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'''Jean d'Essay''' ou d'Essey, décédé en [[1274]], est une personnalité religieuse de la [[Manche]].
'''Jean d'Essay''' ou d'Essey, {{date décès|31|10|1274|Coutances}}, est une personnalité religieuse du [[diocèse de Coutances]].


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À la mort de Gilles de Caen, l'évêché de [[Coutances]] subit une vacance de deux ans. Archidiacre du Cotentin lors des deux épiscopats précédents, Jean d'Essey est choisi par le chapitre en janvier [[1251]] qui, dans une requête à Blanche de Castille, régente en l'absence de Louis IX, le définit comme : « ''Fidèle sujet et ardent zélateur de la gloire et de la prospérité du royaume'' ».
== Biographie ==


Le prélat est surtout connu pour avoir fait rédiger, dès 1251, un pouillé, ''Le livre noir de l'évêché de Coutances'', une statistique complète des biens et bénéfices du diocèse,.
Selon [[René Toustain de Billy]], Jean d'Essey serait issu d'une famille noble du Cotentin qui aurait eu un fief à [[Varenguebec]]. Un certain Enguerran d'Essey est témoin d'un acte au {{12e}} siècle relatif à la donation de l'église du [[Le Ham|Ham]] <ref> René Toustain de Billy, ''Histoire ecclésiastique du diocèse de Coutances'', tome II, Ch. Métérie, Rouen, 1874, pp. 2-3. </ref>.


Vers 1260, Jean d'Essey entre en conflit avec son chapitre. L'animosité réciproque culmine en [[1268]] dans l'interdit porté sur la cathédrale par le chapitre et auquel l'évêque passe outre. Les 32 points de divergence feront l'objet d'un arbitrage.
Ni la date ni le lieu de naissance de Jean d'Essey ne sont connus. On sait seulement qu'il est déjà [[Archidiaconé de Cotentin|archidiacre du Cotentin]] en [[1230]], date à laquelle l'abbé de [[Abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte|Saint-Sauveur]] lui cède, pour sa vie durant, le [[manoir de Torgistorps (Clitourps)|manoir de Torgistorps]] à [[Clitourps]] moyennant cent sols de rente <ref> Auguste Lerosey, ''Histoire de l'abbaye bénédictine de Saint-Sauveur-le-Vicomte'', Paillart, Abbeville, 1894, p. 239. </ref>. Le siège de l'archidiaconé est à Valognes mais Jean d'Essey dispose également d'un manoir à [[Yvetot-Bocage|Yvetot]] où il accueille, le [[24 août]] [[1250]], Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, en visite pastorale dans les abbayes et prieurés du diocèse <ref>Eudes Rigaud, ''Regestrum visitationum Archiepiscopi Rothomagensis'', publié par Th. Bonnin, Rouen, 1852, p.89. </ref>.


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Jean d'Essay ou d'Essey, mort à Coutances le 31 octobre 1274, est une personnalité religieuse du diocèse de Coutances.

Succédant à Gilles de Caen, il est évêque de Coutances de 1251 à 1274. Eustache le Cordelier lui succède en 1282.

Biographie

Selon René Toustain de Billy, Jean d'Essey serait issu d'une famille noble du Cotentin qui aurait eu un fief à Varenguebec. Un certain Enguerran d'Essey est témoin d'un acte au 12e siècle relatif à la donation de l'église du Ham [1].

Ni la date ni le lieu de naissance de Jean d'Essey ne sont connus. On sait seulement qu'il est déjà archidiacre du Cotentin en 1230, date à laquelle l'abbé de Saint-Sauveur lui cède, pour sa vie durant, le manoir de Torgistorps à Clitourps moyennant cent sols de rente [2]. Le siège de l'archidiaconé est à Valognes mais Jean d'Essey dispose également d'un manoir à Yvetot où il accueille, le 24 août 1250, Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, en visite pastorale dans les abbayes et prieurés du diocèse [3].

À la mort de Gilles de Caen, l'évêché de Coutances connaît une vacance de deux ans à la suite de laquelle Jean d'Essey est choisi par le chapitre en janvier 1251 [4]. Dans une requête à Blanche de Castille, régente en l'absence de Louis IX, les chanoines le définissent comme : « Fidèle sujet et ardent zélateur de la gloire et de la prospérité du royaume ». La consécration lui est donnée le 26 février à Rouen par l'archevêque Eudes Rigaud.

Le prélat est surtout connu pour avoir fait rédiger, dès 1251, un pouillé, Le livre noir de l'évêché de Coutances, une statistique complète des biens et bénéfices du diocèse.

En 1256 et 1259, Saint Louis visite le diocèse de Coutances.

En 1259, Jean d'Essey lance une enquête sur la vie et les miracles de Thomas Hélye, prêtre de Biville décédé en 1257 mais qui fait déjà l'objet d'un culte populaire. Il transmet un rapport à Rome mais celui-ci est renvoyé à Coutances pour vice de forme. Une nouvelle enquête est interrompue par la mort de Jean d'Essey. La béatification de Thomas Hélye ne sera effective qu'en 1859.

Vers 1260, il entre en conflit avec son chapitre. L'animosité réciproque culmine en 1268 dans l'interdit porté sur la cathédrale par le chapitre et auquel l'évêque passe outre. Les trente-deux points de divergence feront l'objet d'un arbitrage accepté par les deux parties.

Pendant son épiscopat, Gui du Merle (†1289), archidiacre de Coutances, est nommé évêque de Lisieux en 1867 [5].

La plupart des sources situent sa mort le dernier jour d'octobre 1274 [5].

Notes et références

  1. René Toustain de Billy, Histoire ecclésiastique du diocèse de Coutances, tome II, Ch. Métérie, Rouen, 1874, pp. 2-3.
  2. Auguste Lerosey, Histoire de l'abbaye bénédictine de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Paillart, Abbeville, 1894, p. 239.
  3. Eudes Rigaud, Regestrum visitationum Archiepiscopi Rothomagensis, publié par Th. Bonnin, Rouen, 1852, p.89.
  4. Jusqu'en 1564 et la réforme introduite par Charles IX uniformisant le début de l'année au 1er janvier pour tout le royaume, l'année commençait le 25 mars en Normandie. Pour les contemporains, l'élection a donc eu lieu en janvier 1250.
  5. 5,0 et 5,1 Auguste Lecanu, Histoire des Évêques de Coutances, depuis la fondation de l'évêché jusqu'à nos jours., Voisin, 1839, 583 p., p. 189.