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Militante active, elle et son mari sont « déplacés d’office » en [[1922]] dans le sud de la Manche à [[Martigny]]. Ils se lient d’amitié avec [[Blanche Maupas]] et la soutiennent dans son combat pour la réhabilitation de la mémoire de son mari [[Théophile Maupas|Théophile]] et des [[Fusillés de Souain (1915)|Fusillés de Souain]].
Militante active, elle et son mari sont « déplacés d’office » en [[1922]] dans le sud de la Manche à [[Martigny]]. Ils se lient d’amitié avec [[Blanche Maupas]] et la soutiennent dans son combat pour la réhabilitation de la mémoire de son mari [[Théophile Maupas|Théophile]] et des [[Fusillés de Souain (1915)|Fusillés de Souain]].


De retour à Équeurdreville en [[1931]] avec son mari, elle anime diverses associations de l’agglomération cherbourgeoise liées au Parti communiste comme le Secours rouge (futur Secours populaire), ainsi que le mouvement pacifiste et antifasciste [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_Amsterdam-Pleyel «Amsterdam-Pleyel»]. Marie, responsable locale du« Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme » participe en novembre [[1934]] à un rassemblement organisé par ce Comité à Cherbourg, ce qui lui vaut une lettre de réprimandes de l’Inspecteur d’Académie suivie de sanctions qui bloquent son avancement. Militante du Syndicat National des Instituteurs (SNI), elle est élue en [[1935]] au Conseil National de l'Enseignement, dont elle démissionne avec une collègue quelques mois plus tard, pour protester contre de nouvelles sanctions administratives <ref >Le Maitron, ''Rouxel Marie'' [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article130127%20Lire%20en%20ligne  ''(Lire en ligne)'']</ref>. Elle prend la parole dans de nombreux meetings, dont certains en faveur de l’Espagne républicaine. Après l'interdiction du Parti communiste en septembre [[1939]] la répression s'abat massivement sur les militants. Une note des RG datée du 1er mars [[1940]] décrit ainsi Marie : ''A été une communiste des plus active et militante acharnée. A été secrétaire régionale du Parti dont elle est la grande animatrice dans le département. A fait preuve avant la guerre et depuis longtemps de la plus grande activité, prenant la parole dans toutes les réunions et se signalant par la violence de ses propos. Bien qu’observant une prudente réserve et qu’une perquisition opérée fortuitement chez elle n’ait donné aucun résultat, paraît être une agitatrice irréductible. Doit être considérée comme l’un des éléments les plus dangereux du département. Fait l’objet d’une étroite surveillance, son mari est déjà inscrit au carnet « B »''<ref>Recherches de Martine Reby-Hinard. Archives départementales de Saint-Lô. Notes des RG.</ref>. De tels fichiers, au ton revanchard, marqués d’opportunisme, qui trahissent l’intention d’un gouvernement de réaction de régler de vieux comptes après les avancées sociales de [[1936]], seront complaisamment communiqués aux nazis par le gouvernement de collaboration de Pétain.   
De retour à Équeurdreville en [[1931]] avec son mari, elle anime diverses associations de l’agglomération cherbourgeoise liées au Parti communiste comme le Secours rouge (futur Secours populaire), ainsi que le mouvement pacifiste et antifasciste [https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_Amsterdam-Pleyel «Amsterdam-Pleyel»]. Marie, responsable locale du« Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme » participe en novembre [[1934]] à un rassemblement organisé par ce Comité à Cherbourg, ce qui lui vaut une lettre de réprimandes de l’Inspecteur d’Académie suivie de sanctions qui bloquent son avancement. Militante du Syndicat National des Instituteurs (SNI), elle est élue en [[1935]] au Conseil National de l'Enseignement, dont elle démissionne avec une collègue quelques mois plus tard, pour protester contre de nouvelles sanctions administratives <ref >Le Maitron, ''Rouxel Marie'' [http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article130127%20Lire%20en%20ligne  ''(Lire en ligne)'']</ref>. Elle prend la parole dans de nombreux meetings, dont certains en faveur de l’Espagne républicaine. Après l'interdiction du Parti communiste en septembre [[1939]] la répression s'abat massivement sur les militants. Dans une note datée du 1er mars [[1940]], les Renseignements généraux se lâchent : '' Marie Lamotte a été une communiste des plus active et militante acharnée. A été secrétaire régionale du Parti dont elle est la grande animatrice dans le département. A fait preuve avant la guerre et depuis longtemps de la plus grande activité, prenant la parole dans toutes les réunions et se signalant par la violence de ses propos. Bien qu’observant une prudente réserve et qu’une perquisition opérée fortuitement chez elle n’ait donné aucun résultat, paraît être une agitatrice irréductible. Doit être considérée comme l’un des éléments les plus dangereux du département. Fait l’objet d’une étroite surveillance, son mari est déjà inscrit au carnet « B »''<ref>Recherches de Martine Reby-Hinard. Archives départementales de Saint-Lô. Notes des RG.</ref>. De tels fichiers, au ton revanchard, marqués d’opportunisme, qui trahissent l’intention d’un gouvernement de réaction de régler de vieux comptes après les avancées sociales de [[1936]], seront complaisamment communiqués aux nazis par le gouvernement de collaboration de Pétain.   


En mai 1940, l'acharnement administratif et politique contre les deux époux se poursuit avec leur déplacement à Saint-Martin-de-Lamps (Indre) en application des lois du ministre Sérol. Durant l’Occupation, elle recueille son petit fils André (Claude) Defrance âgé de 6 ans, dont les parents ont provisoirement disparu dans la tourmente, et vient en aide aux résistants clandestins.
En mai 1940, l'acharnement administratif et politique contre les deux époux se poursuit avec leur déplacement à Saint-Martin-de-Lamps (Indre) en application des lois du ministre Sérol. Durant l’Occupation, elle recueille son petit fils André (Claude) Defrance âgé de 6 ans, dont les parents ont provisoirement disparu dans la tourmente, et vient en aide aux résistants clandestins.

Version du 10 décembre 2019 à 21:59

Marie, Jeanne, Lamotte.

Marie Jeanne Lamotte, née à Cherbourg le 3 mai 1893 [1] et morte à Équeurdreville-Hainneville le 27 janvier 1972 [1], est une syndicaliste SNI, militante communiste et résistante de la Manche, institutrice de profession.

Biographie

Elle est la fille d'Oscar Lamotte, maître cordonnier et de Jeanne Pilet. Marie est la sœur de Jean Lamotte (1902-1988), instituteur et résistant FFI-FTP pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle se marie à Cherbourg le 4 septembre 1913, en première noces, avec Jules Munsch [1] et à Équeurdreville le 4 mai 1920, en secondes noces, avec Pierre Rouxel [1], instituteur.

Militante active, elle et son mari sont « déplacés d’office » en 1922 dans le sud de la Manche à Martigny. Ils se lient d’amitié avec Blanche Maupas et la soutiennent dans son combat pour la réhabilitation de la mémoire de son mari Théophile et des Fusillés de Souain.

De retour à Équeurdreville en 1931 avec son mari, elle anime diverses associations de l’agglomération cherbourgeoise liées au Parti communiste comme le Secours rouge (futur Secours populaire), ainsi que le mouvement pacifiste et antifasciste «Amsterdam-Pleyel». Marie, responsable locale du« Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme » participe en novembre 1934 à un rassemblement organisé par ce Comité à Cherbourg, ce qui lui vaut une lettre de réprimandes de l’Inspecteur d’Académie suivie de sanctions qui bloquent son avancement. Militante du Syndicat National des Instituteurs (SNI), elle est élue en 1935 au Conseil National de l'Enseignement, dont elle démissionne avec une collègue quelques mois plus tard, pour protester contre de nouvelles sanctions administratives [2]. Elle prend la parole dans de nombreux meetings, dont certains en faveur de l’Espagne républicaine. Après l'interdiction du Parti communiste en septembre 1939 la répression s'abat massivement sur les militants. Dans une note datée du 1er mars 1940, les Renseignements généraux se lâchent : Marie Lamotte a été une communiste des plus active et militante acharnée. A été secrétaire régionale du Parti dont elle est la grande animatrice dans le département. A fait preuve avant la guerre et depuis longtemps de la plus grande activité, prenant la parole dans toutes les réunions et se signalant par la violence de ses propos. Bien qu’observant une prudente réserve et qu’une perquisition opérée fortuitement chez elle n’ait donné aucun résultat, paraît être une agitatrice irréductible. Doit être considérée comme l’un des éléments les plus dangereux du département. Fait l’objet d’une étroite surveillance, son mari est déjà inscrit au carnet « B »[3]. De tels fichiers, au ton revanchard, marqués d’opportunisme, qui trahissent l’intention d’un gouvernement de réaction de régler de vieux comptes après les avancées sociales de 1936, seront complaisamment communiqués aux nazis par le gouvernement de collaboration de Pétain.

En mai 1940, l'acharnement administratif et politique contre les deux époux se poursuit avec leur déplacement à Saint-Martin-de-Lamps (Indre) en application des lois du ministre Sérol. Durant l’Occupation, elle recueille son petit fils André (Claude) Defrance âgé de 6 ans, dont les parents ont provisoirement disparu dans la tourmente, et vient en aide aux résistants clandestins.

Elle est réintégrée dans la Manche, avec son mari, en octobre 1944.

En octobre 1945, Marie est candidate sur la liste manchoise du Parti communiste français (PCF).

Renseignements divers

Avec Pierre Rouxel, elle a eu quatre enfants dont l'aîné Pierre (Louis) fut résistant.

Autres résistants de sa famille : Juliette Defrance, sa fille qu'elle a eue de son premier mariage, Jean Lamotte, son frère et André Defrance son gendre.

Sources

  • Archives des familles Rouxel et Defrance.
  • Figures communistes de la Manche de 1920 à 1945. Brochure éditée par la Fédération de la Manche du PCF. 2018.
  • Archives du SNI.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 AD50, NMD Cherbourg, 1893 (5 Mi 2137), page 89/255, acte de naissance n° 338 (lire en ligne).
  2. Le Maitron, Rouxel Marie (Lire en ligne)
  3. Recherches de Martine Reby-Hinard. Archives départementales de Saint-Lô. Notes des RG.