands en [[1940]], il quitte l’arsenal pour ne pas avoir à collaborer, et entre dans la police, sous les ordres du commissaire Trouvé… puis dans la [[Résistance dans la Manche|résistance]] en août [[1942]] au réseau « Libé-Nord » avec [[Raymond Le Corre]] et [[André Le Bellec]] <ref name=Dico/>. Sa fonction d’agent de police lui permet de fournir, notamment, de précieux renseignements sur les agissements de la police allemande (Gestapo) et les collaborateurs <ref name=Dico/>. Il est nommé Inspecteur de Sûreté, à la suite d'un concours le 19 octobre [[1942]]. Il contribue à résoudre plusieurs affaires judiciaires importantes : Thiry, Hébert et notamment l'affaire [[Marie-Louise Giraud]] dont il était chargé de la surveillance et qui sera guillotinée en [[1943]]<ref>Francis Szpiner, ''Une affaire de femmes. Paris, 1943. Exécution d'une avorteuse'', éd. Balland, Paris 1986, page 124</ref>. | ||
Il utilise également sa qualité de policier pour permettre à un dentiste juif, Raymond Calmaro, de continuer à exercer sa profession avec une carte d’identité sans la mention « juif » et de s’enfuir, en mai 1942, alors que la Gestapo doit l’arrêter le lendemain. Il fournit également de faux papiers à la famille Sourigon en 1942 <ref name=lpdlm/>, puis une fausse carte d’identité à un autre juif de Cherbourg, Léon Blumzak, qui échappe à la fin [[1943]] à la déportation. Ces actions lui valent le [[25 juillet]] [[1993]], année de son décès, le titre de « [[Liste des Justes parmi les nations|Juste parmi les nations]] » <ref name=Dico/>. Il interroge également à la libération la collaboratrice [[Élisa de Plinval]] avant son procès <ref>« La Dénonciatrice de Briquebec », ''La Presse de la Manche'', 1{{er}} février 2013.</ref>. | Il utilise également sa qualité de policier pour permettre à un dentiste juif, Raymond Calmaro, de continuer à exercer sa profession avec une carte d’identité sans la mention « juif » et de s’enfuir, en mai 1942, alors que la Gestapo doit l’arrêter le lendemain. Il fournit également de faux papiers à la famille Sourigon en 1942 <ref name=lpdlm/>, puis une fausse carte d’identité à un autre juif de Cherbourg, Léon Blumzak, qui échappe à la fin [[1943]] à la déportation. Ces actions lui valent le [[25 juillet]] [[1993]], année de son décès, le titre de « [[Liste des Justes parmi les nations|Juste parmi les nations]] » <ref name=Dico/>. Il interroge également à la libération la collaboratrice [[Élisa de Plinval]] avant son procès <ref>« La Dénonciatrice de Briquebec », ''La Presse de la Manche'', 1{{er}} février 2013.</ref>. |
Version du 13 mai 2020 à 09:38
Maxime Félix Auguste Leluan, né à Valognes le 10 mars 1906 [1] et mort à Cherbourg le 4 juin 1993 [2], est une personnalité de la Manche.
Travail, résistance et… sport
Enfant né dans une famille nombreuse et peu argentée, il commence à travailler à 10 ans, comme commis de ferme. Passionné de mécanique, il passe le concours d'entrée à l’arsenal de Cherbourg pour devenir ajusteur. Il se marie à 25 ans mais perd son épouse un mois après la cérémonie. Il se remarie en 1933 [3].
Il reçoit en 1937 la médaille d’or du « Meilleur ouvrier de France », et, en parallèle, pratique l’athlétisme à un bon niveau national [4]. Pour les connaisseurs : 11 secondes au 100 mètres et 6,86 m à la longueur, ce qui représentait à l’époque de très bonnes performances.
Proche de la SFIO, il se lie d'amitié avec René Schmitt [3]. À l’arrivée des Allemands en 1940, il quitte l’arsenal pour ne pas avoir à collaborer, et entre dans la police, sous les ordres du commissaire Trouvé… puis dans la résistance en août 1942 au réseau « Libé-Nord » avec Raymond Le Corre et André Le Bellec [4]. Sa fonction d’agent de police lui permet de fournir, notamment, de précieux renseignements sur les agissements de la police allemande (Gestapo) et les collaborateurs [4]. Il est nommé Inspecteur de Sûreté, à la suite d'un concours le 19 octobre 1942. Il contribue à résoudre plusieurs affaires judiciaires importantes : Thiry, Hébert et notamment l'affaire Marie-Louise Giraud dont il était chargé de la surveillance et qui sera guillotinée en 1943[5].
Il utilise également sa qualité de policier pour permettre à un dentiste juif, Raymond Calmaro, de continuer à exercer sa profession avec une carte d’identité sans la mention « juif » et de s’enfuir, en mai 1942, alors que la Gestapo doit l’arrêter le lendemain. Il fournit également de faux papiers à la famille Sourigon en 1942 [3], puis une fausse carte d’identité à un autre juif de Cherbourg, Léon Blumzak, qui échappe à la fin 1943 à la déportation. Ces actions lui valent le 25 juillet 1993, année de son décès, le titre de « Juste parmi les nations » [4]. Il interroge également à la libération la collaboratrice Élisa de Plinval avant son procès [6].
Après la guerre, en dehors de ses activités professionnelles, il est l’un des animateurs de la vie sportive cherbourgeoise et plus particulièrement de l’athlétisme : « Il avait ses méthodes, ses principes, ses coups de gueule qui n’étaient pas forcément appréciés par tous. Le sport local lui doit indubitablement beaucoup » [7].
Il contribue à la fondation de l’AS Cherbourg en 1945 et il est pendant près de quarante ans la pierre angulaire de l’athlétisme cherbourgeois, formant de très nombreux athlètes, hommes et femmes [4]. Son nom est donné à une salle du Stade Maurice-Postaire[3]. Toutefois, des voix s'élèvent contre l'inscription de son nom sur le futur Mémorial des Juifs Manchois, à Cherbourg-en-Cotentin[8]
Notes et références
- ↑ « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1993.
- ↑ « Acte de décès n° 346 - État-civil de Cherbourg - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1993.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Maxime Leluan, un policier qui refusa d'obéir », La Presse de la Manche, 18 juin 2014.
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562.
- ↑ Francis Szpiner, Une affaire de femmes. Paris, 1943. Exécution d'une avorteuse, éd. Balland, Paris 1986, page 124
- ↑ « La Dénonciatrice de Briquebec », La Presse de la Manche, 1er février 2013.
- ↑ « Spécial 60 ans de sport », La Presse de la Manche.
- ↑ Blog des citoyens granvillais (lire en ligne)